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La Commission Boskin et la Banque du Canada après 10 ansOrly, Dimanche, Août 6, 2006 - 16:46 L'inflation sous-évaluée au Canada et aux États-Unis. Le 4 décembre 1996, la Commission Boskin a soumis son rapport intitulé: ''Toward a More Accurate Measure of the Cost of Living''. Ce rapport suggérait de modifier la manière dont on mesurait l’inflation afin de la diminuer de façon artificielle. Le principal index du calcul de l’inflation était le CPI (Core Price Index) soit l’équivalent de l’IPC (Indice des Prix à la Consommation) au Canada. Un des plus importants changements a été de retirer dans le calcul du CPI, les biens d’actifs soit principalement les biens immobiliers. La raison étant que ces biens ne sont pas achetés aussi souvent que les autres puisque l’on achète pas une maison plusieurs fois par année. D’autres mécanismes ont également étés développés pour diminuer artificiellement l’inflation. Il y en a 3 principaux soit la substitution, le pesage et l’hédonisme. La substitution consiste à assumer que le consommateur choisi toujours un bien alternatif plutôt que de se résigner à ne pas consommer. Dans le calcul mensuel du CPI, le Bureau of Labor Statistics (BLS) utilisait un panier fixe de biens pour comptabiliser les variations de prix. En se servant de la substitution, si le prix du boeuf augmentait, on devait assumer que les gens avaient substitué le boeuf avec du poulet. Si le prix du poulet augmentait, les consommateurs opteraient alors pour le poisson. Si tous ces produits augmentaient en prix, les consommateurs deviendraient végétariens ou se convertiraient à la nourriture pour chiens par exemple. Le pesage géométrique fût un autre moyen de baisser les prix puisqu’il fût démontré que le pesage qui se fesait jusqu’alors en poids arithmétique augmentait davantage les prix. La manipulation ne s’est pas terminée là par contre, le BLS a également opté pour un ajustement des prix selon leur niveau de qualité. Cette pratique, connue sous le nom de ''hedonics'' ajuste le prix des biens selon l’augmentation de la satisfaction encourue par un consommateur pour un produit. Quelques exemples illustrent comment l’index ne reflète plus la réalité. Bobby LaFleur est un spécialiste des biens ''confort'' tel les téléviseurs au BLS. En décembre de l’an dernier, il a ajusté le prix d’un téléviseur de 27 pouces selon les améliorations à la qualité. La télévision avait un prix au détail de 329.99$ U.S. Cependant, il décida que le nouveau modèle, qui se vendait au même prix de 329.99$ avait un meilleur écran. Après avoir inscrit cette amélioration au travers le modèle d’ajustement hédonique complexe du gouvernement, il détermina que l’amélioration dans l’image valait au moins 135$. Au prix de 329.99$ cette television avait donc diminué en prix de 29% si l’on tient compte de la valeur hédonique incluse de 135$ sur ce 329.99$. Le prix du téléviseur inscrit dans le calcul du CPI n’allait donc pas être le prix de détail mais bien 194.99$ soit le prix hédonisé. Le hic c’est que nous consommateurs débourseraient quant même les 329.99$ U.S. pour ce téléviseur en magasin. Imaginez donc le calcul hédonique d’une nouvelle voiture ou d’un ordinateur. Ces mesures recommandées par la Commission Boskin ont reçues l’approbation générale de l’administration Clinton, le Congrès Républicain et le milieu financier de l’époque ainsi que de l’ex directeur de la Réserve Fédérale américaine, Alan Greenspan. Un taux d’inflation réduit permettait à M. Greenspan de diminuer les taux d’intérêts et de gonfler l’économie par le biais du crédit. La quantité de liquidités a augmenté de façon vertigineuse et s’accéléra avec la hausse réelle de l’inflation qui s’en suivi. Les salaires n’ayant pas augmentés autant pour diverses raisons, la classe moyenne a subit un appauvrissement reel. Au Canada, si l’on se réfère à des documents d’information de la Banque du Canada datant de juillet 2001 nous pouvons lire ce qui suit: “Les taux d'intérêt au Canada sont en grande partie déterminés par le niveau du loyer de l'argent aux États-Unis, le niveau relatif des taux d'inflation dans les deux pays et les différences d'orientation de leurs politiques monétaires respectives. Un facteur de risque est également pris en compte. Il s'ensuit que les taux d'intérêt canadiens peuvent être soit supérieurs soit inférieurs à ceux des États-Unis, mais ils n'évoluent jamais en toute indépendance.�? Au delà de cette conclusion, nous savons aussi qu’en février 1991 le gouvernement fédéral et la Banque du Canada ont mis en place des cibles afin de réduire l’inflation au point médian de l’intervalle entre 1 % et 3 %. Le taux cible de la Commission Boskin était de 1.1% ce qui démontre une orientation similaire. À la suite de l’application de ces cibles, l’inflation a enregistré des niveaux parmi les plus bas depuis des décennies. Les changements adoptés n’ont pas été les mêmes que ceux chez nos voisins du sud mais l’impact a été le même soit d’apporter une diminution que l’on pourrait qualifier d’artificielle, de l’inflation. |
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