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Environnement et révolution

Anonyme, Jeudi, Décembre 25, 2008 - 14:51

Émile Parent

Cette analyse a d'abord été écrite dans le but de lancer un débat à l'intérieur du PCR (Parti communiste révolutionnaire), mais cette organisation a refusé de la publier. En fait, elle a même refusé d'en débattre. Je crois qu'il est important que le plus de gens possible puissent discuter de la place que prendra la crise environnementale dans les révolutions à venir, c'est pourquoi je demande au CMAQ de la publier.

[ CMAQ: cet article de qualité décrit de manière honnête des événements et des faits écologiques. Nous l'avons donc mis comme reportage à l'accueil. -Mic]

L'environnement, ces temps-ci, est le mot à la mode. Tout le monde en parle. On ne peut plus écouter un bulletin de nouvelles, un documentaire ou un 2 minutes de publicités sans en entendre parler. On peut maintenant acheter écolo, manger bio, récupérer, recycler, composter et acheter vert. On nous promet pour bientôt des autos non polluantes. Parler environnement, ça fait chic, ça fait branché. Les organisations révolutionnaires, pour leur part, demeurent frileuses à ce sujet, ne souhaitant pas embarquer dans ce cirque environnemental. Elles sont pourtant les seules à pouvoir pousser l'analyse comme il se doit. Il est urgent qu'elles le fassent.

L'état actuel de la planète :
La crise environnementale est un phénomène extrêmement complexe, parce qu'elle comporte de très nombreux volets inter reliés. L'aspect le plus criant, à l'heure actuelle, est assurément le réchauffement climatique causé par une augmentation de l'effet de serre de la planète. L'idée d'un réchauffement global de la planète, qui serait dû au fait que nous brûlons des quantités énormes de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) n'est pas nouvelle. Cette théorie a, en effet, été élaborée durant les années 1800. C'est toutefois à partir des années 1980 qu'elle a été étudiée avec plus de sérieux.

Vers la fin des années 1980, on retrouve une communauté scientifique partagée en 2 camps. Une partie des scientifiques croyait, à cette époque, que l'humanité se dirigeait vers une catastrophe dans les prochains siècles si rien n'était fait pour enrayer la production des gaz à effet de serre. Leurs calculs se basaient sur l'augmentation prévue du niveau de CO2 dans l'atmosphère. Selon eux, on aurait pu connaître les premiers impacts du réchauffement (fonte des glaciers, hausse du niveau des océans, disparition d'espèces, pénuries d'eau potable, augmentation de la fréquence et de la puissance des ouragans, ...) à partir de 2050.

L'autre partie des scientifiques croyait que ces prévisions étaient trop alarmistes. Il s'agissait peut-être de variations normales des températures du globe. De plus, ces scientifiques croyaient que le pouvoir d'absorption du CO2 par la planète (forêts, océans,...) compenserait largement nos émissions.

Aujourd'hui, il n'y a plus un seul scientifique sérieux qui oserait encore prétendre que l'humanité n'est pas responsable du réchauffement climatique. Mais, ce qu'il y a de pire, c'est que les prévisions qui avaient été faites vers la fin des années 1980 et que l'on jugeait trop alarmistes à l'époque avaient, dans les faits, gravement sous-estimé la rapidité et l'ampleur du problème.

On pensait que les premiers symptômes apparaîtraient autour des années 2050. Nous ne sommes qu'en 2008 et les impacts du réchauffement global ont déjà commencé à se faire sentir!!! Ainsi, selon Louis Fortier1, océanographe de l’Université Laval, qui est aussi le directeur d’Articnet, le plus important programme de recherche en réseau sur les changements climatiques à travers le Canada : "la calotte polaire de l’océan Arctique (...) a perdu l’été dernier 1,2 million de kilomètres carrés supplémentaires par rapport à 2006. Il y a une trentaine d’années, cette calotte affichait une surface de 8 millions de km2, mais elle n’en compte plus aujourd’hui que 4 millions."

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), créé en 1988 par le Programme des Nations Unies pour l'environnement, affirme, dans son dernier rapport publié en novembre 2007, que2 :

• "Au cours des cent dernières années, le climat s’est réchauffé de 0,74°C en moyenne globale.

• Ce réchauffement s’est fortement accéléré au cours des cinquante dernières années, avec un rythme de 0.13°C par décennie.

• Onze des douze dernières années figurent au palmarès des douze années les plus chaudes depuis 1850.

• Le niveau de la mer s’est élevé de 17 cm au cours du vingtième siècle et de 3mm par an entre 1993 et 2003, soit le double de la moyenne enregistrée durant tout le vingtième siècle.

• Une augmentation du nombre des cyclones tropicaux intenses est observée dans l’Atlantique Nord et d’autres régions du Globe depuis 1970."

Ce GEIC prévoit d'ailleurs une augmentation additionnelle de 1,4 à 5,8oC d'ici la fin du siècle. Pour ceux qui seraient tentés de croire que ces changements sont minimes, il suffit de rappeler que, lors de la dernière ère glaciaire, la baisse de température n'avait été que de 5 oC. On avait pourtant, alors, observé une baisse de 120 mètres du niveau des océans! Le Canada et le nord de l'Europe étaient écrasés par des glaciers de plusieurs kilomètres d'épaisseur!

Nous sommes en train de produire une variation de température aussi importante, mais en 200 ans plutôt qu'en 10 000 ans! Pour faire varier la température moyenne du globe d'un seul degré, il faut que cette atmosphère ait absorbé une quantité phénoménale d'énergie.

Mais alors, comment les scientifiques ont-ils pu, à ce point, sous-estimer la rapidité des changements? Comment ont-ils pu penser que les premiers impacts du réchauffement climatiques ne se produiraient qu'à partir de 2050?

Quand un individu tente de comprendre, pour la première fois, un phénomène complexe, il a tendance à isoler les différents facteurs pour ne retenir que le principal, plutôt que d'essayer de faire des liens entre les différents facteurs. Ça rend les choses plus simples à comprendre. C'est ce qu'a fait la communauté scientifique face à l'effet de serre. Ce phénomène, terriblement complexe, ne pouvait, dès le départ, être étudié dans son ensemble. C'est pourquoi les premiers modèles tentant d'évaluer l'évolution du climat mondial n'ont tenu compte que d'un seul facteur : l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère.

Cette augmentation a d'ailleurs été fulgurante au cours des dernières années. En effet, les émissions annuelles de CO2 ont augmenté de 80% de 1970 à 20043.

Maintenant que la communauté scientifique comprend mieux le phénomène de l'effet de serre, il devient de plus en plus évident que le CO2 est loin d'être le seul facteur à entrer en jeu.

• L'augmentation de la température créée par le CO2 atmosphérique relâché par l'humanité réchauffe, du même coup, les océans. L'eau, devenue plus chaude, s'évapore alors plus rapidement pour se retrouver sous forme de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Quel est le problème? La vapeur d'eau est, elle aussi, un gaz à effet de serre. Hausse des températures = plus d'évaporation = plus de vapeur d'eau = hausse des températures. Nous venons d'enclencher un cercle vicieux dont il sera difficile de sortir.

• Nous l'avons vu plus tôt, les changements climatiques ont déjà commencé à faire fondre les glaces aux 2 pôles. Ces glaces, parce qu'elles sont blanches, réfléchissent une partie importante de la lumière qui provient du soleil afin de la retourner dans l'espace. Ceci contribue, depuis des milliards d'années, à stabiliser la température moyenne du globe. Parce que cette glace est de moins en moins grande, la Terre reçoit de plus en plus de lumière qui se transforme alors en chaleur, aggravant le changement climatique.

• On le sait, la couche d'ozone présente dans la haute atmosphère a été gravement endommagée par l'utilisation de produits contenant du chlore dans les aérosols et les systèmes de réfrigération et de climatisation. Cette couche d'ozone avait comme propriété de bloquer une partie importante des rayons UV provenant du soleil. Puisque la couche est maintenant moins efficace, plus de rayons atteignent la surface de la Terre, ce qui contribue au réchauffement du climat.

De plus, parce que l'effet de serre devient plus efficace, il parvient mieux à conserver la chaleur dans la basse atmosphère, ce qui contribue au refroidissement de la haute atmosphère. Et qu'arrive-t-il à la couche d'ozone quand sa température baisse? Elle ne parvient plus à se reformer! Un autre beau cercle vicieux!

• Il y a, emprisonnées dans les glaces et dans les sols gelés, de gigantesques quantités d'un gaz à effet de serre plusieurs dizaines de fois plus efficace que le CO2 : le méthane. S'il venait à être libéré, le scénario deviendrait rapidement catastrophique. C'est pourtant ce que nous commençons à faire par la fonte des glaces.

• Quand la quantité de CO2 augmente dans l'atmosphère, une partie de celle-ci se réfugie dans les océans. Ce CO2 a comme propriété d'acidifier les océans. Et qu'est-ce que ça change? Une partie très importante du phytoplancton (les petits organismes qui servent de nourriture aux baleines, entre autres) possède une coquille faite de carbonate de calcium et cette substance est détruite par les acides. On commence à comprendre que le phytoplancton, qui est la base de la chaîne alimentaire de tous les océans, risque de disparaître d'ici quelques dizaines d'années.

Mais, quel est le lien avec l'effet de serre? Les organismes formant le phytoplancton font de la photosynthèse, c'est-à-dire qu'ils transforment le CO2 en oxygène. Ils forment, dans les faits, le véritable poumon de la planète. Ils contribuent grandement à diminuer la quantité de CO2 atmosphérique. Sans eux, l'effet de serre pourrait s'aggraver à une vitesse inimaginable!

Comme on peut le voir, plusieurs facteurs contribuent à l'effet de serre. Le problème auquel nous faisons face, c'est que tous ces facteurs poussent présentement dans la même direction. Nous sommes en train de produire ce que l'on appelle un effet boule de neige.

Voilà les raisons pour lesquelles les scientifiques ont si gravement sous-estimé la rapidité des changements. Il n'est pas possible de faire des prévisions justes sans avoir une vue d'ensemble de ces différents facteurs. Les scientifiques devaient, pour bien comprendre ce qui allait se produire, intégrer plusieurs autres facteurs à leurs modèles de prévisions. C'est ce qu'a finalement tenté de faire un chercheur de l'École navale supérieure d'océanographie des États-Unis. Selon Louis Fortier4, les résultats se sont avérés tellement catastrophiques que le chercheur en question a refusé de les publier "pour ne pas faire peur au monde".

Au problème du réchauffement climatique s'ajoutent plusieurs autres difficultés, toutes plus ou moins inter reliées.

• "Si elle est beaucoup moins connue que le changement climatique, la crise de la biodiversité mondiale n'est pas moins inquiétante. Son indicateur le plus apparent est la disparition des espèces d'êtres vivants. Le rythme en est si rapide que l'expression de « sixième extinction », par référence aux cinq crises majeures d'extinctions des espèces qu'a subies la planète avant même l'apparition de l'homme, est devenue officielle :« Nous sommes actuellement responsables de la sixième extinction majeure dans l'histoire de la Terre, et de la plus importante depuis que les dinosaures ont disparu il y a 65 millions d'années », affirme le Rapport sur la biodiversité globale rendu lors de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, au Brésil en 2006."5

Selon Michael Novacek de l'American Museum of Natural History de New York : "Il n'est pas irréaliste de prévoir que nous aurons exterminé la moitié de toutes les espèces vivantes au milieu du 21e siècle."6

Il est bon, ici, de rappeler que l'espèce humaine est située en haut de la chaîne alimentaire et que notre survie dépend directement de celle des autres espèces.

• La couche d'ozone continue de se dégrader, contrairement à ce qu'on avait crû il y a quelques années, après l'interdiction d'utiliser des produits contenant du chlore dans les aérosols et les systèmes de réfrigération et de refroidissement. La Terre reçoit donc de plus en plus de rayons UV responsables de cancers et de mutations.

• La transformation des terres en déserts s'accélère à une vitesse folle. "En 1980, le tiers de la surface des continents était désertique. On prévoit que cette fraction passera à 40% en 2010 et peut-être à 50% en 2020."7 On peut facilement comprendre ce que cette désertification pourra avoir comme impact sur l'alimentation mondiale.

• Depuis les années 1970, l'humanité rejette dans l'environnement, jour après jour, des milliers de produits chimiques. On commence à peine à comprendre leurs effets sur l'humain (cancers, dérèglement du système hormonal, infertilité, ...) et sur le reste de la planète.

• "L'« empreinte écologique» de nos sociétés, c'est-à-dire leur impact écologique, selon le concept forgé par un expert suisse, Mathis Wackernagel, dépasse la «biocapacité de la planète». En 1960, selon lui, l'humanité n'utilisait que la moitié de cette capacité biologique; en 2003, elle tirerait 1,2 fois sur cette capacité, c'est-à-dire qu'elle consommerait davantage de ressources écologiques que la planète n'en produit."8

Les réserves de pétrole, de charbon, de gaz naturel et d'uranium s'épuisent rapidement. Les forêts sont coupées plus rapidement qu'elles ne poussent. 75% des stocks de poissons de la planète sont surexploités ou à la limite maximale d'exploitation.

• On pourrait encore allonger la liste noire : pluies acides, smog, surproduction de déchets, destruction des habitats, surpopulation humaine, déchets radioactifs, ...
James Lovelock est le père de la théorie Gaïa qui explique que la planète peut être étudiée comme si elle n'était qu'un seul être vivant. Cette théorie a grandement aidé les scientifiques à étudier l'environnement planétaire dans son ensemble, plutôt qu'en pièces détachées. On peut donc le considérer comme l'un des fondateurs de l'écologie moderne, la science qui étudie les liens entre les vivants et le reste de la planète. Ce scientifique continue de se tenir à la fine pointe des découvertes environnementales puisqu'il est régulièrement en contact avec les climatologues du centre de recherche Hadley situé en Angleterre. C'est l'un des centres les plus réputés au monde en matière de climat.

Voilà ce qu'il avait à dire récemment : "Avec le réchauffement climatique, (...) la plus grande partie de la surface du globe va se transformer en désert. Les survivants se grouperont autour de l'Arctique. Mais il n'y aura pas de place pour tout le monde, alors il y aura des guerres, des populaces déchaînées, des seigneurs de la guerre. Ce n'est pas la Terre qui est menacée, mais la civilisation. Je suis un homme joyeux, je n'aime pas les histoires de catastrophes (...) C'est ce qui rend celle-ci si étrange - avant, je ne pensais pas que le danger était si grand. "9

Selon Hervé Kempf, l'un des journalistes en environnement les plus réputés du globe : "La prise de conscience a progressé à une vitesse presque stupéfiante, et nombre de chercheurs sont plus pessimistes qu'ils n'auraient imaginé l'être il y a quinze ans. Il n'y a pas de « catastrophisme » ici, ou alors, il faut traiter toute une communauté scientifique de catastrophiste.

Depuis quelque temps, une nouvelle problématique inquiète les climatologues. Le climat pourrait se dérégler brutalement, trop vite pour que l'action humaine puisse corriger le déséquilibre."10

On le sait, les choses ne se transforment jamais de façon lente et régulière, mais plutôt par bonds. Quand on chauffe de l'eau, on a l'impression que le changement est régulier : 20, 21, 22, 23oC, ... Mais, quand on atteint les 100oC, l'eau se transforme brusquement en vapeur d'eau.

L'Histoire de l'humanité est également un bon exemple de transformations par bonds. C'est par des révolutions et non par des changements graduels que les humains sont passés d'un mode d'exploitation à l'autre. Ainsi, l'esclavage de l'empire romain ne s'est pas amélioré graduellement, mais a été abattu brutalement par les révoltes d'esclaves. Les rois et les reines ont eux aussi connu la même fin rapide. Ceux-ci et celles-ci n'ont pas laissé leur pouvoir graduellement. Ils ont été violemment mis de côté par les mouvements révolutionnaires.

Le changement climatique, s'il se réalise, le fera lui aussi de façon brusque. Plusieurs scientifiques évaluent à 2oC le seuil à ne pas dépasser. Rappelons que, selon le GEIC mis sur pied par l'ONU, l'augmentation prévue d'ici la fin du siècle devrait être de 1,4 à 5,8oC. Il est à noter que ces chiffres sont très conservateurs puisqu'ils doivent faire l'objet d'un consensus politique avant d'être révélés. Dépassé ce seuil, le climat s'emballera, entraînant fort probablement la disparition de l'humanité.

De combien de temps dispose l'humanité pour réagir? C'est difficile à dire puisque les modèles climatiques sur lesquels se basent les scientifiques pour faire leurs prédictions demeurent encore fragiles. Selon Louis Fortier : "on prévoyait il n’y a pas vingt ans que la calotte polaire disparaîtrait vers 2070-2080 si les concentrations de gaz carbonique continuaient d’augmenter. Puis, des modèles plus perfectionnés ont prédit que l’océan Arctique serait libre de glace solide en été vers 2030. Et au rythme où on mesure maintenant la diminution du couvert de glaces (...) cela va se produire vraisemblablement dans sept ans environ, vers 2015, à moins d’épisodes météorologiques imprévus."11

7 ans...

Dangers qui guettent l'humanité :
Il faut l'admettre, le portait environnemental est terriblement sombre. L'humanité est en grand danger. Si rien n'est fait, il est probable que les générations actuelles seront les dernières à pouvoir mourir de vieillesse. La vie continuera sûrement à exister sur Terre, mais sans les humains.

En effet, si le changement climatique s'opère de façon rapide, comme le prévoient maintenant les experts en climat, l'humanité aura à faire face à de nombreuses catastrophes en même temps et sa survie deviendra impossible.

• L'ONU prévoit que "d’ici 2025, 1,8 milliard de personnes vivront dans des pays ou des régions victimes de pénuries d’eau absolues, et deux tiers de la population mondiale pourraient être exposés à des conditions de stress hydrique"12, c'est-à-dire de manque d'eau potable. Il est à noter que ces chiffres sont très conservateurs puisqu'ils ne tiennent pas compte des derniers modèles de prévision du climat.

• - La destruction de la chaîne alimentaire des océans suite à la disparition d'une partie importante du phytoplancton,
- la disparition d'une quantité considérable d'espèces animales et végétales
- et la désertification de la planète vont entraîner des famines sans précédent dans l'histoire de l'humanité.

• Quand un écosystème voit une partie importante des espèces qui le constituent disparaître, il se fragilise, permettant l'apparition de pandémies, c'est-à-dire de maladies frappant des continents entiers. C'est d'ailleurs pour cette raison que la grippe aviaire a été prise avec autant de sérieux par la communauté scientifique. Ces pandémies pourront toucher les humains, mais aussi leurs récoltes et les animaux d'élevage (bétail, porcs, volaille, ...)

• Les ouragans qui naissent dans les régions tropicales seront de plus en plus nombreux et de plus en plus puissants. L'ouragan Katrina qui a frappé la Louisiane en 2005 n'était qu'un avant-goût de ce qui nous attend.

• "Alors que le niveau des océans est resté relativement stable au cours des 2000 dernières années, avec 20 cm de variation seulement, il pourrait augmenter de 80 cm à 1m50 d’ici 2100, a annoncé Svetlana Jevrejeva, du Laboratoire océanographique britannique Proudman."13 Il est alors facile de prévoir les inondations catastrophiques qui toucheraient des pays entiers.

Mais alors, de combien de temps disposons-nous pour réagir afin d'éviter la catastrophe et la disparition de l'humanité? Louis Fortier parle indirectement de 7 ans. Pour Hervé Kempf : "C'est dans les dix années à venir qu'il nous faut reprendre le gouvernail du cargo que dirigent aujourd'hui des capitaines irresponsables."14

7 ans, 10 ans ou un peu plus? Peu importe le chiffre, une chose est évidente : il y a urgence!

Le capitalisme : un cul-de-sac :
Comment a-t-on pu en arriver là? C'était pourtant très prévisible. Mathématiquement, le système économique capitaliste ne pouvait pas nous amener ailleurs que vers la destruction de l'environnement nécessaire à notre survie. Le fondement même du capitalisme, c'est la croissance économique. Chaque capitaliste, pour survivre, doit voir ses profits augmenter année après année. Ce n'est pas une question de volonté individuelle ou de morale. La croissance économique est la base même de ce système économique. Le capitaliste qui déciderait, tout à coup, de diminuer sa marge de profits afin de respecter davantage l'environnement verrait rapidement les investisseurs fuir vers des entreprises plus rentables. Le système capitaliste est construit de telle façon que ce sont les entreprises qui sont prêtes à siphonner le plus sauvagement possible les ressources de la planète qui s'en sortent le mieux.

Pour y parvenir, le capitaliste doit donc mettre, année après année, de plus en plus de pression sur les 2 seules sources d'enrichissement qui soient : le travail des prolétaires et l'exploitation des ressources naturelles. Mais voilà, la planète, elle, ne grossit pas année après année. Les ressources naturelles ne peuvent pas se multiplier à la même vitesse que les profits des capitalistes l'exigent.

C'est comme si l'on décidait de faire grandir un baleineau dans un aquarium sans jamais changer les dimensions de ce dernier. La petite baleine ferait rapidement exploser son environnement puisque l'aquarium ne peut suivre la même croissance que la baleine. La croissance économique capitaliste n'accepte pas de limites, alors que la Terre est, finalement, bien petite. Nous approchons donc des limites mathématiques du capitalisme et, si rien n'est fait, l'environnement ne sera bientôt plus en mesure de permettre la survie humaine.

Cette conclusion n'est pas nouvelle, même si elle se présente maintenant avec une urgence toute nouvelle. En effet, dès 1992, le groupe Action socialiste, qui allait finir par donner naissance au PCR le disait déjà. "Devant la crise écologique dans laquelle nous sommes plongés, il n'est pas d'autre plaidoirie que la culpabilité du capitalisme.

Après avoir contraint le prolétariat à endurer le pire, douze, quatorze, seize heures par jour dans la poussière, la noirceur et la vermine des manufactures et des usines, le capitalisme continue 150 ans plus tard à rejeter sur la majorité de l'humanité les déchets de son système privé de production (où le capital n'a d'autre finalité que lui-même). Ses anciens comme ses nouveaux déchets : la poussière, la noirceur, la vermine, les gaz, les dépotoirs des grandes villes, les champs de famine que sont les déserts envahissants, l'eau qui tue et la désolation grandissante de continents soumis à son empire. La misère des « écosystèmes » qu'observent avec minutie scientifiques et écologistes, n'est rien d'autre que le résultat de cette autre misérable réalité d'aujourd'hui, celle de l'exploitation capitaliste."15

C'est le capitalisme qui est directement responsable de la crise environnementale dans laquelle nous commençons à peine à plonger. Pour sauver l'humanité, la destruction du capitalisme est un incontournable. Mathématiquement, c'est une évidence!

La voie de l'écologie politique :
C'est pourtant cette évidence que s'acharnent à nier les gouvernements capitalistes, mais également les groupes environnementaux. Nulle part, on ne parle de renversement du capitalisme ou même de ses effets. On préfère oublier l'analyse de classes, afin d'inventer un conflit qui aurait lieu entre l'humanité et l'environnement.

Le titre du rapport que publiait récemment l'UNESCO (l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) en dit long sur le sujet : Signons la paix avec la Terre. Ils y affirment : "Notre guerre à la planète risque d'entraîner un coût de guerre mondiale, comme l'a rappelé le rapport Stern."16 Il faut dire qu'on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'une organisation créée et dirigée par des capitalistes en viennent à affirmer que le capitalisme était responsable de la crise!

Il est plus pratique, pour les responsables de cette crise, c'est-à-dire pour les capitalistes, de mettre tout le monde dans le même bateau. C'est l'humanité qui serait responsable. Quand c'est la faute à tout le monde, ça devient la faute de personne. Ça permet aussi de mettre l'humain dans une case à part. Il y aurait, d'un côté, les humains et de l'autre l'environnement. La réalité est pourtant bien différente : l'humanité fait partie de l'environnement. Quand un castor construit un barrage, on ne dit pas qu'il fait la guerre à l'environnement!

Une guerre a bel et bien lieu, présentement, mais cette guerre se déroule entre les capitalistes et les prolétaires. C'est une guerre de classes, pas une guerre contre la nature. Le désastre environnemental n'est qu'un impact de cette guerre de classes.

Et quelles sont les solutions qu'envisage l'UNESCO? "Nous devons combiner la croissance et le développement durable, au lieu de les opposer."17 Tout simplement, ce que ça signifie, c'est que les capitalistes vont tout bêtement continuer à courir après la croissance (ce qui est normal puisqu'ils ne savent et ne peuvent rien faire d'autre) et qu'ils pourront, pour ce faire, se cacher derrière le concept de développement durable.

Le développement durable n'est pourtant qu'un mensonge. Il n'y a aucun développement durable possible sous le capitalisme. Le capitalisme ne peut plus produire qu'une seule chose : la destruction. Ceux et celles qui continuent d'espérer qu'une solution peut apparaître à l'intérieur même du système capitaliste se refusent à comprendre les rouages incontournables de celui-ci. Ils et elles se refusent également à voir les preuves que nous offre, jour après jour, ce système de son impuissance totale à tenir compte d'autre chose que de la hausse des profits!

Pourtant, aucun des grands groupes de pression environnementaux n'est prêt à l'admettre. Jamais ces organisations n'osent parler de faire la guerre au capitalisme. Bien au contraire, elles marchent toutes dans la même direction que l'UNESCO.

Ainsi, jamais Greenpeace n'ose parler de capitalisme et de la nécessité de le renverser. Ce groupe de pression environnemental, qui est pourtant reconnu pour sa combativité, préfère faire pression sur les gouvernements et les entreprises : "Greenpeace a réalisé et réalise encore des actions directes de toutes sortes : installation de banderoles en haut de la tour du CN à Toronto, interception en zodiac de navires baleiniers, barrages des routes d’expédition du plutonium par des militants, blocage des coupes sauvages de forêts centenaires par des activistes enchaînés aux arbres, etc. C’est notamment par ces gestes courageux que Greenpeace a réussi à se faire connaître, à attirer l’attention des médias sur les grandes questions environnementales et à faire plier des entreprises et des gouvernements partout dans le monde."18

Faire plier les entreprises et les gouvernements, une fois de temps en temps, c'est bien joli, mais ça ne change rien à long terme. On n'a qu'à penser au projet de la centrale du Suroît qui devait être construite à Beauharnois. Plusieurs groupes, environnementaux et autres, se sont groupés pour empêcher sa construction. Résultat, Hydro Québec, après avoir accepté de laisser tomber le projet, en a finalement construit une à un autre endroit : Bécancour. On ne peut pas s'attendre à réellement faire plier des entreprises et des gouvernements dans le cadre d'un système économique qui, lui, est incapable de plier.

Greenpeace préfère collaborer avec le système, plutôt que de le combattre réellement : " Parfois, Greenpeace choisit de mener des campagnes qui s’adressent aux clients et aux actionnaires des entreprises peu respectueuses de l’environnement. Nous avons ainsi réussi à exercer de fortes pressions sur des entreprises comme Shell, Monsanto, MacMillan Bloedel, Suncor, Coca-Cola, Esso et Kimberly-Clark pour les pousser à améliorer leurs pratiques."19

Greenpeace admet même que cette collaboration au capitalisme est officielle : "Des représentants de Greenpeace assistent à pratiquement toutes les réunions internationales qui touchent l’environnement dans le monde et nous avons un statut de consultant au sein des Nations Unies." 20

Et Greenpeace n'est ici qu'un exemple. L'ensemble des organisations qui luttent pour la sauvegarde de l'environnement le fait dans le cadre du capitalisme et, donc, dans un cadre où la lutte est perdue d'avance, peu importe la bonne volonté des gens qui y travaillent.

Ainsi, quand on lit le programme d'action des Amis de la Terre on peut y trouver les informations suivantes : " Les Amis de la Terre est une organisation indépendante de tout pouvoir économique, politique ou religieux. Elle mène depuis bientôt 40 ans des actions de plaidoyer auprès des décideurs économiques et politiques. (...)En développant des idées et des solutions novatrices pour apporter des solutions et promouvoir nos alternatives, en diffusant des informations accessibles et pertinentes basées sur une expertise concrète, en organisant des manifestations non violentes, en relayant les positions partagées par nos membres auprès des décideurs politiques et économiques."21

Quand on parle de relayer des positions auprès des décideurs politiques, on admet être d'accord, à la base, avec le système capitaliste.

Même chose pour le WWF qui est la première organisation mondiale de protection de la nature et qui compte 4,7 millions de membres à travers le monde : "Le WWF recherche dans le monde entier la concertation pour la mise en œuvre de solutions concrètes et durable. L'organisation a une réelle volonté d'impliquer l'ensemble des acteurs concernés: communautés locales, entreprises, gouvernements, organisations internationales et non gouvernementales."22

On comprend vite que ce n'est pas du côté de ce genre d'organisations qu'il faut se tourner pour espérer de véritables changements.

Manque d'intérêt du PCR et de d'autres partis communistes révolutionnaires face à la question environnementale :
Maintenant, quelle est la position du PCR à ce sujet? D'abord, quand on lit les revues Arsenal des dernières années, ou quand on fouille dans les archives du site web du Drapeau rouge, on constate rapidement le peu de place accordée à la question environnementale.

Ainsi, dans les 10 journaux Drapeau rouge accessibles dans les archives du site web, couvrant la période allant de janvier 2007 à février 2008, on ne peut trouver qu'un seul article concernant l'environnement : Le « plan vert » du gouvernement Harper : Ils défendent le capital, enlevons-leur la production!23

On peut d'ailleurs y lire cette analyse du rôle du capitalisme dans la destruction de l'environnement : "Dans le système capitaliste, qui a pour objectif premier d’accumuler des profits maximums plutôt que d’améliorer la condition humaine, le respect des ressources naturelles et de l’environnement en général n’a pas plus d’importance que le respect des conditions de vie de millions de travailleurs et travailleuses. Ce qui compte pour la poignée de propriétaires de la production, c’est de pouvoir accumuler des richesses, quitte pour cela à produire plus, à encourager la surconsommation, à gaspiller et à polluer. Aujourd’hui, alors que la destruction de l’environnement et le réchauffement de la planète sont des dangers admis par les plus hauts dirigeants de ce monde, le rôle des États bourgeois comme celui du gouvernement Harper au Canada, c’est de gérer cette contradiction de façon à ne pas mettre en danger la capacité des entreprises à faire des profits. Et quel est notre rôle à nous? C’est au contraire, d’enlever des mains des capitalistes et de la bourgeoisie le contrôle de la production et des ressources, pour le redonner à tous et toutes… au plus vite!"24

On y retrouve également le rejet de la voie de l'écologie politique sur laquelle se basent les organisations environnementales : "Nous rejetons l’écologie politique qui prétend constituer entre le capitalisme et le socialisme une troisième voie, mais qui en fait ne contribue qu’à prolonger l’existence du premier et à retarder l’émergence du second".25

Bon! C'est un début d'analyse sur l'environnement, mais le Drapeau rouge n'ira pas plus loin. On sent le peu d'intérêt que le PCR semble porter à cette question. Un seul article pour 10 journaux, c'est terriblement peu!

Même constat au sujet du Drapeau rouge express publié sur le web. De janvier 2007 à février 2008, 86 articles sont disponibles sur le site du Drapeau rouge26, mais aucun n'aborde la question de l'environnement!
La situation est la même quand on examine les revues Arsenal. Ainsi, quand on survole les 8 numéros de la revue, qui couvrent la période allant de octobre 2003 à aujourd'hui, on ne parvient à trouver que 2 articles qui traitent, ne serait-ce qu'en partie, de l'environnement.

En novembre 2004, la revue se penche sur le rôle que joue le Parti vert : "En fait, les organisations comme le Parti vert postulent que le désastre écologique actuel, parce qu'il remet en cause l'avenir même de l'humanité, constitue un danger pour les capitalistes eux-mêmes et que ceux-ci, par conséquent, peuvent être « convaincus », si on les sensibilise correctement, de modifier leurs pratiques pour qu'elles soient moins destructrices. Il en va, croit-il, de leur propre intérêt : « Si nous ne pouvons plus respirer, est-ce que cela importera encore que le parti au pouvoir soit de droite ou de gauche? », demande son chef (p. 3).
Sauf que les décisions que prennent les capitalistes et leurs gouvernements, ne relèvent pas tant d'une question de choix, mais de nécessité, du fait même des exigences des rapports de production capitalistes qui prédominent à l'échelle de toute la planète. De penser qu'on puisse s'y soustraire, sans les combattre ou les remettre en question, témoigne d'une vision totalement idéaliste, qui ne peut être que contre-productive, du point de vue même des objectifs poursuivis par l'écologie politique.

Nul besoin, donc, pour les Verts, de faire une analyse des classes et de distinguer laquelle (ou lesquelles) est responsable de la situation actuelle, et surtout laquelle (ou lesquelles) porte en elle la possibilité de la changer. Pour eux, tout le monde est responsable des problèmes écologiques, sans plus de nuances, et tous ont intérêt à faire quelque chose pour les régler."27

Puis, en 2007, un numéro spécial de la revue Arsenal28, paru dans le cadre du congrès révolutionnaire canadien et sur lequel nous nous pencherons plus en détails un peu plus tard, faisait de la crise environnementale l'un des feux couvant sous le capitalisme.

Encore une fois, on peut constater le très faible nombre d'articles portant sur cette question dans les publications du PCR.

Enfin, même dans le programme du PCR, l'environnement n'occupe qu'une toute petite place. On y parle encore une fois du rôle du capitalisme dans la crise environnementale : "Le capitalisme impérialiste engendre un gaspillage énorme de forces productives humaines. Ces forces productives, sous d’autres rapports sociaux plus justes, pourraient développer une économie capable de satisfaire les besoins croissants de tous les gens sur la terre. La poursuite du profit va toujours se faire au détriment du développement harmonieux des forces productives. Cela peut même aller jusqu’à une destruction sans égale de l’environnement. Le problème écologique est un effet du maintien du mode de production capitaliste ; derrière chaque désastre écologique, il y a des intérêts économiques bien précis."29

On y revient également sur les risques de suivre la voie de l'écologie politique plutôt que celle de la révolution : "Malgré ce que peuvent dire les écologistes bourgeois, qui voient le problème écologique comme une question en dehors des intérêts de classe, une « cause commune » de toute la société et qui voient dans toute forme de production une source de pollution et de destruction de la nature, la question écologique est une question de classe. Que le capitalisme détruise des êtres humains et dévaste la nature n’a rien de surprenant, et trouve son point de départ dans l’exploitation illimitée des ressources et des personnes, causée par la recherche du profit."30

Enfin, on y parle, très brièvement, des solutions envisagées :
"Nomination d’inspecteurs et inspectrices du travail éluEs et révocables ayant l’autorité d’intervenir et de prendre toute mesure nécessaire à la protection de l’hygiène, de la sécurité du travail et de l’environnement. (...)

Développement du contrôle collectif sur l’environnement et les ressources ; préservation et protection de tout ce qui est nécessaire à la satisfaction des besoins collectifs et à l’avancement vers une société sans classes et la réalisation du communisme sur toute la planète."31

On le voit, on est loin d'une analyse en profondeur de la question. Si le PCR parle si peu d'environnement, c'est probablement pour des raisons politiques. Il faut, en effet, comprendre que la quantité, tout compte fait, n'a que peu d'importance. Sauf que cette quantité nous permet de voir comment se positionne le PCR face aux questions écologiques.

Et le PCR, dans ce domaine, n'est sûrement pas très différent des autres organisations révolutionnaires de la planète. Par exemple, si l'on survole les derniers textes écrits par Bob Avakian du RCP (Parti communiste révolutionnaire des États-Unis)32, on se rend compte qu'au cours des 4 dernières années, il a écrit une cinquantaine de textes, mais qu'aucun d'entre eux ne traite d'environnement.

Même constat du côté du Parti maoïste du Népal. 23 articles sont disponibles en anglais sur leur site33, mais aucun ne traite de la crise environnementale.

Le PCR et l'environnement : une analyse erronée
Les partis communistes révolutionnaires se tiennent loin de cette question. Quand le PCR ose en parler, c'est pour dire que cette crise environnementale est directement liée au capitalisme (ce qui est une évidence mathématique, comme nous l'avons vu plus haut).

Par la suite, Le PCR ajoutera qu'il faut s'éloigner de la voie de l'écologie politique que nous proposent les organisations environnementales puisque cette voie ne mène nulle part (une autre évidence). Pour le reste : rien, le vide, le désert idéologique.

Il est vrai que ces 2 points sont justes, mais cette analyse est tellement incomplète qu'elle devient inutile. C'est un peu comme si un météorologue nous donnait la prévision suivante pour le temps qu'il fera le lendemain : le soleil va se lever. C'est vrai, mai ça ne sert absolument à rien! Une analyse aussi incomplète ne nous aide pas à agir concrètement par la suite.

Dire que le capitalisme est responsable de la crise environnementale et que seule une révolution pourra permettre aux choses d'avancer ne nous permet pas de comprendre en quoi le socialisme ou le communisme pourrait nécessairement régler le problème.

Et, le fait de dire qu'il faut éviter la voie de l'écologie politique, même si c'est vrai, ça ne nous dit pas ce qu'i, faut faire par la suite.

On peut facilement comprendre les raisons qui poussent le PCR et les autres organisations communistes révolutionnaires à s'éloigner des positions de Greenpeace et compagnie. Quand tout le monde, y compris les capitalistes, semble dire à peu près la même chose à propos d'un sujet, c'est qu'il faut commencer à se poser des questions. Le problème, c'est que le PCR, plutôt que de poser les questions justes au sujet de la crise de l'environnement, préfère déserter le champ de bataille, laissant ainsi la voie libre à l'écologie politique.

Si l'on se penche sur le document du congrès révolutionnaire canadien34 publié par le PCR en 2006, on voit bien que la crise environnementale fait partie de la liste des 11 feux que le capitalisme alimente. On peut aussi constater que le feu environnemental, le 7e de cette liste, a été ajouté à une dizaine de feux qui eux, formaient un tout.

• Feu #1 : le nombre de prolétaires augmente sur le globe.

• Feu #2 : l'appauvrissement des prolétaires.

• Feu #3 : le déplacement de la production industrielle et manufacturière vers les pays plus pauvres.

• Feu #4 : la difficulté, pour les capitalistes, de se partager le globe.

• Feu #5 : les crises de surproduction.

• Feu #6 : le parasitisme du capital financier.
• Feu #8 : le manque de confiance des exploitéEs face au système capitaliste.

• Feu #9 : la formation de noyaux durs de prolétaires pauvres, modifiant la forme des luttes de classes.

• Feu #10 : le développement du sentiment anti-impérialiste.

• Feu #11 : l'affaiblissement de la machine idéologique capitaliste.

Le PCR affirme avec justesse que le système économique capitaliste se dirige vers un cul-de-sac. Cette analyse, qui se base sur les rouages économiques du capitalisme observe les causes internes du phénomène. Mais, s'il est vrai qu'il est essentiel d'observer le fonctionnement interne du capitalisme pour comprendre la situation actuelle, ça ne signifie pas que les causes externes doivent être négligées.

Le problème environnemental a été ajouté aux autres feux de façon artificielle, sans qu'on n'en explique le rôle particulier. Si le feu environnemental ne semble pas avoir de liens directs avec les autres feux, c'est parce qu'il n'appartient pas au même type de cause. Les 10 autres feux se basent sur le fonctionnement interne du capitalisme. Le feu environnemental, lui, n'appartient pas directement au fonctionnement économique du capitalisme, mais est plutôt une conséquence de celui-ci. Cependant, cette conséquence peut, à son tour, avoir une influence sur le capitalisme lui-même. C'est pourquoi la crise environnementale doit être vue comme une cause externe.

Le fait que ce 7e feu appartienne à la catégorie des causes externes au capitalisme ne veut pas dire qu'il n'est pas important! En effet, "les causes externes constituent la condition des changements, (...) les causes internes en sont la base, et (...) les causes externes opèrent par l'intermédiaire des causes internes."35 N'étudier que les causes internes, ça revient à comprendre la biochimie qui s'opère à l'intérieur de l'oeuf quand celui-ci se développe, mais en oubliant de lui fournir de la chaleur! On risque alors d'attendre longtemps avant d'assister à une éclosion!

Les partis communistes révolutionnaires, en tentant de comprendre le fonctionnement du capitalisme tout en mettant de côté la crise environnementale, font présentement la même erreur. À force d'analyser la base des changements qui, nous l'espérons, en viendront à renverser le capitalisme, le PCR et les autres partis communistes révolutionnaires en sont venus à oublier de chercher ce qui provoquera ces changements!

Que faire ?
Tenter d'identifier la cause externe qui permettra à la révolution de prendre son élan n'est sûrement pas une chose facile à faire. C'est pourtant ce que sont parvenus à faire les révolutionnaires russes lorsqu'ils et elles ont porté leur attention sur les impacts de la Première Guerre mondiale. Cette guerre n'était pourtant qu'une conséquence du système capitaliste et ne constituait donc qu'une cause externe. Si ces révolutionnaires n'avaient pas travaillé, à ce moment, à faire cesser le massacre des prolétaires et des paysans et paysannes russes dans une guerre qui ne bénéficiait qu'aux classes sociales dirigeantes des puissances impérialistes, la révolution d'Octobre 1917 n'aurait probablement pas eu lieu. S'ils et elles n'avaient pas pris la peine d'identifier la cause externe pouvant produire une poussée vers la révolution, Octobre 1917 n'aurait presque certainement aucune signification pour les révolutionnaires d'aujourd'hui.

On peut dire la même chose de la révolution chinoise. Le fait que les forces impérialistes japonaises aient envahit le territoire chinois n'était qu'une conséquence du système capitaliste de l'époque. C'est pourtant en mettant leurs efforts à repousser cet envahisseur que les révolutionnaires chinoisES sont parvenuEs à renverser les choses afin de remporter, finalement, la victoire en 1949. Il est difficile de croire que les révolutionnaires chinoisES auraient pu arriver aux mêmes résultats en se contentant de dire que la guerre entre la Chine et le Japon ne les regardait pas, puisqu'il s'agissait d'une guerre entre capitalistes et donc d'une cause externe.

Les révolutionnaires d'aujourd'hui doivent, à leur tour, identifier la cause externe qui permettra au mouvement révolutionnaire de prendre un nouvel élan. Pour y arriver, il nous faut nous baser sur l'outil le plus solide que nous possédions : la science. Et, à ce sujet, la communauté scientifique est de plus en plus unanime : la catastrophe environnementale se rapproche à une vitesse inimaginable et, quand elle se produira, ce sera de façon brusque et brutale!

Jamais, dans toute l'Histoire de l'humanité, nous n'aurons connu un changement aussi important et aussi vaste que le changement climatique qui se prépare. Nous l'avons vu, cette crise aura des impacts à plusieurs niveaux : extinction massive des espèces, écroulement de la chaîne alimentaire, désertification, cataclysmes naturels, inondations, manque d'eau potable, épuisement des ressources énergétiques et des ressources naturelles, destruction de la couche d'ozone, pandémies, migrations d'une partie importante de la population mondiale vers les pays du Nord, ...

L'humanité est à la veille de subir les changements les plus graves de l'Histoire. Et, au bout du compte, aucun pays ne sera épargné. Cependant, les premières classes sociales touchées seront évidemment les plus défavorisées. C'est sur la base de ces classes sociales que se construira le prochain grand mouvement révolutionnaire.

Il est impossible de prétendre, avec certitude, que la crise environnementale constitue la cause externe qui permettra de produire les prochains changements, mais tout pousse à croire que ce sera le cas. En effet, il est difficile d'imaginer une cause externe qui pourrait rivaliser avec elle.

Qu'y a-t-il à faire concrètement ?
C'est pourquoi les révolutionnaires doivent, dès à présent, consolider leur analyse à ce sujet. Ils doivent non seulement augmenter le nombre de textes qui parlent d'environnement, mais aussi en parler mieux. Il n'est pas suffisant de dire que le capitalisme crée la crise environnementale et qu'il faut s'éloigner du courant de l'écologie politique.

Il faut que les révolutionnaires unissent leurs efforts afin de parvenir à pousser l'analyse plus en profondeur afin de mieux comprendre :

• le rôle que cette crise jouera dans le développement du mouvement révolutionnaire,

• la façon dont nous pouvons, dès maintenant, nous servir de ce sujet quand nous discutons avec les gens,

• comment une économie socialiste pourrait nous permettre d'éviter cette crise.

Pour y parvenir, il faudra :
- lancer le débat, à l'intérieur du PCR, puis avec les autres organisations révolutionnaires,
- non seulement écrire plus, mais écrire mieux sur ce sujet,
- éviter de laisser ce sujet entre les mains d'une ou 2 personnes dont ça deviendrait la spécialité (à cause de l'importance de ce sujet, tout le monde doit s'en emparer),
- se servir d'avantage de l'environnement quand nous sommes en contact avec les gens, afin non seulement de devenir plus à l'aise d'en parler, mais aussi pour vérifier la justesse des positions que nous développerons.

CertainEs en sont encore à s'imaginer bêtement que rien de tout cela n'arrivera et que, par la pensée magique, rien ne sera touché si ce n'est quelques misérables moineaux sans importance.

D'autres prétendent qu'il n'y a déjà plus rien à faire, ce qui leur permet, par la suite, de se sentir confortables en ne faisant rien.

D'autres encore, souvent en se basant sur de bonnes intentions, tentent d'amener les gens sur la voie stérile de l'écologie politique.

Il y en a aussi qui sautent sur l'occasion environnementale afin d'en tirer des bénéfices politiques, économiques ou autres.

Les révolutionnaires, eux, doivent, le plus rapidement possible et le plus honnêtement possible, sauter dans cette arène. C'est la révolution et l'avenir de l'humanité qui est, ici, en jeu.

Émile Parent

Références :
1- En ligne : www.ledevoir.com/2008/04/24/186620.html

2- En ligne : www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg2/ar4-wg2-spm-fr.pdf

3- En ligne : www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/wg3/ar4-wg3-spm-fr.pdf

4- Ibid 1.

5- Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Éditions du Seuil, 2007.

6- Hubert Reeves avec Frédéric Lenoir, Mal de Terre, Éditions du Seuil, 2003.

7- Ibid 6.

8- Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Éditions du Seuil, 2007.

9- Ibid 8.

10- Ibid 8.

11- Ibid 1.

12- En ligne : www.fao.org/newsroom/fr/focus/2007/1000521/index.html

13- En ligne : www.climatco2.net/index.php?2008/04/20/52-laugmentation-du-niveau-des-oc...

14- Ibid 8.

15- Socialisme maintenant, Le capitalisme et la crise de l'environnement, printemps 1998.

16- Koïchiro Matsuura, directeur général de l'UNESCO, Peut-on encore sauver l'humanité?, Le Devoir, 26 et 27 juillet 2008.

17- Ibid 16.

18- En ligne : www.greenpeace.org/canada/fr/apropos/structure-et-organisation/modes-act...

19- Ibid 18.

20- Ibid 18.

21- En ligne : www.amisdelaterre.org/-Notre-mission-et-nos-valeurs-.html

22- En ligne : www.wwf.fr/s_informer/qui_est_le_wwf

23- En ligne : http://ledrapeaurouge.ca/2007/05/le-plan-vert-du-gouvernement-harper

24- Ibid 23.

25- Ibid 23.

26- En ligne : http://ledrapeaurouge.ca

27- En ligne : www.pcr-rcp.ca/fr/arsenal/4b

28- En ligne : www.pcr-rcp.ca/fr/arsenal/7

29- En ligne : www.pcr-rcp.ca/pdf/prog_fr.pdf

30- Ibid 29.

31- Ibid 29.

32- En ligne : www.revcom.us/avakian/Avakian-Recent.html

33- En ligne : http://cpnm.org/new/collected_articles/content.htm

34- En ligne : www.pcr-rcp.ca/fr/arsenal/7

35- Mao TséToung, De la contradiction dans Textes choisis de Mao TséToung, Pékin, 1972, p. 94.


[ EDIT (Mic pour le CMAQ)
* promu à l'accueil pour sa haute qualité
* mis dans la section 'Reportage ind.', car l'article décrit des événements actuels.
* ajout de la rubrique: Résistance & Militantisme
* ajouté le gras des sous-titres et quelques espaces manquants. ]



Sujet: 
Environnement et révolution
Auteur-e: 
dialectic
Date: 
Sam, 2009-01-31 21:18

Mes points pour lancer le débat sur la question de l’environnement.
Suite au document « Environnement et révolution ”

J’ai écrit cette lettre pour lancer le débat suite au travail remarquable de notre camarade, qui nous a rédigé un texte simplement génial où il nous fait réaliser que le problème écologique global est une cause externe et que dans l’histoire les causes externes constituent la condition des changements.

Histoires vraies

Le capitalisme exploite à outrance les deux grandes ressources du monde, les humains pour le travail et la nature pour les ressources. Le capitalisme, c’est la liberté de mercantiliser tout ce qui existe sans tenir compte des équilibres naturels et sociaux.

La pauvreté est résultante des inégalités. La pollution est l’une des résultantes d’un système entropique. Le capitalisme maintient cette entropie et ces inégalités, car il en dépend. Par conséquent, comme la pollution est directement liée à la pauvreté, il s’agit pour les prolétaires d’un même combat; se défendre eux-mêmes contre les violeurs et de balayer de leur environnement ceux qui le pillent.

Aujourd’hui

On a vu ces derniers temps que les capitalistes veulent saisir le virage vert. En fait, ils ne veulent pas le saisir ils veulent le créer. Ils veulent promouvoir une façon humaniste de penser vert, de consommer vert. Mais en réalité même si parfois, des entrepreneurs ont des idées intelligentes, il reste que les grands capitalistes eux veulent simplement gagner du temps pour continuer de siphonner les ressources et accumuler les richesses.

Mais quand même, pour l’instant ce sont eux, les bourgeois qui ont la solution verte! Si nous nous emparons de la question de l’environnement si légitime et apparente, c’est pour les empêcher de nous illusionner, pour les empêcher de détourner l’attention des prolétaires de ce qui est illogique et inutile.

Déconstruisons leur propagande verte pour la redresser avec de vraies connaissances scientifiques. Ils discréditent le mouvement écolo, en un mouvement stéréotypé et métaphysique, de sentimental, d’anthropomorphisme et de peur. Même si il y a de quoi critiquer l’écologie politique, il en reste tout de même que ce ne sont pas tout les mouvements écolo qui soit réformistes.

L’aspect environnemental de la révolution est si légitime que les prolétaires comprendront qu’il est juste d’éliminer la bourgeoisie lorsqu’il s’agit de la survie de leur propre descendance immédiate. Nous devons leur soumettre les faits, comme on fait tomber le brouillard de la désinformation.

Les bourgeois sont devenus trop puissants pour que nous attendions l’occasion ou le timing. Il nous faut bondir! Pour arriver à un bond, il faut augmenter la quantité de contre coup et choisir les meilleurs, pour gagner en popularité et en force. Être inventif et opportuniste à leurs égards, utiliser leurs moyens, les manipuler, les frauder, les piéger, etc. Profiter des situations comme par exemple d’une crise économique.

Changements

Les révolutionnaires ne peuvent pas laisser faire, le laisser faire. Il faut répondre à la question environnementale en démontrant que premièrement les solutions ne sont pas aussi simples que de lancer une mode. Mais surtout qu’il faut expliquer que c’est irresponsable de conserver le capitalisme.

Je crois que nous devons faire caucus et tirer le point d’unité qui nous permettra de foncer vers la révolution. Lénine disait qu’il faut se préparer pendant que le temps est clément, mais il aurait sans doute rajouté qu’il faut rebondir quand la menace approche.

La menace existe, même si les septiques en doutent, la menace fera beaucoup de dommages et de victimes. En plus des cataclysmes naturels, les capitalistes n’auront sans doute pas le choix, dû aux changements démographiques et aux manques de ressources, de se concerter pour oppresser les populations et d’instaurer un fascisme extrême.

Advenant que ce serais le cas. On aurait avantage à réagir dans les plus brefs délais. Mais si ce n’est pas le cas. Est-ce que ce sera de vains efforts? Après tout notre but, notre porte de sortie c’est le communisme, non? Pour moi le communisme c’est bien plus que l’histoire, c’est la façon mathématique et scientifique de répondre aux besoins du vivant.

Nous sommes plus habiles à comprendre la réalité des choses grâce à l’observation des choses par la dialectique. Nous sommes ceux qui peuvent et qui doivent répondre aux prolétaires. Qui auront bien besoin d’un plan et de moyens, lorsque les crises se feront ressentir. C’est à nous d’être prêt et présent. Cette rencontre avec l’histoire nous appartient.

Idées pour démarrer

Notre camarade a proposé dans le texte Environnement et révolution des points sur lesquels il faut agir. J’ai trouvé si juste ce qu’il propose que je vais les écrire pour en faire la révision.

“ Il faut que les communistes unissent leurs efforts afin de parvenir à pousser l’analyse plus en profondeur afin de mieux comprendre :
• le rôle que cette crise jouera dans le développement du mouvement révolutionnaire,
• la façon dont nous pouvons dès maintenant, nous servir de ce sujet quand nous discutons avec les gens,
• comment une économie socialiste pourrait nous permettre d’éviter cette crise.

Pour y parvenir il faudra :
• lancer le débat à l’intérieur du PCR, puis avec les autres organisations communistes révolutionnaires,
• non seulement écrire plus, mais écrire mieux sur ce sujet,
• éviter de laisser ce sujet entre les mains d’un ou 2 camarades dont ça deviendrait la spécialité (à cause de l’importance de ce sujet, tous les camarades doivent s’en emparer),
• se servir davantage de l’environnement quand nous sommes en contact avec les gens, afin de non seulement plus à l’aise d’en parler, mais aussi pour vérifier la justesse des positions que nous développerons.

Je suis d’accord qu’il faille étudier la situation pour aller plus loin dans notre discours et notre compréhension sur la question de l’environnement. Nous pourrions dès aujourd’hui commencer un travail d’enquête sur les usines polluantes. En fait, il suffirait d’ajouter cet aspect de l’enquête à notre travail d’enquête en usine. Exemple, en plus d’enquêter sur les injustices et les mauvaises conditions de travail, nous pourrions évaluer l’usine d’un point de vue écologique. Ex. De voir ce qui entre versus ce qui sort, de voir aux cours d’eau, aux rejets, etc. Ensuite nous pourrions démontrer à quel point les travailleurs(es) n’ont pas de pouvoir de décision dans leurs vies, tant qu’à leurs besoin qu’à la gestion de leurs habitats.

Je suis aussi d’accord avec le fait de mieux en parler. Exemple défaire la propagande du « petit geste » qui semble anodin, mais en fait qui sert bien la bourgeoisie, en tenant loin l’exigence de gros gestes qui met les capitalistes pollueurs bien à l’abri caché derrière cette illusion. Mais surtout le pire, c’est le fait que cette propagande divise les prolétaires. En mettant les prolos en dualité entre les citoyens conscients écolos et les citoyens pollueurs. Et aussi en étouffant la capacité révolutionnaire de la masse. Comme en ne citant pas ou en ne promouvant pas ou encore en étouffant tout mouvement de masse populaire.

Je pense que nous avons besoin d’un moyen efficace de pouvoir faire passer entre nous les critiques les commentaires, les idées. Et de débattre sur la question de manière intensive pendant au moins 6 mois. Pour cela, je propose de rouvrir le forum qui avait été créé lors du dernier congrès. Par la suite que nous fassions des réunions pour commencer à faire consensus. Et pour en arriver, peut être, à un mini congrès de l’environnement.

Nous pourrions aussi éduquer nos membres aux sciences nécessaires à la compréhension de la société, de l’économie et de l’écologie. Certes, c’est beaucoup demander pour l'instant, mais je crois qu’il faut se diriger vers ce but, afin de renforcir les connaissances scientifiques du parti et de ce fait même le solidifier. Je crois que c’est plus efficace de connaître comment et pourquoi le capitalisme doit être remplacé que d’être dogmatique à la critique du capitalisme.

Mais d’ici ce temps, diffusez les textes qui émergent actuellement et procédons par envoi habituel entre les cellules. Il faut d’abord que tous les membres et sympathisants lisent les textes déjà existants, en débutant par Environnement et Révolution. Et qu’immédiatement un appel au débat clair et fort soit lancé.


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