|
"In Dog We Trust": Retour sur la manif du COBP au Carré Berri contre le nettoyage socialCOBP, Jeudi, Juin 12, 2008 - 23:26
Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP)
Dimanche le 8 juin 2008, plusieurs dizaines de personnes ont participé au rassemblement au Carré Berri appelé par le COBP pour souligner le triste premier anniversaire du règlement anti-chien. Un an plus tôt, le maire de l'Arrondissement Benoît "LeMéchant" Labonté et le Conseil d'Arrondissement de Ville-Marie ont adopté un règlement, qu'on pourrait appeler en fait anti-punk, qui interdit aux gens d'avoir des chiens dans les Carrés Berri et Viger. Comme on sait, ces deux parcs sont justement fréquentés depuis longtemps par des jeunes de la rue et des itinérants qui ont souvent comme meilleur compagnon un chien qui leur offre sécurité et compagnie. Donc en adoptant ce règlement discriminatoire, Labonté et les autorités visent clairement à chasser de ces espaces publics les personnes marginales qu'ils voudraient faire disparaître. Le COBP a offert de la nourriture végétarienne, de l'eau et de l'information sur les droits et sur le règlement anti-chien aux gens présents dans le Carré, dont plusieurs personnes qui avaient osé amener leur compagnon à quatre pattes pour défier le réglement injuste. Des bannières ont été attachées aux arbres: "In Dog We Trust" et "Arrêtez le nettoyage social". Une dizaine de voitures de police de l'intervention étaient stationnées en face. Quand on leur a demandé de venir ramasser des crottes de chien dans le parc au lieu de rester assis dans leurs autos s'ils tiennent réellement à la "propreté" des parcs, ils sont plutôt partis attendre un peu plus loin. Un membre du COBP a expliqué au mégaphone que le règlement anti-chien n'est pas isolé, il fait plutôt partie de la politique de nettoyage social menée par la Ville de Montréal et la police contre les jeunes de la rue, les marginaux, les itinérants et les travailleuses et travailleurs du sexe dans les rues du centre-ville. En 2006, Labonté et son Conseil avaient adopté un règlement fermant les dernières places publiques la nuit pour empêcher les gens de la rue d'y dormir. Des milliers de contraventions ont aussi été distribuées par la police de Montréal et les agents du métro à des itinérants dans le but de les chasser de l'espace public. Sans argent, ceux-ci finissent en prison. Les tribunnaux imposent aussi aux gens de la rue des quadrilatères qui les empêchent d'avoir accès à leur milieu de vie et en particulier aux ressources communautaires situées au centre-ville. Des grandes cartes adressées à Labonté et aux agents du poste 21 ont été remplies de commentaires demandant d'arrêter de réprimer les gens de la rue et de nous laisser vivre en paix. Après quelques heures, les organisateurs ont annoncé qu'ils allaient porter les cartes à leurs destinataires. Une vingtaine de personnes ont pris le trottoir sur Ste-Catherine puis les rues St-Denis et René Lévesque aux cris de "Police partout, Justice Nulle Part!" et "La police au service des riches et des fascistes!" Une dizaine de voitures de police ont tenté d'encadrer la petite manif qui s'est rendue au Poste de Quartier 21. La porte étant barrée, les manifestantEs ont dénoncé le manque d'ouverture de la police (!), qui démontre qu'alors qu'ils obéissent aux ordres des riches qui veulent "nettoyer" les rues des gens qu'ils jugent "indésirables", ils n'osent même pas écouter ce qu'ont à leur dire les gens de la rue qu'ils harcèlent et brutalisent régulièrement. Après qu'un policier dise qu'il allait faire rentrer les cartes dans le poste de police et transmettre celle destinée à Labonté, la foule a repris les rues Ste-Élizabeth et Ste-Catherine en dénonçant le nettoyage social. Le tout s'est bien terminé au Carré Berri, ce que les médias de masse ne couvriront évidemment pas faute de casse à rapporter. Le COBP tient à remercier toutes les personnes qui ont participé à cet événement, ainsi que les médias alternatifs qui étaient présents dont Homeless Nation. Ce n'est que le début de l'été et la lutte va continuer contre le nettoyage social et la brutalité policière. Les gens de la rue ne sont pas des déchets sociaux!
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|