Je viens de lire l’article L’ILE MYSTÉRIEUSE du journaliste français Olivier Languepin sur Cuba aux pages 12 et 13 du numéro de janvier 2008 de JobBoom, article que vous qualifiez, sur la page web d’accueil de votre magazine, d’« essai éclairant sur la société cubaine ».

Je ne perdrai pas mon temps à critiquer chaque point de cet article mensonger. Je parlerai plutôt de Languepin pour démontrer le type de travail qu’il fait et son même type d’interventions dans d’autres médias.

Il a été correspondant pour La Tribune à La Havane de 1998 à 2000. Il écrit dans le journal La Tribune et collabore à ARTE info, le journal télévisé de la chaîne ARTE.

A France-Inter, le 2 août 2006, à l’émission Le téléphone sonne, le thème de l’émission était : "Cuba : Imaginer l’après Fidel Castro. Changements ou continuité ?".Languepin y participait en tant qu’invité-expert. A un interlocuteur qui disait que les Cubains étaient peut-être réticents envers le capitalisme sauvage, il a répondu : "Je pense que les Cubains en veulent et en redemandent du capitalisme. Et si Bush se présentait aux élections à Cuba, il aurait 90 % de voix !". Au sujet des acquis dans les domaine de la santé et de l’éducation à Cuba il a dit : Il faut en finir avec la légende de la santé ou de l’alphabétisation. A quoi cela sert-il d’apprendre à lire lorsqu’il n’y a rien à lire ? Lorsque les Cubains n’ont que des tracts à lire ?".

Le site web de Languepin, www.cubantrip.com sert d’agence de voyages mais on peut constater aussi le type d’information qu’il véhicule sur Cuba.

Exemples :
1) Cuba et la mémoire du Che – Aujourd’hui Cuba se réclame constamment du Che, mais plus pour exploiter son image que pour honorer sa mémoire. 2) Quarante ans après sa mort, le Che ne fait plus rêver.
3) Les vacances de Mr. Moore à Cuba. - Le dernier opus de Michael Moore est un amalgame sans queue ni tête de témoignages et d'affirmations jamais démontrées sur le système de santé américain.
4) Cuba : Sous la plage, les prisons;
5) Chavez, Cuba et le Terrorisme;
6) La mortalité infantile à Cuba, info ou intox ? etc. etc.

Il faut voir aussi, toujours dans www.cubantrip.com sous la section ESSAIS, la liste des livres recommandés : un des livres de Languepin : Cuba, la faillite d’une utopie; La face cachée du Che de Jacobo Machover ; Et la nuit est tombée de Huber Matos ; Cuba totalitarisme tropical – Jacobo Machover ; Cuba : la révolution trahie – Loic Abrassart ; Cuba Nostra d’Alain Ammar et Jacobo Machover dont je cite l’annonce du livre : Le titre résume bien le contenu de cet essai : d'après les auteurs, c'est bien un système mafieu qui dirige Cuba, avec à sa tête un chef et un clan qui repose sur l'allégeance, les prébendes, les menaces, crimes et règlements de compte en coulisses, et surtout la loi du silence, le véritable ciment de toute mafia. "Cuba Nostra" recense méthodiquement les exactions, mensonges, trahisons du régime de Fidel Castro depuis son origine jusqu'à la corruption massive de l'époque actuelle.

A Paris, Languepin participe aux présentations de l’Association pour la Troisième République Cubaine (ATREC). Dans son article du 2 février 2004, Reporters Sans Frontières et la droite radicale cubaine de Floride : une alliance au grand jour, Salim Lamrani, écrivain et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis, mentionne qu’ATREC est composé d’exilés radicaux cubains. Lamrani fait référence à ce type d’organisations d’exilés, dont la plupart prônent l’utilisation de la violence armée contre Cuba. ATREC organise des campagnes pour les prétendus prisonniers politiques cubains, qu’il faut plutôt qualifier de mercenaires payés par Washington. ATREC fait des campagnes pour les bibliothèques dites indépendantes qui, en fait, ont été créées par la Section des intérêts des États-Unis à La Havane et financées par la United States Agency for International Development (USAID).

Languepin a également été conférencier lors d’une présentation d’une organisation du même genre qu’ATREC, Movimiento Cubano Unidad Democrática (MCUD). Ont participé à cette tribune, William Navarrete et Olga Nodarse, présidents de ATREC pour l’Europe et l’Amérique respectivement, et Benoit Hervieu de Reporters sans Frontières (RSF) qui a écrit avec Robert Ménard de RSF : Hugo Chávez à Paris : L’inquiétante dérive d’un homme et de son régime. Le célèbre journaliste et écrivain espagnol Pascual Serrano a écrit le 11 octobre 2005, que le président du Movimiento Cubano Unidad Democrática (MCUD) César Alarcón a déjà mentionné : Nous nous réservons le droit d’utiliser les armes.

Languepin a probablement des contacts avec Robert Ménard, secrétaire général à vie de Reporters sans frontières, car ce sont deux personnages de même acabit. Il faut rappeler que Ménard a déjà été accueilli triomphalement par ATREC. Olivier Languepin reçoit-il, tout comme Robert Ménard pour Reporters sans Frontières, de l’argent de la National Endowment for Democracy (NED)? Une organisation étasunienne qui travaille avec la CIA et qui, comme le USAID, distribue des millions de dollars aux organisations terroristes anticubaines de Miami, pour leurs opérations criminelles mais aussi pour leurs campagnes de désinformation contre Cuba. Une recherche plus poussée nous donnera la réponse.

C’est la première fois que je consulte le site de JobBoom et ce sera la dernière. Avec ce type d’article et les antécédents de son auteur, votre magazine n’a aucune crédibilité. Vous devriez vous limiter à annoncer des «jobs».

Therese Poliquin

Montréal