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Bilan syndical de la dernière année à l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal

Anonyme, Mercredi, Mai 9, 2007 - 15:52

Steve Tremblay

Le désabusement des membres est tel que le CA de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal a été élu sans aucune opposition. Les syndicalistes même critiques se sont ralliés. Aucun bilan de la stratégie cul-de-sac du CA qui a défendu bec et ongle, les actions démobilisatrices de la CSQ lors des négos provinciales : s’habiller en noir, faire du boudin au directeur, compliquer le travail de nos camarades secrétaires ou encore boycotter les activités culturelles et des votes sur des grèvettes de 1 à 5 jours. Tout le monde sait qu’une bonne tempête de neige a plus d’impact socio-économique qu’une grève de 24 heures au Québec.

Les assemblées générales ont continué à être des lieux où se pavanent les paons du CA et les permanents syndicaux. Le dépôt, la demande de vote avant discussion de proposition et la question préalable ont toujours été maintenus même si un grand nombre de membres s’opposaient et s’opposent toujours à ces procédures antidémocratiques. Par contre le syndicat à trouver du temps pour des amendements niaiseux dont il ne vaut même pas la peine de parler.

Un conseil d’orientation consultatif pour le CA, qui n’a jamais été approuvé en assemblée générale, (pas de quorum) a été mis sur pied. Ce conseil affaiblira dans les faits, le rôle déjà minime de l’assemblée générale.

Dans un texte précédent, j’écrivais : « La FSE a refusé de demander des ratios lors des dernières négos pour la formation générale des adultes. Il n’est pas rare d’y voir des classes de 40 élèves.

L’Alliance fait le même refus tout en disant hypocritement que ça ne peut pas être demandé localement alors qu’il y a une demande au secteur professionnel de définir un ratio pour la spécialité Mécanique des véhicules lourds. Depuis plus de 30 ans que les profs de la formation générale des adultes doivent se battre en premier lieu contre le syndicat afin d’avoir des ratios.

C’est certain que des ratios de 21 à 22 élèves à la FGA contribueraient à une plus grande permanence pour ces profs qui sont en majorité précaires.
Mais l’Alliance, en bon gérant, fait le jeu de la commission scolaire et tout en lui faisant faire des économies, contribue pour un autre cinq ans au maintien de classe aux adultes de plus de 35 élèves.
»

Le résultat de la dernière négo locale confirme ce que j’écrivais : pas de demande de ratio encore une fois par le syndicat.

Les libérations de prof ont continué à l’Alliance. Elles ont aussi débuté à la Fédération Autonome de l’Enseignement (FAE), une sœur jumelle de la Fédération des Syndicats de l’Enseignement (CSQ). Ces libérations par dizaines dans plusieurs comités, en plus de récompenser des téteux et des téteuses du syndicat, diminuent dans les faits les pouvoirs dont pourraient avoir de vraies assemblées générales démocratiques.

L’Alliance tout comme les autres syndicats a incité ses membres à participer à l’élection de clowns pour le cirque parlementaire. Les « citoyens », comme le disent les politiciens et les syndicalistes, en voulant faire oublier l’existence de la classe ouvrière, sont toujours enfermés dans un choix kafkaïen : choisir entre des partis politiques qui ne s’opposent pas réellement en
termes d’idées mais qui sont obsédés par la prise du pouvoir gouvernemental.

Bref, une année comme les autres avec des « dissidents » qui singent les syndicats CSQ, CSN et FTQ.

Les conclusions de la brochure « Du syndicalisme critique à la critique du syndicalisme, Témoignage d’un ex-syndicaliste en colère » s’avèrent toujours irrémédiablement vraies :

Les syndicats sont des organismes foncièrement anti-démocratiques par leurs règles de procédure lors des assemblées générales, par leurs directions qui ne sont pas révocables en tout temps et par leur appareil bureaucratique au-dessus des membres.

Ce sont :

Des organismes énormes et hiérarchiques, avec un lot de fonctionnaires bien en selle, qui étouffent toute volonté de luttes;

Des organismes liés à l’État par mille et un fils, lois, subventions et concertations;

Des organismes de sabotage des luttes par leur corporatisme, leur maraudage, leur logique syndicale;

Des organismes incapables de freiner la précarisation du travail et la détérioration des conditions de vie qu’entraîne le capitalisme à l’échelle mondiale;

Des organismes qui ne veulent pas que la société capitaliste disparaisse parce qu’ils n’auraient plus leur raison d’être de marchander notre force de travail.

Mon expérience m’a démontré que changer les directions syndicales ou essayer de transformer les syndicats est impossible tant leurs liens avec l’État capitaliste sont organiques.

Ma pratique m’a aussi montré qu’il est possible de résister à l’offensive croissante des patrons contre nos conditions de vie et de travail en dehors de la logique et des structures syndicales. Ces luttes ne doivent pas être menées par des bureaucrates mais par des travailleuses et des travailleurs, élues et révocables en tout temps, membres de comité de grève ou de mobilisation, et devant rendre des comptes à nos assemblées.

Finalement il ne faut pas s’en tenir continuellement à des actions défensives. Il faut en finir une fois pour toute avec ce système barbare, en menant des luttes véritablement pertinentes et en travaillant à la construction d’un parti révolutionnaire international.

Steve

Communistes Internationalistes de Montréal


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