Je comprend mal pourquoi se contenter de 10,16$ de l'heure. Il me semble que tant de choses posent problème, cette revendication m'apparaît comme moins qu'un minimum. Puis, dans une stratégie où théoriquement il faudrait en demander plus pour avoir moins, il m'appert un peu illusoire de demander seulement ce qu'on s'attend à recevoir.

Mais ceci n'est pas l'essentiel de mon propos, uniquement une constatation que même en se plaçant d'un point de vue réformiste, cette revendication minimaliste me semble trop peu. En fait, cela me rapelle la fameuse manif "Du Pain et des Roses", qui demandait une augmentation du salaire minimum et quelques autres broutilles avec comme résultat plusieurs années plus tard, l'entrée ratée en politique de notre Framboise nationale... et entre temps une multitude de compromissions avec le PQ et sa prétendue gauche. Et sans augmentation substentielle du salaire minimum.

Aujourd'hui, force nous est de constater que la situation pour ce type de revendications est encore moins favorable qu'elle ne l'était du temps du PQ. Si nous faisons un bilan des mouvements sociaux, nous devons reconnaitre qu'aucun des groupes en présence n'a la capacité de mener une quelconque lutte pour une augmentation du salaire minimum. Alors, quid d'une pétition? Depuis quand les gouvernements cèdent-ils sans pression et sans réelle confrontation, simplement à la suite d'une pétition? Ce serait du jamais vu, du moins pour des questions aussi importantes que le salaire minimum.

En fait, nous faisons face à un problème majeur. Au lieu d'aller dans le sens d'une amélioration des conditions de vie, la société capitaliste nous mène droit à une diminution de nos acquis. À la rigueur, même avec une augmentation à 10$ du salaire minimum, cela ne saurait compenser ce qui nous rattrapera par la bande: augmentation des loyers, des coûts de chauffage, des frais à l'école ou pour les soins de santé, etc... Sans compter que deux phénomènes bien connus des économistes risquent de se produire en cas d'une simple augmentation du salaire sans plus: d'abord, sachant que les gens auront d'avantage de capacité de payer, les prix risquent d'augmenter, et ensuite, comme le coût du salariat augmentera, les coûts des marchandises et services produits par ce même salariat augmenteront aussi. C'est que ne l'oublions pas, les patrons tiennent surtout à leur marge de profit, et rien ne saurait la faire diminuer; donc, si les travailleurs coûtent plus cher, eh! bien ils chargeront plus cher à ces même travailleurs pour acheter leur marchandise...

En fait, ce qui serait plus profitable serait la création d'un mouvement de syndiqués comme de non-syndiqués qui saurait s'opposer aux diktats du patronnat, car c'est ici que se situe le coeur du problème. Et en même temps, peut-être pourrions-nous remettre en question non pas seulement le salaire minimum, mais le salariat dans son ensemble.

C'est vraiment ahurissant d'en être rendu là ! Non seulement un 10 $ de l'heure est d'un ridicule achevé au regard des prix à la consommation, mais sa revendication cautionne une précarité qui a le malheur de persister à grande échelle dans ce pays de grandes richesses, néocapitalisme oblige...

s.

Pourquoi au Quebec ont doit toujours s'appeler un front de quelque chose?
Pour avoir l'air méchant? genre FLQ.? Pourquoi le college des médecins ne s'appel pas le front des médecins? Pourquoi l'ordre des ingénieurs n'est pas le front des ingénieurs, ou le front des infirmières...?

Je touve votre quete tres bien. Moi je ne suis pas syndiqué et je ne le serai jamais. Pour moi, les syndicats ont une image négative et a la limite communiste... une autre sorte de gros boss, des chefs de syndicats comme des chefs de gouvernement en Russie dans les années 50... Eux ils ont des grosses jobs, avec NOTRE cash... c'est comme une autre forme de gouvernement...Une assurance de mafia...

Personnelement je ferais partie de votre association si elle s'appelait l'association des travailleurs non syndiqué.
OK c'est une forme de syndicat MAIS, si tous les travailleurs qui ne font pas partie d'un ordre ou syndicat sont automatiquement incus, ça change tout! Une association automatique MAIS géré par un groupe indépendent. (genre assurance médicament, si tu ne fais pas partie d'un plan privé, tu fais partie du group. Si tu n'es pas dans un syndicat, tu fais partie du groupe...)

Pour avoir de la crédibilité, cette association devait etre libre de toute association avec les syndicats.

Comme le but des syndicats est de syndiquer la planète... Je ne trouve pas ça logique de s'associer à des organisations qui revent nous englober à leurs propre groupe...

Bon, comme c'est mon opinion, que la votre est aussi bonne que la mienne, et qu'une opinion est toujours relative...

Continuez tout de meme votre travail
Good luck...

Bob Davis
Montreal