Le 26 janvier prochain, 5 étudiants devront « comparaître » devant le comité de discipline de l’Université de Sherbrooke.

On les accuse, pour certains, d’avoir entravé un service de l'université en distribuant de la nourriture sur le campus et, pour d’autres, d’avoir démonté une publicité dans une toilette.

L’accusation d’avoir distribué de la nourriture est arbitraire et injuste. Des douzaines d'autres personnes ont cuisiné et offert gratuitement des repas sur le campus à la session dernière… sans être inquiétées par le rectorat pour autant. Rappelons que tous et toutes ne sont pas d’accord avec le monopole alimentaire que détient en ce moment la multinationale Chartwells à l’UdeS et que plusieurs jugent qu’il est légitime de chercher à contrôler son alimentation de manière à ce qu’elle soit saine et peu coûteuse, même sur le campus d’une université. C'est pourquoi nous encourageons la prise en charge des services alimentaires par la communauté universitaire et souhaitons, entre autres, la mise sur pieds d'un café étudiant coopératif.

L’accusation d’avoir enlevé une publicité est tout aussi injuste. La publicité n’a pas de rôle positif à jouer sur les murs d’une école. Le financement de l’éducation devrait se faire par le biais d’impôts, de manière à éviter que les entreprises privées aient un quelconque contrôle sur le milieu universitaire. Les entreprises privées qui s'intéressent au secteur de l'éducation ne cherchent pas à y promouvoir le développement de la science : elles cherchent à faire de l'argent. Le matériel didactique qu'elles commanditent, les parcs informatiques qu'elles installent gratuitement et les bourses privées qu'elles offrent sont des investissements et non des dons. En contrepartie, l'indépendance est le plus précieux outil dont peut se doter la recherche de la vérité. C'est pourquoi nous considérons qu'assainir le milieu universitaire de tout ce qui menace son indépendance fait partie de nos devoirs.

Les membres du Collectif pour une Université Libre tiennent à signifier leur solidarité avec les 5 accusés au comité de discipline et invitent la communauté à participer à la campagne de soutien à leur égard, notamment en signant la pétition et en participant à la vigile du 26 janvier, toute la journée à partir de 7h30, devant le pavillon central de l'UdeS.