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Buenos Aires: mobilisation pour le droit au gazAnonyme, Lundi, Septembre 3, 2007 - 23:01 (Reportage ind. / Ind. news report | Globalisation | Poverty | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
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Le 28 août, la Fédération d'Organisations de Base (F.O.B.), avec d'autres organisations, s'est mobilisée des bureaux de l'organisme "Défense du Peuple" de La Nation, jusqu'aux accès de la corporation pétrolière Repsol YPF, pour exiger un prix accessible des bouteilles de gaz. Dans de nombreux quartiers de la capitale fédérale et du grand Buenos Aires, les foyers ne disposent pas d'accès au gaz de ville. Guillermo, membre Collectif Desalambrando, qui fait partie de la F.O.B., nous parle de la mobilisation, de la lutte pour un juste accès à l'énergie, à la santé, à l'éducation. Témoignage de Guillermo du Collectif Desalambrando La Fédération d'Organisations de Base a une courte vie comme fédération. Nous avons choisi ce nom en décembre de l'année dernière, lors d'une assemblée plénière. Elle est formée par plusieurs groupes, la majorité sont des mouvements de travailleurs sans emploi qui existent depuis déjà pas mal de temps, quelques uns viennent d'expériences différentes et nous avons conflué l'année dernière, dans ce qui est aujourd'hui la F.O.B. Il y a des Mouvements de Travailleurs sans emploi, M.T.D. qui viennent de la "vieille Verón" (coordinadora Anibal Veron, NdT). D'autres qui venaient du M.U.P (Mouvement d'Unité Populaire), moi je suis dans un collectif culturel qui s'appelle "Desalambrando". Il y a aussi des groupes qui effectuent des activités dans des quartiers. Nous sommes présents dans la zone de La Plata, dans tout ce qui est la périphérie de La Plata, il y a plusieurs comedores (cantines populaires) du "M.T.D. Justicia y Libertad" de La Plata. Dans la zone de ce qui est Berazategui, Amirante Brown, et d'autres municipalités, est le Frente d'Unidad Popular (FUP), un autre mouvement de travailleurs sans emploi. Un groupe de la FOB, "Lucha y Dignidad" est aussi présent dans une occupation de terres à Villa Caraza. Dans la capitale existe le M.T.D "lucha y Libertad" de la Villa 20 de Lugano, Comunidad de Resistancia, qui réalise aussi un travail de quartier dans la zone de Pompeya; Cono Sur, qui est une agence de presse; le Collectif Desalambrando dans lequel je participe et qui est un groupe de travail culturel, nous avons un journal qui s'appelle "La Voz de los Sin Voz", et travaillons avec des adolescents dans les quartiers, et dans la zone de Jose C.Paz et Moreno (zones ouest du grand Buenos Aires) est le M.T.D. "Oscar Barrios". La mobilisation du 28 août a été préparée avec le "Bloc Piquetero" (regroupement de plusieurs organisations), qui a commencé à l'impulser et nous nous les avons rejoint ensuite. Supposément il y a une bouteille de gaz qui s'appelle "bouteille de gaz sociale", qui coûte 16 pesos et pensée pour les chômeurs. C'est l'"idée" du gouvernement et de Repsol pour laquelle le gouvernement subventionne à Repsol pour qu'il y ait une bouteille à ce prix. Une bouteille de gaz "commune" aujourd'hui coûte 32 pesos. Le problème avec les bouteilles sociales est qu'elles n'arrivent pas dans les quartiers. De fait, à un moment, ils disaient qu'ils donnaient les bouteilles à ce prix, mais qu'après "quelqu'un" se mettait au milieu et les commercialisait à un prix plus important. La demande concrète à Repsol est que soient assurés dans les quartiers des "Centres de Distribution" dans lequels la bouteille soit à 10 pesos et non 16, vu que c'est encore un prix trop élevé. Repsol a supposément 600 centres de distribution de bouteilles sociales dans toute la banlieue de Buenos Aires mais en réalité dans beaucoup de quartiers les bouteilles n'arrivent pas, et quelqu'un qui est au chômage, qui n'a pas d'auto, qui vit à 3 kilomètres, ne peut marcher avec la bouteille sur les épaules jusque là. Alors on demande que la distribution soit assurée et que les bouteilles ne tombent pas dans les mains de spéculateurs. En hiver les bouteilles durent peu. Ce que Repsol donnait c'était deux bouteilles par personne, rien de plus, mais on calcule qu'une famille a besoin par mois d'au moins deux ou trois bouteilles pour cuisiner, après le chauffage c'est un autre sujet. Une autre demande que nous faisions pour les comedores (cantines populaires des mouvements) est qu'ils nous livrent le gaz. Un tube à gaz coûte 115 pesos, ce qui équivaut à 4 bouteilles et comme il est si cher, dans quasi tous les comedores on cuisine au bois. Le problème des bouteilles est que d'une part le gaz est beaucoup plus cher et qu'il est d'une qualité beaucoup plus inférieure à celle du gaz naturel à domicile. Seulement en cuisinant, sans utiliser de four, sans utiliser de chauffage, une famille pauvre dépense presque la même chose qu'une famille dans la capitale en un mois. Le gaz en bouteille est très cher, si on le compare avec le gaz naturel. Il n'y a pas de point de comparaison. Repsol ne prend rien en charge, ils recoivent des subventions, ne paient pas d'impôts, point. Le problème c'est que les quartiers les plus de défavorisés, en général sont éloignés de tout centre urbain. Tout ce qui est la zone de Berazategui et où nous sommes, à José C.Paz, et La Matanza, il n'y a presque pas de centres de distribution de gaz. Eux, seulement se chargent d'assuer que la bouteille est à ce prix mais après ils ne s'occupent de rien de plus. Repsol remet les bouteilles à 16 pesos parce que le gouvernement argentin la subventionne pour cela mais s'en désintéresse dès qu'elle les laisse dans le dépôt. Ce que nous demandons est que Repsol assure que les bouteilles arrivent aux gens qui en ont besoin En Argentine, il est assez illogique que nous payons ce que nous payons parce que l'Argentine pourrait s'autoapprovisionnée tranquillement et ne pas payer aux prix internationaux le gaz et le pétrole. Le problème c'est qu'ils exportent et ici ou tu le paies à prix international ou tu n'as pas de gaz. Il devrait être beaucoup moins cher. Ce que nous exigeons aussi c'est un réseau de gaz public, de gaz mais aussi d'eau et d'égoûts. La bouteille est un emplâtre, ce n'est pas une solution de fond au problème, parce qu'elle est dangereuse. Tu ne peux pas avoir de "chauffage central", si tu as un chauffage à bouteille de gaz, la bouteille rejette du monoxyde de carbone. Pour pouvoir avoir un "chauffage central", tu dois avoir une installation différentes. Dans les quartiers pauvres on ne peut même pas n'avoir ca, et les quartiers pauvres se chauffent au bois ou salamandre. De nos jours la bouteille de gaz est un produit de luxe, il s'utilise pour cuisiner et pas beaucoup plus. Nous allons commencer à faire des démarches auprès de Edenor et Edesur (concessionnaires de l'électricité), pour un tarif social pour l'électricité, parce que les services publics sont un droit et les personnes au chômage ont aussi le droit d'avoir gaz, eau potable, électricité. Si quelqu'un est au chômage, il a le droit de pouvoir continuer de vivre, l'Etat doit alors assurer la satisfaction de ses droits. Le problème c'est que après avoir tout privatisé, ce qui était un service devient une marchandise. Si tu te retrouves sans travail et que tu n'as pas d'argent pour payer le gaz, tu ne peux pas te chauffer, tu ne peux pas cuisiner. Nous nous battons pour que tous les services, la santé et l'éducation des quartiers où nous sommes. Cette mobilisation a eu lieu dans un cadre unitaire de plusieurs groupes piqueteros mais c'est une bataille que nous livrons tous les jours. Fédération d'Organisations de Base - F.O.B. , pren...@gmail.com Colectivo Desalambrando, http://desalambrando.org.ar tie...@riseup.net, Anred, 03 septembre 2007 (http://anred.org/article.php3?id_article=2241). Traduction: http://amerikenlutte.free.fr |
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