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Répression clairement politique à Québec contre trois militants du RRQ

Michael Lessard..., Dimanche, Juin 29, 2008 - 19:48

Avant-propos éditorial (hors communiqué) de Michaël Lessard :
   Je vous partage ce communiqué parce qu'il donne un exemple de répression politique tangible. Autrement dit, toute personne militant pour une cause, même non souverainiste, devrait logiquement s'y intéresser. Selon Patrick Bourgeois du RRQ, les policiers qui se sont chargés des trois militants soupçonnés de graffitis indépendantistes auraient confirmé que la Ville de Québec leur a donné la mission de faire arrêter les graffiteurs indépendantistes, car cela ne donne pas une bonne image de Québec.

   Aussi, lisez pour le «plaisir» la liste des Conditions de « remise en liberté ». Avec de telles conditions, aussi bien rester en prison. Il est tristement commun que des juges interdisent l'expression de libertés politiques fondamentales, comme la simple action citoyenne de manifester, en réaction à une accusation d'un délit quelconque (même avant le moindre jugement).

La répression canadienne s’intensifie !

Trois militants du RRQ placés derrière les barreaux

Depuis ses débuts, l’organisation du « Québécois » a reçu bien des coups provenant du camp adverse parce que celui-ci ne voulait pas que nous nous développions, mais ces coups hypocrites étaient toujours de nature institutionnelle. Principalement, les fédéraux s’assuraient de nous soustraire, injustement et illégalement, de certains programmes de subvention et autres. Mais la répression qui nous frappe présentement est en train de changer de nature. Elle est désormais davantage policière. Voguons-nous vers un État policier anti-indépendantiste?

Au début de 2007, les agents de l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (dont le mandat est de combattre le terrorisme!!!) débarquaient chez les membres de direction de l’organisation du « Québécois ». Les militants indépendantistes étaient également harcelés et intimidés. Mais tout cela n’était rien en comparaison de ce que subiraient un peu plus tard les militants du Réseau de résistance du Québécois (RRQ) qui a été fondé en décembre 2007. Voici un exemple l’illustrant bien…

Le 25 juin 2008, à 16h, des agents de la Police de Québec se sont présentés au domicile de Yannick Racine, un militant actif du Réseau de Résistance du Québécois. Yannick était en compagnie de Patrice Racine, son frère et aussi membre du RRQ, et de Jonathan Labine. Les agents avaient en main un mandat d’arrestation pour méfait de plus de 5000$ les concernant tous les trois. Les agents leur ont intimé l’ordre de les suivre. Yannick Racine, jeune père de famille, a réclamé la permission de prendre les dispositions pour que son jeune enfant ne soit pas ainsi abandonné seul à la maison. Permission qui lui fut accordée. Cela rappelle en tous points le film Les Ordres de Michel Brault, film dans lequel on peut voir Claude Gauthier prendre les arrangements nécessaires avec ses voisins afin que son bébé ne soit pas laissé seul, avant d’aller en prison pour les événements d’Octobre.

Les trois militants, accusés d’avoir fait des graffitis politiques sur les murs de la Capitale Nationale, ont passé la nuit en prison, au poste du Parc-Victoria, à Québec. Ils ont été fouillés à leur arrivée et placés dans des cellules séparées. Yannick Racine a réclamé la permission d’appeler le bureau politique du RRQ, ce qui lui a été refusé. Il a dû appeler un avocat qui se trouvait sur une liste que les policiers lui ont fournie. Durant leur séjour derrière les barreaux, les agents de police se sont moqués d’eux et de leurs idées politiques. Les policiers leur disaient que « le projet indépendantiste est une vieille idée dépassée, et que leurs actions n’y changeront rien, que cela ne se réalisera jamais ». Comme quoi l’objectif qui consiste à démoraliser les troupes adverses n’est pas poursuivi uniquement via les médias fédéralistes, cela se produit aussi en prison. Au matin, les trois militants n’ont eu droit qu’à des rôties froides, avec une tasse de thé, en attendant
de passer devant un juge.

Le 26 juin, à 9h, Yannick Racine et les deux autres militants du RRQ ont été conduits, comme de vrais criminels dangereux, c’est-à-dire menottes aux poignets et aux pieds, au Palais de Justice de Québec. Encore heureux que nous n’ayons pas de couloirs de la mort au Québec, car si tel était le cas, les policiers les y auraient très certainement placés pour y passer la nuit, question de bien les intimider. À leur arrivée au Palais de Justice, les militants du RRQ ont encore été fouillés. Ils sont passés devant le juge à 12h. Le juge leur a imposé les conditions suivantes avant de les libérer:

- Ne pas être présents à la manifestation du RRQ le 1er juillet, à Québec;
- Ne pas participer à une activité du RRQ;
- Ne pas assister à une réunion du RRQ;
- Garder la paix et bien se conduire;
- Être présents devant la Cour lorsque leur présence sera exigée;
- Les militants Racine ne peuvent communiquer avec le militant Labine;
- Être présents en Cour le 4 juillet;
- Et une caution totale de 3000$ (1000$ par militant).

Ces conditions de remise en liberté concernent au premier chef le RRQ et prouvent que tout le traitement qui a été réservé aux trois militants est éminemment politique. Les autorités policières tentent de briser le moral des militants du RRQ, c’est évident!

Ce qui est évident, aussi, c’est que les murs de la métropole montréalaise et de la Capitale québécoise (qui sont tapissés de graffitis) peuvent accueillir en toute impunité, selon les autorités, des « tags » ou des dessins abstraits, mais très certainement pas des « Québec libre ». Lorsque tel est le cas, les autorités mettent toute la gomme et coffrent ceux qui osent écrire de ces messages de liberté! Les policiers qui se sont chargés du dossier de nos militants qui auraient fait des graffitis politiques (jusqu'à preuve du contraire, la présomption d'innocence existe toujours) l’ont en effet confirmé. Ils leur ont dit que la Ville de Québec leur a donné la mission de faire arrêter les graffiteurs indépendantistes, car cela ne donne pas une bonne image de Québec pour son 400e et que de généreuses ressources nécessaires à l’atteinte de cet objectif leur avaient été accordées. Il s’agirait d’une des priorités de la Ville de Québec dans le contexte actuel! Preuve, encore une fois, que les « tags », c’est correct, mais pas un « Québec libre »!

Faudrait faire comprendre aux autorités de la Ville de Québec que le peuple québécois est en lutte et qu’il n’est que normal que cette lutte se retrouve, d’une certaine façon, sur les murs. Les militants n’ont aucun moyen d’expression dans ce Québec où la parole indépendantiste est censurée. Que des militants aient pu avoir l'idée d'utiliser les murs pour passer des messages, cela n’est donc guère surprenant. Et ce n’est certainement pas en les promenant en fourgon cellulaire, menottes aux poignets et aux pieds, que ces mêmes autorités parviendront à leur faire abandonner cette lutte noble pour l’indépendance du Québec, seule façon d’assurer une pérennité au fait français en terre d’Amérique!

Le Québec du XXIe siècle a maintenant ses premiers « interpellés politiques »! L’organisation du « Québécois » tient évidemment à faire savoir à tous, mais à nos militants « interpellés » tout d’abord, que nous ne les laisserons pas tomber. Dans l’adversité comme dans la réussite, nous serons solidaires! Que l’on continue le combat!

Patrick Bourgeois

www.resistancequebecoise.org



Sujet: 
Fait évocateur de l'aspect répressif / Procès le 4 juillet
Auteur-e: 
Michael Lessard...
Date: 
Mar, 2008-07-01 18:51

Ce 1er juillet, j'ai interrogé Patrick Bourgeois sur le cas des trois militants pour connaître la situation actuelle. En soi, il n'y a rien de nouveau, mais voici un fait juteux ou évocateur...

La police les aurait accusés de ces «graffitis précis»* en avril/mai dernier, mais elle a pourtant décidé le 25 juin, plus d'un mois après, de mener à des arrestations humiliantes, avec menottes aux mains et aux pieds, en les détenant 24 heures (littéralement) sans un vrai repas. Autrement dit, le RRQ se demande « Pourquoi ne pas avoir envoyé une sommation à comparaître ?  Pourquoi pas une procédure normale contre un délit, au lieu de les arrêter et les détenir tels des dangereux criminels.  C'était clairement de l'intimidation...».

Une telle action d'arrestation et de détention, plus d'un mois après le présumé délit, est en effet préméditée en plus d'être disproportionnée. C'est un spectacle d'intimidation pour un simple délit. Il y a des stratèges de la police ou encore des politicien.nes qui veulent envoyer un «message» au RRQ et autres militant.es voulant afficher ou faire des graffitis politiques ou sociaux.

* Selon Patrick Bourgeois, il semblerait que lesdits «graffitis» en question seraient en fait des affiches indépendantistes qui étaient collées sur des murs.

Le procès débutera le 4 juillet à Québec
C'est le 4 juillet, à 9h au Palais de justice de Québec, que débutera le procès pour les accusations de «graffitis» à l'encontre des trois militants du RRQ. Il y aura fort probablement une action d'appui devant le Palais de justice de Québec (c'est tout à fait légal par ailleurs si l'entrée n'est pas obstruée).



Michaël Lessard [me laisser un message]

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