|
Un vote significatifviaub, Mercredi, Mars 7, 2007 - 00:35
Bernard Viau
Nos politiciens parlent maintenant beaucoup d’environnement car les partis verts prennent de plus en plus de place dans l’arène politique nationale. Voter vert est-il devenu une option sérieuse ? Si la tendance se maintient au Canada où la proportionnelle n’existe pas encore, les verts devraient obtenir plus de 10% des votes aux prochaines élections. Pour ma part, je crois que la seule option politique valable pour le 21ième siècle est celle des partis verts du monde. N’en déplaise aux simplistes qui disent que voter vert c’est diviser le vrai vote et donc perdre son vote, n’en déplaise à ceux qui disent que les verts sont peu nombreux et n’ont pas de programme électoral sérieux, qu’ils sont des « granos » et des opportunistes qui ne connaissent rien au développement économique et qu’il faut gagner ses élections, je le répète : la seule option politique valable pour le 21ième siècle est celle des Partis verts du monde. Les verts sont encore aujourd’hui victimes de l’obscurantisme, des préjugés et de l’ignorance de certains qui les associent aux croisés d’une déesse Gaïa, aux fanatiques d’une église écologique, aux charlatans d’un Armagedon prochain ou aux adeptes d’un complot planétaire. Non, les verts ne sont, ni mystiques ni idéalistes, ce sont des gens bien réalistes mais qui ont une vision d’ensemble sur notre société. La grande majorité des électeurs votent selon des idées préconçues. Les verts sont des chialeux. Ils sont contre le nucléaire, contre la pollution, contre les OGM, contre les pesticides, contre l’OMC, contre les multinationales et contre tout. Comme le Bloc Québécois, les verts bloquent et mettent leur frein partout. Une idée préconçue, une idée ridicule. On tente de vous laisser croire que le monde politique se diviserait en deux camps, les bons et les méchants, les démocrates et les républicains, les bleus et les rouges, le ciel et l’enfer ; une vision simpliste, enfantine de la réalité. De plus en plus de gens votent pour les verts car ils sont de plus en plus conscients de l’importance de leur vote. Perdre son vote c’est voter pour le Parti marijuana ou l’humoristique Parti rhinocéros, c’est aussi l’annuler ou ne pas aller voter ! À la dernière élection, la candidate et chef du Parti vert du Canada, Elisabeth May a obtenu 26% des votes, dépassant les conservateurs et le NPD dans la circonscription urbaine de London en Ontario. Les membres en règle du Parti vert sont peu nombreux mais les électeurs votent pour eux le jour de l’élection. Les statistiques le démontrent, l’importance des verts est grandement sous-estimée. Le programme des verts est, on ne peut plus, sérieux. Celui des autres partis politiques serait-il parfait ? Les verts sont pour un tas de vraies choses, concrètes, pratiques, économiquement viables et génératrices d’emploi. Il faut prendre le temps de lire leur plate-forme électorale avant de la critiquer. Il est faux de dire que les verts diabolisent l’industrie et la finance mais il est totalement stupide, de nos jours, de ne penser qu’au développement économique à tout prix. La croissance avant tout, c’est le principe d’un cancer selon le mot d’Edward Abbey. Les verts veulent que les actionnaires des multinationales prennent leur responsabilité sociale. Il y a quelques années, le scandale des ateliers de misère en Inde où des enfants travaillaient plus de 12 heures par jour pour des multinationales connues avait choqué l’opinion publique. Les verts ne sont que la voix de tous ces consommateurs outrés par de tels abus dignes du Far West de l’entrepreneurship. La question de savoir si les Verts sont à gauche ou à droite est mal posée. Cette division du monde politique en droite et gauche date du siècle passé. Historiquement, et c’est un fait vérifiable partout dans le monde, les gouvernements de gauche ont détruit l’environnement de notre planète autant, sinon plus, que les gouvernements de droite. Les écosystèmes de notre planète se meurent ; le climat se réchauffe, l’eau et l’air sont devenus des ressources rares. Les Verts refusent de tomber dans le piège idéologique qui les classerait dans les partis de droite ou de gauche. Plusieurs disent que, de toute façon, les politiciens sont tous pareils. Un sondage avait d’ailleurs démontré, bien avant le scandale des commandites libérales, que les politiciens étaient les moins dignes de confiance, les plus dignes étant les pompiers. Tout le monde sait que le vrai pouvoir est celui que confère l’argent. À ceux qui disent qu’il faut voter avec sa tête, je réponds que justement, voter avec sa tête serait d’envoyer enfin un député différent au Parlement. Les verts ne sont pas utopistes, ils sont visionnaires ; est-ce une erreur ? Nos enfants nous le diront en l’an 2050 car il faut regarder le présent avec les yeux de l’enfant qui, dans 40 ans, vivra avec les conséquences de nos décisions alors que la majorité d’entre nous seront, soit décédés, soit en centre d’hébergement. Parlons d’économie ! Ce que les verts veulent, c’est une économie régionale, coopérative, participative plutôt qu’un rapport de force où les millions triomphent toujours et où les profits se retrouvent, discrètement et trop libéralement, dans les coffres au trésor des paradis fiscaux comme la Barbade ou les îles Caïmans. Les verts sont la voix politique des citoyens concernés par les agressions d’un économisme trop conquérant. Il est complètement stupide d’importer de l’ail de Chine à bas prix alors que nos cultivateurs en produisent à deux pas de chez nous. Les Partis verts favorisent l’économie sociale bien sûr mais ils veulent aussi travailler de concert avec les PMEs locales qui sont les seules sources de la richesse nationale. Ce que les verts dénoncent, ce sont les monopoles des multinationales qui font la pluie et le beau temps avec les économies nationales. De bas salaires et des contrôles environnementaux faibles au Mexique ou au Bangla Desh ne sont pas des « avantages économiques » et il y a des limites éthiques et morales aux écarts et aux inégalités sociaux-économiques. Par exemple au Québec, la réalité des sans-abris est inacceptable, celle des terrains de golf luxueux l’est également. Au niveau fiscal, les verts proposent de diminuer les taxes et les impôts des activités productrices de richesses durables et d’augmenter celles des entreprises destructrices de l’environnement social et de la Nature. Ce ne sont pas tant les entreprises qu’il faut taxer que les actionnaires de ces corporations qui se cachent, anonymes, à la Barbade ou ailleurs. Il faut mettre en place un système de taxation juste et équitable pour tous, chose que les partis traditionnels ne veulent surtout pas car ils y perdraient trop. Cette situation doit changer. Je le répète, à mon avis, la seule option politique valable pour l’Humanité du 21ième siècle sera celle avancée par les partis verts. Voter vert, c’est être visionnaire, c’est avoir l’avenir de ses enfants à cœur et c’est voir plus loin que les petites chicanes et mesquineries politiques de 2007. Bernard Viau, le 5 mars 2007 |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|