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Reprises de logement: le RCLALQ déplore le laxisme de la Régie du logement dans le délogement de locatairesAnonyme, Mardi, Avril 3, 2007 - 12:01
RCLALQ Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec
Montréal et Québec, le 3 avril 2007. À partir d’une compilation effectuée par des groupes de défense des locataires, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) constate que pas moins de 269 ménages seront délogés en juillet 2007 par une reprise de logement. Ces ménages s’ajoutent aux milliers d’autres qui ont vécu le même sort ces dernières années. Depuis 2003, les membres du RCLALQ ont rencontré plus de 1800 d’entre eux pendant que le nombre de demandes de reprises déposées à la Régie du logement demeurait élevé (2055 en 2002-2003; 2199 en 2003-2004; 1942 en 2004-2005; 1653 en 2005-2006). En 2007, selon le portrait du RCLALQ, les locataires visé-e-s par une demande de reprise paient un loyer moyen de 511 dollars (Ville de Québec, 437$; Ville de Montréal, 523$). 86,1% des ménages rencontrés paient un loyer 650 dollars ou moins. En moyenne, ils occupent leur logement depuis 10,3 ans (Ville de Québec, 8,3 ans, Ville de Montréal, 10,2 ans). 46 ménages occupent leur logement depuis plus de 15 ans. Le RCLALQ s’attriste particulièrement du sort de personnes âgées qui sont délogées après des décennies d’occupation de leur domicile. Un homme de Hochelaga-Maisonneuve vit dans son appartement depuis 54 ans (4 et demi à 420$ non chauffé) tandis qu’une femme de Rosemont perd son 4 et demi (500$ non chauffé) après 40 ans d’occupation, suite à un refus d’une augmentation de loyer de 250$. Après 27 ans dans son logement (4 et demi à 345$ non chauffé), un homme de la Petite-Patrie est visé par une demande au bénéfice de la fille du propriétaire, âgée de … sept ans ! Sur les 269 ménages rencontrés ces dernières semaines, 165 doutent de la bonne foi de leur propriétaire et 101 ont témoigné de relations conflictuelles avec celui-ci. Plusieurs ont reçu un avis de reprise après avoir refusé une hausse de loyer abusive ou s’être plaints pour des réparations à effectuer. Ainsi, un propriétaire de Québec souhaite loger sa fille dans un logement récemment infesté de rats, une situation dénoncée par le locataire des lieux à plusieurs reprises. Le RCLALQ déplore que la reprise de logement soit devenue un moyen de jeter à la rue des locataires qui osent défendre leurs droits. Rappelons que la reprise de logement permet à un propriétaire, s’il est de bonne foi, d’évincer un-e locataire pour se loger lui-même ou pour loger un ascendant direct, un descendant direct ou une personne dont il est le principal soutien. Le Plateau Mont-Royal (41), Villeray (31), la Petite-Patrie (28), Rosemont (28), Hochelaga-Maisonneuve (26), Verdun (24) et les quartiers centraux de Québec (28) sont encore particulièrement touchés en 2007. Une dizaine de logements sont aussi repris pour en changer l’affectation ou pour agrandir le logement du propriétaire (conversion en cottage). En décembre 2006, le RCLALQ publiait une nouvelle étude sur les reprises de logement (disponible à l’onglet «publications» de www.rclalq.qc.ca ). Parmi les éléments à retenir de cette recherche, qui concordent avec les données publiées aujourd’hui, notons : Malheureusement, avec la Régie du logement, les propriétaires ont beau jeu pour se débarrasser de leurs locataires par le biais de la reprise de logement. Ce problème sera soulevé à la personne qui sera prochainement nommée ministre des Affaires municipales, responsable de l’habitation. L’inefficacité du contrôle des loyers, notamment l’inexistence d’un registre des baux, et le laxisme de la Régie du logement ont contribué à déloger des milliers de locataires pendant que le coût des loyers bondissait de 15% à 26% entre 2000 et 2006, entraînant la disparition de logements à coût raisonnable.
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