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De Deir Yassin à Cana: le résultat d'une politique coloniale suicidaireléniniste-trotskyste, Samedi, Septembre 2, 2006 - 10:17 Analyse de la revue française Ni Patrie Ni Frontières sur la guerre du Liban. « Le nationalisme, c’est la rougeole de l’humanité. » Déclenchée suite à l’enlèvement de deux soldats israéliens, la guerre actuelle menée par le gouvernement Olmert n’avait absolument pas pour objectif de sauver les deux soldats capturés, comme l’a prétendu au départ la propagande israélienne. Quant à la « neutralisation » du Hezbollah (en clair, la liquidation physique de 3000 à 6000 hommes armés appartenant à cette organisation totalitaire islamique), on ne voit pas comment le massacre de centaines de civils libanais pourrait y contribuer ; on ne voit pas en quoi les destructions massives de centrales électriques, de routes, d’installations aéroportuaires entameront la popularité du Hezbollah ; on ne voit pas non plus comment une telle guerre pourrait impressionner des dirigeants iraniens comme ce fou antisémite d’Ahmadinejab, soutenu par son « camarade » Chavez. Rappelons que l’Iran et l’Irak se sont fait la guerre pendant dix ans et que Khomeini n’a pas hésité à sacrifier la vie de centaines de milliers de ses compatriotes. Son successeur ne sera nullement impressionné par les actions militaires israéliennes au Liban, et par la mort de quelques-uns de ses amis politiques qu’il rétribue grassement. De fait, les bombardements israéliens ne font que resserrer les liens autour du Parti de Dieu ; ils risquent même de réaliser une improbable union entre sunnites et chiites libanais autour de la défense de l’Oumma, la communauté des croyants. Ils augmentent encore la haine contre l’Etat israélien dans tous les pays arabes, sans compter qu’ils encouragent tous les délires antisémites, comme on peut le constater tous les jours sur Internet. Il est évident que le gouvernement israélien, même s’il serait, d’après certains sondages, soutenu par 82 % de la population, conduit les travailleurs israéliens dans une impasse suicidaire, une fuite en avant qui ne pourra qu’amener de nouveaux attentats-suicides, de nouveaux enlèvements de soldats israéliens et de nouveaux bombardements « ciblés » (on se demande combien de morts civils feraient des bombardements non « ciblés » !). Une telle politique ne peut s’expliquer que par l’insondable mépris des élites politiques et militaires israéliennes pour les peuples qui les entourent. Derrière l’alibi d’être la « seule démocratie du Moyen-Orient », il y a la volonté délibérée et paradoxale...de le rester, c’est-à-dire de ne surtout pas toucher à la nature des régimes dictatoriaux voisins. En effet, on voit mal comment la « démocratie » israélienne pourrait avoir le moindre attrait pour les peuples du Moyen-Orient quand on sait qu’elle s’accompagne du massacre délibéré de civils palestiniens et libanais depuis des années. Cette démocratie-là fait le jeu de l’intégrisme totalitaire islamique qu’elle prétend combattre. Il y a vingt ans, le Hezbollah n’existait pas au Liban. Qui en a permis l’apparition, sinon Israël par ses crimes de guerre au Liban ? De plus, le choix d’entretenir des liens privilégiés avec les Etats-Unis ne peut qu’isoler le peuple israélien des autres peuples du Moyen-Orient. Les massacres commis par l’armée américaine en Irak et le chaos sans issue qu’elle a introduit dans ce pays ne peuvent qu’entretenir une haine durable contre tout allié des Etats-Unis, haine qui nourrit à son tour le terrorisme djihadiste que prétend combattre Israël. Le Hezbollah, qui veut mettre en place une théocratie dictatoriale et obscurantiste à l’image de l’Iran, a - pour une fois - dit une chose intelligente au début du conflit : « Il faut que les Israéliens se soulèvent contre leur gouvernement » - même si cette maxime devrait s’appliquer à tous les peuples et pas simplement au peuple israélien. La guerre est une chose trop grave pour être laissée aux politiciens cyniques et aux militaires mégalomanes israéliens, mais aussi aux intégristes religieux de toute confession (partisans d’un Grand Israël ou islamistes du Hamas dont la Charte reprend les ignominies antisémites du Protocole des Sages de Sion) qui refusent de partager équitablement le territoire et les ressources d’Israël-Palestine entre les peuples qui y habitent. Quelle que soit la solution retenue à moyen terme - un Etat binational, ou de façon plus réaliste deux Etats - et à long terme - une Fédération socialiste de tout le Moyen-Orient - , la guerre impitoyable que mène Tsahal contre le peuple libanais au nom de la lutte contre le terrorisme fournit seulement de nouvelles recrues à tous ceux qui dressent les peuples les uns contre les autres au nom de l’islam, de l’antisémitisme, de la nation arabe, du sionisme ou de la lutte contre le terrorisme. Cessez-le-feu immédiat ! Arrêt immédiat des bombardements israéliens et des tirs de missiles du Hezbollah ! Libération immédiate des 10 000 prisonniers politiques palestiniens détenus en Israël ! Libération immédiate des soldats israéliens enlevés par le Hezbollah ! Pour un partage équitable des terres et des ressources en Israël-Palestine ! Tant que le peuple israélien ne prendra pas véritablement ses affaires en main, ses gouvernements ne feront qu’attiser les frustrations sociales, nationales et religieuses de tous les peuples voisins. Et les Israéliens seront amenés, directement en tant que soldats ou indirectement en tant qu’électeurs, à cautionner de plus en plus de crimes commis par leur armée. Une situation qui ne leur amènera jamais la paix et la sécurité. Y.C. (31/7/2006) (Ni patrie ni frontières) 1. Le 9 avril 1948, un commando de 120 hommes de l’Irgoun et du Stern, deux organisations juives d’extrême droite, encerclèrent le village de Deir Yassine, donnèrent un quart d’heure à ses habitants pour se rendre, puis commencèrent le massacre systématique de ses habitants, hommes, femmes et enfants. L’un des dirigeants du commando s’appelait Menahem Begin et fut par la suite Premier ministre. |
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