Ceci est l'éditorial du numéro 4 du journal Le Feu aux poudres, journal dont le lancement aura lieu vendredi soir le 19 octobre au Café Chaos, rue St-Denis à Montréal. Parmi les autres sujets qui seront traités dans ce numéro; le 90e anniversaire de la révolution bolchevique, le syndicalisme de combat, la démocratie directe et participative, le Sommet de Montebello, la grève générale illimitée, les accomodements raisonnables et plus encore. Donc, voici l'éditorial sur la gratuité scolaire.
À écouter les éditorialistes des journaux néo-libéraux ou les reportages du torchon de Montréal, l’université est le lieu culte de la fornication et du siphonnage de barils de bière. Dans cette tornade de désinformation, le gouvernement patronal de Johnny Charest, influencé par ses copains du milieu financier, tente d’accroître la paupérisation de la société par ses politiques antisociales. C’est dans le domaine de l’éducation entre autres que se poursuit ce carnage du néolibéralisme où le gouvernement libéral a exigé une hausse de cinq cent dollars en cinq ans des frais de scolarité. Avec le coût de la vie qui ne cesse de monter, faut pas venir pleurnicher qu’au Québec on crée pas assez richesse! Depuis le début des années deux mille, l’ASSÉ (association pour une solidarité syndicale étudiante) propose un nouveau projet de société, celui de la gratuité scolaire. Face au rouleau compresseur néolibéral et capitaliste, l’ASSÉ représente le seul syndicat à apporter une résistance face aux attaques des disciples dogmatiques de Friedman1. Lors de son dernier congrès au printemps, ses membres ont voté pour une grève générale et illimitée si les libéraux augmentaient les frais de scolarité. Fidèles à leurs habitudes, les libéraux s’engagent à s’enrichir sur le dos de la classe ouvrière en bons petits fanatiques du libéralisme économique qu’ils sont. Parions que l’automne sera chaud!
Étudier, c’est travailler
Selon la charte de Grenoble de 19422, l’étudiantE doit être considéréE comme étant unE travailleurE. Dans l’opinion publique, un préjugé démontrant l’étudiantE (largement diffusé par les médias bourgeois) comme étant unE profiteurE du système circule au sein des classes populaires. Comme si tous les contribuables faisaient vivre les étudiantEs. Évidemment, ce préjugé s’avère erroné. Pour l’ASSÉ, elle possède une toute autre philosophie sur le sujet. L’étudiantE a pour rôle social d’étudier la société dans lequel il/elle vit. L’institution universitaire et collégiale a pour but de développer un esprit critique chez l’étudiantE. Ainsi, il peut remettre en question les dogmes et par le fait même, faire progresser l’ensemble de la société. C’est dans le domaine des études où le développement des technologies progresse et permet l’amélioration des conditions de vie aux membres d’une société. Sans l’apport du domaine de l’éducation, la société actuelle n’aurait jamais pu évoluer. C’est à travers le travail des étudiantEs qu’on peut espérer créer une société progressive.
De plus, il faut préciser que dans le contexte actuel, l’étudiant doit occuper un emploi rémunérateur afin de payer ses frais de scolarité. En combinant étude/travail, on s’aperçoit que la surcharge de travail est vraiment élevée. Cela engendre des conséquences sur le niveau de vie des étudiantEs, qui doivent vivre dans des conditions précaires. Faut quand même pas faire tout un scandale quand on apprend que les partys sont parfois bien arrosés, à quelque part, il faut bien décompresser! Au niveau politique, le mouvement étudiant fut dans bien des cas, l’un des premiers à remettre en question des politiques impopulaires des différents gouvernements (comme le mouvement étudiant étasunien et la
guerre du Vietnam). L’étudiantE est avant tout unE travailleurE, il est donc absurde qu’il/elle paye pour un travail qu’il/elle effectue. Son service qu’il/elle rend à la société est justement l’étude de celle-ci pour ainsi mieux exposer ses faiblesses et modifier ce qui est inacceptable.
Quand l’éducation recrée les inégalités
Le système capitaliste reproduit les inégalités (il ne peut y avoir de riches sans pauvres) et c’est par son abolition qu’on pourra faire émerger une société où les inégalités ne seront pas perpétuellement reproduites. Dans le système économique actuel, l’éducation reproduit ces inégalités. En premier lieu, elle n’est tout simplement pas accessible pour tous et chacun. Puisqu’il faut débourser pour avoir accès au savoir, cela signifie pour plusieurs jeunes l’arrêt de leurs études. Selon Statistique Canada, 70% des étudiants qui abandonnent leurs études ont pour raison le manque de financement. De plus, les familles à faible revenu doivent consacrer une grosse part de leur salaire dans le financement des études : « En 1980, les familles à plus faible revenu consacraient 16,7 % de leur revenu après impôt aux frais de scolarité; en 2004, ce pourcentage saute à 45,7%3 ». En second lieu, ceux et celles qui peuvent avoir accès à ce savoir grâce à leur classe sociale seront avantagéEs par rapport aux gens provenant des milieux défavorisés. Donc, il y a inégalité dans les chances de réussir sur le marché du travail puisqu’avoir un diplôme ouvre davantage de portes vers des emplois mieux rémunérés. C’est en pleine contradiction avec les propos des André Pratte de ce monde qui scandent, à qui le veut bien, que tous sont égaux dans leurs chances de réussir dans ce système pourri! C’est par la démocratisation de l’éducation qu’on pourra véritablement parler d’égalité des chances de réussir puisque la gratuité scolaire permettra l’accessibilité à tous et toutes aux études post-secondaires.
L’envahissement du privé
En plus, l’envahissement du privé provoque de graves conséquences sur l’éducation en général. Tout d’abord, si une entreprise privée finance une institution scolaire, celle-ci perdra son indépendance et devra se soumettre aux volontés de ladite entreprise pour ainsi assurer sa survie dans ce système capitaliste. Par conséquence, le programme d’étude se verra influencer par l’idéologie dominante des différents actionnaires des grosses entreprises. Le contenu des cours connaîtra d’importants bouleversements et pire encore, certaines matières seront exclues du programme si elles ne concordent pas avec la philosophie des actionnaires. Cette tactique utilisée par les entreprises chapeautées par les conseils d’administration des différentes universités a pour but de façonner l’éducation à l’image de l’entreprise. Ainsi, l’entreprise en question crée sa propre main d’œuvre abrutie en lui apprenant le strict nécessaire, toujours dans une optique qui est d’augmenter la marge de profit grâce au travail de leurs futurEs travailleurEs. Étant donné que les programmes ne sont pas généralisés à l’échelle du Québec, mais plutôt spécifiques à la volonté de ladite entreprise, l’édutiantE (future travailleurE) sera maintenu dans une forme de dépendance envers son embaucheur puisque son diplôme ne sera pas nécessairement reconnu par les autres entreprises. En laissant les entreprises financer les universités et tolérer le manque de financement de l’État dans ce domaine, celles-ci pourront ainsi s’accaparer du contrôle de l’éducation et exiger que l’université se plie à ses exigences. Dans cette optique, l’université perd totalement son indépendance, ce qui va à l’encontre de son rôle social, c’est-à-dire critiquer la société pour ainsi la faire progresser. Actuellement, si on prend exemple sur l’Université du Québec à Montréal (UQAM), les entreprises privées ont bel et bien envahi les lieux. D’ailleurs, Québécor et Sunlife siègent au conseil d’administration. Il est clair que leurs positions privilégiées à ce conseil leur permettent de faire prendre des positions qui sont à leurs avantages. Sous cette dictature du capital, l’étudiantE doit se soumettre aux volontés mercantiles de Québécor et Sunlife. Ça ne devrait pas être les étudiants et étudiantes qui décident eux-mêmes ce qu’ils désirent recevoir comme éducation? Comme le proposerait une société soi-disante « démocratique ». De toute évidence, le système capitaliste est un système de contradiction. La gratuité scolaire et un financement massif dans ce domaine permettront de démocratiser les institutions scolaires.
Pour conclure, l’éducation est un droit et non un service qu’on doit payer. Cette philosophie d’utilisateur/payeur recrée les inégalités à l’intérieur de la société. La gratuité scolaire permettra la démocratisation de ce domaine, car ainsi, on s’assure que tous puissent y avoir accès. Selon l’IRIS4, la gratuité scolaire ne coûterait que 550 millions de dollars à l’État Québécois, ce qui équivaudrait à 1% des dépenses de l’État. Il y a donc un manque de volonté politique de la classe dirigeante et il s’agit d’une véritable lutte de classe car une privatisation complète du système d’éducation serait extrêmement favorable à l’élite financière. Par contre, en obtenant la gratuité scolaire, la classe ouvrière se rapprochera de son émancipation et pourra espérer vivre dans une société sans exploitation et sans abrutissement. Avec le syndicalisme de combat tant préconisé par l’ASSÉ et le mode de fonctionnement basé sur la démocratie directe, la gratuité scolaire n’est pas que des bonbons pour le mouvement étudiant, mais une revendication pour toute la société. En développant un large mouvement social et solidaire, tout domaine confondu, il nous sera possible en tant que classe d’acquérir notre indépendance vis-à-vis l’élite financière. Comme disait l’autre : « La gratuité scolaire, ça se donne pas, ça se prend! ».
Je vois aucune intention de changé l'éducation en tant que telle (livres, mode d'enseignement, hiérarchisation, compétition..) ont dirait que c'est purement question d'intérêt financier et ont se sert du système actuel pour justifié le besoin inhérent, appelé sa révolution faut pas charrier. L'aliénation de l'éducation actuelle est-elle a désirés pour les autres ? Savoir lire, écrire, compté... d'accord, mais n'est-ce pas illusoire de croire qu'avec une éducation gratuite, les livres d'histoire et la mentalité régnante changera avec elle?
Comme disait jadis Michel Bakounine dans l'Instruction Intégrale, 1869 :
« Si dans le milieu qui existe, on parvenait même à fonder des écoles qui donneraient à leurs élèves l’instruction et l’éducation aussi parfaites que nous pouvons nous les imaginer, parviendraient-elles à créer des hommes justes, libres, moraux ? Non, car, en sortant de l’école, ils se trouveraient au milieu d’une société qui est dirigée par des principes tout contraires, et, comme la société est toujours plus forte que les individus, elle ne tarderait pas à les dominer, c’est-à-dire à les démoraliser. Ce qui est plus, c’est que la fondation même de telles écoles est impossible dans le milieu social actuel. Car la vie sociale embrasse tout, elle envahit les écoles aussi bien que la vie des familles et de tous les individus qui en font partie. »
Tout pour dire.. est-ce révolutionnaire de demander l'aliénation capitaliste pour tous?
Il ne fait aucun doute que l'éducation qui découle des instituions bourgoeises véhiculent une éducation moulé sur des valeurs libérales. L'Université prsénte tout de même le conservatoire du savoir. En quelque sorte, il a le monopole. En le rendant d'avantage assescible avec la gratuité, le savoir va être diffusé. Aussi, faut pas s'imaginer que tout est enseigné, c'est simplement une éducation bourgeoise. On peut y étudier le marxisme et la pensée anarchiste. DE plus, en y développant un esprit critique , il est possible pour l'étudiantE de remettre la matière en question et peut avoir accès a un minimum de savoir.
J'approuve le fait que le milieu sera propice pour un certain moment étant donné la nouveauté dans la vie des jeunes, mais du moment où il sera passé d'habitude les gens le prendront tout simplement pour acquis et arrêtera la réflexion là comme bien d'autre choses que nous avons acquis. Le syndicalisme de lutte n'a t'il rien appris de cette dure fatalité, combien de gens ignore totalement la lutte qu'ont du lutter pendant des décennies les syndicats américain, anglais,... pour avoir la journée de 8h, demande au commun des prolétaire.. il te dira que c'est quelque chose de normal et que c'est grâce au parlementarisme. Kropotkine l'a bien démontrer dans sa critique du gouvernement représentatif.
Ce que je veux démontrer avec mon questionnement c'est que non seulement que cette réforme n'a rien de révolutionnaire, la réforme fera plusieurs compromis et la dénaturera complètement avec le temps. Ce qui est incontrôlable étant donné que vous remettez l'entière responsabilité dans les mains de la bureaucratie gouvernementale. C'est comme donner un kit de cambriolage a un riche au lieu de sa clé.. sa lui prendra surement plus de temps a comprendre comment le kit fonctionne, mais au bout du compte il rentrera bien que mal dans sa maison.
Aussi bien demander la fin de la pauvreté tant qu'a y'êtres le temps que les choses change il y'aura peut-être du monde de moins dans la rue.
Je te remercie d’avoir pris la peine de nous écrire, nous sommes très ouverts aux débats. Tout d’abord, c’est clair que nous devons changer le mode d’enseignement, la hiérarchisation et l’esprit de compétition qui envahissent le monde de l’éducation. Y’a absolument aucun doute à cela. Toutefois, je te rappelle que pour concrétiser la révolution, ça prend un certain niveau de conscientisation sociale parmi notre classe; les masses de travailleurs exploités par le système capitaliste.
On ne crée pas une situation révolutionnaire avec un troupeau de moutons, nous pensons qu’il faut se doter des outils pour amener les masses de travailleurs à réfléchir sur leurs conditions et à développer un sens critique envers le système pourri auquel ils sont enchaînés. Et devine quoi ? La gratuité scolaire est justement là pour ça. Peut-être que nous sommes dans une arène bourgeoise, mais je te rappelle que sans le Cegep ou l’université, plusieurs d’entre nous n’auraient pas eu la chance de connaître des personnages importants comme Karl Marx, ni même de connaître l’histoire du mouvement ouvrier avec toutes ses luttes et ses acquis.
Ce n’est pas contre-révolutionnaire que d’exiger la gratuité scolaire, ce n’est pas non plus une finalité, c’est un moyen, un moyen de rendre plus accessible les outils pour réfléchir, se révolter et c’est pourquoi nous croyons que c’est beaucoup plus qu’une simple réforme. Et il ne s’agit pas de remettre l’entière responsabilité entre les mains de la bureaucratie gouvernementale, il s’agit au contraire d’être moins dépendant du gouvernement bourgeois et de combattre l’emprise du privé sur l’éducation.
En terminant, nous connaissons tous des frères et soeurs ouvriers et ouvrières qui ont dû, contre leur gré, abandonner leurs études pour travailler et survivre dans ce bas monde dépourvu de justice sociale. Plusieurs d’entre eux ressentent de la colère à propos de leurs conditions de travail et de leurs conditions de vie, mais ils ne savent pas trop comment s’y prendre pour se révolter ou pour changer les choses. S’ils avaient eu la chance d’avoir accès à une éducation gratuite, de qualité et ainsi de se doter d’outils indispensables en étudiant la pensée de Karl Marx ou en analysant l’histoire du mouvement ouvrier (par exemple la Commune de Paris et la révolution d’Octobre, des événements importants qui sont enseignés au Cegep et à l’université), ne crois-tu pas que nous aurions plus de révolutionnaires dans nos rangs ?
Bref, si tu veux en discuter, nous serons au Café Chaos ce vendredi soir.
Je ne nie pas la beauté de la chose, ni comment sa pourrait être réconfortant pour le militant qui commence a désespéré dans l'arrivée un jour de son idéal. Mais j'ai de la misère a croire aux miracles et je préfère resté rationnel dans mes choix. Je me base sur l'histoire et sur les expérience passés de toute chose que le mouvement étudiant et ouvrier ont lutté pour obtenir, et où sommes nous? Encore à la même place, car où ils donnent, ils prennent ailleurs. Jamais le gouvernement ne fera de concession sur son omniprésence dans une sphère aussi importante de la société qu'est l'éducation.
J'ai aussi beaucoup de misère a croire que même avec des gens plus instruits par notre système éducatif, une révolution sera plus probable. N'est-ce pas la une dénigration du lumpen-prolétariat (si je reprend Marx) de croire que la révolte ne viens que de l'éducation professionnel (actuel) qui est plus que toxique, d'ailleurs dans bien nombreuse occasions celui qui n'a aucune éducation est plus souvent solidaire a son prochain et est prédestiné a se battre que le prolétaire aliéné par un travail routinier et dégradant psychologiquement et physiquement, qui après 8h (sans compter le temps supp) de boulot n'a que l'alcool et le sport a la télé pour oublié ses soucis. Je connais biens des gens qui ont été a l'école et ont faite de haute études et en sont pas sorti plus brillant et doué d'un esprit critique. Je ne suis pas étudiant et je me demande comment certains continue de l'être et développe un esprit critique a travers ce mécanisme a tuer l'initiative personnel et les espoirs de vie meilleur en la condamnant aux choix que le marché lui offre la chance de travaillé. La possession d'un caractère qui donne la force de résisté aux pressions sociale et économique n'est pas donner a tous.
J'aimerais moi aussi voir une éducation plus libre.. mais de la a croire que le gouvernement va sortir de lui-même de son seul moyen de ce régénéré dans l'avenir, c'est croire que le roi/dictateur se coupera lui-même la tête (Conception marxiste). Et comme je suis Anarchiste.. il m'en est difficile d'y voir une logique :)
Je finis ce commentaire avec un extrait de L'Instruction intégrale :
« J’aime beaucoup ces bons socialistes bourgeois qui crient toujours : « Instruisons d’abord le peuple, et puis émancipons-le ». Nous disons au contraire : Qu’il s’émancipe d’abord, et il s’instruira de lui-même. Qui instruira le peuple ? Est-ce vous ? Mais vous ne l’instruisez pas, vous l’empoisonnez en cherchant à lui inculquer tous ces préjugés religieux, historiques, politiques, juridiques et économiques, qui garantissent votre existence contre lui, qui, en même temps, tuent son intelligence, énervent son indignation légitime et sa volonté. Vous le laissez assommer par son travail quotidien et par sa misère, et vous lui dites : « Instruisez-vous ! » Nous aimerions bien vous voir tous, avec vos enfants, vous instruire après 13, 14, 16 heures de travail abrutissant, avec la misère et l’incertitude du lendemain pour toute récompense.
Non, Messieurs, malgré tout notre respect pour la grande question de l’instruction intégrale, nous déclarons que ce n’est point là aujourd’hui la grande question pour le peuple. La première question, c’est celle de son émancipation économique, qui engendre nécessairement aussitôt et en même temps son émancipation politique et morale.
En conséquence, nous adoptons pleinement la résolution votée par le Congrès de Bruxelles :
« Reconnaissant qu’il est pour le moment impossible d’organiser un enseignement rationnel, le Congrès invite les différentes sections à établir des cours publics suivant un programme d’enseignement scientifique, professionnel et productif, c’est-à-dire enseignement intégral, pour remédier autant que possible à l’insuffisance de l’instruction que les ouvriers reçoivent actuellement. Il est bien entendu que la réduction des heures de travail est considérée comme une condition préalable indispensable. »
Oui, sans doute, les ouvriers feront tout leur possible pour se donner toute l’instruction qu’il pourront, dans les conditions matérielles dans lesquelles ils se trouvent présentement. Mais, sans se laisser détourner par les voix de sirène des bourgeois et des socialistes bourgeois, ils concentreront avant tout leurs efforts sur cette grande question de leur émancipation économique, qui doit être la mère de toutes leurs autres émancipations. »
À notre avis, la gratuité scolaire représente plus qu’une dépense sociale, c’est une lutte d’idées qui fait partie d’un combat idéologique plus large. Donc, tu as sans doute raison quand tu dis qu’ils ne voudront pas faire de concessions dans une sphère aussi importante que l’éducation. Nous pensons, en effet, qu’ils ne voudront pas nous l’a donner ; mais ça on s’en fou car nous irons la chercher. Et si il faut qu’ils prennent les 500 millions de dollars ailleurs dans les dépenses sociales, nous continuerons de protester et de se battre.
Nous n’avons jamais dit que « la révolte ne vient que de l’éducation professionnel », nous disons simplement que l’éducation populaire peut aider à attiser la révolte. La perception négative que tu as de l’éducation actuelle est peut-être fondée pour ce qui est de certains domaines telles l’administration et la gestion des finances. Toutefois, nous aimerions te rappeler que les classes sociales sont reproduites dans le système d’éducation actuel et que les domaines telles les sciences humaines regorgent d’initiative personnel, en plus de respirer l’espoir et d'abonder de prolétaires engagés.
Il est peut-être vrai que la conscientisation sociale et l’émancipation économique de notre classe se construiront au gré des luttes, mais il ne faut pas négliger le fait que les gens plus instruits sont généralement moins ignorants et plus contestataires. Ça ne veut absolument pas dire que nos amis prolos moins instruits sont moins intelligents et moins révoltés, ça veut simplement dire qu’ils ont généralement moins d’outils et moins d’arguments pour défendre leurs intérêts de travailleurs et pour s’organiser afin de combattre la classe bourgeoise.
En terminant, pour mieux atténuer tes préjugés envers ce que tu appelles : « mécanisme à tuer l’initiative personnelle et les espoirs de vie meilleure en la condamnant aux choix que le marché lui offre la chance de travailler », voici quelques auteurs qui sont souvent donnés en lectures aux étudiants dans différents cours à l’université, en sciences humaines et en science politique : Marx, Engels, Lénine, Bernstein, Luxembourg, Trotsky, Deutscher, Gramsci, Proudhon, BAKOUNINE etc. Si c’est ça de l’instruction bourgeoise, on a un méchant problème !
Bref, j’espère que vous aller appuyer la lutte pour la gratuité car les étudiants qui revendiquent un accès total à une éducation libre et de qualité luttent également contre les valeurs et l’idéologie bourgeoises.
L'éducation populaire sa oui, mais là ou j'embarque pas c'est celle des institutions, réformés. Mes préjugées comme tu les appelles sont basé sur le peu de nombre de militants en Amérique du nord. Que les gens soit incités a lire Proudhon ou Bakounine sa change pas vraiment grand chose. La masse cherche a avoir de l'argent pas un cerveau.. et les sciences humaines sont loin d'être chériés... oubli tu le nombre de personne qui décroche avant d'arrivé au cegep? et sa pas seulement pour des raisons MONÉTAIRES. Ceux qui reprennent leurs études se spécialisent dans un métier dans une école pour adultes ou école privé.
L'éducation populaire, on a absolument rien contre, au contraire. Toutefois, faut faire avec ce qu'on a et on a pas grands moyens pour s'éduquer en ce moment, notamment lorsqu'on doit travailler comme des esclaves pendant 40 heures par semaine pour survivre. Comme tu le dis, la masse cherche à avoir de l'argent au lieu d'un cerveau et ça, Le Feu aux poudres le déplore. Mais pour ceux qui veulent un cerveau ou pour ceux qui décrochent pour des raisons monétaires, il y a la gratuité scolaire!
Les véritables communistes ( je ne parle pas des staliniens genre PCQ et maos) comptent comme leurs pires ennemis avec les hommes et femmes d’affaires, les bourgeois et les hauts fonctionnaires, les penseurs et tous les ....logues dont Radio-Can raffole pour semer la confusion et le mensonge.
Tous ces “penseurs” pseudo marxistes comme JM Piotte, ancien prof de l’UQAM, ont enseigné des thèses qui satisfont bien la bourgeoisie et ses universités. Ils ont abrutis des générations d'étudiants et étudiantes. C’est le a de l’abc du marxime que d’affirmer que la dictature de la bourgeoisie c’est aussi ses universités.
Mais affirmer qu’ “On peut y étudier le marxisme” c’est faire fi de toute l’histoire du mouvement révolutionnaire prolétarien international. C’est ouvrir la porte au front uni avec la bourgeoisie, à la défense de sa démocratie, au nationalisme, toutes ces valeurs qu’on étudie à l’université avec, très souvent, un langage marxiste. C’est oublier encore le a de l’abc du communisme que c’est dans leurs luttes que les prolétaires apprennent le marxisme avec la direction d’un parti révolutionnaire international et internationaliste.
C’est vrai qu’au-delà des points positifs du système d’éducation (accès au savoir, débats, mouvement étudiant, étude des auteurs énumérés dans la réponse adressée à Anarkhia, étude de l’histoire du mouvement révolutionnaire prolétarien international), il y a beaucoup de points négatifs. Comme tu le reflètes dans tes propos, c’est le lieu culte de la bourgeoisie. La bourgeoisie domine l’université, mais nous pensons que l’école est une micro-société et que non seulement les classes sociales se reflètent à l’intérieur des murs de l’université, mais qu’il y a également des luttes de classe au sein même de l’institution bourgeoise (l’histoire du mouvement étudiant est là pour le prouver). C’est peut-être en luttant que l’on devient vraiment marxiste ou communiste, mais affirmer que les étudiants qui fréquentent l’université sont tous récupérés par la bourgeoisie, c’est à notre avis, sous-estimer ces derniers. C’est comme de prétendre que les travailleurs, fréquentant des milieux de travail où les valeurs sont réduites à la productivité et au vulgaire profit, sont tous récupérés par la bourgeoisie. Un étudiant c’est comme un travailleur : dans son milieu bourgeois, il y a de l’abrutissement bourgeois et des valeurs bourgeoises, mais cela ne fait pas de lui un bourgeois pour autant. Y’en a qui s’unissent avec la bourgeoisie, mais y’en a qui résistent !
Les "étudiants" comme mouvement sont récupérés par la bourgeoisie quand ils mènent des luttes coupés de la classe ouvrière. Les liens avec la classe ouvrière doivent aussi se faire en dehors des organisations syndicales, organes de récupérations par excellence des luttes vers le réformisme. Des manifestations communes comme celle du printemps 2005 sont un pas dans la bonne direction.
Il serait très instructif de lire le bilan de la grève étudiante du printemps de 2005 :
À noter dans l ‘article : «
Il est très important de rejeter le cloisonnement des luttes que l’on retrouve trop souvent, notamment au niveau syndical, et qui est presque toujours une garantie de défaite et de recul. La manifestation du 31 mars [2005] représente un pas dans la bonne direction…
Par contre, malgré son discours très militant, la CASSÉÉ cherchait aussi à devenir un interlocuteur pour le gouvernement, ce qui explique sa déception d’avoir été écartée de la table de négociation dès le début. Sur le plan médiatique, elle cherchait à se présenter comme un « concurrent de gauche » des fédérations étudiantes pouvant mieux représenter et défendre les intérêts des étudiants et étudiantes. C’est pourquoi la CASSÉÉ a présenté des « solutions » au gouvernement pour financer la réalisation de ses revendications, dont la principale est la fameuse réforme de la fiscalité. Cette dernière constitue la revendication majeure de toute la gauche réformiste…
Toute stratégie de négociations avec la bourgeoisie mène automatiquement à un cul-de-sac, car nous devons accepter de nous soumettre aux règles du jeu et aux besoins des capitalistes et pour paraître « raisonnables et conciliants » nous sommes dans l’obligation de faire des concessions à l’ennemi de classe. Il en résulte une défaite, car les intérêts de la bourgeoisie prennent nécessairement le dessus sur ceux du prolétariat. Par exemple, l’entente à rabais qui a mis fin à la grève étudiante était basée exclusivement sur les ressources financières de l’État capitaliste québécois, sur la « capacité de payer » de ce dernier et non pas sur les besoins des étudiants et étudiantes. C’est une reprise de l’initiative prolétarienne qui est nécessaire en ce moment pour vaincre les attaques du capital contre nos conditions de vie et de travail et pour préparer la voie au renversement du capitalisme. C’est seulement de cette façon que nous parviendrons à réaliser une société libérée de toute forme d’exploitation et d’oppression, c’est-à-dire le communisme. »
Ça va bien? Nous sommes d'accord avec toi lorsque tu dis que "toute stratégie de négociations avec la bourgeoisie mène automatiquement à un cul-de-sac". C'est d'ailleurs difficile d'être en désaccord avec tes propos puisque tu cites l'un de nos membres! ;)
Le Feu aux poudres rejette le syndicalisme de concertation ainsi que toute tentative de négociation avec la bourgeoisie et son gouvernement.
Aussi, nous ne voyons pas la gratuité scolaire comme une espèce de réforme basée exclusivement sur les ressources financières de l’État capitaliste québécois ou sur la « capacité de payer ». La gratuité scolaire (ou amélioration des conditions des étudiants faisant partie de la classe ouvrière), au même titre que l'amélioration des conditions des travailleurs, constitue une avancée sociale qui va à l'encontre des intérêts et des valeurs de la bourgeoisie. Ça se demande pas, ça se négocie pas, ça se prend!
Ainsi, Le Feu aux poudres appuie le combat pour la gratuité scolaire. Rien ne vaut le communisme, mais d'ici son avènement, rien ne vaut la lutte et rien ne vaut les avancées sociales telle la gratuité scolaire.
Quoi qu'il en soit, il n'y aura pas de grève générale illimitée ainsi que de lutte pour la gratuité scolaire cet automne. C'est un échec pour la seule organisation syndicale que nous défendions (ASSÉ) et c'est un échec pour le mouvement étudiant.
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