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Cameroun:Vingt- Six Ans de Pouvoir, l’Après Biya se DessineAnonyme, Mercredi, Novembre 5, 2008 - 19:52 (Analyses)
AIME MATHURIN MOUSSY
L’humanité avait connu dans le passé des hommes d’Etats burlesques, qui ont eu des attitudes innommables, restées anecdotiques pour le commun des citoyens, en France on se souvient de « l’homme-qui-rit- dans –les-cimetières », c’était Raymond Poincaré, président du conseil dans les années 20. Le Cameroun à l’instar de la France, a son président qui « sourit- dans-la- grande- misère- et-les -crises –multiformes » : Paul Biya soixante quinze ans (75ans), ex premier ministre et successeur d’Ahidjo au trône de la « monarchie républicaine » depuis le 6 novembre 1982. Une révolution : ce messie, fils de catéchiste, n’avait plus jamais été à la une de la presse internationale depuis des décennies. Encore quelques kidnappings et Paul Biya naguère appelé « l’homme lion », se tordra de rire. Les camerounais veulent-ils écrire leur histoire ? Nous entendons une révolution de l’état d’esprit, du rapport que le camerounais entretient avec l’histoire. Le travail à opérer, on le voit est plus abstrait qu’infrastructurel, plus « transcendant » que technologique ou économique. C’est toutes proportions gardées, l’opération morale et psychologique dynamique qu’a suggéré Marcien Towa dans une étude philosophique très importante. C’est dire peut-être que la refondation dont il est question de plus en plus devrait être une refondation de la superstructure idéologique et philosophique. Marcien Towa disait ceci en particulier : Plaidoyer pour un Cameroun politique Comme tous les domaines de la vie sociale camerounaise, la politique est un champ autonome ayant ses règles, c’est-à-dire : un ensemble de normes s’appliquant à un domaine d’activités particulier et définissant une légitimité qui s’exprime dans une charte ou un code. Pour emprunter une définition sociologique de l’institution ; il s’agit d’un métier à part entière qui obéit à une déontologie précise. Il faut préciser, d’ores et déjà, qu’on ne naît pas homme politique et qu’on le devient. Nous voudrions surtout interpeller – nous croyons aux vertus de la pédagogie et de la sensibilisation - l’opinion camerounaise, les jeunes camerounais, les instances dirigeantes (partis politiques, syndicats, associations, etc.) pour qu’ils mettent en pratique ce qui peut apparaître comme une boutade : apprendre à devenir homme politique tout comme on apprend – aussi trivial que cela puisse paraître – à devenir médecin. La question du comment devient-on homme politique se pose au Cameroun avec une particulière acuité. Il faut savoir que, comme le médecin des corps et des esprits, l’homme politique est le médecin des cités. Souvenons-nous que « politique » vient du grec « polis », la fameuse cité de la Grèce antique, l’homme politique étant celui dont la vocation - insistons sur le terme - est de gérer la cité. L’activité politique est donc un métier, un sacerdoce et implique une vocation tout comme le métier d’enseignant, de médecin, de pilote, etc. Le métier d’homme politique est un combat quotidien, une lutte de tous les jours en vue du bien-être des populations dont l’homme politique doit être le porte-parole. Ce qu’on considère aujourd’hui peut-être souvent de façon abusive comme les modèles de démocratie dont les formes les plus parfaites seraient les démocraties européenne (France, Grande Bretagne) et américaine (Etats-Unis) devrait susciter au sein de l’intelligentsia camerounaise quelques remises en cause. Pourquoi la politique camerounaise s’oppose-t-elle aux intérêts vitaux des populations camerounaises et gangrène-t-elle la nation ? Aimé Mathurin Moussy, Paris |
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