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France, Europe : Sarkozy, opium du peupleDe ço qui calt, Jeudi, Janvier 17, 2008 - 06:02
De ço qui calt ?
Le rôle de l'intox médiatique autour de la personne du Président français Nicolas Sarkozy dans l'actuelle campagne de désinformation et de démobilisation, alors que le Parlement a entrepris d'entériner très rapidement et sans consultation populaire le nouveau Traité Européen. Nicolas Sarkozy et Carla Bruni se seraient-ils mariés ? Carla Bruni serait-elle enceinte ? Et Cécilia ? Sarkozy serait-il « pingre et sauteur » ? Etc... Même lorsque le sujet évoqué est politique, l’information dérape vite vers des considérations sur la personnalité ou les relations personnelles du nouveau Président de la République Française. Avec, souvent, une véritable « tintinisation » médiatique des déplacements de Sarkozy à l’étranger. Ce « nouveau style d’information » permet d’étouffer tous les débats de fond, pendant qu’on fait passer brutalement et sans référendum la loi nécessaire à l’adoption du nouveau Traité Européen. Plus une véritable avalanche de mesures antisociales, votées depuis juillet dernier et mises progressivement en exécution. Par exemple, voici une déclaration de Nicolas Sarkozy qui, normalement, aurait dû susciter d’énormes vagues. Mais à présent, elle semble passer sans trop de remous. En visite à Riyad, devant les membres du Conseil consultatif saoudien, le Président de la République Française, théoriquement laïque, a loué le : « Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme. Dieu qui n’asservit pas l’homme mais qui le libère. Dieu qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes. Dieu qui par-delà toutes les différences ne cesse de délivrer à tous les hommes un message d’humilité et d’amour, un message de paix et de fraternité, un message de tolérance et de respect. » (fin de citation) Rien de moins, mais les réactions restent très « bienséantes » et de « service minimum ». Sarkozy, qui déjà en décembre dernier avait évoqué les « racines chrétiennes » de la France, est également revenu à la charge avec son discours sur la « politique de civilisation », en déclarant cette fois-ci : « La politique de civilisation, c’est ce que fait l’Arabie Saoudite sous l’impulsion de sa majesté le roi Abdallah, c’est ce que font tous ceux qui s’efforcent de concilier le progrès et la tradition, de faire la synthèse entre l’identité profonde de l’Islam et la moderniser sans choquer la conscience des croyants ». De même, combien de Français savent vraiment qu’avec le nouveau Traité l’Union Européenne « bénéficiera », si j’ose dire, d’une « présidence stable » du Conseil Européen ? Or, Nicolas Sarkozy semble déjà rechercher un candidat à cette « présidence stable » en la personne de l’impérialiste de choc Tony Blair, « vétéran » des pires aventures militaires mais que le Président français qualifie de « grand d’Europe ». Pendant qu’on nous submerge de rumeurs et d’anecdotes sur Carla, Cécilia ou les voyages animés du Président. On ne parle guère, non plus, du rejet explicite, par l’Assemblée Nationale française, d’une proposition de loi constitutionnelle tendant à ce que la ratification d'un traité contenant des dispositions similaires à celles d'un traité rejeté fasse l'objet de consultation et soit soumis à référendum. Les députés ont ainsi confirmé les prises de position de Nicolas Sarkozy et de Bernard Accoyer évoquées dans mon article du 4 novembre. Autrement dit, si les citoyens risquent de « mal voter », mieux vaut ne pas les consulter. Alors que le contenu du Traité de Lisbonne reste pour l’essentiel inconnu de la grande majorité de la population, il semble être prévu que, suite à la décision du Conseil Constitutionnel du 20 décembre, le Parlement français approuve définitivement début février, très vite, la révision de la Constitution française nécessaire à la ratification de ce Traité. Un Congrès (Assemblée Nationale + Sénat) devrait, semble-t-il, expédier l’affaire la semaine du 4 février. Parallèlement, le contrat de travail du droit français risque de disparaître bientôt pour laisser la place à la « flexisécurité ». Une notion importée, précisément, de l’Union Européenne et défendue par les euronomenklaturas. Ce n’est qu’une illustration des très nombreuses mesures de démolition d’acquis sociaux qui « passent » en ce moment sans guère de bruit. La « transversalité » aidant à atteindre les « larges consensus » et, surtout, à démobiliser la contestation. En somme, les péripéties diverses de Monsieur le Président, si banales soient-elles, sont utilisées par les grands médias pour administrer aux citoyens des doses d’éléphant d’intox quotidienne. Du véritable opium concentré, alors que l’avalanche de faits accomplis politiques et antisociaux va aussi vite que le déluge médiatique qui masque ces faits accomplis et en détourne l’attention de la population.
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