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Oaxaca: un an aprèsMichael Lessard..., Mardi, Juin 19, 2007 - 00:00 (Analyses | Politiques & classes sociales | Repression | Résistance mexicaine | Syndicats/Unions - Travail/Labor) par: Luis Hernández Navarro Ce 14 juin ce fut le premier anniversaire de la tentative d’évincement du campement magistériel à Oaxaca. L'action policière, ordonnée par le gouverneur Ulises Ruiz, a donné une raclée à la lutte des membres de la section 22 du syndicat magistériel. À partir de ce moment, une mobilisation à caractère corporative, pour l’ajustement salarial, a été transformée en lutte politique de vastes secteurs de la société oaxaqueña (d’Oaxaca) pour destituer le mandataire étatique. [Traduction offerte par La protestation oaxaqueña a été une des expressions du mécontentement social les plus radicales et profondes qu'on a vécu au Mexique dans les dernières années. Entre le 14 juin et le 29 novembre 2006 on a vécu dans l'état de Oaxaca une grave crise du modèle de commandement, dans laquelle se sont générées des formes d'auto-organisation populaire inédites et on a vécu des protestations innovatrices. Seulement en juin, on a effectué dans la capital quatre mega-marches massives. Dans un état avec un peu plus de 3 millions d'habitants, le 2 juin - selon les organisateurs - ont pris les rues 150 mil personnes. Le 7 du même mois, ils ont été 250 mil à le faire, en exigeant, pour la première fois, la démission d'Ulises Ruiz. Le 16, ce sont 500 mil personnes qui ont pris les rues. Le 28 de ce mois, il y a eu 800 mil âmes qui ont protesté. La raclée infligée aux enseignants le 14 juin a été ripostée pacifiquement. Les policiers ont du se replier et céder la place face à une foule échauffée. Toutefois, les forces de l'ordre ont détruit Radio Plantón (campement), qui avait fonctionné comme la voix du mouvement. En réponse, des groupes d'universitaires ont pris Radio Université et ont commencé à émettre depuis leurs installations. Le premier août une commission de femmes qui cherchaient un espace pour diffuser la réalité du mouvement dans le canal de la télévision publique de l'état, a pris le contrôle de la station de télévision. Pendant 22 jours elles ont transmis une programmation alternative. Toutefois, les émissions ont été suspendues lors qu’un groupe de pistoleros (hommes de main armés) au service du gouverneur a détruit à coups de feu les antennes et les consoles de transmission. La société oaxaqueña a répondu en prenant les 14 stations de radio de l'entitée pour divulguer sa vérité. La radio s'est transformée en l'instrument qui a relié les quartiers organisés, qui a convoqué et a mobilisé à la population. Le 20 juin 2006, l'Assemblée Populaire des Peuples d'Oaxaca (APPO) a été fondée. Le regroupement naissant a repris et a développé les manières organisationnelles présentes dans les Communautés de l'état : les assemblées comme espaces de rencontre, de communication, d'information, d'analyse, de réflexion et de prise d'ententes. Les Conseils (d'aînés ou de tout autre ordre) comme source d'autorité et d'orientation politique. Et les Commissions comme mécanisme associatif pour accomplir des tâches spécifiques. Pendant cinq mois la population insubordonnée a rendu impossible le fonctionnement du gouvernement local. Elle a bloqué le Congrès et le palais de gouvernement, les ministères des Finances et d'Économie et le Pouvoir Judiciaire. L'APPO s'est chargée de maintenir l'ordre de la ville. Dans plusieurs communes les peuples ont pris les mairies. Devant la répression de policiers habillés en civil, de paramilitaires et de pistoleros contre les citoyens en lutte, et les caravanes de la mort, formées par des convois motorisés depuis lesquels on usait d'armes à feu contre les civils, les quartiers ont répondu en levant des barricades nocturnes. Leur objectif initial était de garantir la sécurité des voisins, mais avec le temps elles se sont transformées en espaces de rencontre, d'éducation et de discussion politique. Ce printemps de l'auto-organisation populaire en plein été s'explique, en partie, comme le produit de la conjonction de plusieurs facteurs : le mécontentement énorme devant la fraude électorale qu'a faite gouverneur à Ulises Ruiz. La rupture dans le bloc dominant et les chicanes entre le mandataire étatique entrant et sortant. L'intolérance dans le traitement du gouvernement local envers les maires nommés par leurs us et coutumes qui ne sont pas affiliés au PRI. La destruction du patrimoine historique de la ville d'Oaxaca pour effectuer des oeuvres publiques inutiles qui justifieront la déviation de ressources publiques vers la candidature présidentielle de Roberto Madrazo. Le peu d'ouverture du gouvernementale pour s'occuper des demandes sociales. L'émergence des quartiers organisés de la capital et les zones de l'agglomération avec de graves problèmes d'urbanisation, et une culture associative d'origine indigène. L'annulation des espaces démocratiques et l'intensification de la répression. Le 27 octobre, on a transféré à la ville d'Oaxaca, à la Policier Fédérale Préventive (PFP). Le 2 novembre, la population a rejeté la tentative policière pour défaire les barricades qui protégeaient l'université. Toutefois, le 25 de ce mois, la répression est brutalement tombée sur les citoyens en lutte, tandis qu'on brûlait des bâtiments publics dans lesquels il y avait de la documentation compromettante pour Ulises Ruiz. Felipe Calderón a pris une possession comme président de la République avec un mouvement défensif en raison de la violence contre lui : morts, disparus, emprisonnés, blésés et plus de 500 ordres d'appréhension. Toutefois, malgré la politique de terreur et la persécution contre des dirigeants, le mouvement maintient une vitalité surprenante. Le premier mai dernier, des milliers de citoyens ont pris à nouveau les rues et, depuis le 15 de ce même mois, les enseignants ont effectué à nouveau des arrêts de travail. La répression à Oaxaca a été connue et documentée partout dans le monde des droits humains. Elle s'est transformée en un élément de discrédit envers le gouvernement de Felipe Calderón. L'APPO continue à vivre et à agir.
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