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Projet révolutionnaire et dialectique des chargesclara bow, Dimanche, Novembre 12, 2006 - 10:51 (Analyses) Extrait de SILLING numéro 1, NOVEMBRE 2006 OÙ RÉSIDE LE SECRET QUI PEUT METTRE EN MOUVEMENT CETTE IMMOBILISATION APPARENTE ? 1 TOUT EST MÉMOIRE ET ANTICIPATION ------------------------------------------------------------------------ S'ORIENTER : PREMIÈRE CONTRIBUTION Il y a plusieurs façons de matérialiser un débat théorico pratique et plusieurs de ces façons ont déjà été tentées ailleurs, dans d’autres temps, mais certaines, encore inédites, demandent à naître. Il s’est toujours agi à chaque fois de tenir compte de situations particulières, d’évolutions individuelles et de praxis adaptées et collectives dans un environnement social déterminé. De toute façon, il faut miser sur un champ d’activités et de réflexions qui nous soient favorables et dans ce champ d’activités, parions que nous allons trouver très vite de l’enthousiasme et du plaisir. L’esprit de résignation que chacun d’entre nous peut constater quotidiennement chez les salariés comme les chômeurs, imbibe les comportements quand ce n’est pas le sens très officiel de ce consensus particulier à la conception nord américaine des liens et des partenaires sociaux. La menace récurrente du terrorisme et du chaos social n’a jamais été aussi présente dans les têtes ni autant véhiculée par les médias. Pour les révolutionnaires, il est judicieux de ne rien laisser de côté dans l’ampleur critique qu’ils entendent donner à leur révolte, notamment en attaquant avec humour et dérision, la constante gravité des erreurs et des imbécillités que nous pouvons entendre, lire ou voir exposées ici ou là à l’aide d’un dilettantisme contestataire basé sur l’oubli (de l’histoire, des luttes, de la critique, etc.), par ceux qui tentent de faire accréditer l’idée que leur réformisme est en réalité de la subversion, raison pourtant fondamentale de leur antagonisme viscéral d’avec tout projet subversif, par ceux qui se trouvent non dans la négation et le refus du monde actuel mais dans son aménagement. Leurs conditions de communications, en général, sont égales à celles utilisées par le spectacle dominant. La contestation et le pouvoir se justifiant l’un et l’autre, c’est là leur grande consolation car ils s’abandonnent l’un et l’autre à des lois de fonctionnement identiques, aux mêmes ressorts de la pensée et à la même gratitude réciproque. La contestation et le pouvoir ne sont pas appelés à se détruire, ils s’interprètent et rappellent constamment leur origine commune. Mais un projet révolutionnaire doit savoir distinguer les qualités de camarades potentiels situés dans la mouvance libertaire que nous fréquentons, que ce soit là ou même ailleurs, partout où l’intelligence ne se dissimule pas sous des oripeaux vieillis ou abandonnés depuis longtemps par la seule force de l’histoire. Les errements des pensées politiques d’une gauche locale atomisée qui se cherche sans se trouver, composée d’anarchistes recyclés et de nationalistes reconvertis dans l’alter mondialisme, révèlent de graves manques théoriques et pratiques et des archaïsmes désinvoltes, y compris du point de vue de cette modernité universitaire dont beaucoup se réclament dans ces milieux d’adeptes de la contestation(Comme l’affirme le vaste penseur Baillargeon, « Disons que l’alliance de la gauche canadienne a été réalisée au Couac, c’est une revue dans laquelle on trouve donc des tendances variées » Tendances variées ? C’est le moins qu’on puisse en dire, il suffit de lire dans notre précédente publication TIR FIXE le texte « La tiédeur des tièdes : Le Couac et Normand Baillargeon » pour s’en convaincre, quant à l’alliance de gauche, elle semble pour le moment une assez lourde farce, limitée dans son ampleur à une minuscule poignée d’individus). Dans la période transitoire où nous sommes, quelques uns de ces fins dialecticiens répètent, sous la forme de fragments théoriques déplacés et de restitution de faibles signes du passé, les interminables alibis d’une gauche modérée, citoyenne dans son application, systématiquement dépourvue d’embryon de radicalité. Rien ici qui aboutisse à un dépassement historique mais une série de réactions qui peu à peu perd en importance selon la place événementielle accordée à l’actualité en cours et qui va toujours décroissant. Leur attention au présent est devenue aveuglement, leur pensée, une attente éternellement reconduite. Il est de notre intérêt de montrer où se situe la ligne de fracture entre cette vague gauche pimentée de quelques anars perdus qui aimeraient bien ressusciter une sorte d'extrême gauche raisonnable et, les individus ou les groupes, qui interrogent le présent en fonction d’une mémoire historique et de perspectives d’avenir dans un projet de rupture radicale. L’idée d’une organisation révolutionnaire, d'une praxis radicale, ne s’est pas encore totalement raréfiée grâce aux champs d’expérience accumulés, à une mémoire historique dont les fils ne sont pas rompus malgré l’extrême aliénation actuelle. L’avenir ne s’est pas totalement obscurci tout simplement parce que quelques uns, tout comme nous, cherchent à relier et à définir un projet encore utopique au présent, par delà l’impuissance sociale, par delà un présent éternisé et sans mémoire vécu comme un temps étranger. Il n’y a donc aucune nouveauté révolutionnaire à attendre de ceux qui n’ayant jamais eu d’esprit critique, bernés par leurs contestations partielles, occultent les questions à résoudre, les réponses à donner afin de démaquiller le réel qui nous est donné à voir. Certain débat récent à Montréal (CMAQ, août/septembre), malgré ses emportements et ses expressions parfois confus, a révélé le désir de nombreux camarades de ressusciter une parole révolutionnaire libre afin de contrer les discours désolant et confus de quelques individus ou les propositions de cogestion responsables de ces revues alter mondialistes, démesurément tristes à mes yeux, qui occupent, en tant que telles, la scène « anarchiste » québécoise avec une jubilation de présentateurs d’émissions de variétés. Il faut en finir particulièrement avec le politiquement correct : un con est un con, un politicien, un politicien. Pas de hasard si ce sont souvent les mêmes ! La faiblesse du mouvement social n'est pas une chose éternelle, l'énergie réapparue récemment montre aussi le degré d'exaspération atteint. Elle démontre une vraie force sous jacente. Quant aux enjeux soulevés, ils ne peuvent maintenant tromper personne. Les débats en cours sur le Web et ailleurs, ne portent pas sur un clivage de personnes, mais sur des conceptions du monde et des luttes opposées. Les idéologies anarchiste et communiste libertaire, les pratiques fragmentaires des luttes partielles, les confusions entre le démocratisme participatif, civique et citoyen, et un projet révolutionnaire reproduisent l’aliénation sous des formes aliénées. L’idéologisation transpose les volontés individuelles, à l’aide des manifestations singulières de la représentation, vers des intérêts organisationnels particuliers éloignés des objectifs révolutionnaires. Cette confusion entretenue est la principale production de ce processus. Elle sous-tend nombres de pratiques sociales au Québec. Ces pratiques dès lors qu’elles se présentent abusivement comme des alternatives révolutionnaires doivent être passées au crible pour ce qu’elles représentent de bricolages sociaux, reproducteurs de culture aliénée, refuges ratés, maigres souvenirs d’émancipation libertaire. Si ces formes de solidarité partielles sont généralement justifiées par les trop réelles injustices du système, elles n’ont pas à se substituer, par leurs formes de protestation et de contestation, à un quadrillage, momentanément omis par l’État, des marges archaïques ou misérables du système. Les regroupements de solidarité tout comme les organisations communautaires montrent les limites et la mauvaise gestion du pouvoir mais en tant que produits du système car aucune pensée unitaire ne les habite ; elles se perpétuent, non pas au centre de la conscience sociale mais à la périphérie, victimes de l’interprétation régnante qui consiste à reconnaître partout des nécessités sociales puis à les combler par des pratiques néo trotskistes de contestation permanente. Ces pratiques ne sont que des ébauches réactives qui ne posent jamais la question essentielle : comment une conscience subjective porteuse de révolte peut-elle devenir égale à l’organisation pratique qu’elle a à se donner ? Il n’a pas été prouvé que ces formes solidarité minimum soient l’expression parfaite de pratiques radicales adéquates. Au contraire, compte tenu de l’objectif à atteindre (régularisation de réfugiés, logements et loyers raisonnables, aides diverses aux itinérants, aux usagers de drogue, etc.), les pratiques de ces groupes apparaissent de plus en plus inadéquates devant des impasses sociales en nette augmentation. Pôles de contestation minimum et souvent nécessaires du point de vue des victimes du système, c’est leurs discours qu’il faut questionner, leurs propensions à ne pas s’interroger sur leur propre pratique, leur capacité d’intolérance sur un point particulier et leur tolérance pour beaucoup d’autres. L’objectif quasi atteint par l’état canadien de créer un compromis social permanent, consiste pour l’État à financer lui-même ses ONG et autres organisations communautaires et à tenir les syndicats en main via les fonds de pension. Demain, il n’est pas exclu que Solidarités sans frontières ou Le Couac ( Le Couac l’est déjà en ayant accepté dans son numéro de octobre 2006 une publicité (mais verte admirons la nuance) de Hydro Québec )soient financés à leur tour . Le Mouton noir, journal alternatif de Gaspésie, est bien sponsorisé par le Programme d’aide aux médias communautaires du ministère de la Culture et des Communications du Québec (PAMEC). Nous ne sommes pas malveillants mais critiques, certes dans une forme intransigeante. Nous cherchons à nous livrer à des revendications nouvelles adéquates à l’époque qui permettraient de dépasser définitivement le romantisme révolutionnaire des luttes partielles. Si nombre de camarades de ces groupes dont nous parlons, cherchent, comme nous l’espérons, de nouveaux éléments de réflexions, une dynamique plus expérimentale et plus d’efficacité dans leur praxis, les termes de notre réflexion critique et nos conclusions rebondiront progressivement partout dans ces groupes. Enfin, si nous devons affirmer un projet organisationnel publiquement, cela ne peut-être que comme une des tendances d’un mouvement révolutionnaire qui aspire à l’universel, pas seulement à travers un mode d’être ou de critique/critique contre un milieu et une vision passéiste anarchiste proclamée pour l’éternité. Cela serait évidemment insuffisant. Les cibles ne manquent pas, et le système n’est étanche qu’en surface, il faut donc taper là où ça fait mal sans oublier de faire le ménage devant notre porte. J’ai commencé avec la confusion intéressée de Dupui Déri, l’anarchisme citoyen et le vrai réformisme de Baillargeon, les compromissions nationalistes du Couac, mais d’autres critiques, par exemple la critique du nationalisme québécois, restent à faire d’un point de vue révolutionnaire. Si nous demeurons tributaires du temps dans lequel nous vivons, nous ne sommes pas forcément écrasés entre l’idéologie contemporaine au sens strict et matériel du mot et nos aspirations subjectives et radicales. L’exploration critique du domaine aliéné n’empêche pas l’émotion de ressurgir sans culpabilité, l’imagination d’y profiler sa force terrible, la joie secrète des détournements de crever les images en répandant des forces négatives qu’il est possible de fondre à notre seul usage. Les difficultés - elles sont nombreuses - d’une compréhension du présent et, intimement liées à elles, d’une esquisse réaliste de nos objectifs, résident avant tout dans le souci affirmé, partagé et compris, d’une analyse globale, y compris des erreurs et des acquits de pratiques passés. Ensemble, nous avons la possibilité de corriger la confusion et le manque de perspective immédiate du mouvement social contemporain. IL FAUT OUVRIR DE NOUVEAUX FRONTS. Un petit groupe déterminé peut faire beaucoup
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