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Canada-Afghanistan: SCFP critique le sondage d'Environics

Michael Lessard..., Jeudi, Octobre 25, 2007 - 09:09

Michael Skinner (traduit par Antonio Artuso)

Extraits : Le 18 octobre 2007, 2 000 délégués du Congrès national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a décidé, en un vote presque unanime, d'exiger du gouvernement du Canada le retrait immédiat des troupes canadiennes de l'Afghanistan. (...)

Un peu plus tard le même jour, la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) [...], le quotidien The Globe and Mail et le quotidien La Presse ont diffusé les résultats d'un sondage qu'ils ont payé conjointement et qui a été mené en Afghanistan par la firme de sondage canadienne Environics. D'après le sondage de cette firme, un grande majorité des Afghan voudraient que les troupes canadiennes resten en Afghanistan. (...)

L'original Why Canadian Forces Should Immediately Withdraw From Afghanistan, par Michael Skinner, contient aussi un argumentaire pour le retrait.

Le 18 octobre 2007, 2 000 délégués du Congrès national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a décidé, en un vote presque unanime, d'exiger du gouvernement du Canada le retrait immédiat des troupes canadiennes de l'Afghanistan. Le SCFP est le plus grand syndicat du Canada et repréente un demi million de travailleuses/eurs canadiennes/iens.

Un peu plus tard le même jour, la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), réseau de radio et de télévision d'État du Canada, le quotidien The Globe and Mail et le quotidien La Presse ont diffusé les résultats d'un sondage qu'ils ont payé conjointement et qui a été mené en Afghanistan par la firme de sondage canadienne Environics. D'après le sondage de cette firme, un grande majorité des Afghan voudraient que les troupes canadiennes resten en Afghanistan.

Les travailleuses du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) se trompent-ils sur ce que la plupart des Afghans veulent vraiment? Je crois que non, si je me base sur l'expérience que j'ai eue en écoutant des travailleurs et des intellectuels afghans parler sur l'occupation de leur pays. Mais je suis, par contre, sceptique sur les conclusions du sondage effectué par la firme Environics.

En juin et en juillet 2007 j'ai voyagé pendant cinq semaines à travers l'Afghanistan en compagnie de Hamayon Rastgar, mon partenaire de recherche au sein du Groupe de recherche du Canada sur l'Afghanistan. Hamayon, né en Afghanistan, est devenu citoyen du Canada et étudie à l'Université York.

Nous avons, Hamayon et moi, installé notre lieu central de travail à Kaboul puis nous nous sommes redus à Bamiyan et à Yawkawlang, au centre de l'Afghanistan, ensuite dans le Nord du pays, dans la province de Parwan, et dans le Sud, aussi loin que la ville de Ghazni. Au cours de sa visite d'une durée de trois mois, Hamayon a voyagé encore plus vers le Nord à Mazar-e-Sharif et à Konduz, et dans le Sud, aussi loin que la ville de Kandahar.

Le but de notre visite était de demander aux citoyennes/ens afghanes/ans ordinaires, surtout aux travailleuses/eurs et aux étudiantes/iants, dont les opinions ne sont pas exprimées dans les médias internationaux et afghan, ce qu'elle/ils pensent de l'intervention militaire internationale dans leur pays.

Nous avons installé des caméras de vidéo à deux campus universitaires à Kaboul et à Bamiyan, à l'école normale (teachers' college) de Kaboul, à des coins de rue et dans des marchés, et, une fois, au sommet d'une montagne. Nous avons invités des Afghanes/ans à nous dire, devant la caméra, ce qu'ils pensaient de l'interventio militaire internationale. Nous avons pu tourner 13 heures d'enregistrement avant que, malheureusement, notre caméra tombe en panne.

Nous ne pouvons affirmer que la méthodologie que nous avons utilisée lors de nos recherches en Afghanistan conduise à des conclusions rigoureusement scientifiques. Celles-ci dependent en effet des situations dans lesquelles nous nous trouvions et de notre choix parmi les personnes qui avaient accepté d'être interviewées ouvertement devant une caméra. La grande majorité des personnes ont exprimé des opinions négatives sur l'intervention militaire internationale, et cela indique la possibilité d'une large possibilité d'erreurs dans le sondage d'Environics. D'autre part nos observations sur le projet de développement international, ou plus précisemment l'absence d'un projet qui soit systématiquement mis en oeuvre à l'avantage de la majorité des Afghanes/ans semble indiquer un large degré d'erreur du sondage Environics.

Je me pose des questions sur le type de méthodologie utilisée par le sondage Environics. Comment les organisateurs du sondage ont-il choisi les personnes qu'ils allaient interviewer? Les personnes interviewées se sentaientaient-elle assez protégées pour pouvoir critiquer ouvertement le régime militaire théocratique dans lequel elles vivent? Ces questions et de nombreuses autres concernant la méthodologie du sondage d'Environics ne sont pas répondues.

Le sondage réalisé par Environics a été payé par la CBC, La Presse, le Globe and Mail, le Munk Centre for International Studies et le Centre for European, Russian, and Eurasian Studies (CERES). Le sondage a été mené par Environics ( http://erg.environics.net/media_room/default.asp?aID=653 ), qui a, à son tour a donné en sous-traitance la collecte de données au Afghan Center for Social and Opinion Research (ACSOR) de Kaboul, qui est une succursale de la firme états-unienne D3 Systems Inc. ( www.d3systems.com ).

[...]


[LE TEXTE ORIGINAL, EXCELLENT, MÉRITE D'ÊTRE TRADUIT JUSQU'AU BOUT, MAIS JE N'AI PAS LE TEMPS - Antonio Artuso - pueblo[arobas]sympatico.ca]

Auteur de cet article: Michael Skinner.
M. Skinner est étudiant au niveau du doctorat de Département de sciences politiques de l'Université York, chercheur au Centre d'études internationales et de sécurité de York [York Centre for International and Security Studies (YCISS) et membre du Groupe de recherche Afghanistan Canada [Afghanistan Canada Research Group (ACRG)].



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