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Déclaration du Comité du MRI sur la guerre au LibanEric Smith, Vendredi, Août 11, 2006 - 21:17
Arsenal-express
Relevons le défi de la construction d’une alternative populaire révolutionnaire! Nous avons reçu le communiqué suivant en provenance du Comité du Mouvement révolutionnaire internationaliste, qui constitue le centre embryonnaire des partis et organisations marxistes-léninistes-maoïstes à l'échelle internationale. Des milliers de bombes ultra perfectionnées, fabriquées aux États-Unis, continuent à s'abattre sur les villes et les villages du Liban, détruisant les mosquées et les églises, les aéroports et les ponts, les fermes laitières, les silos de grain, les centrales électriques et les infrastructures de télécommunications. Les tracts largués par l'aviation israélienne ordonnent aux Libanaises et aux Libanais de s'enfuir en laissant derrière elles et eux leurs maisons, avant que les raids aériens ne viennent les détruire; après quoi, ceux et celles qui le font se voient eux-mêmes bombardés du haut des airs, même s'ils brandissent le drapeau blanc. Au même moment, les frappes israéliennes détruisent les routes et les ponts, systématiquement, de sorte que les gens ne puissent s'enfuir et qu'il soit impossible de leur acheminer une aide humanitaire quelconque! Au moment où ces lignes sont écrites, plus d'un millier de Libanaises et de Libanais ont déjà perdu la vie sous les bombes et les projectiles américains largués par les tueurs à gages israéliens (dont la plupart portent l'uniforme militaire), et plus du quart de la population du pays a été contraint de se déplacer. Et le décompte augmente, à chaque jour. Depuis sa création sur les terres palestiniennes à titre d'État sioniste et religieux il y a plus de 50 ans, Israël n'a jamais cessé de jouer le rôle de chien de garde des intérêts impérialistes au Moyen-Orient. Combien de temps l'État d'Israël aurait-il duré sans les milliards de dollars d'aide que les États-Unis lui ont constamment apportés? Son rôle traditionnel de gendarme régional se voit désormais étendu pour répondre aux objectifs géostratégiques que poursuivent les terroristes sans frontières dont le quartier général se trouve à Washington -- ceux-là même qui ont fait couler des rivières de sang à travers les guerres d'agression et les innombrables crimes qu'ils n'ont cessé de commettre partout dans le monde. Aussi épouvantable et méprisable qu'il soit, le massacre actuel de la population libanaise ne constitue vraisemblablement que le prélude à une guerre de plus grande envergure encore, qui visera à redessiner la carte politique, économique et sociale du Moyen-Orient de manière à satisfaire encore plus globalement les intérêts de l'impérialisme US. Ce qui se passe présentement n'a pas seulement à voir avec le contrôle du pétrole et des ressources: ce qui est en jeu, au fond, c'est l'établissement d'une domination encore plus complète des États-Unis sur cette région stratégique et la destruction pure et simple des aspirations nationales et de la résistance d'une population dont la haine à l'endroit de l'impérialisme US et ses voyous armés sionistes en Israël semble plus répandue que jamais. En outre, l'offensive actuelle vise à serrer la bride à certains régimes -- syrien et iranien, notamment -- que l'impérialisme US n'arrive pas à contrôler totalement (voire à les renverser, le cas échéant). Commencés en 1982, l'invasion israélienne et les bombardements aériens sur le Liban ont fait près de 20 000 victimes; tandis que l'armée sioniste d'Ariel Sharon montait la garde, des centaines de Palestiniennes et de Palestiniens ont été massacrés par les phalangistes dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. C'est à cette époque que le Hezbollah a été créé, pour regrouper les chiites et lutter contre l'occupation israélienne du Sud-Liban. Il a également servi à contenir l'influence de la résistance palestinienne. De par sa nature contradictoire -- et parce qu'il a évité de s'attaquer directement au problème central de l'occupation israélienne en Palestine -- le Hezbollah a contribué à maintenir une fragile stabilité impérialiste et sioniste dans cette région. Après coup, la machine de terreur de l'État israélien a fait porter ses attaques vers la Cisjordanie et la Bande de Gaza, y assassinant autant les civils que les militants palestiniens; elle a amorcé la construction du fameux "mur d'apartheid" visant à séparer physiquement les deux peuples et leurs terres; elle a étendu ses colonies de peuplement sur les quelques territoires qui avaient été préservés pour un éventuel État palestinien; elle a continué à détruire les moyens de subsistance et les infrastructures palestiniennes, incluant des milliers d'habitations; enfin, l'État d'Israël a implanté systématiquement son système de contrôle répressif, si bien que les Palestiniennes et Palestiniens qui ne sont pas carrément emprisonnéEs dans les geôles israéliennes se retrouvent néanmoins captives et captifs, bien que sous une forme différente. Suite à l'élection du Hamas au début de cette année -- une victoire qui reflétait l'échec des tentatives de négociations en vue d'établir un accommodement avec Israël sponsorisé par l'impérialisme -- Israël et ses maîtres états-uniens ont pris la décision politique et militaire de mettre de côté les "pourparlers de paix" et de profiter de l'occasion pour briser les reins du gouvernement palestinien et tenter d'écraser une fois pour toutes la résistance armée palestinienne, qui lutte quotidiennement contre le régime de terreur imposé par Israël. Les bombes qui déferlent en cascade sur le Liban et qui visent à éliminer le Hezbollah du Sud-Liban représentent un pas de plus dans l'application de cette "feuille de route" militaire. Celle-ci ne vise pas à établir la paix, mais à poursuivre la guerre; l'actuel carnage et la destruction de masse visent à renforcer le "droit" qu'Israël et les dirigeants états-uniens se sont arrogés, d'éliminer tous ceux qu'ils veulent dans la région. Ils utilisent pour ce faire n'importe quel prétexte démagogique, pourvu qu'il vienne "justifier" leurs actes. Ainsi, ils diront parfois agir pour "assurer la paix" ou pour "mettre fin au terrorisme"; ou encore, pour favoriser ce qu'ils appellent "la naissance difficile [donc implicitement sanglante] de la démocratie au Moyen-Orient", comme la représentante de commerce de George W. Bush, Condoleeza Rice, vient de le réaffirmer il y a quelques jours. Pendant ce temps, les journalistes les plus favorables à George W. Bush dans la presse internationale préparent l'opinion publique à une situation de guerre civile tous azimuts en Irak, sous l'occupation états-unienne qui se poursuit -- un autre pays où la "démocratie" de type néo-coloniale s'avère une plaisanterie macabre. Et la menace d'une offensive punitive contre la Syrie et l'Iran s'intensifie de jour en jour. Partout dans la monde, la colère gronde devant le caractère profondément injuste de cette nouvelle guerre d'agression et la dévastation orchestrée par Washington et Tel Aviv; elle gronde aussi devant les pourparlers proprement pathétiques qui se poursuivent entre les puissances impérialistes européennes, qui se font complices du massacre en cours. Contrairement à ce qui s'était produit lors du déclenchement de la guerre contre l'Irak, les principaux acteurs, tel l'ancien colonisateur français, considèrent cette fois-ci que leurs intérêts seront mieux servis en joignant la coalition états-unienne. Pendant ce temps, la pitoyable et servile ONU n'arrive même pas à adopter une résolution à son Conseil de sécurité qui oserait condamner Israël, ne serait-ce que pour avoir bombardé les propres membres de son personnel au Liban -- cela, pour la simple et bonne raison que les États-Unis y disposent d'un droit de veto et qu'ils en sont venus à dominer complètement cette institution. Il est plus que temps d'abandonner nos illusions quant à la possibilité que ces forums et institutions internationales puissent "ramener les dirigeants du monde à la raison"; cela, les manifestantes et manifestants qui ont tourné leur colère contre les bureaux des Nations unies à Beyrouth l'ont bien compris. Quelle crédibilité pourrions-nous accorder à un cessez-le-feu dicté et autorisé par l'impérialisme US, quand on sait que ce dernier n'hésite jamais à enfreindre ses propres règles en faisant usage de bombes à fragmentation, à violer les accords qu'il a lui-même signés tel la Convention de Genève, et à commettre des crimes contre l'humanité? Il faut transformer le dégoût que toute cette situation nous inspire en un mouvement d'opposition politique conscient, afin de faire cesser tous ces crimes et préparer les grandes luttes qui nous attendent. Prendre véritablement à cœur les intérêts des masses exploitées et opprimées du Moyen-Orient implique en outre de lutter contre les réponses simplistes et d'empêcher de nouvelles trahisons, comme elles en ont souffert à répétition à travers leur résistance héroïque. Aucune force réactionnaire qui s'appuie sur la religion ou l'appartenance ethnique n'est en mesure d'unir les peuples des diverses nationalités qui composent le Moyen-Orient -- de la Palestine jusqu'à l'Irak occupés, en passant par le Kurdistan, la Turquie, l'Iran et ailleurs -- et d'apporter une solution durable et authentiquement anti-impérialiste. Une telle solution implique que l'on unisse toutes nos forces, collectivement, contre cette sale guerre et en appui aux peuples du Liban et de Palestine qui subissent l'occupation. Les assassins "hi-tech" qui mènent cette guerre sont certes capables de semer la terreur à une vaste échelle, mais ils n'arriveront jamais à gagner la confiance des peuples du Moyen-Orient: il s'agit là, pour eux, d'un problème insoluble. La méfiance et la haine que les peuples éprouvent à leur endroit doivent servir à créer une force politique consciente qui s'opposera fermement au système impérialiste injuste dans sa globalité, de même qu'à ses tentacules réactionnaires qui étouffent les populations pauvres et méprisées. Seul un mouvement révolutionnaire unissant les masses opprimées du Moyen-Orient, rejetant les directions obscurantistes religieuses et les régimes théocratiques sous toutes leurs formes et luttant pour se libérer des griffes des puissances néo-coloniales et de leurs régimes aux ordres autant que de celui qui constitue l'avant-poste de l'impérialisme dans la région (i.e. Israël), pourra mettre fin au cycle infernal du pillage, de la guerre et de la dévastation. Malgré les tentatives de la part des impérialistes d'engourdir les gens en leur laissant croire qu'ils sont invincibles -- comme en témoignent les agressions de plus en plus brutales qu'ils commettent contre des pans entiers de l'humanité, sans aucune pudeur (et tandis qu'ils tentent d'étouffer l'opposition des classes moyennes en invoquant des "justifications" anesthésiantes toutes plus hypocrites les unes que les autres) -- les impérialistes ne peuvent faire échec à ce vieux dicton qui veut que "là où il y a oppression, il y a résistance". Nous ne devons céder pas même un seul centimètre à leur calculs cyniques, qui visent à miner ou à réprimer les luttes des peuples. Une nouvelle alternative politique doit voir le jour afin de diriger la lutte révolutionnaire des peuples -- une nouvelle manière de voir qui envisage comment transformer la société, qui détermine qui sont nos amis et nos ennemis et sur qui on peut s'appuyer, et qui montre ce qu'on doit faire pour renverser les impérialistes et mettre fin à leur hégémonie globale; ni le nationalisme, ni la religion ne peuvent nous aider à atteindre cet objectif. À chaque jour, la misère créée par l'impérialisme génère ses propres fossoyeurs, dans tout le Moyen-Orient. Cette force sociale potentiellement révolutionnaire existe, mais elle n'est pas suffisamment consciente et organisée: c'est à cette tâche qu'il faut se consacrer. Une telle percée hautement libératrice exige une idéologie qui l'est tout autant: celle du prolétariat international -- le marxisme-léninisme-maoïsme. Parmi tous ceux et toutes celles qui détestent ce système et les guerres injustes qu'il génère, de nouveaux combattants, de nouvelles combattantes et dirigeants et dirigeantes doivent oser se porter volontaires et relever le défi. Il est plus que temps de faire cause commune afin de confronter l'arrogance meurtrière de l'impérialisme, en s'appuyant sur la force consciente des oppriméEs de la région, dont les intérêts exigent un avenir radicalement différent, qui ne pourra émerger qu'en s'extirpant de la folie actuelle. Cela exige de développer la révolution dans l'ensemble des pays de la région, comme partie intégrante de la grande lutte internationale visant à abattre le système capitaliste et impérialiste brutal et à marquer le début d'un nouveau monde. Le Comité du Mouvement révolutionnaire internationaliste _____ Article paru dans Arsenal-express, nº 105, le 11 août 2006. Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation). 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