"Je n'ai jamais vu une opération de police de cette envergure" a déclaré lundi matin la procureure qui supervisait l'opération à Villiers le Bel, ville de la banlieue parisienne nord où avient eu lieu des émeutes en novembre dernier après que 2 jeunes aient été tués par une voiture de police.

Et elle a ajouté, cyniquement : "Je ne pense pas qu'il y aura trop de traumatisme dans la cité" ; "J'espère, a-t-elle ajouté, que les habitants comprendront que nous sommes là pour rétablir l'ordre et la paix". Près de 1.500 policiers du RAID, de l'office central de répression du banditisme (OCRB), de la police judiciaire de Versailles et d'Ile-de-France, notamment ont participé à l'opération qui avait pour but d'arrêter 38 personnes, présumées responsables des émeutes et des tirs contre les policiers.

Le véhicule servant d'Etat major et de PC aux policiers engagés dans l'opération de police de grande ampleur qui a débuté ce matin à Villiers-le-Bel (Val d'Oise) est unique en son genre : résistant aux balles et au feu, il est surnommé « Robocop » dans la police. Ce véhicule est celui de la brigade de recherche et d'intervention (BRI - « anti-gang ») de la police judiciaire parisienne. Surnommé « Robocop » par les policiers, il est spécialement équipé pour les situations d'urgence, prises d'otages, opérations antiterroristes, forcenés. De couleur noire, blindé, ne passant jamais inaperçu dans la circulation, il est équipé du matériel de transmission et de surveillance de très haute technologie, avec notamment une sorte de longue vue digne d'un sous-marin. (D'après les dépêches AFP reprises par les divers quotidiens).

Cependant après qu'au cours de cette "gigantesque" invasion policière ultra-médiatisée, les policiers n'aient réussi qu'à arrêter 35 des personnes recherchées, ils sont revenus à la charge en fin de matinée, en arrêtant notamment au domicile familial la frère de Larami, l'une des victimes. Son père essyant d'empêcher l'arrestation criait aux flics : "Tuez moi plutôt sur place ! Vous avez déjà tué l'un de mes fils !".

Recours à la délation :

Pour arriver à ce "succès", les flics avaient fait appel à la délation en distribuant des milliers de tracts, mais sans résultat.

La police est donc passée à l'étape supérieure. Selon "L'Express" : La police sollicite des témoignages sous X, mais, fait nouveau, ajoute : « Tout élément susceptible d'orienter favorablement l'enquête en cours pourra faire l'objet d'une rémunération. » Explication d'un responsable : « C'était un double appel : proposer la nouvelle procédure d'anonymat, qui permet, avec l'accord du procureur et d'un juge, de faire témoigner quelqu'un sous un simple numéro. L'autre mention était destinée aux informateurs, aux "tontons", comme on dit chez nous. Le message était clair : "Témoignez, vous serez protégés ; balancez, vous serez payés." »

Une stratégie payante, si l'on ose dire. Parmi les 80 appels, la PJ retient une dizaine de personnes prêtes à témoigner sous X et une poignée d'« indics » disposés à fournir des renseignements moyennant finances.

Les Autorités triomphent : plus d'un millier de flics ont réussi à arrêter une trentaine de jeunes à l'aube ! Alliot-Marie se rengorge et félicite les policiers de cette "très belle opération". Mais, sait-on jamais, des dizaines de cars de CRS, représentant des centaines d'hommes ont pris position ce soir à Villiers le Bel, selon "Le Parisien". Pour le directeur des CRS : "il n'y a pas lieu de craindre des troubles graves", et si c'était le cas "le préfet à pris des dispositions".

Quant à l'enquête sur la mort de Larami et de Moushin, elle est au point mort. l'important, Sarkozy l'a dit, c'est de punir ceux qui ont commis le crime impardonnable de se révolter et défier les forces de répression de l'Etat!

Mais, ne dormez pas tranquilles, flics et bourgeois ! Vous pouvez bien soumettre des quartiers entiers à un véritable couvre-feu, vous n'arriverez pas à calmer la colère que vous faites naître, vous n'arriverez pas éternellement à maintenir votre ordre injuste et criminel, vous n'arriverez pas à empêcher qu'éclatent les révoltes et qu'arrive enfin la révolution!

Parti Communiste International, 18/2/2008
correspondance:
Editions Programme,
3 rue Basse Combalot, 69007 Lyon (France)