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L'automne s'annonce chaud aux anciens Ateliers du CN dans Pointe Saint-CharlesPapatosaurus, Mardi, Octobre 14, 2008 - 09:20
Agence de presse libre de la Pointe
Agence de presse libre de la Pointe, 13 octobre 2008 - L'automne s'annonce chaud aux anciens ateliers du CN à Pointe Saint-Charles alors que la construction d'un projet contesté de condominiums est commencée, que le propriétaire des terrains fait l'objet d'un décret d'expropriation (au profit de l'Agence métropolitaine de transport) pour environ la moitié des terrains et que l'Office de consultation publique de Montréal débute des "pré-consultations" sur l'élaboration d'un plan d'ensemble pour le reste de ces terrains totalisant plus de 3,5 millions de pieds carrés. Décret d'expropriationIl y a deux semaines l'Agence de presse libre de la Pointe révélait qu'un récent décret gouvernemental crée une réserve foncière pour près de la moitié des terrains afin de permettre à l'AMT de planifier ses opérations dans le but de réaliser la politique de transport de l'agglomération montréalaise (la dépêche est ici). L'AMT songe en effet à établir un centre de réparation pour ses locomotives, de même qu'une gare intermodale pour le transport collectif, une idée qui avait déjà été énoncée dans le cadre de l'Opération populaire d'aménagement (OPA) menée par la Table de concertation communautaire Action-Gardien (plus de détails ici et là). Cette réserve foncière permettra, après que la ville ait refusé d'acheter les terrains et que ceux-ci aient été vendus 1$ à Vincent Chiara du Groupe Mach, de les faire retourner dans la propriété publique. Depuis qu'il possède les terrains (décembre 2005), M. Chiara (un sous-fifre des Saputo, photo de droite) a montré qu'il n'a ni l'expérience ni les capacités de les redévelopper. Depuis 2005 il multiplie les annonces de projets mais il n'a concrètement rien fait et les édifices sont toujours presque tous inutilisés. Les projets annoncés se sont succédés: des parking, des centres d'achat (dont un méga-concessionnaire automobile), des condos ainsi que "la poursuite des activités industrielles", sans plus de détails. Mais les seules initiatives concrètes ont été de permettre le dépôt de neige usée et l'entreposage de vieux papiers, ce qui a provoqué une augmentation drastique du camionnage lourd dans les quelques rues résidentielles à proximité de l'entrée des Ateliers. Cette situation a nécessité la mobilisation des citoyenNEs qui ont réussi à empêcher la destruction d'un parc (pour faciliter le camionnage) et à restreindre les camions lourds à une seule rue. Les autorités municipales se sont montrés très peu favorables aux demandes citoyennes et il a fallu insister pas mal... (Cette démarche est raconté dans Vincent Chiara veut jouer au dur). L'OPCM mandatée pour une consultation "novatrice"Les groupes communautaires de la Pointe, regroupés sous la bannière d'Action-Gardien, ont réalisé depuis 2006 un processus populaire d'aménagement des terrains du CN dans le but de proposer à la municipalité un plan d'ensemble qui répondrait aux désirs des habitantEs du quartier plutôt qu'à celui des promoteurs immobiliers ou de la fameuse main invisible du marché. Ce processus de planification citoyenne a été présenté aux autorités de l'arrondissement Sud-Ouest ainsi qu'au propriétaire en décembre 2007. Si on attend toujours la réponse de celui-ci, on a pu apprécier la teneur de celle de l'arrondissement: plutôt que d'accepter ce plan auquel plus de 200 personnes ont participé (alimentées bénévolement par une dizaine d'expertEs), les autorités municipales ont mandaté l'Office de consultation publique de Montréal (OPCM) pour mener une... consultation... quant aux éléments éventuels d'un... plan d'ensemble! Ça montre bien qu'il y a des centaines de façon de réinventer la roue et de couper les cheveux en quatre. Le mandat de l'OPCM se retrouve sur la section de leur site consacré à la consultation (suivez ce lien pour y accéder). Dans la justification des éluEs du Sud-Ouest de demander une autre consultation, on peut lire:
Autrement dit, la démarche participative d'Action-Gardien, provenant des habitantEs et de leurs organisations civiles, n'était pas assez impartiale ni transparente. C'est vrai que "les propriétaire et promoteur" ainsi que l'arrondissement n'y ont pas participé. Ils n'ont toutefois qu'eux à blâmer pour cela car ils furent invités. On se dirige donc vers une consultation publique "novatrice" (voir le communiqué de l'OPCM pour les dates et les détails) qui vise non pas à demander l'avis de la population sur un projet immobilier déjà défini, mais plutôt à alimenter les autorités de l'arrondissement quant au plan d'ensemble qu'ils doivent élaborer. Il reste à voir comment se déroulera le processus, mais il est à craindre que les autorités municipales se servent de cette consultation à leur profit, comme ils l'ont fait dans le cas du Projet Nordelec. Il est important de rappeler que l'OPCM n'a pas de pouvoir décisionnel. Les rapports qu'elle dépose normalement au Conseil exécutif de Montréal ne sont que des avis et des recommandations. On se souvient que le rapport de la consultation publique quant au projet Nordelec (en 2007), qui montrait que la population et les organisations exigeaient des modifications majeures au projet avant de le rendre acceptable, a été détourné par le conseil exécutif qui a affirmé que la population n'était pas "contre" le projet. La plupart des demandes de modification ont ensuite été balayées sous le tapis par les arguments foireux des fonctionnaires du Sud-Ouest, le plus célèbre étant: "on va réduire la place de l'automobile en réservant trois places de stationnement pour Communauto" (dans un parking de 1500 places...). Dans le cas d'une consultation publique demandée par l'arrondissement, le rapport sera remis aux éluEs du Sud-Ouest et au service d'aménagement local. Les éluEs locaux ont clairement montré depuis deux ans leur mépris des demandes citoyennes. La mairesse Montpetit, conseillère au Conseil exécutif en question d'aménagement, a clairement pris position en faveur du promoteur du projet Nordelec lors d'une rencontre avec les acteurs communautaires qui fut houleuse (voir Jacqueline Montpetit confirme son appui à El-Ad). Elle a aussi tenté par tous les moyens d'accéder aux demandes de Vincent Chiara de supprimer un parc pour favoriser les camions, allant jusqu'à rassurer d'un côté les acteurs communautaires tout en préparant la destruction du parc de l'autre. Il est donc à craindre que le pouvoir municipal de l'arrondissement tente de récupérer cette expérience citoyenne à mauvais escient, c'est-à-dire dans le sens de la volonté du maire Tremblay de construire des condos de luxe partout dans le Sud-Ouest pour augmenter les revenus municipaux. Pendant ce temps, le promoteur immobilier SAMCON fait son nid dans la Pointe...Selon nos informations le promoteur immobilier Sam Scalia (photo) de SAMCON Redéveloppement urbain serait l'entrepreneur choisi pour redévelopper la portion résidentielle des anciens terrains du CN. SAMCON est une compagnie qui prend de plus en plus de place dans le redéveloppement de zones en friche à Montréal. Sa vision de la vie de quartier est résumée sur son site Internet:
"Rehausser et transformer". Un autre terme existe pour désigner ces actions: embourgeoisement. Sam Scalia se vante de rendre invitant des quartiers considérés sordides comme le Centre-Sud ou Ville-Émard (voir cette entrevue promotionnelle parue en 2004). Il tient le même discours pour la Pointe... Il s'agit pour cette entreprise de construire des petits appartements accessibles aux premiers acheteurs d'une propriété. On leur vend donc des 3 pièces pour aussi peu que 160 000$, imaginez comme c'est peu cher pour vivre dans un clapier dans un quartier "sordide"... Samcon arrive dans Pointe Saint-Charles avec son projet des Jardins Bourgeoys. Il a repris le projet abandonné par un autre promoteur et n'a pas hésité à le modifier sans le re-soumettre à la consultation publique ( voir Nouvelle manoeuvre de l'arrondissement?). Le promoteur affirme que la majorité des logements construits sont admissibles aux subventions de la Ville de Montréal pour le logement à prix raisonnable. Ces subventions ne sont pas pour des logements sociaux, mais plutôt pour favoriser l'accès à la propriété pour les familles capables d'obtenir une hypothèque pour acheter un 5 pièces au troisième étage pour environ 180 000$ (incluant la subvention maximale de 10 000$). M.S. Le projet de Samcon ne recueille pas l'adhésion, comme en témoigne les graffitis qui réapparaissent périodiquement sur son bureau de vente.
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