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Une journaliste réputée dénonce l’alliance de McCain avec des terroristes

Anonyme, Vendredi, Octobre 24, 2008 - 08:36

Jean Guy Allard

Une journaliste réputée dénonce l’alliance de McCain avec des terroristes
• Le dossier de Posada est géré «au plus niveau» au Département de la justice, a révélé un avocat à Ann Louise Bardach • Un autre lui a confié que l’enquête d’un Grand Jury de New York se trouve paralysée pour ne pas faire tort a la campagne républicaine

Jean-Guy Allard

ANN Louise Bardach, la reporter nord-américaine célèbre pour son entrevue avec Luis Posada Carriles et ses recherches au sujet du terrorisme cubano-américain expose dans un important article rédigé pour le site Web www.slate.com les profonds liens existant entre le candidat présidentiel républicain John McCain et des terroristes notoires de Miami.

Bardach souligne que la campagne de McCain possède «ses propres connexions contestables avec des terroristes».

«McCain a associé sa campagne avec le Cuban Liberty Council, un groupe anti-Castro intransigeant qui a dicté sa politique à George W. Bush», écrit la reporter. «Deux des membres les plus éminents de cette organisation, la personnalité médiatique Ninoska Perez-Castellón et son mari, Roberto Martín Perez, se retrouvent parmi les propagandistes et défenseurs les plus acharnés de McCain à Miami».

C’est ainsi que la campagne de McCain et ses propres conseillers se trouvent alliés avec des individus «qui ont commis des actes que tout observateur raisonnable qualifierait de terroristes», dit la réputée journaliste d’enquête.

Bardach rappelle que dans son livre Los caminos del guerrero, le terroriste international Luis Posada Carriles remercie deux dirigeants actuels du Cuban Liberty Council pour leur aide.

Elle confirme ensuite que «des centaines de pages» de documents déclassifiés du FBI, de la CIA et du Département d’État «ne laissent pas de doutes» sur le fait que les autorités nord-américaines concordent «avec les services de renseignement du Venezuela, de Trinidad et de Cuba» selon lesquels Posada et Bosch ont planifié la destruction en vol d’un avion civil cubain survenue en 1976.

«DES PREUVES IRRÉFUTABLES» LIVRÉES EN 2007

Bardach, que le ministère public a tenté en vain de forcer à témoigner au sujet de Posada devant un Grand Jury de New York, a aussi révélé qu’un avocat des complices du terroriste lui a dit que cette enquête se trouvait maintenant paralysée pour ne pas faire tort à la campagne républicaine.

Ces individus avaient été avisés par le FBI qu’ils seraient invités à comparaître en 2007.

«Il dit maintenant qu’il est convaincu que rien ne se passera en raison des élections et des torts qui pourraient être causés au ‘ticket’ de McCain, aux Díaz-Balart et à (Ileana) Ros Lehtinen».

Selon la journaliste, Posada avait reçu des garanties avant son arrivée en territoire nord-américain.

«Des partisans de Posada m’ont dit qu’ils avaient été discrètement assurés par plusieurs leaders de l’exil de Miami qu’il lui serait permis de vivre librement aux États-Unis comme (Orlando) Bosch», écrit Bardach.

«Après le scandale international au sujet de sa libération, un Grand Jury a été convoqué à Newark (New Jersey) en janvier2006 pour écouter les dépositions contre Posada en relation avec les attentats de La Havane», précise-t-elle en racontant comment des enquêteurs du FBI, dans leurs témoignages, ont affirmé que Posada avait introduit des explosifs «dans des flacons de shampoing et des souliers» à Cuba.

«Des douzaines de témoins on déposé devant le Grand Jury en deux ans et demi. Les 19 et 20 septembre 2007, deux témoins ont été contraints de livrer des preuves irréfutables qui impliquent Posada et ses complices».

Le dossier de Posada est géré «au plus niveau» au Département de la justice, lui a confirmé un défenseur du vieil agent de la CIA.

LIEBERMAN S’ENTRETIENT AVEC L’ÉPOUSE DE AROCENA

Bardach révèle comment, le 20 juillet dernier, tandis qu’il se trouvait à Miami pour soutenir la campagne de McCain, le sénateur Joe Lieberman (qui s’était porté candidat à la vice-présidence) s’est réuni avec l’épouse du terroriste incarcéré Eduardo Arocena, ex chef de l’organisation Omega 7, et l’a assuré qu’il tenterait d’obtenir la grâce présidentielle pour son mari.

Arocena est un capo terroriste qui a semé la mort en territoire nord-américain de 1975 à 1983. Son groupe a alors été qualifié par le FBI comme l’organisation terroriste la plus dangereuse du continent.

La reporter explique qu’en choisissant le congressiste Lincoln Diaz-Balart comme conseiller principal pour l’Amérique latine, McCain fait confiance à un homme qui, avec sa collègue Ileana Ros Lehtinen, a obtenu la libération de deux autres terroristes, Jose Dionisio "Flaque de Sang" Suarez Esquivel et Virgilio Paz Romero, tous deux condamnés pour l’assassinat en 1976 de l’ex ministre chilien Orlando Letelier et de sa collègue Ronni Moffitt, survenu à Washington.

Bardach révèle ensuite comment Valentín Hernández, condamné à la perpétuité pour avoir assassiné Luciano Nieves, un émigré cubain qui promouvait la normalisation des relations avec Cuba, se trouve maintenant libre à Miami, grâce aux pressions exercées par Díaz-Balart.

Nieves a été surpris par Hernández et un complice, le 21 février 1975, à sa sortie de l’hôpital pédiatrique Variety Children's de Miami où il était allé rendre visite à son fils de onze ans malade. De sa chambre, l’enfant a entendu les tirs.

Le 2 mai 2005, un gala de collecte de fonds en faveur de Luis Posada a eu lieu au Big Five Club. "Lincoln Diaz-Balart et Ros Lehtinen ont été invités", écrit la reporter.

Quelques mois plus tôt, un Posada «détendu et causeur» a assisté à un autre évènement en faveur d’un contre-révolutionnaire connu. «À peu de distance de lui, au milieu des ping et des cling des verres, se trouvaient les représentants Lincoln Diaz-Balart et Ros Lehtinen».

Le plus probable est que si le 'ticket' McCain-Palin triomphe en novembre, les procédures contre Posada seront abandonnées, commente la journaliste de longue expérience.

Ann Louise Bardach est l’auteure de Cuba Confidential (Vintage). Elle dirige le Media Project de l’Université de la Californie à Santa Barbara. Elle collabore régulièrement à des publications nord-américaines de renom.

Elle a réalisé pour le New York Times la célèbre entrevue avec Luis Posada Carriles où l’assassin avoue être financé par la Fondation nationale cubano-américaine.

En 2006, elle a rappelé comment le dossier de Posada, conservé par le FBI de Miami, a soudainement été jeté aux poubelles en 2003.

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site du journal cubain
www.granma.cu


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