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Le drapeau rouge a flotté sur Salaberry-de-ValleyfieldEric Smith, Lundi, Mai 28, 2007 - 14:28
Arsenal-express
Une soixantaine de personnes ont répondu à l'appel du comité du Suroît du Parti communiste révolutionnaire et ont pris la rue avec bannières et drapeaux rouges lors d'une rare manifestation qui a attiré l'attention de centaines de personnes, samedi le 26 mai à Salaberry-de-Valleyfield. La manifestation avait été convoquée par les militantEs du PCR afin de dénoncer les fermetures d'usine et l'exploitation accrue du prolétariat dans la région et mettre de l'avant une alternative de lutte révolutionnaire. Salaberry-de-Valleyfield est une municipalité industrielle de près de 40 000 habitantes et habitants située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Montréal. Comme bien d'autres villes du même type, elle subit durement les ravages causés par la crise du capitalisme. Au mois de janvier, le principal employeur de la région, la compagnie Goodyear, annonçait la fin de la production de pneus à son usine du boulevard Mgr-Langlois, causant ainsi plus d'un millier de mises à pied. Ces licenciements s'ajoutaient à ceux qui se sont produits il y a à peine quelques mois suite à la fermeture complète de l'usine de la compagnie Gildan, spécialisée dans la production de t-shirts, qui a choisi de transférer sa production au Honduras -- une décision qui a fait 150 nouvelles chômeuses et nouveaux chômeurs. De fait, c'est toute la région du Suroît qui souffre actuellement de la volonté des capitalistes de préserver leurs profits à tout prix, sans égard aux travailleurs et travailleuses qu'ils préfèrent jeter à la rue. On se souviendra qu'en décembre 2005, ce sont près de 800 travailleurs et travailleuses des six usines de textile de la municipalité d'Huntingdon, située à une vingtaine de kilomètres au sud de Salaberry-de-Valleyfield, qui ont connu le même sort. (Le dernier numéro du journal Le Drapeau rouge, publié par le Bureau d'information politique du PCR, a consacré ses pages centrales à un dossier complet sur l'exploitation des travailleurs et travailleuses dans la région du Suroît.) Ainsi donc, peu avant 12h30, les manifestantes et manifestants se sont rassembléEs et ont déployé bannières et drapeaux sur la Place des Tisserands en face de l'ancien édifice de la Montreal Cotton, là même où s'est déroulée la grève historique de 1946 qui a marqué le mouvement ouvrier québécois. Vers 13h00, après l'intervention d'une camarade du parti qui a rappelé les grandes luttes et la tradition révolutionnaire du prolétariat de la région, les manifestantes et manifestants ont pris la rue et amorcé une longue marche en direction du parc industriel. Vivante et animée, la manifestation s'est prolongée dans les rues des quartiers populaires situés autour du centre-ville. Les slogans et les drapeaux rouges qui flottaient au vent ont vite attiré l'attention des badauds. Plusieurs centaines de tracts ont ainsi été diffusés tout au long de l'après-midi. Vers 14h30, les manifestantes et manifestants sont finalement arrivéEs devant l'usine de la Goodyear. D'un pas ferme et décidé, ils et elles ont pénétré sur le terrain de la compagnie, au grand dam des quelques agents de la Sûreté du Québec arrivés en catastrophe: pour une fois, la sacro-sainte propriété privée a dû céder le pas devant la colère populaire! Un militant communiste de longue date a alors pris la parole pour dénoncer l'arrogance des capitalistes: "Pendant des dizaines d'années, les grandes multinationales comme Goodyear, la Dominion Textile ou Gildan ont engrangé des centaines de millions de profits en exploitant la main-d'œuvre de la région et en empochant au passage les nombreuses subventions que l'État leur a octroyées. Mais comme ce n'est jamais assez, ces bandits n'hésitent pas à jeter les travailleurs et travailleuses à la rue, avec les conséquences désastreuses que cela entraîne. Il ne faut pas compter sur les élites et les politiciens bourgeois pour défendre nos intérêts. Leur supposé 'comité de relance', c'est du bidon!" "Historiquement, c'est seulement quand les travailleurs et travailleuses se sont organiséEs de manière indépendante, sur la base de leurs intérêts de classe et avec l'aide de communistes dévouéEs comme Kent Rowley, qu'ils et elles ont réussi à faire reculer les grands capitalistes. Aujourd'hui, il est devenu évident que la collaboration de classes ne mène à rien. Ce n'est pas d'une meilleure unité avec ceux qui nous exploitent que nous avons besoin, c'est de l'unité et de la solidarité ouvrières! Plutôt qu'un comité de relance, c'est une organisation de lutte qu'il nous faut!" Dans la région de Valleyfield comme ailleurs au pays, les militantes et militants du PCR cherchent à regrouper les travailleurs et travailleuses les plus conscientEs de leurs intérêts de classe, pour former une organisation révolutionnaire et un parti solide qui luttera pour mettre fin au capitalisme et bâtir une société où règnera le pouvoir ouvrier. Dans ce cadre, que le drapeau rouge flotte de nouveau sur Salaberry-de-Valleyfield constitue une excellente nouvelle pour tout le prolétariat canadien! -- Article paru dans Arsenal-express, nº 140, le 27 mai 2007.
Photo-reportage sur la manifestation de Valleyfield
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