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AIRBUS : ne laissons pas faire le capitalisme...Anonyme, Mardi, Mars 6, 2007 - 07:02
Freddy
AIRBUS : Si on accepte les sacrifices aujourd’hui, la bourgeoisie cognera encore plus fort demain ! AIRBUS : Si on accepte les sacrifices aujourd’hui, la bourgeoisie cognera encore plus fort demain ! Après plusieurs semaines de contorsions de la direction d’Airbus et une rencontre Chirac-Merkel, le couperet est tombé : 10 000 suppressions de postes en Europe, fermeture ou vente de plusieurs usines. "Comment la bourgeoisie et les syndicats expliquent la crise d’Airbus ?" Pour expliquer la crise d’Airbus justifiant de telles mesures, chacun y va de son petit couplet. Pour Gallois, le patron d’Airbus, c’est principalement à cause de l’Euro fort : les avions Airbus sont trop chers par rapport à ceux produits par Boeing. Pour les syndicats, c’est à cause d’une mauvaise gestion ou de l’avidité des actionnaires. Pour le patronat, c’est parce que l’État a voulu se mêler de la politique industrielle, ce qui n’est pas son rôle : il faut laisser les investisseurs privés se débrouiller entre eux. Pour les partis de gauche c’est parce que l’État n’a pas joué son rôle d’actionnaire. Pour la presse française c’est à cause de l’État allemand qui tire la couverture à lui. Pour la presse allemande, et la bourgeoisie qui est derrière, c’est difficile de renvoyer cet argument dans l’autre sens vu que, sans que les français y soient pour quelque chose, 6100 suppressions de postes sont annoncées à Bayer, géant de la chimie, en même temps que la direction de Deutsch Telekom décide de transférer vers des sous-traitants 50 000 de ses salariés, ce qui est un moyen de préparer leur licenciement une fois qu'ils seront dispersés dans de multiples petites entreprises. Et pour faire bonne mesure, ceux qui restent devront travailler 5 heures de plus par semaine, sans augmentation salariale. A travers ses médias, la bourgeoisie allemande essaie plutôt de consoler les ouvriers d'Airbus en disant que cela aurait pu être pire pour eux : ce sont les travailleurs français les plus touchés. Même son de cloche dans la presse espagnole : on ne s’en sort pas trop mal, mais c’est parce qu’on est plus compétitif. Et pour en rajouter une petite couche dans le refrain nationaliste, allemands et français sont accusés de faire leur petite cuisine dans leur coin, sans consulter les espagnols. "Face à la concurrence capitaliste, refusons de nous laisser diviser !" Il peut y avoir une part de vérité dans certaines de ces déclarations. C’est vrai que l’Euro fort est un obstacle à la vente des avions produits en Europe face à la concurrence de Boeing. C’est vrai qu’il y a des problèmes de gestion dans Airbus. En particulier, c’est vrai que la concurrence entre l’État allemand et l’État français n’a pas arrangé les choses. Chacun peut raconter une petite partie de la vérité, mais tous ces gens-là partagent le même mensonge : les travailleurs qui aujourd’hui paient les difficultés d’Airbus auraient les mêmes intérêts que les patrons. En somme, ils devraient adhérer à l’objectif que tous ces discours se donnent : il faut que Airbus soit rentable par rapport à Boeing. C’est exactement aussi ce que disent les patrons américains aux ouvriers américains et c’est aussi pour cela que ces derniers ont subi des dizaines de milliers de licenciements au cours des dernières années. En fin de compte, dans tous les discours que nous font entendre les « responsables », que ce soit le gouvernement, les patrons ou les syndicats, les ouvriers américains seraient les ennemis des ouvriers européens de la même façon que les ouvriers français, allemands, anglais et espagnols seraient les ennemis les uns des autres. Finalement, dans la guerre économique d’aujourd’hui, l’ensemble des forces de la bourgeoisie veut opposer les ouvriers des différents pays entre eux comme elle le fait dans les guerres militaires. "Une seule solution : unité et solidarité de toute la classe ouvrière !" Pour les travailleurs qui sont aujourd’hui frappés par les mesures de la direction d’Airbus, il n’y a pas d’autre alternative que la lutte. Dans plusieurs usines d'Airbus, ils l'ont compris immédiatement : dès l'annonce des plans de la direction, les 1000 ouvriers de l'usine de Laupheim, dans le sud de l'Allemagne, sont partis en grève spontanément, au même moment où ceux de Méaulte, en Picardie, arrêtaient le travail ; travail qu'ils ont repris lorsque le syndicat leur a annoncé que l'usine ne serait pas vendue, ce qui était un mensonge. La nécessaire solidarité de tous les travailleurs a commencé à se manifester, notamment à travers des débrayages spontanés dans des usines relativement épargnées comme celles de Hambourg et de Brême, les plus importantes en Allemagne. Il y a peu, dans le sud de l'Espagne, les ouvriers d'Airbus, aujourd'hui attaqués, avaient apporté leur soutien aux manifestations des familles des travailleurs de l'équipementier automobile Delphi jetés à la rue par la fermeture de l'usine de Puerto Real. C'est le chemin dans lequel doivent s'engager tous les travailleurs. Face aux appels des patrons à accepter les suppressions d’emploi, les baisses de salaires et l’aggravation des conditions de travail, une seule réponse : refus des sacrifices qui préparent des attaques encore plus brutales ! Seule la lutte paie ! Face aux tentatives de diviser les travailleurs par entreprises ou par pays, solidarité de toute la classe ouvrière ! Contre l’isolement qui veut toujours dire la défaite, élargissement des luttes ! Les assemblées ouvrières doivent envoyer des délégations massives aux autres entreprises pour que l’ensemble des travailleurs soit partie prenante d’un mouvement solidaire. Face à un système capitaliste mondial aux abois qui portera des attaques toujours plus brutales contre tous les travailleurs dans tous les secteurs et dans tous les pays, il n’y a pas d’autre alternative pour la classe ouvrière que de mener des luttes toujours plus déterminées, plus amples, plus solidaires. Courant Communiste International (5 mars 2007)
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