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À boutte de la misère, les assistés sociaux manifestent !OPDSRM, Mercredi, Mai 7, 2008 - 16:48 (Communiqués | Politiques & classes sociales | Poverty | Repression | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
OPDS-RM
MONTRÉAL, LE 8 MAI 2008 - Dans le cadre de la semaine des personnes assistées sociales, l’Organisation Populaire des Droits Sociaux de la Région de Montréal (OPDS-RM) dénonce la misère quotidienne vécue par les assistés sociaux et par toutes les personnes âgées ou étudiantes ou sans emploi ou en emploi au salaire minimum qui vivent de façon précaire. Nous serons plus de deux cents personnes à manifester, dans et devant des lieux symboliques, qui nous oppriment continuellement. L’OPDS dénonce le système qui se nourrit des opprimés, le système du profit à tout prix, le système de ceux qui s’en mettent plein les poches, le système qui a permis, en 25 ans, aux 20 % des travailleurs les plus riches, d’augmenter leur revenu de 16,4 % alors que les 20 % les plus pauvres ont vu leur revenu diminué de 20,6 %. L’OPDS revendique un revenu inconditionnel et décent, atteignant le seuil de faible revenu ( 21 202 $ pour une personne seule, en 2006, selon Statistique Canada) pour toutes et tous. Notre parole n’est pas entendue ; elle ne fait jamais la manchette sinon pour être dénoncée comme parole de paresseux, de fraudeurs, de gras-durs et de profiteurs. Pourtant selon le rapport statistique du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (février 2008), 72 % des nouvelles demandes d’aide sociale sont liées à des fins de prestations d’assurance-emploi, à des pertes d’emploi sans assurance-emploi ou à des prestations insuffisantes, à une perte du conjoint, à la fin des études à temps complet, à des revenus insuffisants ou à une attente de revenus. C’est loin de ce qui se véhicule au sujet des personnes assistées sociales. Les personnes assistées sociales sont des personnes, de tous âges, rejetées par le marché du travail, exclues de la société et qui n’ont aucun choix sinon d’accepter la charité qu’on veut bien leur faire. Pourtant, elles ont contribué et contribuent toujours à la richesse collective par l’entraide et le soutien bénévole qu’elles apportent à leur famille, à leurs voisins, et à toute la communauté. Elles permettent aux organismes de toutes sortes et aux groupes de défense de droits de subsister ; sans leur apport, le milieu communautaire ne survivrait pas. Elles participent, de façon exceptionnelle, à la société par leur création artistique, leur ingéniosité et leur volonté de survie dans un monde où l’humain ne compte pas. Notre parole, aujourd’hui, à travers cette manifestation, et dans des endroits où l’on ne nous entend pas, pire où on nous rejette carrément, est celle : - des 252 677 personnes qui vivent avec 98 $ par mois, une fois leur loyer payé ; - c’est aussi la parole des 116 332 enfants qui doivent attendre la charité pour manger, pour obtenir leurs effets scolaires, pour vivre Noël, pour faire du sport ou pour avoir des vacances organisées. - c’est la parole des 488 639 prestataires de l’aide sociale qui ont vu leur revenu d’aide sociale diminuer depuis les années 90 alors que l’indice des prix à la consommation a augmenté de 35 % pour la même époque. À titre d’exemple, une personne seule recevait 7 336 $ en 1990 alors qu’en 2005, elle recevait 6 947 $ et en 2008, 6 827 $ (en dollars de 2005). - c’est la parole des assistés sociaux de Montréal qui verront la moitié des CLE fermés avant longtemps alors que le ministre Sam Hamad dément cette nouvelle qui a largement circulé dans les médias et les bureaux d’aide sociale. - c’est aussi la parole de plus d’un million de personnes assistées sociales, bénéficiant du supplément de revenu garanti, chômeuses, étudiantes ou travaillant au salaire minimum qui vivent bien en deçà du seuil de faible revenu. - c’est aussi la parole des quelques 500 personnes de tous âges, à qui on a refusé le droit de manifester le 1er mai dernier, en les matraquant alors qu’elles marchaient tranquillement avec des enfants, dans Hochelaga-Maisonneuve. Reprenant le slogan du 1er mai : « Le capitalisme est notre misère ! Manifestons notre colère ! », nous crions haut et fort qu’il est inacceptable que des personnes vivent dans la misère quotidienne, que l’argent passe avant les gens et que la richesse ne soit pas partagée. Le mépris, à l’égard des assistés sociaux et de toutes les personnes qui tirent le diable par la queue pendant que d’autres empochent et s’enrichissent, achève assurément ; car la colère finira par éclater dans la face des vrais gras durs ! Rendez-vous pour le départ : 3340 rue Ontario Est (coin Davidson) à 13 h 30 Pour informations : Lucie Bastien, cellulaire : 514-432-9566 [ (Mic pour le CMAQ)
Lucie Bastien
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