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Pour une assemblée anarchiste à Montréal

Anonyme, Mercredi, Décembre 6, 2006 - 15:00

un libertaire (membre d'Anarkhia mais qui n'écrit pas au nom d'Anarkhia)

Devant l’état des différentes discussions, des différents débats et les considérations sur la faiblesse du mouvement anarchiste, son incohérence et sa désorganisation, je nous propose de réaliser une assemblée anarchiste ouverte qui nous permettrait de discuter et de se concilier pour agir sur des questions multiples dont l’organisation, les tactiques et stratégies, les luttes essentielles, la question du comment de la révolution… Je nous propose par contre que cette Assemblée ne discute pas des questions particulières liées à l’action directe (flicage du mouvement oblige) et à tout ce qui concerne la possible illégalité ainsi que l’Assemblée ne soit pas formellement décisionnelle ni formellement procédurière. Je ne propose pas de date officielle. J’attends de voir les réponses face à cette possible initiative.

À ceux/celles qui seraient tenter de dire que le Réseau rend futile cette initiative, je dirais que le Réseau anti-capitaliste n'est pas directement anarchiste et qu'il ne rejoint pas toutes les tendances libertaires.

Je peux assurer la communication directe. Je ferai une liste de communication. Pour toute communication en privé, vous pouvez écrire à comm...@yahoo.ca

Site du collectif Anarkhia
anarkhia.org


Sujet: 
discutable
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Jeu, 2006-12-07 19:55

l'expérience devrait nous enseigner que ce genre de discussion collective, avec de multiples thèmes de discussion, va aller dans mille et une directions en même temps. je peut prédire que ça donnera pas grand chose de plus que nos débats de salon qu'on fait de temps à autres entre camarades et amiEs.

sinon, si on veut discuter sérieusement, alors je suis d'avis que ça prend une proposition claire sur la table.

genre: voici le constat que nous dressons de la situation actuelle ; et voici ce que nous proposons pour aller au-delà de la situation présente. pas besoin d'être une thèse de doctorat. juste de quoi de clair et, de préférence, concis.


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Sujet: 
ça va faire une bonne stratégie...
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Ven, 2006-12-08 14:18

Si on récapitule: il y a une proposition de faire une assemblée qui servirait à:

"se concilier pour agir sur des questions multiples dont [...] la question du comment de la révolution"

Par contre, cette assemblée éviterait de discuter de:

"tout ce qui concerne la possible illégalité"

Wow, j'ai hâte de voir cette stratégie révolutionnaire là... Ce serait loin d'être la première fois que les libertaires québécoisES prônent la révolution dans l'abstrait, mais ne veulent pas la planifier (et encore moins l'organiser) dans la réalité.


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Sujet: 
le génie est sorti de la bouteille
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Ven, 2006-12-08 17:01

on dirait en effet que les militantEs éprouvent de plus en plus de difficulté à camoufler leur peur de la répression. les militantEs aiment bien se voir comme des gens qui sont porteurs d'idées radicales, mais veulent pas trop en payer le prix ou en souffrir des conséquences.

par contre, c'est pas toujours évident de différencier ce qui est légal de ce qui n'est là pas. et là, je parle juste d'idées qui sont lancées en l'air dans le cadre d'une discussion collective, et non pas de gestes précis.

alors, quelles sont les idées qui sont légales et quelles sont les idées qui sont si dangereuses que juste le fait de les évoquer pourrait attirer les foudres de la loi ? c'est une ostie de calice de bonne question, trouvez pas ?

en réfléchissant à la question, je crois avoir eu un véritable éclair de génie !!! il suffirait de s'assurer de la présence d'un avocat, avec un sifflet dans gueule, lors de la réunion. à chaque que l'avocat entendra une idée un peu trop borderline sur le plan légal, il aura juste à tirer un coup de sifflet et tout rentrera dans l'ordre !!!

comme ça, les valeureux anarchistes révolutionnaires seront rassurés de savoir que tout ce qu'ils diront ne sera sans aucune conséquence sur le plan légal. ce qui mettra sans doute tout le monde à l'aise...


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Sujet: 
taaaaaabarnaaaaaaque....
Auteur-e: 
patc
Date: 
Ven, 2006-12-08 16:46

chu tu le seul icitte qui a pas envie de se faire subsumer dans un "mouvement anarchiste", "fort", "cohérent" et "organisé"?

Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire "je nous propose de réaliser une assemblée anarchiste ouverte"? Crisse, c'est qui le "nous" en question? Comment Anarkhia, ou même "un libertaire (membre d'Anarkhia mais qui n'écrit pas au nom d'Anarkhia)" peut-elle prétendre unifier un mouvement anarchiste à Montréal alors qu'elle est protagoniste d'une discorde interminable (essentiellement doxo-sectaire) qui déchire ce soit-disant milieu et lui retire sa crédibilité?

C'est tu toé qui vas l'organiser l'hostie d'assemblée, ou ben si c'est "nous"? Le "nous" c'est tu toé pis ta gang? Est-ce que c'est une trève en bonne et due forme qui est proposée, ou une messe pour "vrais" anarchistes?

Je nous sens un peu incertains. Je nous sens un peu pas-rapport sur les bords.

Organisez dons des actions directes - sur des bases affinitaires - au lieu de vous casser le pompon avec vos envies de cohésion macro-anarchiste!

Lâchez-vous lousse un peu, estie!

Dubitativement vôtre,
PAtC


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Sujet: 
Réponse à tous
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Ven, 2006-12-08 19:49

Le fait de discuter d'organiser et de préparer des actions illégales ou semi-légales dans une assemblée ouverte (ouverte aussi à l'infiltration donc, c'est un problème de toute assemblée politique) est totalement anti-stratégique et non-sécuritaire. Cela ne veut absolument pas dire qu'on doit jamais en faire : une révolution par exemple ne sera jamais évidemment légale. Cela veut dire qu'on en parle ailleurs. Le nous est un nous pour qui se reconnaît dans le mouvement libertaire et le fait que nous ayions des différents rend encore plus riche la perspective de se rencontrer. Cette Assemblée ne veut pas imposer l'unification, tu capotes Pat tout simplement. C'est pas parce que nous nous rencontrons dans une assemblée du style de celle organisée par le Comité des sans-emplois sur l'extrême-gauche qu'on prétend unifier quoique ce soit. C'est à nous de voir si nous voulons être un mouvement révolutionnaire libertaire cohérent ou un ramassis de luttes parcellaires et d'identités particularisantes. Anarkhia n'a crée aucun clivage dogmatique dans le mouvement. C'est un collectif synthésiste et non une secte. Pis, il est bien écrit un libertaire qui n'écrit pas au nom d'Anarkhia. Franchement, c'est quoi le problème ? Tant qu'à Max Saad, il a toute la misère du monde à répondre au débat engendré par le Congrès révolutionnaire canadien sans utiliser la phrase mythique et purement doctrinaire : Il faut construire le Parti. Comme il n'a rien à voir avec l'anarchisme et bien je l'encouragerais à ne pas se mêler du présent débat. Sinon, merci anonymes_ de demander de préciser. Ça fait au moins un commentaire pertinent dans tous les commentaires présents. Ton autre commentaire par contre est un peu absurde comme j'y répondais au début de celui-ci.


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Sujet: 
en parlant de précision
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Ven, 2006-12-08 21:27

tu écris:

"Le fait de discuter d'organiser et de préparer des actions illégales ou semi-légales dans une assemblée ouverte (ouverte aussi à l'infiltration donc, c'est un problème de toute assemblée politique) est totalement anti-stratégique et non-sécuritaire."

100% d'accord.

en fait, j'avais très bien compris que le but de cette rencontre est de tenir une discussion générale sur l'état actuel du milieu anar et non pas d'organiser une action ponctuelle, ou whatever, puisqu'on affirme notamment ne pas vouloir que l'assemblée soit "formellement décisionnelle."

d'ailleurs, le texte original va beaucoup plus loin que de bannir toute discussion portant sur des idées d'"action illégales ou semi-légales" puisqu'il est clairement question d'aller jusqu'à éviter "tout ce qui concerne la possible illégalité".

ça, c'est large en estie, tu trouve pas ? non seulement ça, mais je trouve aussi que ça sonne excessivement prudent. trop, même.

pour finir, j'aimerais aussi préciser que mon précédent commentaire se voulait VOLONTAIREMENT DÉBILE ET FARFELUE.


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Sujet: 
capotage
Auteur-e: 
patc
Date: 
Sam, 2006-12-09 16:02

>> Cette Assemblée ne veut pas imposer l'unification, tu capotes Pat tout simplement.

C'est vrai je capote. Ça m'arrive de péter des coches. En fait je vous souhaite la meilleure des chances dans votre entreprise de solidarisation et pour tout dire, j'en suis solidaire.

>>Anarkhia n'a crée aucun clivage dogmatique dans le mouvement. C'est un collectif synthésiste et non une secte.

Merci pour la précision.

>>Franchement, c'est quoi le problème ?

Connaissez vous Robert Anton Wilson? C'est un partisan de la logique du "peut-être".

http://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Anton_Wilson

Je suggère que le problème, c'est //peut-être// qu'en général "on" est trop assertif, alors qu'on devrait //peut-être// interroger davantage nos axiomes et réflexes.

Je me trompe peut-être.


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Sujet: 
?
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Dim, 2006-12-10 00:31

"communisation" m'a répondu sur 3 points :

>>Le fait de discuter d'organiser et de préparer des actions illégales ou semi-légales dans une assemblée ouverte (...) est totalement anti-stratégique et non-sécuritaire.

Tu passes à côté du sujet. Tout comme l'a dit anonymes_notoires, on comprend que le but de cette assemblée serait pas d'organiser des actions, mais plutôt de définir une stratégie. Je réitère alors ce que j'ai dit: une stratégie révolutionnaire légale, ça vaut pas de la marde (voir www.pcq.qc.ca pour plus d'infos).

>>Tant qu'à Max Saad, il a toute la misère du monde à répondre au débat engendré par le Congrès révolutionnaire canadien sans utiliser la phrase mythique et purement doctrinaire : Il faut construire le Parti.

Tu sembles inventer n'importe quoi. Montre moi donc où j'ai utilisé cette phrase.

>>Comme il n'a rien à voir avec l'anarchisme et bien je l'encouragerais à ne pas se mêler du présent débat.

Si je comprend bien, seuls les anarchistes devraient critiquer l'anarchisme. Belle conception du débat... De toute manière, les anars ne sont jamais gênéEs pour critiquer les communistes et leurs activités (par exemple, voir http://www.cmaq.net/fr/node/26162).


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Sujet: 
Rien contre, mais...
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Lun, 2006-12-11 00:45

Rien contre le fait de la critique sociale et politique de l'anarchisme parfois elle nous fait avancer. Mais ici on discute de la pertinence ou pas d'une Assemblée anarchiste, je vois mal qu'est-ce que des gens contre l'anarchisme ont à voir avec ce débat ? Je m'excuse en vérifiant je me suis effectivement tromper sur le fait que tu utilisais la phrase en question alors que l'utilises pas.


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Sujet: 
Reste dans ton écurie (d'augias)
Auteur-e: 
Eric Smith
Date: 
Mar, 2006-12-12 19:02

Si ce "débat" ne concerne que des anarchistes et qu'il leur est réservé ("copyright Calvaire"), alors pourquoi le lancer sur le CMAQ? N'y a-t-il pas d'autres forums réservés à l'élite anarcho-montréalaise -- celle qui a tout compris?


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Sujet: 
Wra wra wra
Auteur-e: 
Franko
Date: 
Dim, 2006-12-10 20:57

chu tu le seul icitte qui a pas envie de se faire subsumer dans un "mouvement anarchiste", "fort", "cohérent" et "organisé"?

Malheureusement, non. Tu nous rappelles en quoi ce serait un problème de finir par se donner les moyens de créer un mouvement de masse qui propose des alternatives concrètes au capitalisme et à l'État, SVP ?

Si l'invitation de Calvaire01 ne m'intéresse pas - si j'veux une "assemblée pas formellement procédurière" d'anars, j'ai juste à me taper un énième party-bénéfice bien arrosé - elle pose tout de même le constat d'un débat nécessaire sur les idées et pratiques anarchistes du coin. Que les anarcho-individualistes - profs ou pas, "reconnus" ou pas - n'y voient qu'une tentative crypto-stalinienne d'homogénéisation, rien de neuf sous le soleil ; c'est bien là les interventions les plus intéressantes que ces gens peuvent s'offrir depuis que leur sacro-sainte diversité des tactiques a mené notre communauté dans un cul-de-sac théorique et pratique de plus en plus visible.

Je ne crois pas qu'il y ait lieu de croire à une éventuelle union de tout le mouvement anarchiste, tout simplement parce que des tendances ridicules s'en réclament encore. Il semblerait que ce soit un crime de lèse-anarchie que de ne pas considérer les anti-organisation comme des anarchistes ; soit. "Des actions directes sur des bases affinitaires", c'est ça la révolution sociale pour toi ? Tu penses pas que ça pourrait mieux marcher si, style, on planifiait un peu notre affaire pis qu'on se dotait d'objectifs moins éloignés qu'le fuckin' Grand Soir pis de manières privilégiées pour y parvenir, genre ?

Si c'était en criant "Action Directe !", en graffant des A cerclés sur les murs pis en se flattant le vécu entre chums que le capitalisme pis l'État foutreraient le camp, ça se saurait. Est-ce que c'est fasciste que d'être enthousiaste face à une perspective d'autocritique sérieuse de ce milieu aussi stagnant et déconnecté d'la réalité que le milieu anar montréalais ?

Soit.


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Sujet: 
Sur la cohésion anarchiste
Auteur-e: 
patc
Date: 
Mar, 2006-12-12 15:41

Tu nous rappelles en quoi ce serait un problème de finir par se donner les moyens de créer un mouvement de masse qui propose des alternatives concrètes au capitalisme et à l'État, SVP ?

Pas de problème avec ce résultat idéal et idéalisé (finir par, etc.) Je ne suis pas contre l'organisation et je continue, n’en déplaise à autrui, de cultiver en moi l'Utopie.

Le problème avec cet appel à l’Unité Anarchiste, à mon avis, est plutôt la pensée magique par laquelle "on" devrait arriver au résultat souhaité, en dépit du choc des Idées/Égos qui conditionnent le "mouvement" d’avant-garde à cette croisée historique. C’est peut-être moi qui capote (ça serait pas la première fois), mais je ressent une forte dissonance cognitive quand je reçois un appel à l’unité et à la "synthèse" de la part d’individus ou de groupes dont l'essentiel de l’activité consiste à se chamailler avec les tenants d’autres tendances.

Mon problème à moi, en revanche, c'est peut-être qu'en vieillissant, je pense de plus en plus en termes d'économie d'énergie. Je deviens cynique et calculateur.

L'énergie investie dans de tels efforts de solidarisation risque d'être investie en pure perte, compte tenu des chicanes idéologiques qui handicapent lesdits efforts de l'intérieur! Pour simplifier à outrance, l'énergie à investir dans la recherche de consensus (là où, peut-être, aucun consensus ne peut être atteint a priori) n'est pas investie dans l'action directe, au sens le plus large de l'expression.

Bien sûr, le processus en soi apporte l'expérience au mouvement, mais la somme d'énergie consommée, pour en arriver presque toujours à un consensus mou, précaire et essentiellement circonstanciel, en vaut-elle VRAIMENT la peine?

Alors qu'une organisation décentralisée, affinitaire, soulagée des prétentions de cohésion unitaire ou "synthésiste", et dont le "capital d'énergie" serait tout investit, d'une part dans l'analyse conjoncturelle (nécessaire et, du fait de la diversité, vraisemblablement plus riche), et d'autre part dans l'action directe, porterait un plus grand coup (une multitude de coups dans le meilleur des cas) au système à abattre.

J’ose même croire qu’une certaine cohésion naîtrait organiquement d’une telle "économie" anarchiste.

Si je suis sceptique quand à la probabilité d'en arriver, a priori, à cette unité mythique qu'"on" appelle de tous "nos" voeux, je persiste à croire qu’une certaine cohésion est possible si les conditions historiques (autrement plus complexes que les chicanes de famille d’un quelconque "mouvement" d’avant-garde) sont rassemblées.

Par ailleurs, l'expérience nous enseigne que si la cohésion idéologique / stratégique / tactique (la masse critique) est un élément central de toutes les velléités révolutionnaires, elle n'en est pas moins absente des révolutions elles-mêmes. Quelle révolution n'a pas été tôt ou tard sabotée par les différends doctrinaires qui la parasitaient? Les alliances ponctuelles et les mariages de raison s'affaiblissent et se défont au gré des sursauts historiques. La révolution semble finalement définie par les tensions qu'elle porte en elle.

Autrement dit, c'est bien beau souhaiter bâtir cet édifice anarchiste idéal, mais comment construire du solide sur une fondation dont le ciment est friable?

Cette solidité, cette unité se trouve peut-être là où on ne la cherche pas.

Des actions directes sur des bases affinitaires", c'est ça la révolution sociale pour toi ?

En tous cas, ça en fait crissement partie. Définitivement. Peut-être qu'on ne s'entend pas sur la définition d'action directe. Pour moi, c'est toute action qui est réfléchie et mis en oeuvre, légalement ou pas, dans le but de renverser un ordre / paradigme / système / situation jugé intolérable. C'est large en calvaire. En tous cas, ça ne se limite pas à graffer "des A cerclés sur les murs" (drôle d’idée).

Tu penses pas que ça pourrait mieux marcher si, style, on planifiait un peu notre affaire pis qu'on se dotait d'objectifs moins éloignés qu'le fuckin' Grand Soir pis de manières privilégiées pour y parvenir, genre ?

Pour conclure, style, je pense que ça pourrait mieux marcher si "ON" ÉTAIT EN MESURE de planifier "notre" affaire pis de se doter d'objectifs communs.

Mais je ne crois pas qu'une telle cohésion soit possible aujourd'hui, compte tenu des multiples tendances qui se chamaillent – souvent puérilement - et des tensions irréconciliables qui les agitent au sein même de cette nébuleuse soi-disant "révolutionnaire".

Le clash des Égo est un problème apparemment insurmontable. Tu t’exprimes toi-même, dans ton commentaire a priori en faveur de la cohésion, pour l’exclusion "des tendances ridicules (qui) se réclament encore" du mouvement anarchiste.

Faudrait-il donc "éliminer" du "mouvement", pour en réaliser la fameuse cohésion, les éléments "ridicules", dont "les anarcho-individualistes " ne seraient pas les moindres? Devrait-on te faire confiance pour générer, avec ceux-là des anarchistes qui s’avèrent dignes, ce proverbial « mouvement de masse »?

Encore une fois, c'est une avant-garde éclairée qui se donne le rôle de faire le ménage dans l'anarchie.

Ça ne fait pas très sérieux.

Quant au "constat d'un débat nécessaire sur les idées et pratiques anarchistes du coin", à moins que je ne me trompe, un tel débat s'épanche au CMAQ et ailleurs depuis belle lurette, sans résultat.

...


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Sujet: 
Pas d'Unité aujoud'hui
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Mer, 2006-12-13 23:19

''Le problème avec cet appel à l’Unité Anarchiste, à mon avis, est plutôt la pensée magique par laquelle "on" devrait arriver au résultat souhaité, en dépit du choc des Idées/Égos qui conditionnent le "mouvement" d’avant-garde à cette croisée historique. C’est peut-être moi qui capote (ça serait pas la première fois), mais je ressent une forte dissonance cognitive quand je reçois un appel à l’unité et à la "synthèse" de la part d’individus ou de groupes dont l'essentiel de l’activité consiste à se chamailler avec les tenants d’autres tendances.''

Il n'y a pas d'appel à l’Unité Anarchiste ici. Je n'attends pas que les anarchistes se créent une belle Unité a priori, je laisse ça aux hippies. Je pense plutôt qu'il faut plutôt lutter contre les éléments réformistes, bureaucratiques, syndicalistes (je parle de tendances et non des gens qui seraient essentialisés dans ces positions...) qui hantent notre mouvement et s'organiser sur de réelle bases stratégiques et révolutionnaires tout en sachant qu'il n'y a généralement que dans les crises sociales majeures que les révolutions ont des chances de se réaliser.

Quant à l'Assemblée qui devrait être une Assemblée publique, elle permettrait de faire le bilan ensemble qu'on s'entende sur la plupart des éléments ou pas et d'ouvrir des perspectives d'organisation d'un point de vue révolutionnaire. Je pense qu'on devrait être mûrEs pour une discussion vive et des ententes toutes au moins partielles sur ce que nous avons à faire.


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Sujet: 
mystique et dogmatique...
Auteur-e: 
faim
Date: 
Ven, 2006-12-08 22:53

La position de la nécessité de construire une organisation révolutionnaire, un parti est vu selon communisation comme étant mystique (quoi? les millions de personnes dans le monde organisées en partis communistes révolutionnaires comme au Népal, en Inde, aux Phillipines et en Turquie et ici même au Canada sont des gens mystiques? il n'y pas d'expériences concrètes, critiquables ayant eu lieu dans les décennies passées? Il y a sûrement moins de mysticisme autour de la communisation immédiate et de quelques intellos occidentaux, des expériences concrètes avec des milliers de personnes,? connais-pas...)

et dogmatique?, le rejet de toutes ces expériences communistes n'est-elle pas dogmatique? rouge=méchant, communiste=milliers de morts et quoi encore noir et anarchisme=le nirvana sur papier de la révolution...expériences concrètes de masses dans divers pays et dans différentes époques, il y en a peu...

Ridiculiser et condamner la position de la création et de la construction d'un parti communiste comme le PCR au Canada où plusieurs dizaines de personnes venant d'un peu partout au Québec et dans le reste du Canada s'organisent sur des propositions communes...je ne sais pas où ça mène: vers une autre assemblée informelle où il n'y aura pas de procédures ni propositions,
il y a sûrement plusieurs expériences connues de révolution qui ont commencé dans une assemblée informelle...

Bonne chance tout de même, bien que la chance ne valle rien, il faut se donner les moyens de faire une réunion où on peut discuter de trucs illégaux avec le moins de possibilité de filtrage... Bien à vous


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Sujet: 
Pas une mystique, mais plutôt un cauchemar
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Sam, 2006-12-09 03:11

Je n'ai jamais dit que cette expérience était mystique. J'ai dit qu'elle était centraliste, autoritaire et dogmatique et qu'elle avait échoué dans la plupart des pays. Avec la capitalution de la guérilla maoïste népalaise qui remet ses armes aux forces impérialistes de l'ONU, ça fait beaucoup. Il serait bien temps de percevoir cette expérience comme une faillite historique et de passer à autre chose. Je n'ai jamais dit non plus que cette assemblée serait le grand pas, ou grand bond en avant, vers le grand soir.


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Sujet: 
nepal
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Dim, 2006-12-10 00:37

Hein, les maoïstes népalais ont rendu les armes??! J'avais pas entendu parler de ça, je pensais qu'ils avaient juste rangé une partie de leur arsenal dans un entrepôt qu'ils contrôlent eux-mêmes! Ça ça serait vraiment poche s'ils dissoudaient l'armée populaire... peut tu me donner un lien où tu as vu la nouvelle?


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Sujet: 
précisions sur le dogmatisme
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Dim, 2006-12-10 16:25

puisque qu'un mao a eu l'étrange idée de soulever la question du dogmatisme, anonymes_notoires va se faire un énorme plaisir d'offrir une opinion non-sollicitée à ce sujet.

les maos sont dogmatiques dans le sens où ils sont incapables de faire la part des choses à chaque fois qu'il est question de discuter des agissements de leur maître à penser vénéré (Mao) ;

ils sont incapable de reconnaître que leur idole Mao a pas toujours eu raison à 100%, incapables d'admettre que ses politiques en tant que chef d'État de la république populaire de Chine n'ont pas toujours été cohérentes avec ses prises de position sur l'anti-impérialisme ;

j'ai déjà essayé de débattre de ça avec des mao sur le cmaq ; y ont jamais rien répondu ; c'est comme essayé de parler au mur ;

ce que je comprend de ce mutisme, c'est que quand on est maoiste, on adopte la position que Mao a toujours eu raison à 100% sur tout ce qu'il a dit et fait ; si ça c'est pas une forme de culte de la personnalité, je me demande crissement bien ce que c'est ;

maintenant, je suis prêt à gager un gram de weed qu'y aura pas un seul mao qui aura le guts de débattre sérieusement des questions que je viens de soulever ici.


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Sujet: 
précisions sur le dogmatisme
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Dim, 2006-12-10 16:28

puisque qu'un mao a eu l'étrange idée de soulever la question du dogmatisme, anonymes_notoires va se faire un énorme plaisir d'offrir une opinion non-sollicitée à ce sujet.

les maos sont dogmatiques dans le sens où ils sont incapables de faire la part des choses à chaque fois qu'il est question de discuter des agissements de leur maître à penser vénéré (Mao) ;

ils sont incapable de reconnaître que leur idole Mao a pas toujours eu raison à 100%, incapables d'admettre que ses politiques en tant que chef d'État de la république populaire de Chine n'ont pas toujours été cohérentes avec ses prises de position sur l'anti-impérialisme ;

j'ai déjà essayé de débattre de ça avec des mao sur le cmaq ; y ont jamais rien répondu ; c'est comme essayé de parler au mur ;

ce que je comprend de ce mutisme, c'est que quand on est maoiste, on adopte la position que Mao a toujours eu raison à 100% sur tout ce qu'il a dit et fait ; si ça c'est pas une forme de culte de la personnalité, je me demande crissement bien ce que c'est ;

maintenant, je suis prêt à gager un gram de weed qu'y aura pas un seul mao qui aura le guts de débattre sérieusement des questions que je viens de soulever ici.


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Sujet: 
.
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Lun, 2006-12-11 23:25

"puisque qu'un mao a eu l'étrange idée de soulever la question du dogmatisme"

Qu'il y ait des organisations dogmatiques dans la gauche, ça ne fait pas de doute. Mais je pense vraiment qu'il faut être soit mal informéE ou mal intentionnéE pour dire que les maoïstes en font partie.

L'idéologie communiste n'a cessé d'être en développement depuis ses débuts autour de 1847, au point qu'on en est déjà à la troisième "refonte" majeure (pour employer le terme judiciaire), avec le marxisme-léninisme-maoïsme. Et encore là, c'est évident que le MLM tel qu'on le connaît maintenant n'a pas de réponses toutes faites pour chaque nouvelle situation rencontrée par la lutte des classes, c'est pourquoi des organisations maoïstes mettent souvent de l'avant des lignes politiques nouvelles, qui vont même parfois à contre-courant du mouvement communiste international et qui suscitent des débats sains à l'intérieur de ce dernier (on pense par exemple, au concept de coexistence entre parti révolutionnaire et partis parlementaires développé par le PCN(m), à la stratégie de lutte armée proposée par le PCR(co) et le PCI(m) etc.)

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D'après ce que je remarque, il y a (en particulier dans le mouvement anarchiste) un malentendu quant au pourquoi du maoïsme. Ce que plusieurs semblent avoir de la misère à saisir, c'est que si des communistes font référence au maoïsme en 2006, ce n'est pas pour des raisons, disons, historiques, comme si l'unique but était de rendre hommage aux précédentes générations de révolutionnaires.

Bien sûr, je considère qu'il est important de rendre hommage aux camarades qui ont consacré leur vie à la lutte (comme Marx, Lénine, Mao, mais aussi et surtout les centaines de milliers d'autres que l'on connaît moins) et de défendre leurs accomplissements contre la propagande anti-communiste, mais ce n'est pas la principale raison (et de loin!) pourquoi des organisations comme le PCN(m), le PCI(m), le PCPh, le RCP,USA ou le PCR(co) utilisent le MLM.

Ce qui nous est utile dans le maoïsme, ce sont les principes qui peuvent être utilisés par le mouvement révolutionnaire d'un pays donné, à une époque donnée. Le maoïsme, cela n'équivaut pas à l'histoire de la révolution chinoisie, c'est l'ensemble de ces développements apportés par les ChinoisES au marxisme-léninisme (sans ordre particulier) :

• La stratégie de la guerre populaire prolongée.
• La stratégie de révolution de démocratie nouvelle.
• L'analyse des contradictions, du rapport entre théorie et pratique.
• Le concept de ligne de masse.
• Les principes de "servir le peuple"; "d'oser lutter, oser vaincre"; d'aller à contre-courant.
• Une nouvelle analyse du socialisme, de la lutte de classes qui y prend place.
• L'analyse selon laquelle une bourgeoisie se reforme au sein du parti pendant le socialisme.
• Etc.

On pourrait se dire que je ne répond pas vraiment à la question. J'y viens: si je viens d'écrire ces quelques lignes, c'est pour expliquer que "maoïsme ¹ Mao".

À partir de là, il est effectivement tout à fait possible de critiquer certains agissements de Mao, sur la base même de l'idéologie maoïste. Je suis tout à fait d'accord pour dire qu'en plusieurs décennies d'implication au sein du mouvement révolutionnaire, il est peu probable que Mao n'est pas commis son lot d'erreurs; même les militants révolutionnaires les plus efficaces font des erreurs, ça c'est clair.

Maintenant si les révolutionnaires d'aujourd'hui mettent davantage l'accent sur les côtés positifs des luttes passées, quoi de plus normal? De toute manière, la bourgeoisie s'occupe déjà du soi-disant "autre côté de la médaille du communisme", en répandant ses mensonges dégueulasses comme quoi le communisme a fait des millions de morts... (sans commentaires)

Il faut bien sûr étudier l'histoire du mouvement pour essayer d'éviter de répéter ses erreurs, mais nous voulons aussi que les luttes libératrices qui ont été menées durant le siècle dernier puissent servir d'autant d'exemples mobilisateurs afin de contribuer à former la prochaine vague de révolutions!


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Sujet: 
à Anonymes_notoire
Auteur-e: 
patc
Date: 
Mar, 2006-12-12 15:57

Je veux bien prendre le gramme de weed...


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Sujet: 
cette offre s'adresse à une clientèle mao
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Mar, 2006-12-12 18:06

essaye toué pas, PatC.

tu remplis pas les critères anyway.

moué, je veux juste faire fumer des mao.

(tout d'un coup que ça provoquerait une prise de conscience inespérée...)


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Sujet: 
anonymes VS mao
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Mar, 2006-12-12 17:53

Tu m’as l’air d'un gars qui a envie d’avoir un gram de weed gratis. Je sais pas si le Parti a des règlements pour prohiber la consommation de drogue chez ses membres en règle (parce que je voudrais surtout pas être accusé d’avoir éloigné un militant maoiste du droit chemin...).

Plus sérieusement maintenant, il va sans dire que tout le monde a droit à l’erreur.

Mais j’aurai tout de même une question pour toi : Mao, quand il rencontre le président Nixon, en février 1972, quelle genre d’« erreur » que c’est ça ? Est-ce qu’il croyait que Nixon c’était un genre de communiste en devenir qui était pas encore sorti du placard ?

Non mais sans blague, est-ce que tu es prêt à au moins admettre que Mao était devenu un politicien bourgeois complètement dégénéré lorsqu’il accepté de faire un tête à tête avec cette crapule de Nixon ?

T’es-tu assez honnête politiquement pour admettre que cette visite officielle d’un président américain qui a autant de sang de communistes sur les mains a largement discrédité Mao au niveau de son image de grand révolutionnaire anti-capitaliste et anti-impérialiste ?

Es-tu aussi prêt à reconnaître que la soi-disante ligne politique « anti-impérialiste » de Mao n’est devenue qu’une vulgaire fraude à partir du moment où le leader chinois a accepté d’accueillir chaleureusement Nixon, Kissinger et compagnie, comme s’il s’agissait de « camarades » pendant que l’armée américaine torturait et assassinait impunément des communistes vietnamiens et autres par milliers ?

Pis, à part de ça, comment ça se fait que le PC chinois lui a pas botté le cul à Mao pour avoir commis une « erreur » si grossière ? D’ailleurs, est-ce qu’à ton avis il s’agit vraiment d’une simple « erreur » ou plutôt d’un geste assimilable à une forme de trahison ? Après tout, Mao n’a-t-il pas fraternisé avec l’ennemi ? Comment les maoistes peuvent-ils se montrer aussi clément à l’égard d’un geste aussi dégoûtant et scandaleux ?

Habituellement, les mao se défilent assez rapidement lorsque je soulève ces questions. Alors, vas-tu toi aussi déserter le front de la confrontation politique ou va-tu plutôt tenter courageusement de discuter sérieusement de cette controverse ?

Anonymes_notoires meurt d’envie de le savoir.


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Sujet: 
anonymes VS mao
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Mar, 2006-12-12 21:19

Tu m’as l’air d'un gars qui a envie d’avoir un gram de weed gratis.

:-) Merci pour l'offre, mais je ne crois pas que c'est nécessaire. J'aurais répondu à tes commentaires même s'il n'y avait pas eu ce pari, tout simplement parce que je trouve le sujet intéressant.

Je sais pas si le Parti a des règlements pour prohiber la consommation de drogue

Je sais que ça sort du sujet, mais je suis pratiquement certain que le PCR(co) n'a pas de règlement sur la drogue. De toute façon, je n'en suis pas membre du PCR (même si c'est vrai que je soutiens sa ligne) et ne suis donc pas soumis à une discipline de parti (eh oui, ça existe des pro-MLM en dehors du PCR!). En ce qui me concerne (si ça intéresse qqn), ma position serait que les organisations révolutionnaires devraient adopter une ligne de conduite dans le même style que celle du glorieux Black Panther Party (en gros, les drogues douces sont permises en-dehors des activités politiques, mais pas la coke, l'héro etc).

vas-tu toi aussi déserter le front de la confrontation politique ou va-tu plutôt tenter courageusement de discuter sérieusement de cette controverse ?

T'exagères pas un peu? Il me semble qu'il ne s'agit pas d'une "controverse" qui requiert un grand courage pour affronter...

Je veux bien maintenant passer à la question plus sérieuse:

Est-ce que tu es prêt à au moins admettre que Mao était devenu un politicien bourgeois complètement dégénéré lorsqu’il accepté de faire un tête à tête avec cette crapule de Nixon ?

Non. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a d'exclusivement bourgeois et/ou dégénéré dans le fait d'accepter un tête à tête avec une crapule. Des bourgeois peuvent collaborer avec des crapules. Des révolutionnaires peuvent collaborer avec des crapules. Le geste en tant que tel ne veut rien dire, ce à quoi il faut s'attarder, ce sont les causes, les conditions et les objectifs d'une telle collaboration.

Je me considère comme un révolutionnaire honnête et pourtant, je serait prêt à accepter une collaboration sur des points spécifiques avec des crapules réactionnaires, si cela pouvait être bénéfique temporairement au camp du peuple, et me permettrai de poignarder dans le dos lesdites crapules par la suite.

Pour d'autres exemples d'alliances temporaires entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires, on peut penser: au front uni PC chinois/Kuomindang, au pacte de non-agression URSS/Allemagne, aux ententes entre PC du Népal (m) et partis parlementaires, à la ligne du RCP,USA en faveur d'un front uni "progressiste" contre l'administration Bush et ses partisans etc.

La véritable question qu'il faut se poser c'est donc: est-ce que les côtés positifs des négociations Mao/Nixon ont été plus importants que leurs côtés négatifs pour les masses chinoisEs et, plus globalement, le prolétariat mondial? À ce sujet, malheureusement, je n'ai pas la prétention d'être assez calé dans cette partie de l'histoire chinoise pour pouvoir répondre.

T’es-tu assez honnête politiquement pour admettre que cette visite officielle d’un président américain qui a autant de sang de communistes sur les mains a largement discrédité Mao au niveau de son image de grand révolutionnaire anti-capitaliste et anti-impérialiste ?

Oui. En ce qui concerne « l'image révolutionnaire » que les gens se font de Mao, c'est clair que cette visite n'a pas été bénéfique (ton point de vue est en d'ailleurs une preuve). Toutefois, l'important ce n'est pas l'image, mais plutôt les impacts réels (le commandant Marcos par exemple, a une belle image avec sa cagoule et sa pipe, mais il est incapable de faire avancer la révolution dans son pays). J'imagine que Mao a dû faire passer les critères que je viens de mentionner (impacts pour le prolétariat chinois/mondial) avant la question de son image lorsqu'il a pris cette décision.

Es-tu aussi prêt à reconnaître que la soi-disante ligne politique « anti-impérialiste » de Mao n’est devenue qu’une vulgaire fraude à partir du moment où le leader chinois a accepté d’accueillir chaleureusement Nixon, Kissinger et compagnie, comme s’il s’agissait de « camarades » pendant que l’armée américaine torturait et assassinait impunément des communistes vietnamiens et autres par milliers ?

Non. Comme je disais tantôt, je ne vois pas où est le problème de sourire gentiment à une crapule, si on lui plante un couteau dans le dos quand elle se retourne. Au même moment où avait lieu la rencontre Nixon/Mao (en février 1972), les soldatEs de l'Armée populaire de libération chinoise combattaient aux côtés des camarades vietnamiens pour repousser l'armée américaine.

Durant la guerre du peuple vietnamien contre les USA, environ 320 000 soldats chinoisEs ont été déployéEs au Vietnam, dont plus de 1 400 ont été tuéEs et 4 200 blesséEs gravement. 20 milliards d'aide militaire et financière ont aussi été accordés par la Chine. Voilà une illustration de comment l'anti-impérialisme chinois n'avait rien d'une fraude, mais été plutôt basé sur une solidarité internationaliste héroïque.


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Sujet: 
Au sujet du coup de poignard dans le dos
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Ven, 2006-12-15 08:55

Le coup de poignard dans le dos n'a pas été planté dans le dos des impérialistes américains mais plutôt dans le dos des Bengalis, des Chiliens, des Iraniens, des Angolais et des Zaïrois. Quand on soutient ouvertement des régimes réactionnaires on n'aide pas les peuples opprimés dans leur lutte de libération nationale, on aide plutôt les bourgeoisies réactionnaires et pro-impérialistes à rester au pouvoir. Mao a suivi les traces de son père spirituel Staline qui a donné son appui à la politique de défense nationale française en 1935 et qui en 1939 a signé un pacte de non-agression avec Hitler. Dans les deux cas, c'était les intérêts de la bureaucratie qui passait bien avant ceux de la révolution mondiale.


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Sujet: 
ajout
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Mar, 2006-12-12 21:55

Je rajoute qqchose:

Je ne ferme pas nécessairement la porte à ce que l'on puisse évaluer que la rencontre Nixon/Mao était une erreur. Pour le déterminer, il faudrait étudier l'analyse du PCC derrière cette démarche, c'est-à-dire (d'après ce que j'en sais) qu'une alliance avec l'Ouest était tactiquement un moindre mal pour pouvoir faire face au social-impérialisme soviétique. Mais comme je l'ai dit, je ne suis pas assez calé sur ce sujet pour m'avancer davantage.

Bref, mon point de vue en une phrase: c'est une possibilité que la rencontre Nixon/Mao ait été une erreur, mais certainement pas pour les raisons avancées par anonymes_.


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Sujet: 
Aller plus loin
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Mar, 2006-12-12 22:17

Il faut pousser plus loin l'analyse. Au moment où Mao a rencontré Nixon, la Chine avait considérablement réduit son aide aux Vietnamiens. En 1971, la Chine avait donné son appui au gouvernement sri-lankais qui venait d'écraser dans le sang une insurrection tamoule. En 1972, la Chine de Mao a soutenu le gouvernement pakistanais contre la lutte de libération nationale du Bengladesh où pourtant des maos étaient impliqués. En 1973, la Chine maoïste a été le premier pays à reconnaître le gouvernement de Pinochet au Chili. Par la suite le gouvernement Chinois a soutenu le renforcement de l'OTAN soi-disant pour contrer la "menace" soviétique et en 1975, il a apporté son aide dans la guerre civile en Angola à l'UNITA, un mouvement de droite au service de l'impérialisme américain et du régime d'apartheid sud-africain.

Tout ça pour démontrer que la politique étrangère de la Chine de Mao était étroitement soumise aux intérêts de la caste bureaucratique et était tout aussi contre-révolutionnaire et dénuée d'internationalisme que celle de l'URSS.

C'est l'alliance avec Nixon et Kissinger qui a ouvert la voie à la politique de Deng Xiaoping après la mort de Mao.


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Sujet: 
Aller plus loin
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Mer, 2006-12-13 16:02

Au moment où Mao a rencontré Nixon, la Chine avait considérablement réduit son aide aux Vietnamiens.

C'est possible (quoique j'aimerais quand même voir tes sources là-dessus), quand on pense que le gros de la guerre avait déjà été faite à ce moment-là (l'armée de terre US a quitté en 1972 et le reste a quitté en 1973).

Je crois que pour pouvoir "aller plus loin", ça pourrait aider d'aller au fond d'un évènement historique avant de passer à un autre... C'est pour ça que je trouvais intéressant qu'on s'attarde à la question de Nixon, plutôt que de faire une liste d'évènements sans les étudier, ce qui en soit a peu d'intérêt.

(je ne dis pas par contre qu'il ne serait pas intéressant d'étudier les évènements que tu évoques, au contraire; tu pourrais d'ailleurs faire ta part en commencant à le faire!)


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Sujet: 
Aller plus loin en effet
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Mer, 2006-12-13 16:41

Les évènements que j'ai mentionné sont tous reliés à la visite de Nixon et à la politique étrangère de Mao. Si tu ne vois pas le lien ce n'est pas mon problème. Quant à l'analyse j'en ai fait une en mentionnant le rôle contre-révolutionnaire de la bureaucratie maoïste dans les années 70, qui découle de son stalinisme. En passant j'avais oublié le soutien au régime tyrannique du Shah d'Iran qui réprimait systématiquement toute opposition de gauche dans son pays.


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Sujet: 
Mao et Bush Jr
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Mer, 2006-12-13 17:55

Tu dis que l'alliance de la Chine maoiste avec l'impérialisme américain était un "moindre mal" ? faudrait peut-être demander l'avis aux peuples chiliens, angolais et bangladeshis et de tous les autres qui souffrirent de l’impérialisme yankee (je dit ça en référence au commentaire ci-bas de léniniste-trostkyste).

mais ça démontre amplement à mon avis que la Chine maoiste avait décidé de se lancer dans un jeu d’alliance impérialiste qui relève typiquement d’une logique de politique bourgeoise. Comment le PC chinois a-t-il réussit à noyer le poisson pour rendre cette alliance plus « politiquement correct » aux yeux des adeptes sincères (et naïfs) du maoisme est une question qui relève de la rhétorique politicienne à mon avis.

La principale défense que tu amène du geste du Mao était que l’armée rouge chinoise combattait aux côtés du mouvement de libération vietnamien, ce qui te fait dire que Mao avait poignardé dans le dos les impérialistes yankees. Mais léniniste-trotskyste vient un peu brouiller les cartes en affirmant que l’aide chinoise avait été considérablement réduite lors du tête-à-tête Mao-Nixon. Tu voudrais que léniniste-trotskyste cite ses sources, alors que toi tu te garde bien de le faire. Car c’est bien facile de lancer, comme ça, qu’il y a eu 320 000 soldats de l’armée rouge chinoise au Vietnam sans préciser à quelle époque ils étaient présents et jusqu’en quelle année ils sont demeurés déployés sur place, etc.

Pour ces raisons, tes explications ne m’ont guère convaincu.

Si Mao était encore vivant aujourd’hui, sûrement qu’il recevrait Bush Jr avec les mêmes honneurs qu’il a réservé à Nixon.


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Sujet: 
...
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Jeu, 2006-12-14 19:59

Tu dis que l'alliance de la Chine maoiste avec l'impérialisme américain était un "moindre mal" ?

come on... on dirait bien que c'est impossible d'avoir un débat digne de ce nom. relis donc ce que j'ai écris (le bout qui commence par "Pour le déterminer" et qui finit par "soviétique"), penses-y, pis ré-écris de quoi qui a de l'allure

faudrait peut-être demander l'avis aux peuples chiliens, angolais et bangladeshis et de tous les autres qui souffrirent de l’impérialisme yankee

bla bla bla bla... tu pourrais te forcer et faire une liste plus longue! Mais sérieusement, je verrais pas la pertinence d'embarquer en ce moment dans ces débats avec du monde qui ont, par exemple, probablement jamais entendu parlé du grand camarade Siraj Sikder, mais qui sont tout de même prêts à fustiger le maoïsme pour son "impérialisme", lol. allons-y donc une chose à la fois

mais ça démontre amplement à mon avis que la Chine maoiste avait décidé de se lancer dans un jeu d’alliance impérialiste qui relève typiquement d’une logique de politique bourgeoise

j'ai manqué un bout on dirait. Le "ça" dans ta phrase fait référence à quoi au juste?

La principale défense que tu amène du geste du Mao était que l’armée rouge chinoise combattait aux côtés du mouvement de libération vietnamien

Non ce ne l'était pas. Ma principale défense c'était de dire que faire des alliances, limitées et temporaires, avec des forces réactionnaires peut être bénéfique, et qu'elles (ces alliances) ne peuvent donc pas être condamnées a priori.

l’aide chinoise avait été considérablement réduite lors du tête-à-tête Mao-Nixon

Il semble que l'aide chinoise a effectivement commencé à décroître à partir de 1968. Mais je doute fort que la cause en était "le tête-à-tête avec Nixon". Je crois qu'il y avait surtout en jeu certaines frictions RDV/PCC et PCUS/PCC et bien sûr, les succès de la guerre de résistance, qui diminuaient le besoin de soutien de l'étranger, comme le fait d'ailleurs remarquer la CIA dans un de ces documents: http://www.vietnam.ttu.edu/star/images/041/04113170008.pdf

[résumé: cessation of air attacks against North Vietnam and a decline in South Vietnamese combat activity resulted in a decline in aid in 1973, and China became the leading supplier of economic aid; 1974 deliveries of ammunition increased, although deliveries of ground force equipment remained at a low level, and economic aid increased as North Vietnamese ports reopened]

Car c’est bien facile de lancer, comme ça, qu’il y a eu 320 000 soldats...

C'est juste.
Mes sources viennent principalement de l'extrait suivant, tiré d'un article disponible à:
http://muse.jhu.edu/journals/international_security/v026/26.2whiting.htm...

----quote----
Defense of North Vietnam, 1965-68

Beijing's support for Hanoi against U.S. attacks on North Vietnam began in 1964 and continued through the following year. It addressed two different [End Page 113] threats in succession: bombing of the North and invasion, with verbal warnings from Zhou Enlai and the People's Daily being made credible through military movements detectable by U.S. intelligence. Massive deployment of China's best fighter planes within 300 miles of the border, new airfields to serve North Vietnamese aircraft, interlocking radar grids between the two countries, and joint exercises over a 12-mile space below the border signaled Beijing's commitment to defense of the Hanoi-Haiphong area. U.S. monitoring by signals intelligence, drone reconnaissance planes, and Chinese Nationalist piloted U-2s tracked these moves. 38 Nevertheless, U.S. air raids on North Vietnam began in February 1965, ostensibly in retaliation for guerrilla attacks on U.S. installations in South Vietnam. In March regular bombing slowly and systematically moved up toward Hanoi, testing Chinese responses at successive latitudes, but no response occurred. Deterrence had stopped initial attacks on Hanoi and Haiphong, but ultimately failed to halt the bombing of all North Vietnam except for a narrow sanctuary along the border.

According to Hanoi, Beijing had initially agreed to provide pilots and planes to defend it. 39 Then on July 16, 1965, China reneged on its promise of air support. The same month, however, Zhou Enlai instructed PLA railroad engineering divisions to enter North Vietnam, explaining that the U.S. goal of a triple encirclement of China had failed in Korea, remained in Taiwan, but now "they have come back to Vietnam. Our assistance is to break this ring of encirclement and defend the country." 40 Deployment began of 20,000 engineering troops to the northeast coast, completing defenses there by October and deploying on to the Red River Delta. On July 29 President Lyndon Johnson increased U.S. troop strength in Vietnam from 75,000 to 125,000, doubled the monthly draft call, and indicated that further forces would be sent as necessary. On August 7 China pledged "to the Vietnamese people our all-out support and assistance, up to and including the sending according of their need, of our own men to fight shoulder to shoulder with them. . . . We warn the U.S. aggressors. We Chinese people mean what we say!" 41 [End Page 114]

Ultimately 320,000 PLA antiaircraft, railroad engineering, and logistics troops in systematic rotation served in Vietnam between June 1965 and March 1968, when President Johnson announced a reduction of the bombing and the start of peace talks in Paris. 42 The peak level of 170,000 PLA troops came in 1967. Reportedly 1,500 died, and 4,200 were wounded before their final withdrawal in August 1973. Of these, 280 dead and 1,166 wounded were in antiaircraft units that claimed hundreds of U.S. aircraft downed and damaged. These deployments were purposively visible to U.S. intelligence. In addition to bolstering North Vietnam's defenses, they served to deter Washington from a decision to invade the North. 43 In 1950 Beijing had failed to put military forces in North Korea for deterrence, not crossing the Yalu until U.S. forces had advanced toward the border. By positioning sizable forces in North Vietnam to back up Vietnamese defense against invasion, Beijing counted on credible deterrence to avoid another Korea. As a consequence, Washington was forced to accept stalemate in South Vietnam.

Risk management to limit the chances of escalation marked Chinese behavior throughout its intervention in North Vietnam. First, Beijing reversed its commitment to air defense of Hanoi and Haiphong despite extensive preparations and its earlier pledge. Second, Beijing never publicized its presence in the North, thereby avoiding an open challenge to Washington. Third, it carefully controlled air combat over Chinese territory so as to warn against intrusion without engaging in systematic combat. In January 1965 orders restricted Chinese planes to simple monitoring of U.S. overflights, although unarmed reconnaissance planes could be shot down. 44 On April 8 two U.S. naval fighters overflew Hainan Island without incident, but the next day eight came, one of which fired a missile that downed another U.S. plane, according to Chinese reports. 45 On April 9 the PLA requested permission to attack U.S. aircraft over [End Page 115] Chinese space, whereupon Mao ordered his pilots to "resolutely strike American aircraft that overfly Hainan Island." 46 On April 12 he expanded this command to "not only be ready to engage U.S. aircraft in aerial battles and intercept U.S. bombers in the border region but also be prepared to fight U.S. fighter planes and bombers on a larger and more protracted scale in interior regions." 47 Subsequently the PLAAF varied its responses to overflights, with passive radar lock-on and noncombat sorties that allowed for U.S. pilot error, but reacted aggressively on occasion to warn against repeated entry of Chinese air space. Beijing did not publicize these engagements until after the war, when it claimed to have shot down twelve U.S. planes and damaged four more, with some 2,138 combat sorties reported in Guangxi Province alone. 48 On one occasion when a U.S. plane was pursued across the border and shot down, Hanoi was credited with the kill. 49 These rules of engagement testified to Beijing's willingness to risk escalation while endeavoring to minimize that risk.
----end quote----

J'ai même trouvé un joli tableau qui dit quels types d'armes ont été donnés à la RDV (ça concerne toutefois uniquement 3 années):
http://www.vietnam.ttu.edu/star/images/041/0410586003.pdf
(voir p. 10)

Si Mao était encore vivant aujourd’hui, sûrement qu’il recevrait Bush Jr avec les mêmes honneurs qu’il a réservé à Nixon.`

tu bases ça sur quoi? wow, vive la politique-fiction


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Sujet: 
Évidemment
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Jeu, 2006-12-14 22:18

Évidemment pour un mao sectaire le soutien de Mao au Shah d'Iran, à Mobutu, à la dictature militaire pakistanaise et à Pinochet n'a pas d'importance! N'importe quoi! Après ça tu essais de prétendre que ce jeu d'alliances aurait pu jouer un rôle bénéfique pour les masses opprimées du monde! Ce jeu d'alliance a plutôt profité à la bureaucratie chinoise et l'a aidé à se positionner sur l'échiquier politique mondial et à devenir une grande puissance.

La longue marche de Wang Fanxi: Mémoires d'un révolutionnaire chinois explique très bien la nature bureaucratique et dictatoriale du régime stalinien chinois qui n'avait rien à envier à son grand frère et plus tard ennemi soviétique.


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Sujet: 
.
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Ven, 2006-12-15 17:45

pour un mao sectaire

t'en sais quoi? on se connait même pas

le soutien de Mao au Shah d'Iran, à Mobutu, à la dictature militaire pakistanaise et à Pinochet n'a pas d'importance

...
Relis ce que j'ai écrit.

Ce que j'ai dit qui aurait peu d'importance: ce serait de faire, de la façon actuelle dont nous échangeons sur ce forum, une soi-disant "analyse" de la ligne politique chinoise quant aux relations internationales, des lignes politiques des autres forces maoïstes durant cette période, en prenant comme contexte les rivalités des trois blocs USA/URSS/Chine.

Je dout fort qu'il y aurait quelquechose de pertinent qui ressortirait de ça, à voir comment le "débat" se déroule à présent.

Prenons un exemple. Si on veut avoir une position digne de ce nom sur, disons, la question Chine/Pakistan, il faut avoir une connaissance minimum sur:

- la nature exacte des alliances Chine/Pakistan (soutien en paroles ou effectif, nature économique, militaire etc)
- la ligne politique qui a poussé le PCC à faire ces alliances
- les rapports de forces géopolitiques dans la région (Pakistan/Inde/Chine/URSS/USA)
- le mouvement indépendantiste du Pakistan oriental
- la position des maoïstes chinois sur ce même mouvement
- la position des maoïstes du Pakistan oriental sur ce même mouvement

Toujours dans ce cas ci, il faudrait ensuite voir si les différentes lignes maoïstes concernées (puisque c'est cela qui nous intéresse) sont complémentaires ou contradictoires. Si elles sont contradictoires, il faut alors déterminer laquelle est juste et lesquelles sont erronées et pourquoi.

Sur tout ça, je me permet de citer Mao Zedong:

Les plus ridicules sont ceux qu'on appelle les "je-sais-tout" et qui, n'ayant que des connaissances occasionnelles, fragmentaires, se proclament les "premières autorités du monde", ce qui témoigne tout simplement de leur fatuité. Les connaissances, c'est la science, et la science ne saurait admettre la moindre hypocrisie, la moindre présomption ; ce qu'elle exige, c'est assurément le contraire : l'honnêteté et la modestie.

Dans mes mots je comprend ça comme ça: si tu connais pas, vaut mieux l'avouer et rien dire, que mentir et dire une niaiserie.

Moi j'avoue que je connais pas suffisament l'histoire de la guerre froide en général, mais plus spécifiquement du Pakistan, d'Iran etc. pour pouvoir m'avancer avec une position scientifique digne de ce nom (même si j'ai évidemment mes intuitions sur ces sujets). Dans le cas d'anonymes_notoires, je pense qu'il ne peut lui non plus le prétendre. En ce qui concerne léniniste-trot, il dit avoir déjà fait une analyse:

Quant à l'analyse j'en ai fait une en mentionnant le rôle contre-révolutionnaire de la bureaucratie maoïste dans les années 70, qui découle de son stalinisme.

Pour être franc camarade léniniste-trot, même si nous semblons avoir plusieurs divergences, je serais bien intéressé de lire ton analyse. Même si je manque un peu de temps, je pourrais m'arranger pour la lire et la commenter. Pourrais-tu la poster sur Internet, ou sinon me l'envoyer par email?


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Sujet: 
Analyse
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Ven, 2006-12-15 23:24

Mon analyse part du principe que le socialisme ne peut se construire dans un seul pays. La politique de la Chine maoïste, tout comme celle de la Russie stalinienne, en est un exemple éclatant. Le régime stalinien chinois n'a pas eu le choix de s'allier avec des régimes réactionnaires et fascisants pour avoir une marge de manoeuvre et défendre ses intérêts. Au Pakistan Oriental, la population bengali était horriblement opprimée par la bourgeoisie pakistanaise et il y avait des maos dans le mouvement indépendantiste bengali. La Chine étant opposée à l'Inde s'est rapprochée de la dictature militaire pakistanaise et a soutenu cette dernière même dans sa répression brutale de la lutte de libération nationale du Bengladesh. La raison de ce soutien se trouve dans la défense des intérêts de la bureaucratie chinoise et ce au détriment des intérêts de la révolution mondiale. C'est la même chose pour l'alliance avec Nixon, le Shah d'Iran, Mobutu et tous ces régimes profondément répugnants. C'était une véritable trahison et un coup de poignard dans le dos des peuples opprimés du monde entier.

On peut faire le parallèle avec le soutien de Staline à la création d'Israël en 1948 au détriment des intérêts du peuple palestinien profondément opprimé. La seule chose qui comptait pour Staline était la place de l'URSS sur l'échiquier mondial. Idem pour Mao avec la Chine. Le stalinisme sous toutes ses formes est l'antithèse du léninisme et de l'internationalisme prolétarien.


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Sujet: 
donc
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Ven, 2006-12-15 03:38

donc, si je comprends bien (et je compte sur ton entière collaboration pour me corriger si je me trompe), d'un côté, tu défends le geste de Mao d'avoir accepté de rencontré Nixon, et de l'autre, tu me dis que t'es incapable de me citer un seul bénéfice que cette rencontre au sommet pourrait avoir apporté, par exemple, aux intérêts des masses prolétariennes ou encore du PC chinois ?

est-ce que ça serait fondamentalement malhonnête de ma part de faire un tel énoncé ?


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Sujet: 
.
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Ven, 2006-12-15 17:57

d'un côté, tu défends le geste de Mao d'avoir accepté de rencontré Nixon

En fait, non je ne le défend pas. Mais je ne le désapprouve pas non plus.

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Si on résume la situation:

    - il y une rencontre Mao/Nixon
    - uniquement avec cette info, il n'est pas possible de savoir si cette rencontre a été bénéfique, ou si elle a été une erreur
    - des gens sur le CMAQ critiquent Mao pour avoir rencontré Nixon
    - je réponds qu'on ne peut pas porter de jugement uniquement sur cette base

État actuel de la discussion:

    - il n'y a pas d'arguments valides pour la rencontre qui sont avancés
    - il n'y a pas d'arguments valides contre la rencontre qui sont avancés
    - bref, on est au même point qu'au départ

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Sujet: 
Donc (2e partie)
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Ven, 2006-12-15 22:53

donc, malgré un parti-pris évident envers Mao, tu ne condamne, ni ne défends l'attitude du leader chinois relativement à son tête-à-tête avec Nixon. cette discussion peut bien aller nul part, en effet.

tu m'as pas convaincu, et je t'ai pas convaincu. bref, c'est un match nul.

je crois que le suis amplement due pour un ostie de gros pétard.


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Sujet: 
Pas d'arguments valides?
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Ven, 2006-12-15 23:35

Pas d'arguments valides? C'est toi qui le dit. L'alliance avec Nixon a renforcé le virage à droite de la politique chinoise qui a atteint son point culminant après la mort de Mao avec Deng Xiaoping. La reconnaissance diplomatique du régime de Pinochet a conduit la Chine de Mao à fermer les yeux sur l'effroyable politique de répression de ce dictateur. Les masses opprimées du monde ont pu voir la vraie nature de la bureaucratie maoïste qui était tout aussi contre-révolutionnaire que sa contrepartie soviétique.

D'ailleurs en 1973 les maos chiliens ont écrit une lettre ouverte au Parti communiste chinois pour exprimer leur désarroi face à la reconnaissance diplomatique de la dictature militaire chilienne qui réprimait systématiquement toute opposition de gauche.


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Sujet: 
Des bobards ou une vraie analyse du contexte?
Auteur-e: 
Richard
Date: 
Sam, 2006-12-16 08:19

Pourquoi imputer au maoïsme et à Mao, de telles décisions? C'est méconnaître l'existence de luttes de ligne intenses à l'intérieur du parti. Vous ne le savez peut-être pas ou vous ne voulez pas le savoir mais ces luttes existaient. Il y avait ce qui a été appellé la Bande des quatre qui défendait la ligne révolutionnaire. Il y avait la ligne défendu par Deng Xiao Peng et ses partisans qui était carrément révisionniste. Il en existait une autre qui essayait de se placer au milieu mais qui était plutôt révisionniste; elle était défendu par Chou En lai. Selon Raymond Lotta dans son article "Mao Tsetung's last great battle" qu'on retrouve dans le livre And Mao makes five, Mao était, de facto, un tenant de la ligne de la "bande des quatre" ("bande" qui était beaucoup plus).

Le focus des critiques de la "bande des quatre" tenait aux questions de luttes des classes internes à la Chine. La lutte de classe se poursuivait sous le socialisme et il fallait combattre la bourgeoisie qui agissait au sein du Parti communiste chinois. Cette bourgeoisie comprenait certainEs dirigeantEs d'entreprise, certainEs hauts fonctionnaires, certainEs cadres du parti, etc. gagnéEs à la ligne bourgeoise. Deng Xiao Peng et ses copains en faisaient parti. Or, Deng et Chou En lai avaient la main haute sur les questions diplomatiques. Les tenantEs de la ligne bourgeoise imprimaient leur position sur les questions internationales. Cette ligne bourgeoise faisait primer la raison d'État aux dépens de l'internationalisme prolétarien. Or, à cette époque, pour la Chine, les menaces expansionnistes du social-impérialisme soviétique étaient réelles. Pour des raisons militaires et géo-politiques, l'URSS tentait d'étendre son accès à la mer. Une puissance militaire doit être en mesure de déployer une capacité de projection de ses forces. Si tu veux être en mesure de porter la guerre ailleurs, il faut que tu sois en mesure de le faire. Les ports de mer en URSS n'étaient pas multiples, ce qui rendait leur surveillance facilitée. Les USA pouvaient et peuvent toujours projeter leur puissance, i.e. porter la guerre sur un territoire autre que le leur avec une technologie plus classique. Par l'entremise de l'Otan, les USA pouvaient attaquer l'URSS sur son territoire de manière autre que nucléaire. L'URSS, pour de telles raisons militaires et géo-politiques, aurait aimé contrôlé d'autres territoires plus près des USA ou du moins avoir accès à la mer. La Chine en faisait partie. Autrement, l'URSS ne pouvait que multiplier des dépenses militaires pour des raisons strictement défensives, ce qui ne peut pas être rentable d'un point de vue simplement comptable. L'URSS ne développait plus le socialisme à cette époque et réfléchissait comme une puissance capitaliste. Il faut en tenir compte.

Une organisation révolutionnaire dans un pays ne tire pas pas sa force des seuls appuis qu'il obtient des autres organisations internationales mais des réelles capacités qu'elle développe dans le pays où il agit. Qu'il y ait eu une reconnaissance diplomatique du nouveau pouvoir chilien n'invalidait en rien les capacités des révolutionnaires chiliens. L'exemple de la révolution culturelle et de sa poursuite était un appui mille fois plus important qu'une question de reconnaissance diplomatique. Par ailleurs, Les tergiversations entre l'URSS et les USA sur le Chili ont peut-être beaucoup plus nui à la cause des révolutionnaires chiliens qu'une reconnaissance diplomatique. D'ailleurs, pour comprendre la réalité du Chili de cette époque, vous pouvez lire un livre d'un maoïste chilien, "Une tentative de compromis historique" de Jorge Palacios.

La priorité en Chine était donc de poursuivre la lutte de classe interne et écraser la ligne bourgeoise. Par ailleurs, la théorie des trois monde, d'où émanait les positions internationales très discutables, a été dénoncé par les partisans de la "bande des quatre". Les critiques pouvaient apparaître indirectes. Une lutte de ligne n'a rien à voir avec l'émission de propos extravagants de francs-tireurs qui ne comprennent rien dans la lutte de classe.

Mais pourquoi ramenez ces questions de reconnaissance diplomatique? Pourquoi ne pas jugez l'expérience de la révolution culturelle pour ce qu'elle a été vraiment et non pas à travers les yeux d'hystériques psychopathes anti-communistes? Serait-ce parce que dans le fond la lutte des classes ne vous intéresse pas? Serait-ce parce que les courants qui défendent la lutte des classes vous font peur? La lutte des classes, c'est réel et complexe. On peut critiquer bien des affaires et on peut emprunter bien des critiques juste pour le principe d'expliquer sans jamais avoir analyser les vrais tenants et aboutissants d'une situation.

L'expérience révolutionnaire ailleurs et dans le passé devrait être réfléchi en fonction de l'expérience révolutionnaire que nous voulons développer ici. Si ce n'est pas le cas, c'est peut-être parce qu'il y a hostilité envers la révolution. Les experts bourgeois en font du commentaire sur l'expérience révolutionnaire; très souvent, c'est pour l'attaquer.


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Sujet: 
Trop facile
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Sam, 2006-12-16 10:51

C'est trop facile de rejeter la faute des erreurs et des crimes commis sur des boucs émissaires. C'est Mao qui a reçu Nixon en 1972 et non Chou En-Lai ou Deng Xiaoping. En 1974 c'est Mao et son chère épouse qui ont reçu Fernando et Imelda Marcos et ce en grandes pompes. La politique étrangère contre-révolutionnaire découlait logiquement du maoïsme qui reflétait les intérêts de la bureaucratie chinoise, comme le stalinisme reflétait les intérêts de la bureaucratie soviétique.

Bien sûr qu'il y avait des luttes pour le pouvoir au sein de la bureaucratie. Il y en a eu dans pratiquement tous les régimes staliniens. La soi-disant Révolution Culturelle en a été un exemple flagrant. Quand les Gardes Rouges ont remis en question l'autorité de Mao et de sa faction ils ont été violemment réprimés. De très bons livres ont été écris à ce sujet dont "Mémoires d'un garde rouge" par Dai-Hsiao-Hai, "La Vengeance du Ciel" par Ken Ling et "L'Azalée Rouge" par Anchee Min qui traite aussi de l'intense répression sexuelle qui sévissait dans la Chine maoïste. La Révolution Culturelle a été un évènement profondément meurtrier, probablement plus que les purges staliniennes. Le plus ironique c'est que Mao a fini par réhabiliter Deng Xiaoping en 1973 avec certains de ses adeptes. Mao avait donc besoin des "droitiers"! En 1976 il y a eu des manifestations sur la Place Tienanmen qui ont préfiguré celles de 1989 et elles ont été violemment réprimées par la police de Mao. Ne venez pas me dire que c'était simplement une "manipulation" de Deng, car les dirigeants chinois ont prétendu aussi que les manifs de 1989 étaient une "manipulation de l'impérialisme". Encore une fois trop facile comme argument!


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Sujet: 
Anticommunisme
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Sam, 2006-12-16 10:58

Quant à l'accusation d'anticommunisme non seulement je la rejette, elle me fait penser aux accusations d'antisémitisme que les sionistes lancent au visage de tous ceux qui osent dénoncer la politique israélienne, mais pour moi les vrais anticommunistes sont les staliniens qui ont sali le nom du communisme avec leurs crimes et leur régime bureaucratique et dictatorial.


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Sujet: 
à propos des Philippines
Auteur-e: 
Richard
Date: 
Sam, 2006-12-16 14:47

Bon Mao reçoit Imelda Marcos et son mari. Depuis 1969, le Parti communiste des Philippines mène une guerre populaire contre le régime Marcos. Suite à cette rencontre diplomatique, le PCPh continue toujours sa guerre populaire et il n'y a aucun changement de ligne significatif dans ce parti à cette époque. L'attitude du PC chinois envers le PC des Philippines ne change pas non plus. Tout ça pour dire qu'il ne faut pas confondre diplomatie et soutien internationaliste, État chinois et parti communiste chinois. Encore aujourd'hui, le Parti communiste des Philippines demeure maoïste et continue à faire la révolution.

En passant, beaux recueils de propagande anticommuniste. Je comprends maintenant que les trotskystes ne prennent pas le temps pour faire la révolution. Avec toute la propagande anticommuniste qu'ils lisent, ils n'ont tout simplement pas le temps à consacrer à la révolution.


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Sujet: 
Quelle révolution?
Auteur-e: 
léniniste-trotskyste
Date: 
Sam, 2006-12-16 15:09

En passant l'État chinois étant contrôlé par le PCC, il est très difficile pour ne pas dire impossible de faire la distinction. Pour ce qui est de l'anticommunisme, c'est vous les staliniens qui êtes les vrais anticommunistes. Avec tous les crimes commis par vos régimes vous avez souillé le nom du communisme. Votre chantage à ce sujet est complètement lamentable. Dénoncer la politique contre-révolutionnaire ne relève certainement pas de l'anticommunisme mais plutôt de la fidélité à l'internationalisme prolétarien qui a été piétiné par les stals de toute obédience.

Quant à la soi-disant "révolution" maoïste on repassera. Si c'est pour un installer un gouvernement bourgeois d'unité nationale sous l'égide des Nations-Unies comme le font vos camarades népalais, je n'en ai rien à foutre. Il y a même des organisations maoïstes, notamment en France le PCMLM, qui dénoncent la ligne politique des maos népalais. En 2002 votre journal Le Drapeau Rouge a publié une entrevue qu'un dirigeant du PCN(M) a accordé à un journal bourgeois américain, je crois que c'était le New York Times, et où il disait noir sur blance que la "guerre populaire" au Népal avait pour but d'instaurer la démocratie et non le socialisme dans ce pays! Belle façon de rassurer les impérialistes américains!


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Sujet: 
.
Auteur-e: 
Maxime Saad
Date: 
Mar, 2006-12-19 13:08

Léniniste-Trotskyste, celui qui lance des accusations a le fardeau de la preuve et je n'ai vu aucunes preuves, c'est-à-dire aucunes analyses sérieuses, pour appuyer tes accusations.

Comme on se connaît pas beaucoup, je ne vois pas pourquoi je devrais te croire sur parole.

et je commence à penser que je perd mon temps...


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Sujet: 
cool!
Auteur-e: 
Papatosaurus
Date: 
Dim, 2006-12-10 10:43

wouah, cé cool! je va amener des muffins et pis mon tricot.

Non mais cé quoi cette idée de définir un plan d'action et des stratégies, sauf que faut pas parler de tout ce qui est important, vraiment stratégique et vraiment révolutionnaire? arheu?

et puis et puis, il y a le RAME, il y a le Réseau Anticapitaliste, il y a d'autres petites liaisons entre des groupes, il y a eu une CLAC qui a explosé de sa belle explosion. C'est quoi ce désir d'être toujours tous ensemble dedans la même organisation? pourquoi, donc, estie?

Communisation écrit kèkpart qu'il faut arrêter de se diviser en luttes particulières et en identités fragmentées. Ah, bon? pourquoi?lors de cette belle discussion, mon cher communisation, c'es-tu toi qui va nous faire un bô speach pour nous réconcilier et nous donner l'heure juste sur LA lutte qu'il faut privilégier selon TON point de vue? on s'en sortira jamais, mec.

il y aura stratégie commune lorsqu'une majorité de personnes et de groupes sentiront qu'il y a besoin d'un stratégie commune. ça se fera lorsque l'urgence se fera sentir. et lorsque les insultes et les fausses divisions seront considérées comme moins importantes que le besoin de s'unir.

en attendant, làchez-nous les baskets avec ce mythe de l'unité ananar


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Sujet: 
D'accord avec Franko et au-delà
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Lun, 2006-12-11 01:03

''elle pose tout de même le constat d'un débat nécessaire sur les idées et pratiques anarchistes du coin. Que les anarcho-individualistes - profs ou pas, "reconnus" ou pas - n'y voient qu'une tentative crypto-stalinienne d'homogénéisation, rien de neuf sous le soleil ; c'est bien là les interventions les plus intéressantes que ces gens peuvent s'offrir depuis que leur sacro-sainte diversité des tactiques a mené notre communauté dans un cul-de-sac théorique et pratique de plus en plus visible.'' - Franko

Une fois n'est pas coutume malheureusement, mais je suis pleinement en accord avec Franko là-dessus.

Je ne suis pas d'accord avec ceux qui considèrent l'organisation que comme étant des groupes d'affinité qui font des actions directes. Ça en prend certainement mais l'organisation c'est bien plus que cela. Même si je ne suis pas un tenant de l'organisation formelle à tout prix, je pense qu'une bonne partie de la question révolutionnaire se résoud par l'organisation (le fait de s'organiser) mais qui a des bases quotidiennes autant que particulières à des luttes spécifiques mais ceci toujours posé dans la pratique d'un mouvement révolutionnaire libertaire en construction et de ses nécessités. Je pense que celles/ceux qui ont des vues révolutionnaires autant à moyen terme qu'à long terme ne peuvent que favoriser ce genre d'événements d'organisation. Je pense qu'un mouvement révolutionnaire peut tout à la fois avoir une cohérence synthétique (de synthèse) qu'une diversité d'expressions, de façons de faire mais jaugée à l'aune des nécessités de la lutte pour la destruction du capitalisme, de l'État, de toute forme de domination et d'exploitation et du communisme dans mon cas puisque je suis un communiste libertaire même si je prend des acquis de d'autres courants et que j'ai abondonné certaines tendances du communisme libertaire à mon avis dépassées.

Si anonymes_ et Franko et peut-être d'autres s'intéresseraient à une initiative qui discuterait du bilan actuel du mouvement anarchiste d'ici et qui viserait à s'entendre sur des perspectives futures mais pas formuler à la manière dont je l'ai fait, je les inviterais à proposer des formules différentes plus directement. Ça serait cool de pouvoir discuter à partir de différentes perspectives dont nous pourrons tirer une certaine entente pour faire une invitation différente.


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Sujet: 
L'histoire se répète
Auteur-e: 
PL
Date: 
Lun, 2006-12-11 15:24

Tenter de dresser un bilan de l'anarchisme de ces dernières années, pourquoi pas; c'est même extrêmement souhaitable. Tout le monde s'entendrait apparemment là dessus. Dans quelles conditions cependant ?

Le schisme est déjà consommé. Admettons qu'une rencontre ait lieue où serait présentes plusieurs personnes s'identifiant à différents courants de l'anarchisme (notons que la multitude de nouveaux courants proviennent d'une époque plus ou moins récente, et qu'ils ont tendance à se multiplier avec le temps), je parie ma paire de baskets que ça n'aboutira à pas grand chose.

Déjà, y'a l'ombre de la CLAC, qui était une tentative de faire ''quelque chose ensemble''. Ouaip. Méchante tentative. Lorsque des plateformistes ont voulu s'y impliquer, on les a taxé de récupérateurs et de vouloir recruter des anars pour leur organisation. Belle preuve de maturité. Lorsqu'une campagne commune s'est mise en branle, certaines personnes se sont retrouvées seules pour mener la lutte, parce que certaines autres personnes ''ne s'identifiait pas à cette lutte qui ne sert pas à grand chose''. Inutile de vous faire un dessin.

C'est toujours la même chose. Y'en a qui en ont fait des efforts, ne serait-ce que minime, afin de rendre un peu plus crédible le mouvement anar. Mais voilà qu'on se bute à des commentaires du style de Silvestro, ou des gens - les puristes de la contre-culture et de l'activisme jusqu'au boutisme - récusent l'organisation formelle, visible, parce que bon, je le sais moé, j'ai donné un cours sur l'anarchisme, l'anarchisme c'est pluriel. C'est sa multitude qui fait sa force.

Un moment donné, faut se donner des claques dans la gueule et constater qu'on est bien endormi depuis un bon bout de temps. C'est vrai que des tendances qui se réclament de l'anarchisme n'ont rien à faire là. Que l'on se pose une bonne fois pour toute les vraies questions :

- c'est quoi qu'on entend par révolution ?
- c'est quoi que ça implique, qu'est-ce qu'on veut vraiment ?
- c'est un mouvement de masse ou non ?
- est-ce qu'on veut construire un mouvement qui rejoint les gens ou qui ne rejoint que nos amiEs ?
- comment inscrire notre démarche dans un cadre plus accessible, ouvert, moins ghetto ?
- comment c'est possible de construire un mouvement visible sans créer un parti révolutionnaire ?
- est-ce que s'organiser de façon formelle, avec des procédures, est-ce que c'est crypto-staliniste ? (arf)
- est-ce que des tendances qui rejettent violemment l'organisation formelle peuvent se réclamer de l'anarchisme social ?
- d'ailleurs, l'anarchisme, c'est-tu prétexte à tout ? c'est-tu un fourre-tout où dès que il y a question de révolte, insoumission, anti-autoritarisme, émeute et j'en passe ?
- l'époque dans laquelle nous vivons est-elle propice à un bouleversement révolutionnaire, est-il possible en 2006 de croire à la construction d'un mouvement révolutionnaire d'envergure ? ce serait peut-être bien de regarder dans quelle merde on vit et de constater d'où tire sa source la pensée dominante, la culture d'asservissement ?
- c'est quoi le rôle des intellectuels qui se disent radicaux à part être prof et écrire dans le couac ? y'en on tu un rôle ?

C'est sûr que j'oublie des trucs, mais c'est les questions qui me traversent l'esprit en ce moment.

Tant qu'à rien faire comme c'est le cas en ce moment (il se passe rien qui s'affirme clairement anarchiste, ou si peu), pourquoi ne pas prendre le temps de s'arrêter et de réfléchir, d'amener des solutions, de se poser de bonnes questions et d'en débattre ? Personnellement, je suis tanné de me réclamer d'une tendance politique dont il m'est impossible de rendre concrète, formelle, dont il m'est impossible de constater l'avancée, mais surtout dont il m'est impossible de constater une cohérence organisationnelle. Écoeuré de voir qu'y a 4534 groupes d'affinités qui se réclament de 324 tendances différentes/opposées. Écoeuré de voir que si quelqu'unE s'intéresse à l'anarchisme, il/elle va vite être découragé. J'ai pu en faire l'expérience moi-même, avec des gens qui voudraient s'impliquer, mais qui après un petit bout de temps, se rendent comptent que...y'a nul part ou s'impliquer, et ce pour plusieurs raisons.

L'exemple de L'Insoumise et du DIRA était à suivre...une librairie, une bibliothèque. Pourquoi pas une ou des publications d'envergure, un ou des journaux/revues de qualité au lieu des sempiternelles brochures broche à foin qui remplissent les racks de petits locaux lugubres ? Pourquoi ne pas aller distribuer de la propagande efficace aux bouches de métro, dans les parcs du centre-ville et j'en passe, de la propagande qui ne creuserait pas dans le vide, mais qui référerait à une ou des organisations concrètes, existantes, formelles, dont on sait qu'elles fonctionnent ?

Pourquoi aussi ne pas plier un tout petit peu sur notre intransigeance pour le bien de la construction - juste l'essai de la construction - d'un mouvement cohérent ? Je sais qu'il est impossible de rallier des primitivistes/individualistes hardcore et leurs amiEs avec des anars plateformistes/anarcho-syndicalistes ou tout simplement pro-organisation. Pourtant, il existe tellement de fractures et de divisions au sein de tous les individus qui composent la sphère anar qu'il est plus juste de parler de clans constituant le milieu. Serait-ce impossible que de piler un peu sur notre orgeuil et de se rapprocher entre anars conscients de l'impasse actuelle, désirant avant toute chose construire un mouvement cohérent ? J'ai bien un élément de réponse qui me paraît un brin pessimiste, mais quand même...mieux vaut s'essayer.


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Sujet: 
Qu'attendons-nous ?
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Mar, 2006-12-12 12:24

Peu importe mon désaccord avec la formulation des questions de Pierre-Luc et sa visible entente avec des organisations connues pour leurs appuis réformistes à des luttes qui sont tout autant sinon plus réformistes, je reconnais l'importance de se poser les questions sur un mouvement qui vit son lot d'incohérences et qui manque d'organisation. C'est un peu ce qui est à la base de mon invitation à l'organisation de cette Assemblée, appelons-la Assemblée publique. Je simpliferais les questions de cette Assemblée à deux questions : Quels bilans faisons-nous du mouvement révolutionnaire anarchiste d'ici et à partir de ces bilans quelles perspectives futures nous semblent les plus intéressantes et/ou nécessaires pour le mouvement révolutionnaire anarchiste ?

Certaines réponses aux affirmations de PL

''Ouaip. Méchante tentative. Lorsque des plateformistes ont voulu s'y impliquer, on les a taxé de récupérateurs et de vouloir recruter des anars pour leur organisation. Belle preuve de maturité.''

Pauvres plateformistes victimes de la critique ! PL, as-tu leur lettre de démission de la CLAC ? Un peu plus pis ils reprochaient à la CLAC de ne pas être plateformiste.

''C'est toujours la même chose. Y'en a qui en ont fait des efforts, ne serait-ce que minime, afin de rendre un peu plus crédible le mouvement anar.''

Crédible, ça veut dire quoi ?

''est-ce que des tendances qui rejettent violemment l'organisation formelle peuvent se réclamer de l'anarchisme social ?''

La plupart des liens sociaux ne sont pas formalisés, ça veux-tu dire qu'ils ne sont pas ''sociaux'' ?

Bon ces réponses et questions en cachent bien d'autres dont j'aimerais mieux discuter en direct plutôt que virtuellement. C'est une des raisons aussi de la tenue d'une Assemblée publique de ce genre.


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Sujet: 
Oui oui
Auteur-e: 
PL
Date: 
Mar, 2006-12-12 13:19

Oui, j'ai lu la lettre en question. Je la trouve de très bonne facture. On peut résumer cette position de manière assez brève : 1) volonté de favoriser la création de mobilisation COMMUNE afin d'avoir une visibilité PLUS LARGE du mouvement libertaire 2) Factuellement, PEU ou PAS de prises d'initiatives relativement aux campagnes communes mises sur pied = ça laisse perplexe 3) Ça pose une question, celle de la stratégie : à quoi bon se coordonner si on a pas les mêmes stratégies ?? (logique 101 qui brise un peu le carcan de la fameuse diversité des tactiques si propice à englober n'importe quoi) 4) Concernant la visibilité plus large, et bien tout simplement ça passe par l'éducation populaire + l'agit-prop. Constat : durant la dernière année et demi de la CLAC, y'a rien ou presque rien eu dans ce sens. Pas de tracts, pas de bannières, pas de présences dans les luttes, bref, rien. Aucune agitation d'un pôle anti-capitaliste = constat d'échec. 5) Y'a toujours eu une culture activiste omniprésente au sein de la CLAC = le mode organisationnel est broche à foin, y'a de la confusion, consensus à tout prix. Ça avance pas pis on revient sur les questions des stratégies.

Finalement, les plateformistes en question proposaient que l'assemblée générale devienne une assemblée publique régulière (aaahhh sectarisme !!!), ce qui fut rejeté sans véritable débat.

D'autre part, ce que je me souviens, c'est que tout celà se terminait par une volonté de continuer à travailler ensemble malgré ces divergences et ce constat d'échec.

Alors excuse-moi, mais j'aimerai sérieusement que tu me dises où est-ce que tu as vu que ces fameux et fameuses plateformistes ont critiquéEs la CLAC de ne pas être plateformiste !! Des fois je me demande si ta psychose concernant tes ennemiEs politiques t'empêchent à ce point de lire correctement et d'avoir un raisonnement cohérent.

Le but n'a jamais été ''d'infiltrer la CLAC'', comme des morons l'ont pensé. Le but était effectivement de travailler ensemble afin de rendre plus visible le milieu libertaire, comme l'ont compris plusieurs. Qui ose affirmer le contraire est unE menteur-menteuse. Malheureusement, le dogmatisme anarchiste de certainEs est parvenu à briser cet élan, en fomentant des rumeurs et en colportant des ragots dont certaines de tes fréquentations en sont devenues des expertEs (pensons à AnarchOi par exemple, il est génial celui là).

Rendre plus crédible le mouvement anar, je pense que tu sais ce que je veux dire. C'est surtout avoir une cohésion, une certaine unité dans la mesure où on tire les flèches sur la même cible. C'est avoir des campagnes communes où le travail politique ne serait pas pris à la légère mais plutôt pour ce qu'il devrait être essentiellement, à savoir une volonté réelle de propager la création de conditions révolutionnaires. Être crédible, c'est aussi être sérieux. Oui, c'est vrai que parfois, même souvent, militer c'est se prendre trop au sérieux et devenir trop rigide, trop froid. On a besoin de moments où la fête nous rattrape, j'en suis le premier conscient je pense...Cependant, militer ce n'est pas le fun tout le temps, au contraire. Si vraiment on aurait un impact, on saurait que c'est dur de confronter l'État et le capitalisme. CertainEs le savent depuis longtemps, mais en grande partie, ce que l'on peut constater c'est que le milieu est constitué de gens pour qui ce même milieu est gage de ''partys le fun'', de socialisation et de sentiment d'appartenance à une gang, à un milieu donné. Ces gens s'enferment dans ce milieu parce qu'ils en ressentent le besoin, puisqu'évidemment ce sont des marginaux. C'est difficile de sortir de ce pattern et il faut le comprendre. Cependant, pas grand chose n'est fait pour tenter de briser ce moule. Un travail politique cohérent pourrait être une prise de conscience que militer ou défendre certains choix politiques n'est pas juste l'affaire de party monsters. Pour paraphraser Engels et le détourner (c'est drôle) : l'anarchisme, c'est une prise de conscience. Ou plutôt ça devrait l'être. Ça devrait être une alternative politique plutôt qu'un choix de mode de vie. On peut très bien opter pour un mode de vie alternatif, mais si celui-ci n'est pas en lien avec l'alternative politique et sa réalisation, qu'on vienne pas crier sur les toits qu'on est ''anarchiste'' ou ''radical''. Parce que non, c'est pas parce que tu fais ton jardin avec tes amiEs en campagne et que tu fournis tes amiEs à Montréal que t'es anarchiste révolutionnaire. T'es gentil pis t'es utile, et oui c'est cool de faire son jardin, mais t'es pas un fossoyeur du capitalisme.

Ça répond à ta deuxième interrogation je crois. Les gens pour qui l'anarchisme est une critique radicale de la vie quotidienne, de la civilisation et qui sont en faveur de l'écologie profonde ou du primitivisme, ou encore même comme on a vu récemment avec l'illuminé Raven en faveur du nihilisme libertaire (voir un des derniers Mauvaise Herbe, c'est vraiment fucked up, c'en est même épeurant), que ces gens s'organisent entre eux et refassent leur petit monde rempli de leurs contradictions. Y'a ben de ces gens là qui sont un tant soit peu cohérentEs et qui s'en vont cultiver une terre en région. Cool. Parfait même. Y'en a ben des autres par contre qui restent en ville, prennent le bus et le métro pour se rendre à l'université, phare de la civilisation, emmène leur laptop ou ben vont surfer sur le net régulièrement (sûrement pour downloader du Zerzan ou peut-être même jouer à Civilisation)...et qui se permettent surtout d'élaborer des critiques vaguements radicales à l'encontre de tout ce qui existe à l'intérieur de l'anarchisme. Ça va même jusqu'à critiquer l'être humain comme espèce débilitante ; mais ça ne fait jamais l'effort d'être constructif (ou plutôt destructif) et d'être cohérent avec soi-même, y'a personne qui prône encore le suicide collectif (ça devrait arriver, parce qu'après le nihilisme libertaire, je sais pas ce qu'il y a de plus post-).

Donc oui, ces individus n'ont plus rien à voir avec la construction effective d'un mouvement révolutionnaire. Leurs critiques, pour la grande majorité, sont réduites à n'être que des mots pour une intelligentsia radicale qui n'ont de cesse de s'interroger toujours plus sur les origines de la domination, alors qui si on cherche véritablement à changer le monde, il arrive un moment où il est absurde de faire des ateliers de propulsion néolithique (véridique, voir l'avant-dernier Mauvaise Herbe) et de s'interroger sur la pertinence du langage dans les sociétés industrielles. Il est absurde de remettre en cause la globalité des sociétés industrielles rendu à ce stade de développement. On en fait partie et on doit composer avec. Si on veut transformer la société, on ne peut pas s'isoler de celle-ci. On a juste l'obligation de tenter de se regrouper collectivement afin de changer les choses, c'est tout. Et ça ça passe par des compromis tout en élaborant des stratégies déterminées, afin de faire des propositions concrètes. C'est ça une alternative politique viable et rassembleuse. C'est pas s'engouffrer dans un appart à 8 pis distribuer des petits fanzines en noir et blanc dont la qualité estéthique est repoussante. Pour plusieurs, des compromis ça signifie automatiquement être réfo. Ben si faire en sorte que le plus de monde possible soit au courant des idées anarchistes, si faire en sorte que l'anarchisme ne représente plus uniquement que des jeunes punks briseurs de vitres, alors oui je suis anarcho-réfo. Oui je pense qu'il faut mettre de l'eau dans son vin parfois et qu'il est aberrant de penser qu'avec des critiques post-tout on puisse vivre des exaltations révolutionnaires.

On doit être cohérent et s'affirmer anarchiste et rendre crédible l'anarchisme comme projet de société, c'est à dire savoir répondre à des questions d'ordre de gestion sociale, de vivre ensemble, bref d'organisation globale de la société.


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Sujet: 
Première d'une réponse plus longue
Auteur-e: 
communisation
Date: 
Mar, 2006-12-12 18:20

C'est bien que tu répondes enfin concrètement. Ça serait bien que tu répondes aussi à comment tu t'organises toi-même en tirant les leçons que tu tires ? Puisque tu sembles enclin à beaucoup critiquer les éléments qui s'organisent sauf l'élément le plus visible et le plus facilement criticable pour son réformisme effarant : la NEFAC. Ils ont beau vouloir sortir du ghetto et c'est bien mais ils le font en appuyant des luttes si réfos qu'ils se condamnent eux-mêmes : appuyer le syndicalisme en 2006 c'est une aberration profonde. Vous qui semblez beaucoup passionné par les situationnistes pourriez peut-être comprendre cette donnée fondamentale qu'ils avaient si bien cerné tout comme leurs ancêtres conseillistes (le conseillisme a toujours été anti-syndicalisme). Trop de gens après ça confondent l'anarchisme avec une forme de réformisme et préfèrent aller au PCR(co) ou devenir militantEs de la gauche communiste d'origine bordiguiste. Il y en a plusieurs cas. C'est pas ce qu'on appelle de la crédibilité révolutionnaire. Et personnellement, je ne suis pas là pour réformer quoique ce soit. Si ça arrive c'est par les conditions d'opération et ayant une stratégie plus révolutionnaire à long terme. ''On est pas là pour se faire des amiES mais pour travailler à la révolution sociale'', disiez-vous ? Pis la CLAC, je pense que ça été trop longtemps un amas de luttes parcellaires et souvent toutes aussi réformistes. À force de mettre de l'eau dans son vin, le vin finit par goûter l'eau et c'est assez dégueulasse.

Pour le reste, je te répondrai plus tard.


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Sujet: 
mon grain de sel
Auteur-e: 
anonymes_notoires
Date: 
Mer, 2006-12-13 17:58

Ce qui est inutile :

Il est inutile de faire et de re-faire le procès du milieu anar. Pensez-y bien : ça mène à quoi de faire ça ? À dresser la liste de tout ce qui ne tourne pas rond dans le milieu ? À essayer de départager les « vrais » des « faux » ? Oui, bien sûr, j’ai moi aussi mes petites idées à ce sujet. Mais j’ai jamais trouvé que ce genre de discussion était susceptible de nous faire avancer quelque part. Au contraire : plus on en jase, plus ça devient démoralisant.

Il est tout aussi inutile de discuter de comment arriver à la révolution si c’est pas si clair que ça dans nos têtes de quoi qu’on parle quand on parle de révolution. Les mao et les communistes n’ont pas ce problème en général. Les anars, oui. Des fois, dans vie, c’est mieux de se fermer sa crisse de gueule quand qu’on sait foutrement pas de quoi qu’on parle.

Ce qui est utile :

Se battre et débattre. Oui, il faut jamais arrêter de se battre, que ce soit contre les injustices, contre les politiques, contre les gros bourgeois plein de marde, contre ceux qui détruisent et pillent l’environnement et j’en passe. Peu importe le front de lutte que vous choisirez, battez-vous comme des débiles pour leur en faire voir de toutes les couleurs. Ça, ça sera jamais inutile. Le mieux on apprendra à se battre, le plus forts on deviendra. Forts en connaissances, forts en stratégies, forts en capacité organisationnelle et ainsi de suite. Même quand on perd une bataille, on ne peut jamais perdre sur toute la ligne quand on se bat, car on acquiert des connaissances et des aptitudes qui feront de nous des bagarreurs encore plus redoutables en vue du prochain round.

Et puis, débattre. Pour ceux qui veulent toujours aller plus loin, pour ceux qui ne se satisfont pas de monter sur le front pour mener des luttes ponctuelles, débattre de comment on peut dépasser l’état actuel des choses. De comment on peut devenir une force politique suffisamment puissante pour arriver à menacer leur pouvoir, celui qui nous opprime, celui qui rabaisse l’humanité au rang de marchandise et de bétail et qui assassine impunément la planète à petit feu. Mais aspirer à devenir une force politique est-il un objectif contraire aux principes de l’anarchisme ? Pas forcément, tant que l’anti-autoritarisme demeure appliqué en tant que principe de base.


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