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[brochure] Une critique anarchiste du programme du PCR (mai 2008)Anonyme, Mardi, Mai 27, 2008 - 15:14
Nicolas Phébus
Ils sont anticapitalistes et antinationalistes, boycottent les élections et l’État, se disent communistes et révolutionnaires. Ils sont très critiques de l’institutionnalisation des mouvements sociaux et conspuent les leaders de la gauche réformiste. Dans les manifestations, ils sont souvent masqués et n’hésitent pas à recourir à l’action directe. À priori, les maoïstes du Parti communiste révolutionnaire (PCR) sont proches des anarchistes. Et pourtant… Un fossé sépare nos conceptions du monde et de la stratégie révolutionnaire. (brochure éditée en mai 2008 à partir de textes publiés sur le blogue Voix de faits et de nouveau matériel) Conception du monde À la lecture du Programme du PCR (*), on se rend vite compte que les maoïstes ont une conception du monde différente de celle des anarchistes. Déjà, les maoïstes sont persuadés que leur idéologie est une science, «un guide indispensable pour faire la révolution et nous mener jusqu’au communisme» écrivent-ils. Il nous semble qu’à la lumière de l’évolution des 100 dernières années, il y aurait lieu de nuancer cette prétention. Une «science révolutionnaire», cela fait drôlement écho aux prétentions des économistes néolibéraux qui, eux-aussi, prétendent détenir «la science». Que la théorie révolutionnaire emprunte (parfois!) à la méthode scientifique, qu’elle soit basée sur une analyse plus ou moins rigoureuse de faits concrets, soit, mais de là à parler de science, il y a un pas… que nous ne franchissons pas. Malheureusement, tous les comportements humains ne peuvent pas toujours s’expliquer rationnellement et une société n’est pas un laboratoire. À un moment donné, il ne faut pas se leurrer, la politique révolutionnaire, ça reste de la politique et la politique c’est éminement subjectif. À partir du moment où une personne se forme une opinion, c’est subjectif. Le voisin peut être face aux mêmes conditions objectives et pourtant arriver à des conclusions différentes. Quand on décide d’agir, c’est nécessairement subjectif, ne serait-ce que parce qu’on part de ce qu’on croit possible à ce moment précis. |
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