En 2006, des groupes de femmes iraniennes ont tenu une grande marche en Europe à l'occasion de la Journée internationale des femmes, qui s'est terminée par un rassemblement de plus d'un millier de personnes devant la Cour internationale de justice, à La Haye. L'objectif: dénoncer les lois misogynes de la République islamique d'Iran et la complicité des grandes puissances impérialistes qui ont toujours appuyé, d'une manière ou d'une autre, le régime réactionnaire au pouvoir en Iran.

Les mêmes groupes ont récidivé cette année en appelant à la tenue de rassemblements dans le plus grand nombre de pays à travers le monde. À Toronto, les partisanes de cette campagne ont donc organisé un rassemblement, qui a eu lieu samedi le 3 mars en présence d'une cinquantaine de manifestantes et de manifestants. Celles-ci et ceux-ci ont vigoureusement dénoncé la législation islamique en Iran, qui refuse aux femmes les droits humains les plus élémentaires. Elles et ils ont également dénoncé les manœuvres du gouvernement américain et la menace de guerre qu'il fait planer sur l'Iran en invoquant frauduleusement la cause des femmes.

Après la manifestation, un rassemblement politique et culturel a eu lieu, lors duquel on a pu entendre le témoignage émouvant d'une femme communiste iranienne, ex-prisonnière politique pendant plus de huit ans sous le régime islamique. Un porte-parole du Parti communiste révolutionnaire a également présenté les salutations de notre organisation, en ajoutant quelques commentaires, dont voici des extraits.

Le monde dans lequel on vit est de plus en plus intolérable pour les peuples opprimés; c'est particulièrement -- et cruellement -- vrai pour les femmes iraniennes, qui sont littéralement emprisonnées et qui doivent faire face à un système oppressif ayant été mis en place à la fois par les fondamentalistes réactionnaires et l'impérialisme mondial.

Comme prolétaires qui vivent et luttent ici au Canada, nous condamnons avec force l'hypocrisie de la bourgeoisie canadienne et du gouvernement Harper, qui participent à l'occupation impérialiste de l'Afghanistan et soutiennent les préparatifs de guerre de l'administration Bush contre l'Iran.

Le gouvernement prétend agir pour aider les femmes afghanes en butte aux fondamentalistes islamiques. Quelle hypocrisie de la part d'un tel gouvernement, qui vient d'abolir le financement des groupes qui appuient les luttes des femmes sur le plan juridique; un gouvernement qui est composé des pires bigots et réactionnaires qui soient, pour qui la meilleure chose à faire pour les femmes, c'est de rester à la maison et de répondre aux exigences de leurs maris!

Il est clair que jamais les pays impérialistes ni leurs armées n'apporteront la démocratie ou la liberté aux peuples opprimés. Les guerres d'agression ne sont menées que pour répondre aux besoins des pays impérialistes. Ce faisant, les agresseurs impérialistes sont contraints, inévitablement, de s'appuyer sur les forces réactionnaires présentes là où ils interviennent -- à tout le moins sur certaines d'entre elles. Ils sont contraints, pour atteindre leurs objectifs, de s'appuyer sur les rapports sociaux oppressifs dominants et de les maintenir, avec tout ce que ça implique. De fait, il n'y a pas d'exemple dans toute l'histoire de l'humanité d'un peuple ayant été libéré par une guerre d'agression impérialiste.

Nous avons la responsabilité particulière de dénoncer la participation de "notre" pays à l'occupation impérialiste de l'Afghanistan. En même temps, nous devons aussi appuyer les peuples qui luttent contre des régimes réactionnaires qui sont tous intégrés, à un degré ou un autre, au système impérialiste mondial.

À ceux qui pensent que le fait de dénoncer la République islamique d'Iran revient à jouer le jeu de l'ennemi (i.e. l'impérialisme US) qui se prépare actuellement à l'attaquer, nous disons que c'est précisément le contraire: à savoir que c'est le fait de ne pas appuyer la lutte du peuple et de ne pas appuyer les justes revendications des femmes qui fait le jeu de l'ennemi; cela revient à lui laisser la possibilité de se donner le "beau rôle".

Tout le monde connaît ce fameux slogan qu'on crie souvent dans les manifestations: le peuple, uni, jamais ne sera vaincu! C'est un slogan dont la signification est certes profonde; et pour mieux la saisir, je vous propose d'y réfléchir a contrario, en ajoutant que c'est le peuple, et seulement le peuple uni, qui peut défaire l'ennemi, y compris s'il s'agit du pire ennemi qui soit, tel l'impérialisme américain. Fondamentalement, les forces réactionnaires, quant à elles, n'auront jamais la capacité, ni même la volonté de l'écraser pour de bon.

Vive la Journée internationale des femmes!
Vive l'internationalisme prolétarien!

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Article paru dans Arsenal-express, nº 131, le 4 mars 2007.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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