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Grève illimitée à Ford-Saint-Petersbourg La classe révolutionnaire est toujours deboutAnonyme, Mercredi, Février 21, 2007 - 17:07 (Communiqués | Néo-lib. | Repression | Resistance & Activism | Solidarite internationale | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
Steve Tremblay
Les ouvriers de l'usine Ford de Vsevolojsk (région de Saint-Petersbourg) en Russie sont en grève illimitée depuis le 13 février. Hormis quelques entrefilets, difficiles à dénicher, qui traitent de cette lutte, c'est partout le silence médiatique : les ouvriers de par le monde ne doivent surtout pas s'intéresser à ce type d'évènement. On leur donne à en vomir de la "démocratie" bourgeoise, de ses soi-disant bienfaits, de la bouffonnerie électorale en version permanente, censée déboucher sur des lendemains qui chantent etc.; mais, pour ce qui les concerne réellement, en particulier les luttes de leurs frères de classe, on fait tout pour qu'ils n'en sachent rien, pour qu'ils s'en détournent. A Saint-Petersbourg, en ce début d'année, la direction de Ford n'a pas réussi à acheter le calme social, contrairement à ce qui s'était passé durant l'été 2005 puis en mars 2006 où la colère ouvrière avait débouché sur une augmentation de 14,2% des salaires. Aujourd'hui, les ouvriers repoussent la proposition d'une augmentation de 14 à 20% des salaires Aux cris de "Nous ne faisons pas l'aumône" ! Ils ont, en effet, assez d'être sur-exploités, assez de subir la flexibilité maximale qui leur est imposée (non-respect de leurs temps de repos et de leurs légitimes congés, accumulation d'heures supplémentaires imposées et mal payées, et cela selon les seuls intérêts de l'entreprise et le bon-vouloir de la direction) et assez d'être exposés en permanence à des tâches dangereuses et nocives pour la santé. Les motifs de la grève sont clairement posés : les travailleurs refusent les contrats de courte durée, ils exigent des garanties sur les normes de travail. Ils veulent le maintien de l'emploi pour les salariés qui ont des problèmes de santé, ils veulent que soit reconnue la dangerosité de leur travail et veulent des garanties sociales... Et le fait qu'ils soient parmi les ouvriers "les mieux payés" de Russie, comme se permettent de le répéter les politicards russes, ne change rien à leur détermination. Pour faire aboutir leurs revendications, les ouvriers de Ford-Vsevolojsk se sont donnés les moyens de lutte nécessaires : à plus de 1300 (sur 1900 que compte l'usine), ils se sont rassemblés par trois fois (2 février) dans la rue et par des températures de – 15°, la direction leur refusant un local pour se réunir. A l'unanimité moins 5 abstentions, ils ont voté la grève reconductible. C'est une grève "illégitime" selon la direction qui, affolée, ne cesse d'agiter les nouvelles dispositions du "code du travail" adoptées en 2004 et qui restreignent le droit de grève. Mais c'est une grève hautement symbolique et encourageante pour les prolétaires du monde entier. C'est un événement à plus d'un titre pour la classe ouvrière :
- ensuite parce qu'il éclate à Saint-Petersbourg, dans une entreprise transnationale et dans un secteur, l'automobile, où les suppressions de postes et les conditions de travail draconiennes sont légions ; - enfin parce que les ouvriers ne s'opposent pas seulement à la direction de l'entreprise mais aussi à l'Etat bourgeois et à ses lois. C'est un immense salut que nous adressons au courage et à la détermination de la nouvelle génération ouvrière de Petrograd qui, un siècle après, tend la main aux valeureux combattants des Révolutions de 1905 et 1917 en Russie. Par la lutte qu'ils mènent aujourd'hui sur les lieux même de l'insurrection d'Octobre, les ouvriers de Ford montrent que la "reprise ouvrière" est bien là et que la classe révolutionnaire est toujours debout. 18 février 2007. La Fraction interne du CCI.
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