La grosse machine capitaliste est en crise et ça prend un gouvernement fort, nous dit son vendeur en chef. Les élections provinciales ont donc été déclenchées au Québec et se tiendront le 8 décembre prochain.

Le gouvernement libéral actuel, minoritaire, de même que l'ADQ et le Parti québécois, nous parlent tous de la crise qui s'en vient, après avoir frappé les États-Unis. On en parle en fait sur toutes les premières pages. Mais on ne nous montre pas encore son visage. Pourtant, son visage, c'est vous et c'est nous. C'est Benoit qui travaille dans une shop et qui vient de se faire dire que «les augmentations de salaire cette année, oubliez ça». C'est Véronique aussi qui se fait dire «t'es mieux d'accepter ta baisse de salaire, sinon la shop va fermer». C'est Djazia qui n'arrive plus parce que tout augmente - de la garderie au supermarché - sauf bien sûr son salaire: «Que voulez-vous, c'est la crise !»

Alors pour «mieux» se préparer à la crise, il paraît qu'il faut aller voter le 8 décembre. Il faut voter paraît-il, pour le parti qui offrira les meilleures mesures pour traverser la crise.

Le gros problème, c'est que les seules mesures dont les partis parlent, ce sont d'abord celles qui vont aider les capitalistes à moins perdre d'argent. Pour le Parti libéral, c'est un allègement d'impôts pour les compagnies de l'ordre de 880 millions de dollars en 2008-2009 et de 1,2 milliard l'année suivante. C'est donner un milliard de plus à la SGF, un fonds d'investissement pour les entreprises du Québec. Pour l'Action démocratique, comme pour le PQ et même Québec solidaire, il faut aider davantage les petits capitalistes: crédits d'impôts et déductions fiscales pour les investisseurs, garanties de prêts bancaires pour les PME, fonds d'investissements dans la Caisse de dépôt et de placement du Québec, etc. Québec solidaire précise même qu'il faut investir dans «des entreprises écologiques et socialement responsables», de même que dans «l'économie sociale», ce cheap labour des PME communautaires.

Mais quand vient le temps de «préparer» les travailleurs et les travailleuses, les sans-emploi et les pauvres à la crise, les capitalistes et les partis bourgeois n'ont plus grand-chose à offrir, sinon des fermetures d'usines et des baisses de salaires.

Rien que dans les trois premiers jours de la campagne électorale, on a appris la fermeture définitive de l'usine de papier AbitibiBowater de Donnacona (250 emplois perdus); chez ArcelorMittal à Contrecœur et aux usines Temcell au Témiscamingue et à Matane, des arrêts de production ont été annoncés, affectant au total plus de 700 travailleurs et travailleuses. Aux scieries de Tembec à Lasarre et Taschereau, la suspension des activités a mené à 250 mises à pied le 5 novembre. Et cela s'ajoute aux annonces catastrophiques faites par GM et Nortel. Selon un sondage de Hewitt&Associés dévoilé le 6 novembre dernier, 36% des entreprises canadiennes sondées réduiront leur budget d'augmentations de salaires initialement établi pour 2009 (La Presse Affaires, le 6 novembre 2008).

Le gouvernement et les partis qui souhaitent le remplacer au Québec, tiennent exactement le même discours que les capitalistes, et pas du tout celui dont nous avons besoin, nous les prolétaires, les exploitéEs, les laissés-pour-compte de ce système pourrissant. Les bourgeois et leurs partis au gouvernement ont fait leur choix. Celui de sauver les capitalistes eux-mêmes et leurs profits, plutôt que de défendre les travailleurs et travailleuses qui n'ont que leurs salaires pour vivre. Et le pire, c'est que parce que c'est le gouvernement, ils nous font croire qu'ils font ça pour nous...

Préparez-vous, ça va faire mal qu'ils nous disent!

Et bien préparons-nous! Mais pas pour les réélire encore une fois et attendre que la tempête nous écrase. Préparons-nous à les rejeter en bloc, le 8 décembre. Préparons-nous à faire autre chose que consommer encore une fois leurs mensonges imbuvables de vendeurs de «scrap». Préparons-nous à boycotter massivement le vote, préparons-nous à lutter pour construire notre camp et notre parti, celui qui va donner le pouvoir aux prolétaires, aux travailleurs et travailleuses, aux exploitéEs. Préparons-nous à détruire le capitalisme, ce système pourri qui donne tout aux riches et ne nous laisse que l'esclavage du salariat.

Préparons-nous à un monde différent, où notre vote aura vraiment un sens, celui d'élire nos propres conseils ouvriers et révolutionnaires. Préparons-nous à lutter pour une société où tous et toutes auront droit à la parole, où chaque travailleuse et travailleur pourra s'impliquer véritablement, à chaque jour, pour assurer que tous et toutes puissent vivre selon leurs besoins. Préparons-nous à la révolution socialiste!

Le Parti communiste révolutionnaire (PCR) appelle au boycott actif des élections et des partis bourgeois. Perturbons leurs assemblées, dénonçons leurs mensonges et décorons leurs pancartes!

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 197, le 16 novembre 2008.
Le Drapeau rouge-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire.
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