Le Bureau des cadets refuse obstinément de reconnaître son mouvement comme un organe de recrutement des Forces canadiennes. Il souligne que ce "Mouvement jeunesse VOLONTAIRE" n'est pas un mécanisme de recrutement, mais un outil CIVIL permettant aux jeunes "de se familiariser avec les Forces Canadiennes", et qu'il y a là une importante nuance. A ce jour, les informations recueillies par notre équipe de travail ne permettent pas de reconnaître cette nuance:
- L'armée finance ce "Mouvement d'intéressement à l'armée" à coup de près de
200 millions de $ par année. Pour peu dire que l'intérêt des Forces pour ce
"mécanisme d'intéressement" est manifeste.
- L'armée finance les diverses Ligues de cadets, ces fondations qui rendent
prétendument le mouvement civil. Revenu Canada considère les Ligues de
cadets comme étant des organismes de charité, et les autorise à émettre de
reçus pour exemption d’impôts. Cette réalité permet aux Corps de cadets de
ramasser des fonds qui servent souvent à financer des activités de
sensibilisation aux Forces Canadiennes (participation à des spectacles
aériens, événements naval, visite de musés militaires, parades militaires,
compétitions de fanfares, compétitions de tir, etc....).
- L'armée fournit et finance toute une gamme d'infrastructures et
d'équipements, tant pour l'entraînement régulier des cadets dans les écoles
pendant l'année scolaire, que pour les camps d'été.
- L'armée fournit les infrastructures administratives pour les "Bureaux des
cadets", qui gèrent souvent le mouvement à partir de bases militaires. Les
commandants régionaux des cadets sont des militaires de carrière qui
relèvent de l’autorité du Quartier Général de la Défense Nationale.
- Les activités de plusieurs Corps de cadets dépendent d'un soutien et d'un
lien étroit avec leur unité de réserve régionale et en porte aussi leurs
couleurs, badges et nom de régiment.
- L'armée fournit les uniformes, calqués sur chacune des uniformes des trois
forces: Cadets de l'air, de la Marine et de l'armée de terre.
- La structure hiérarchique des cadets provient de celle de l'armée, tant
pour les cadets eux même, que pour leurs instructeurs.
- Les forces de réserve de l'armée inspirent le fonctionnement des Corps de
cadet au cours de l'année scolaire: l'horaire et le contenu des formation
sont similaires, à l'exception des notions de combat.
- Les forces régulières de l’armée inspirent le fonctionnement des camps
estivaux des cadets qui se font sur des bases militaires. On reproduit le
quotidien des " vrais de vrais militaires" grâce aux infrastructures et à
une gamme d’équipements mis à la disponibilité des jeunes. Les jeunes en
camp de vacance, s’acclimatent au quotidien de la vie sur une base.
- Comme pour les militaires, le cadet se familiarisent avec les armes à feu,
apprennent à en prendre soin, à la monter, à la démonter, il y a même des
compétitions du genre. Certains cadets participent à des compétitions de tir
et, deviennent "tireurs d'élite", comme c'est le cas pour les "snipers" de
l'armée. Ultimement, comme le militaire, l’enfant intègre l'idée que sa vie
peut dépendre de son arme.
- Les entraîneurs des cadets, qui font parti du Cadres des instructeurs
cadets, étaient considérés comme membres de la réserve jusqu'en 2006.
Dorénavant, ils sont considérés comme faisant partie de "la cinquième
branche des Forces Canadiennes". C’est une question de sémantique, ils sont
toujours rémunérés par les Forces Canadiennes, en fonction d'échelles
salariales similaires, bénéficient des mêmes gammes de bénéfices et on
réfère aux mêmes mécanismes d'ancienneté et de hiérarchie que dans l'armée
régulière.
En somme, tout comme les militaires, les cadets portent l'uniforme
militaire, sont soumis à la hiérarchie militaire en étant conditionnés à
obéir au doigt et à l'œil (drill), simulent les missions armées que mènent
les véritables soldats (scheme), sont en contact avec une panoplie
d'équipements de combat (TTB, Tanks, fusils d’assaut) et apprennent même de
façon limité, le maniement des armes. Plusieurs cadets soulignent
l'importance de cette discipline prétendument volontaire.
Pour la majorité de la population, tout comme pour nous, malgré les
centaines de protestations reçues, il est très difficile de voir en quoi cet
organisme jeunesse peut être indépendant de l'armée. Pour ce qui est de la
différence, qui selon les membres du mouvement est ÉNORME entre un
"mécanisme d'intéressement" et un "mécanisme de recrutement" de l'armée,
nous vous laissons le soin de porter vos propres conclusions.
Les prétendues nuances relèvent beaucoup plus de la novlangue Orwellienne
utilisée par l’armée, que d’une réalité factuelle.
[l'article ci-dessus a été envoyé par courriel à info[arobas]cmaq.net]
Bonjour,
c'est Michaël Lessard, réceptionniste bénévole du CMAQ
Normalement, il faut soumettre par soi-même ces articles sur le Indymedia-Québec (CMAQ), mais je vais le faire volontairement parce que votre information est de qualité.
Personnellement, ayant fait cinq années dans les cadets de la Base de Valcartier, je reconnais la véracité de votre description, sauf que mon expérience m'a permis de réaliser que je devais cesser de penser à une carrière militaire. Donc ça m'a permis de décrocher du fantasme du héro de la 2e Guerre mondiale par exemple.
J'aimais ça en passant. J'ai eu la chance de faire des activités exceptionnelles comme traverser le Cercle arctique, faire du kayak à Banff et des randonnées dans les rocheuses... activités complètement inaccessibles autrement vu les revenus ordinaires de mes parents.
Parlant d'argent ou d'aventures, certaines motivations liées à une carrière militaire doivent être remarquées par les mouvements sociaux qui luttent pour une justice sociale et l'émanicipation: il y a des incitatifs économiques et l'espoir d'une carrière (au lieu des emplois précaires et sous payés), combiné avec les défis et l'esprit de groupe (au lieu d'être un individu perdu dans la masse), qui recrutent les jeunes adultes.
ciao,
Mic
Michaël Lessard [me laisser un message]
- membre du Comité de validation du Indymedia-Québec (CMAQ)
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