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Mieux vaut mourir debout et le ventre plein que vivre à genoux avec l'estomac vide (perspective de la crise au Mexique)Anonyme, Jeudi, Juillet 10, 2008 - 23:12 (Analyses | Agriculture | Globalisation | Politiques & classes sociales | Poverty | Résistance mexicaine)
Pedro Gonzalez
La faim gronde dans les entrailles des peuples miséreux, pendant que les 8 pays les plus riches de la planète se rencontrent dans la luxure pour parler des grands problèmes du monde, le peuple en guenille crie famine. Dans toutes les langues, de toutes les couleurs de peau, ils clament la douleur latente qui serre leurs estomacs. Au Mexique, pays producteurs du maïs, du maguey, de la tomate, des piments, des fèves, du café, du cacao, du nopale, des courges et de nombreux autres aliments, les prix des aliments augmentent pendant que les salaires sont à la baisse. Les économistes nous expliquent à coups de statistiques les conséquences de l’inflation pendant que le peuple souffre dans sa chair, la crise de la faim est mondiale et sa source est un système économique qui se base sur l’exploitation des travailleurs, des paysans, des autochtones, des immigrants, des femmes et de leurs enfants pour créer l’accumulation du capital. L’enjeu est encore et toujours l’accumulation maximum de profit au mépris des souffrances que cela fait subir à l’humanité tout entière. Les biocombustibles qui occupent l’énergie de culture comme le maïs pour soustraire l’amidon pour créer l’éthanol, et ce pour continuer la société de consommation et son rythme effreiné. Ces biocombustibles sont pour la plupart issus de semences transgéniques, c’est-à-dire de semences modifiées génétiquement qui sont crées pour produire plus et plus rapidement et ce avec l’aide de fertilisants, pesticides, herbicides souvent conçues par les mêmes multinationales (Monsanto, Syngenta, Dupont, Pionner, etc.). Ces biocombustibles utilisent de grands espaces cultivables qui pourraient être utilisés pour nourrir la population. Ces biocombustibles sont responsables de 75% des augmentations des prix des aliments. Au Mexique le salaire minimum est de 47 pesos par jour, le kilo de tortillas entre 8 et 9 pesos, l’huile pour cuisiner entre 25 et 30 pesos, le kilo de tomates entre 10 et 15 pesos, les transports publics entre 3,50 et 4,50 pesos, le kilo de tortillas entre 12 et 16 pesos, etc. En faisant un calcul rapide, pas besoin d’être un mathématicien pour se rendre compte que la sous alimentation sera le fruit de l’augmentation des profits des multinacionales qui profitent du marché des biocombustibles au Mexique. Mais plusieurs autres problèmes aussi sérieux menacent la paysannerie, les communautés autochtones, les travailleurs, les mères et les enfants, les homosexuels et les lesbiennes, les communautés migrantes, etc. qui luttent chaque jour pour gagner leur pain quotidien. Comme je l’ai mentionné antérieurement les biocombustibles sont issus en grande majorité de semences transgéniques. Au Mexique sont nées plusieurs espèces botaniques qui encore aujourd’hui, nous font profiter des savoirs des premiers agronomes Aztèques, Maya, Mixtèque, Zapotèque, etc. qui ont modifié, à travers une sélection naturelle, plusieurs espèces comme le maïs, la courge, les fèves, les tomates pour le plaisir gastronomique de toute l’humanité. Le contrôle de la génétique des semences autochtones du Mexique ouvrira un marché énorme pour les mercantilistes semenciers qui prétendent à travers la biopiraterie, breveter la génétique des semences autochtones et en devenir propriétaire. Nous allons brèvement évoquer ces tactiques à travers plusieurs stratagèmes. Premièrement l’entrée de plusieurs sectes des États-Unis (évangéliste, Jesús Christ church, pentecôtiste, etc.) et de plusieurs scientifiques qui ne révèlent jamais leurs vraies intentions dans les communautés autochtones, qui côtoient la quotidienneté des gens et qui rapportent souvent des espèces endémiques aux États-Unis pour l’industrie pharmaceutique ou des cultivars d’espèces botaniques comme le maïs ayant des propriétés particulières pour copier leurs génétiques et ensuite la breveter. Deuxièmement avec des plantes comme le maïs qui se pollinise à des kilomètres à la ronde, la contamination par le croisement entre des plants autochtones et des plants transgéniques, qui peuvent contaminer une communauté entière et leurs plants en quelques années. Le maïs étant une des 3 céréales utilisées dans le monde, nous pouvons nous imaginer les conséquences de cet enjeu. Troisièmement avec des ONG qui s’incrustent dans les communautés avec des visées soit disant humanitaires comme la Fondation Rockefeller à travers des projets agricoles ou de la gestion de resources naturelles et qui implantent sans en expliquer toutes les conséquences des Technologies et des semences modifiées qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur les communautés et sur la souveraineté alimentaire en générale. La quatrième est le dumping, c’est-à-dire l’importation massive à bas prix comme dans le cas du maïs, car le Mexique importe 33% de son maïs des États-Unis et beaucoup de grains sont de provenance de maïs modifié génétiquement. Cinquièmement à travers la législation de lois qui passent par le fast track comme la loi sur la biosécurité et la biodiversité qu’on appelle populairement la loi Monsanto, qui permet l’entrée massive de semences transgéniques. Il y a aussi les accords économiques comme l’ALÉNA signé en 1994, le Plan Puebla Panama, le P.S.P. basé sur le modèle néo libéral qui minent l’économie de la petite paysannerie qui se base sur l’autosuffisance, la diversité dans ces types de cultures et les marchés locaux et fortifient les grandes propriétés qui utilisent un mode de production basé sur l’utilisation de produits chimiques, la monoculture, l’utilisation de grosses machineries, l’utilisation de transgéniques. Ces accords favorisent aussi la concentration des terres entre les mains de peu d’individus, la disparition des terres à travers un processus avec des méthodes à la fois légales (modification de l’article 27 de la constitution qui protégeait les terres que le peuple travaillait, ainsi que les terres éjidales et collectives, création de programmes gouvernementaux comme PROCEDE qui veut instaurer la titulation des terres), économiques (offre d’achat des terres, migrations forcées par la nécessité, et extra légales (intimidations, harcèlements, assassinats, militarisations, etc.). La prolétarisation et l’immigration sont 2 des plus grandes conséquences du manque d’aide aux communautés autochtones et paysannes, car les projets offerts par le gouvernement n’offrent pas une plus grande autonomie mais créent au contraire une politique assistencialiste et paternaliste, ce qui détruit les tissus sociales communautaires dans bien des cas (même si dans certains cas particuliers les communautés ont pu se maintenir à cause de la force de travail vendue dans le nord) et créent souvent un processus d’acculturation face à la cosmovision des communautés autochtones et paysannes. Plusieurs communautés résistent encore en conservant leurs modes de gestion collective et communautaire des terres, en semant à chaque année avec la même cosmovision qui ne voit pas dans la terre un bien de consommation mais voit en elle une source de vie qui comme la mère est capable de procréer la vie. Ils et elles sèment encore selon les cycles du temps appris des anciens. Ces communautés en résistance sont perméables seulement au changement qui améliore la fertilité du sol et de la terre, la communauté et les générations à venir, qui conserve leurs biodiversités, qui crée des relations basées sur l’aide mutuelle et la création de marché et réseau communautaires. Et s’il faut qu’ils résistent, ils et elles le feront par tous les moyens qui leur semblent nécessaires. Le capitalisme crée la mort, la désolation, les terres infertiles, les guerres, les famines, et c’est pourquoi tous ceux et celles qui se proposent de résoudre le problème de la faim au Mexique et dans le monde doivent écouter le savoir des mains calleuses des autochtones, des paysanNEs, des jardiniers et de tous ceux et celles qui oeuvrent pour protéger, travailler et partager la terre avec leurs communautés et la collectivité, et ce dans une optique qui défie et détruit la base du capitalisme, la propriété privée et la possession de la terre. Ces solutions doivent inclure des moyens de productions collectives et communautaires qui respectent la terre, la fertilité du sol, les communautés et leurs croyances, de conserver la biodiversité. Terre et liberté |
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