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France: Marina Petrella a été transferée a l'hopital sainte anne a paris

Anonyme, Mercredi, Juillet 23, 2008 - 20:45

nous exigeons le respect de la parole donnèe

Non a l'extradition de Marina Petrella

Marina Petrella a été transférée sur le centre hospitalier de Sainte-Anne

L'état de santé de Marina Petrella se dégrade considérablement. Elle a été transférée en hôpital psychiatrique ce mercredi.

Le parquet général de Versailles annonce que l'ancienne militante italienne des Brigades rouges, Marina Petrella, a été transférée mercredi de l'hôpital pénitentiaire de Fresnes à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne, à Paris.

"Marina Petrella a été transférée par l'administration pénitentiaire de la maison d'arrêt de Fresnes sur le centre hospitalier de Sainte-Anne à Paris, aujourd'hui en début d'après midi, afin de lui permettre de recevoir les soins appropriés à son état de santé", dit-il dans un communiqué.

Qui est Marina ?

Marina a été arrêtée mardi 21 août. Incarcérée depuis à la prison de Fresnes, elle est sous le coup d'une procédure d'extradition à la demande du gouvernement italien. Elle est une réfugiée italienne. Âgée de 53 ans, mère de deux filles, elle vit depuis 1993 en France, où en 1998 lui a été octroyée une carte de séjour de dix ans. Au fil des ans, elle s'est investie dans son métier d'assistante sociale auprès de plusieurs mairies et associations de la région parisienne.

Il y a trente ans, en Italie, elle a été de ces dizaines de milliers de jeunes, de militants, des prolétaires, d'hommes et femmes dont la révolte contre l'État et le capital a été jusqu'aux armes. Poursuivis par une justice d'urgence, c'est à dire dans le cadre d'un « état d'exception » inavoué (60 000 procès, 6000 prisonniers politiques), parfois après des années de prison (Marina a passé 8 ans en détention préventive), plusieurs centaines d'hommes et femmes se sont réfugiés en France où le Président de la République affirmait le « refus de toute extradition politique ».

Alors que l'État italien s'est enferré dans le refus d'une amnistie pour les condamnés pour les agissements, et notamment les faits d'armes, des années 60 et 70, cette politique d'asile de la France a été maintenue sans interruption vingt ans durant et dans des contextes politiques divers. Cette politique a pourtant été renversée, son principe concrètement bafoué en août 2002, quand Paolo Persichetti a été remis aux autorités italiennes, puis deux ans plus tard, avec la tentative d'extradition de Cesare Battisti.

Aujourd'hui, c'est au tour de Marina d'être incarcérée. Et on voudrait la livrer à un État qui instrumentalise les victimes et leur douleur pour construire une « justice infinie » qui revient à une infinie vengeance. Car en agitant le spectre qu'autrement, il serait impossible aux proches des victimes de faire leur travail de deuil, l'État italien a imposé, en lieu et place des anciennes « parties civiles », le droit absolu et le devoir sacré des victimes à poursuivre indéfiniment leur quête de punition. Alors même que la loi sur le repentir a produit un véritable "marché des indulgences", on a subrepticement aboli le caractère fini de la peine : la possibilité d'une loi d'amnistie est désormais considérée scandaleuse et même l'idée de "prescription de peine" est devenue tabou.

Marina risque la réclusion à perpétuité pour des faits datant d'il y a 25 ans. En effet, les tenants de la solution pénale aux conflits sociaux et politiques - autant que à tout 'mal-de-vivre' -, continuent à donner le ton en Italie, droite et gauche, société politique et ordre judiciaire confondus. Pourtant, ce sont ces même "gens d'en- haut" (politiciens, Opinion-makersau premier rang, s'appelant « classe dirigeante »par eux mêmes...) qui prêchent partout dans le monde - du Rwanda aux territoires palestiniens occupés, en passant par l'Irlande, l'Espagne, la Turquie - les vertus de l'oubli et du renoncement à la vengeance (donc ce qu'en droit est appelé « oubli judiciaire », « renoncement à la peine ») aux fins que des sociétés, des groupes humains puissent respirer, recommencer à vivre...

En revanche, dans le cas de cette poignée de gens ayant trouvé refuge en France, ils considèrent que le temps est comme arrêté, que le crime est imprescriptible.

Collectif solidarité pour Marina



Sujet: 
marina dans l'antre de mort
Auteur-e: 
ignu icsografe
Date: 
Ven, 2008-08-01 09:54

cela fera bientôt un an que Marina Petrella est entrée dans ce temps singulier de l'entre-deux-morts, moderne Antigone face à Créon le mal-taillé, à qui la Grande Autre a pour un temps délégué la charge de mettre en discours ses décrets.

et Créon a parlé de Marina.

un ami m'a offert l'occasion de répondre à une question que je n'avais pas eu la présence d'esprit de me poser ! le cadeau consiste en ce qu'il m'est revenu de porter la forme inversée de cette question sous celle de sa réponse. mais c'est bien à lui que le mérite en revient, pour autant qu'il est vrai que c'est à partir de la certitude anticipée de la réponse ("encore dans les plis jaunes de la pensée") que les question véritables se posent.

"pourquoi M. Nicolas Sarkozy, Président de la République française, a-t-il pris la parole lors du dernier G8, ce 8 juillet 2008, à Toyako, pour parler de Marina Petrella ?"

"La France, conformément aux accords européens que nous avons signés (...) et conformément aux décisions de justice françaises (...) extradera Madame Petrella. [en passant : pourquoi ne trouve-t-on que cette version ainsi caviardée des propos tenus ?]
Mais j'ai demandé au président du Conseil italien dans ce cas de solliciter du président italien sa grâce, compte tenu de l'ancienneté de la condamnation et compte tenu de la situation psychologique et de santé de Madame Petrella. Le président du Conseil m'a fait valoir qu'il partageait mon analyse et qu'il interviendrait auprès du président pour obtenir la grâce"

pourquoi à ce moment, en ce lieu, sans que personne ne lui demande rien, parler de cette femme qui se meurt en prison (actuellement en hôpital) au cours de cette rencontre des chefs d'Etat les plus puissants parmi les domestiques de ce monde ? à qui s'adresse-t-il ? quel message émet-t-il ainsi ? et tout d'abord, qui est Marina Petrella pour ces gens là ?

eh bien ! un domestique en réfère au domestique en chef, au majordome, au grand chambellan, à M. Georges Walker Bush. les Etats-Unis n'ont-t-il pas pris la part active que l'on sait dans l'agitation meurtrière de l'Italie des "années de plomb" ? quel meilleur signal leur envoyer que cette confirmation que tout se règle en bonne intelligence, entre deux pays européens aux ordres, sur le seul plan pénal ("conformément aux décision de justice françaises"), sans plus aucune référence politique, dans le déni de toute autorité légale de la parole donnée (l'anomalie des années Mitterrand est résorbée : d'où l'emploi de l'expression "doctrine Mitterrand" pour personnaliser la parole d'un Etat censé pourtant être souverain et légal, oubliant en passant que M. Jacques Chirac avait assuré la continuité de cet engagement) et ce, last not least, en toute bonne conscience ?

ce que M. Nicolas Sarkozy a dit à la face du monde, c'est "nous avons gagné, tout est sous contrôle, la guerre est finie, plus aucune contestation sérieuse n'existe, mission accomplie, over".

le fait même de le dire aussi ouvertement - les conditions de l'énonciation - signifie qu'il n'est plus temps de se cacher pour effectuer de sordides transactions entre états s'échangeant ressortissants espagnols, français, italiens, européens, magrébins, dans la discrétion de la honte. non, la situation est "normalisée", tout peut se faire au grand jour, "rien ne nous menace plus, aucune autorité n'est au-dessus de la vôtre, votre altesse. nous vous avons bien servie et sommes bien méritants à vos yeux de Méduse, le corps de Marina sacrifié en gage pour sceller notre neuve sainte allégeance pangermanique."

la bonne conscience a toujours taraudé ceux que charles marx nomme les "échangistes", qui font travailler femmes et enfants pour leur épargner les dangers de la rue pour leur vertu, qui réclament leurs dividendes en compensation de leur abstinence et de leur haute moralité. rien n'a changé. le système vient seulement d'atteindre sa perfection : il est mondial et incontesté. leur surmoi est satisfait et leur laissel'âme en paix.

alors que marx prophétisait le passage du droit dans les faits, la référence au droit est à présent périmée et l'économie en est faite par celles et ceux qui sont réputés nous diriger. ne restent que les contrats (dans leur acception surtout mafieuse, qui maintenant s'étend ouvertement à toutes les sphères de la gestion politique des corps).

mais l'abjection dans l'assujettissement des individu-e-s ne supporte aucune limite.

c'est ainsi que l'appel à "se repentir" craché tranquillement à la face de Marina Petrella par M. Sarkozy, à la faveur d'un contresens entre les usages italiens et français de ce terme, a ici, par-delà l'infamie des pratiques de délation qu'il couvre en Italie, une dimension littéralement inquisitoriale : il faut que la victime se soumette intégralement, au plus intime de son moi, à ses bourreaux : "oui, j'ai eu tort, il n'y a qu'une seule voie, qu'une seule vérité, la vôtre".

les procès ne se font plus seulement à Moscou, derrière un seul mur, ni nos corps ne sont plus détruits seulement derrière les murs des camps. l'asservissement total et sans partage est en bonne voie.

en 1936, le monde civilisé avait offert au fondateur du parti national socialiste des jeux, histoire de voir si son système était rentable et permettait la gestion spectaculaire de nos corps. finalement, le monde civilisé a jugé que l'affaire n'était pas rentable. aujourd'hui, c'est en Chine qu'un nouveau régime est mis à l'épreuve : "voyons voir si la zoociété que nous voulons industrialiser au niveau mondial tient ses promesses. voyons voir l'envahissant spectacle et détournons les yeux du sort et du corps de Marina !" qu'ils disent...


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