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Ressentiment et militantismeAnonyme, Mardi, Octobre 24, 2006 - 14:20
calvaire01
Courte analyse critique du militantisme qui vise son dépassement À Hors d’Oeuvre et aux militantEs « Le ressentiment se caractérise aussi par le fait qu'il s'appuie sur la perception d'une d'injustice. C'est à cause de cette perception que celui qui l'éprouve ne veut pas se départir de sa colère. Ne pas conserver son ressentiment serait à ses yeux une façon d'endosser l'inacceptable. De plus, il désire empêcher le responsable de cette injustice de se sortir indemne de la situation. Cet objectif se manifeste souvent par une recherche de vengeance qui n'a pas de fin. » (Par Michelle Larivey, psychologue Ressources en Développement) Le ressentiment est un sentiment profond qui cache souvent la tristesse d’une réaction au monde, à la vie, à des situations données… Elle s’exprime la plupart du temps par la colère. Elle est un sentiment négatif. Elle pousse à cultiver le sens de la victimisation. Souvent, elle nous paralyse. En philosophie et dans la pensée en général, elle se dit sous la forme de la négation pure. C’est dire qu’elle se veut critique du monde, des idées, de l’état social, de la politique… mais la plupart du temps sans affirmer un contenu positif, c’est-à-dire une réalité qui se construit, à construire, des idées qui soient affirmatrices de contenus de vie nouveaux, un imaginaire fertile en créations… Le militantisme en est plein. Militer, ça veut dire la plupart du temps s’agiter contre quelque chose. On est anticapitaliste, anti-impérialiste, anti-patriarcal, anti-USA, anti-Macdonald, anti-Harper jusqu’à (à l’instar du collectif Hors d’Oeuvre) anti-postgauchisme… Il y a une multitude de collectifs qui ne s’expriment que par la négation. On s’agite contre, mais sans réellement affirmer et vivre autre chose. C’est entre autres pour ça que le militantisme est souvent une forme profonde d’aliénation. On est aliéné par quelque chose qui souvent est factuel (de l’ordre du fait social, culturel, politique…) et qui nous habite. On s’agite contre, mais on y reste comme sa conscience critique, la plupart du temps sans jamais le dépasser. Cela conduit régulièrement vers un sentiment d’impuissance. Cela nous pousse à continuellement agir en réaction ou à abandonner la lutte. La gauche comme conscience critique de la droite et de l’ordre sociopolitique en général en est induite. Elle est très largement réactive. Comprendre le monde qui nous domine, en comprendre les méandres et s’affirmer contre ses différents mécanismes mais tout en vivant, expérimentant, autre chose, c’est déjà un dépassement de ce statut de faiblesse qu’est le ressentiment. C’est une politique de l’affirmation. C’est rétablir la dynamique dialectique dans son ensemble à la fois négative et affirmative. C’est aller au-delà de la domination et de l’opposition vers une autre vie qui nécessite la révolution sociale générale. C’est ne pas être de droite ni de gauche sans pourtant être postmoderne, car le postmodernisme exclut la révolution, voir La condition postmoderne de Jean-François Lyotard.
Site du collectif anarchiste Anarkhia
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