Extrait: de façon complètement neuve, par une remarquable économie de moyens : au lieu (...) de simples et d'agréables fulgurances de tout poil, retenues ici et là dans le brouhaha moderne — en bonne postmoderne qu'elle est —, venant ponctuer des musiques tout aussi sensées et stimulantes (...). Bref, une toute nouvelle langue radio, puisqu'on vous le dit !

De la chanson française de qualité, ancienne et récente et tantôt fantaisiste, alternant avec de la musique électronique, de la plus légère à la plus débridée, du rock, postrock, (post)rap, et des libres chansons d'avant-garde, ou amateurs, etc. le tout, tissé d'archives sonores (im)pertinentes puisées à toutes les sources : radio, télé, internet (dont lepostier.fr ! - son partenaire), cinéma et littérature... et des plus saisissantes, profondes, drôles, ou insensées, mais généralement très sensées. Bref, une nouvelle langue radio !

Et pourtant, les créateurs de postradio.net nous signalent une audience toujours très confidentielle, malgré son récent partenariat avec lepostier.fr, et qui leur ferait presque déclarer... (à l'instar de rimbaud, dans son fameux adieu à la littérature) :

J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée!

Autrement dit : forfait ! — découragés par le peu de curiosité (bien connu), d'ouverture d'esprit et de goût de la plupart des gens... du fait, sans doute aussi, de l'actuel formatage zappeur consommateur chapelles. Soit !

« Ils passent quoi comme genre de musique ? », nous demande-t-on systématiquement en premier, et dernier, à propos de notre partenaire webradio. Quoi vous dire ? Elle ne fait pas dans le sectaire marketing, genre skyrock, nostalgie, nova, and co, bien au contraire... désolé... Car voilà bien à quoi on nous habitue, nous dresse, nous formate (jusqu'aux croissantes et encore insidieuses incompréhensions généralisées, et guerres de tribus, communautaires, qui s'ensuivront, bientôt.)

C'est un peu la question du « qu'est-ce que vous faites (dans la vie) ? », dont très peu de nos concitoyens contribuables ne peuvent se retenir face à l'interlocuteur/-trice inconnu(e), dans l'attente évidente (puisque conformiste) d'un simple nom de métier ou fonction sociale pour seule réponse, comme si la vie dans toute sa splendeur devait se réduire à la simple activité professionnelle, souvent aliénante, qui plus est. Et elle s'y réduit en effet pourtant de plus en plus — par la marche insensément libérale des choses —, et ce, à la malheureuse exclusion de ceux qui n'en ont pas — de métier et de marche insensément libérale.

Or, comme il nous semble, c'est précisément le combat fil-rouge de POSTRADIO, qui n'a de cesse de pointer les moeurs, sociales, morales, sexuelles, existentielles, pour nous (en) tirer vers haut. Et de façon complètement neuve, par une remarquable économie de moyens : au lieu de palabres encore et encore et autres lourdeurs démonstratives, de simples et d'agréables fulgurances de tout poil, retenues ici et là dans le brouhaha moderne — en bonne postmoderne qu'elle est —, venant ponctuer des musiques tout aussi sensées et stimulantes, parfois même brillamment complémentaires. Bref, une toute nouvelle langue radio, puisqu'on vous le dit !

Une radio pour tous ! Et donc pour (plus) personne ?

Affaire à suivre... et à faire suivre !

(vu sur www.lepostier.fr)