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Conférence internationale en Outaouais su la mondialisationAnonyme, Mardi, Juillet 1, 2008 - 15:53 2008-09-24 08:00 2008-09-25 15:00 Université du Québec en Outaouais Conférence Internationale Initatives des communautés, politiques publiques et État social au Sud et au Nord: Université du Québec en Outaouais www.uqo.ca/ries2001/conference2008/conferencier.html À l’heure des Forums sociaux mondiaux, continentaux, nationaux et même locaux ; à l’heure des rencontres internationales d’économie sociale et solidaire et de l’internationalisation du mouvement des femmes et des réseaux de consommation responsable ; à l’heure de la transformation du syndicalisme international des travailleurs, du retour du monde paysan sur l’avant-scène publique et du renouveau international du mouvement coopératif, il est impératif d'approfondir ces innitiatives internationales en ciblant l’État social comme acteur en pleine transformation, acteur sans doute à refonder dans plusieurs de ses repères de base, à reconstruire ou, à tout le moins, à renouveler pour faire face à la mondialisation néolibérale qui traverse l’ensemble de la planète. Autrement dit par où passe le renouvellement des États sociaux aujourd’hui ? Et d’abord qu’a-t-il été dans les pays du Nord et est-il encore pertinent d’y référer ? Ensuite, les mouvements sociaux visent-ils à le transformer ? Quelles stratégies nouvelles mettent-ils aujourd’hui de l’avant ? Quelles initiatives les ONG, les gouvernements locaux, le mouvement paysan, les syndicats et les coopératives, les diasporas et les Églises, tant à l’échelle locale, nationale qu’internationale, paraissent les plus aptes à ré-ouvrir l’espace politique ? Il est clair que, dans le processus de mondialisation en cours, l’influence décisive demeure entre les mains des grandes organisations financières internationales (FMI, BM, OMC) et des États des pays du Nord qui pilotent des politiques de lutte contre la pauvreté sans par ailleurs offrir de perspective de développement durable et structurant. Cependant les deux dernières décennies ont considérablement changé la donne avec l’émergence sur l’avant-scène de nouveaux acteurs de développement qui stimulent l’organisation des communautés locales (associations de quartiers, regroupements villageois, associations de producteurs, associations de femmes, associations de jeunes, réseaux coopératifs, etc.)». Les ONG sont très actives dans ce type de travail mais elles ne sont pas les seules. Les gouvernements locaux du Nord en interface avec leur équivalent au Sud dans le cadre d’une coopération de proximité, les OCI, certaines diasporas, des organisations de travailleurs (syndicats), certains réseaux religieux sécularisés («communautés de base» en Amérique latine…), des initiatives internationales des mouvements paysan, coopératif et associatif en font également partie (Favreau et Fall, 2007 ; Fall, Favreau et Larose, 2004). Mais tout cela a été fort peu étudié et débattu au Québec. Dans les deux dernières décennies, les gouvernements centraux du Nord, à la faveur d’un resserrement important de leur budget et d’une certaine «fatigue» de l’aide publique, ont en effet ouvert une brèche dans la coopération interétatique qui prévalait jusqu’alors : non seulement la Banque mondiale a encouragé la décentralisation dans les pays du Sud mais un mouvement de décentralisation s’est également amorcé dans l’aide publique au développement des États du Nord. Avec des fortunes diverses, les ONG ont saisi la balle au bond, puis les municipalités, les coopératives, le monde agricole et les organisations de travailleurs. Après une décennie de ce type, on semble assister depuis peu à un mouvement inverse –un mouvement de renforcement de la coopération interétatique- qui laisserait en plan la «société civile» (Déclaration de Paris, 2005). En sciences sociales du développement, l’objectif est de comprendre la nature des rapports sociaux entre le Nord et le Sud dans lesquelles de nouveaux acteurs interviennent, et notamment l’importance, depuis une décennie ou deux, accordée au niveau «local» hier si décrié et considéré comme résiduel, car c’est le «national» qui prévalait. Mais si le «local» a ses avantages dont celui de la proximité des populations, celui de l’apprentissage de la démocratie et de la citoyenneté au plus près de la vie quotidienne, celui de la volonté de contrôler son environnement immédiat en matière d’habitat, d’emploi, de santé, d’éducation…il a aussi un inconvénient, celui de la valorisation excessive des petits projets, celui de leur spécialisation sectorielle, celui de la main mise de professionnels sur les processus de participation des populations locales et celui d’un affaiblissement potentiel des États nationaux. En dépit de ces faiblesses, il faut alors tenter de reconstituer la portée plus générale de ces milliers d’initiatives qui, à première vue sont très locales, mais influencent, dans une direction ou l’autre, la marche des États, tout en s’internationalisant. Il faut aussi tenter de mieux cerner cet ensemble de dynamiques portées par ces acteurs nouveaux qui interviennent comme agents de développement et comme initiateurs ou partenaires dans la création de nouveaux espaces politiques locaux, voire nationaux et internationaux : hier «localistes» et aujourd’hui «réseautés» à l’échelle internationale, ces acteurs ont-ils un poids quelconque sur les décisions des gouvernements pour favoriser le renouvellement des politiques publiques ou au contraire sont-ils très dépendants de ces derniers ? Quelle influence ont-ils sur leur gouvernement respectif et sur les grandes institutions internationales ? Et comme ils n’évoluent pas en vase clos, comment sont-ils par ailleurs également influencés par le contexte général qui ne se prête pas nécessairement au développement comme stratégie et politique étant donné le poids envahissant de l’action humanitaire et des programmes de lutte contre la pauvreté. En fait, n’assistons-nous pas à certaines innovations à partir du local, une première contribuant à institutionnaliser les pratiques de ces nouveaux acteurs qui occupent et restructurent le terrain délaissé par l’État et se faisant, font pression sur les États pour un redéploiement des politiques publiques; une seconde qui suscite des formes inédites de coopération internationale multi-partenaires. Aujourd’hui il existe, à des degrés variables, une volonté politique, au Sud comme au Nord, de re-construire de nouvelles régulations économiques et sociales pour contraindre les multinationales, favoriser la souveraineté alimentaire, le développement de marchés intérieurs, lutter pour conjurer les catastrophes écologiques et leurs conséquences sociales, etc. En même temps, bon nombre d’analystes s’entendent pour dire que l’épicentre du développement demeure encore le monde du travail. Sans cependant penser pour autant à un simple retour à l’équation chérie par l’Étatisme traditionnel : «développement=industrialisation=emploi salarié=service public». On sait que les programmes d’ajustement structurel et la grande sélectivité des investissements des multinationales en direction de certains pays émergents du Sud ont beaucoup précarisé le monde du travail. L’«informel» est alors devenu une tendance prévalente dans la majorité des pays du Sud même au sein des puissances émergentes du Sud comme le sont le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud. Comment ces nouveaux acteurs se sont-ils déployés pour trouver des réponses à cette situation nouvelle et tenter d’imposer de nouvelles régulations ? C’est à partir de cette perspective générale que nous voulons, par cette conférence internationale, ré-ouvrir le débat sur l’État social dans le contexte de la nouvelle mondialisation, tenter de cerner de plus près les nouvelles tendances sociales au plan international et voir plus clair dans les contributions de ces nouveaux acteurs pour refonder des politiques publiques progressistes et de nouvelles formes de coopération au développement.
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