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Le Parti communiste de l'Inde (maoïste) salue l'évasion des 300 prisonniersEric Smith, Jeudi, Décembre 27, 2007 - 14:08
Le Drapeau rouge-express
Dans un communiqué daté du 19 décembre, le Parti communiste de l'Inde (maoïste) a officiellement revendiqué la spectaculaire évasion réalisée le 16 décembre, qui a permis à plus de 300 détenus de la prison du district de Dantewada, situé dans l'État du Chhattisgarh en Inde, de recouvrer leur liberté (voir Le Drapeau rouge-express, n° 163, 16/12/2007, http://www.cmaq.net/fr/node/28811). La publication de ce communiqué nous a permis d'en savoir un peu plus sur ce qui s'est réellement produit. D'abord, il ressort que contrairement à ce que certains médias avaient annoncé (et à ce que nous avions nous-mêmes rapporté), la mutinerie fut essentiellement le fait des prisonniers. S'il est vrai que les mutins ont reçu un soutien moral extérieur, il appert qu'aucune unité de l'Armée de guérilla populaire de libération n'a participé à l'opération. S'adressant aux évadés, le secrétaire du comité régional du parti pour le Bihar, le Jharkhand et le Chhattisgarh du Nord, le camarade Rakesh, a déclaré: «Vous venez de réaliser un geste historique, qui accentue la renommée de notre drapeau rouge et suscite le respect... Votre évasion s'avère une source d'énergie et d'inspiration pour l'ensemble des révolutionnaires, en Inde et ailleurs.» Ensuite, alors que les autorités avaient parlé d'une cinquantaine de «suspects maoïstes» parmi les évadés, il semble que la prison de Dantewada était essentiellement composée de prisonniers politiques. Le communiqué du PCI (maoïste) présente en effet l'ensemble des quelque 377 prisonniers qui s'y trouvaient (incluant les 303 qui ont réussi à s'évader) comme des «camarades»; parmi eux, une quarantaine sont identifiés comme des leaders du parti. Enfin, les prisonniers qui se sont enfuis ont réussi à apporter avec eux un butin composé d'au moins une douzaine d'armes à feu, ainsi qu'une bonne quantité de munitions. Au lendemain de l'évasion, les autorités ont réagi en limogeant les six principaux responsables de la prison, les accusant de négligence, voire de complicité avec les maoïstes. Elles ont aussi placé l'ensemble des prisons du pays en état d'alerte. Néanmoins, une deuxième mutinerie a éclaté, mardi le 18 décembre, celle-là à la «prison modèle de Baur», à Patna (la capitale de l'État du Bihar, situé au nord de l'Inde, à la frontière du Népal). Selon The Bihar Times, plus de 200 maoïstes détenus dans cette prison à sécurité maximum, qui compte plus de 2 400 prisonniers, ont pris le contrôle d'une large section de l'établissement pendant plus de six heures, «avec le soutien de centaines d'autres détenus». Après s'en être pris aux gardiens, les prisonniers se seraient livrés à un saccage. D'après la même source, les prisonniers protestaient contre le «suicide» d'un militant maoïste bien connu, Nagina Manjhi, auquel aucun secours médical n'aurait été apporté. Toujours dans l'État du Bihar, des grèves de la faim auraient également éclaté dans les prisons de Gaya, Jehanabad et Bjagalpur, en solidarité avec les mutins de la prison de Baur. Entre-temps, la police de l'État du Kerala a perquisitionné les locaux du magazine People's March (une publication révolutionnaire indépendante) et procédé à l'arrestation de son rédacteur en chef, Govindan Kutty. Âgé de 65 ans, ce dernier est accusé d'être un «porte-parole non officiel» du parti maoïste. Cette arrestation montre à quel point la progression du mouvement révolutionnaire inquiète les autorités indiennes. -- Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 164, le 23 décembre 2007.
Site Web du Parti communiste révolutionnaire
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