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L'implacable 'logique' guerrière de l'impérialisme

Anonyme, Samedi, Août 5, 2006 - 16:24

[Titre original] SITUATION INTERNATIONALE:
L'IMPLACABLE "LOGIQUE" GUERRIERE DE L'IMPÉRIALISME

Derrière les petites luttes politiciennes qui agitent les classes politiques de la plupart des pays (au moins les "développés" et "démocratiques") ; derrière les scandales et les révélations plus ou moins téléguidées qui impliquent des hommes politiques1 ; derrière les disputes et tractations dans les organismes internationaux à propos de l'Iran, de l'attitude à adopter face au Hamas en Palestine, à propos de l'OMC et des subventions que les pays les plus puissants accordent à leurs secteurs "stratégiques" ; derrière les rodomontades du président vénézuélien Chavez ; derrière, encore, les lois votées un peu partout dans les pays développés pour lutter, soi-disant, contre la délinquance, l'immigration, le "danger terroriste" ; derrière tout cela, donc, ce qui se dessine réellement et de façon de plus en plus alarmante ce sont les préparatifs guerriers de la bourgeoisie ; c'est la mise en place toujours plus précise des conditions dans lesquelles se déroulera (ou, plutôt, se déroulerait si la classe ouvrière ne hisse pas ses luttes au niveau suffisant) un prochain conflit généralisé ; ce sont les contours qui se précisent de la tendance à la bipolarisation impérialiste du monde. Voilà ce que nous écrivions à ce propos dans les années récentes : "Depuis le 11 septembre, la réalité de la marche à la guerre du capitalisme dans son ensemble n'a fait que se confirmer et se préciser. Non comme un « choix » que la bourgeoisie pourrait mettre en balance face à un autre « choix » possible mais, au contraire, comme la seule orientation claire et déterminée dans laquelle tous les Etats s'engouffrent, des plus grands aux plus petits. Et ce n'est pas seulement dans l'accumulation de conflits ouverts que cette réalité se vérifie ; c'est également dans tous les aspects de la vie politique et sociale que la guerre devient une donnée incontournable." (Bulletin n°14, 23 novembre 2002) Ou encore : "Ce qui se dessine de façon de jour en jour plus claire derrière cette apparente confusion, c’est la confirmation du règne de l'impérialisme le plus débridé pour le capitalisme planétaire et auquel aucune de ses composantes n'échappe, avec une tendance à ce que cette situation s'organise à travers une bipolarisation (en vue de la formation de nouveaux blocs impérialistes, préalables à un affrontement guerrier généralisé) : d’un côté les USA qui s’efforcent de maintenir leur domination par tous les moyens à leur disposition et, de l’autre côté, la cristallisation d’un pôle rival autour de deux pays, l’Allemagne et la France" (Bulletin n°22, décembre 2003) La bourgeoisie, poussée par les impératifs de sa crise économique, prépare la guerre de façon décidée. Cette préparation, cette "mise en ordre de marche" passe à la fois par : - La concurrence économique la plus aiguë ; l'appropriation ou le contrôle des sources d'énergie et de matières premières stratégiques (qui sont de fait très nombreuses par l'aspect technologique de la guerre moderne : pétrole et nucléaire, mais aussi acier, aluminium, métaux de toutes sortes, etc.) ; de même l'influence sur les organismes internationaux (ONU, OTAN, OMC, Banque mondiale, etc.) est déterminante et donne lieu à des batailles au couteau dont les échos sont en bonne partie étouffés et cachés au "grand public". - Les luttes entre puissances grandes et moyennes qui cherchent toutes à se situer de la façon la plus favorable possible pour les bourgeoisies correspondantes dans la mise en place des futurs blocs impérialistes ainsi que les jeux d'alliance, d'influence et de pression sur les pays de "second ordre". - L'occupation militaire de zones d'importance stratégique pour le conflit en préparation ; sud Caucase, Moyen Orient, Corne de l'Afrique de l'Est pour l'accès à la mer Rouge, plus loin au Golfe Persique ; et plus largement à l'océan Indien, etc. - Aux deux éléments précédents correspond une nouvelle accélération de la "course aux armements" sans précédent depuis la fin de la "guerre froide". Ce qui frappe d'abord, dans ce rapide panorama, c'est la distance entre, d'un côté, l'avancée objective, méthodique, de la part des différentes bourgeoisies nationales vers une mise en ordre des pôles destinés à se faire front dans un éventuel futur conflit généralisé et, de l'autre côté, la façon dont les différentes bourgeoisies nationales et leurs médias les présentent, les justifient, les rationalisent aux yeux de leurs propres populations. Avant de venir plus en détail sur les conditions et la logique des préparatifs guerriers, il vaut la peine de s'attarder un peu sur le décalage dont nous parlons ci-dessus. I - Logique implacable et apparente incohérence de la préparation guerrière Jusqu'en 1989, la division nette du monde en deux camps opposés donnait le cadre à la concurrence entre impérialismes et aux conflits qui surgissent nécessairement dans le monde capitaliste2. La fin de cette situation a entraîné la nécessité pour tous les pays de redéfinir leurs alliances dans la logique nouvelle d'une tendance à la bipolarisation impérialiste. Ce processus complexe et contradictoire est en cours et beaucoup de limites, de frontières sont encore à définir, beaucoup de choix sont encore à faire pour un nombre important de pays3. Si la bipolarisation, le regroupement de l'ensemble des pays en deux groupes opposés et ennemis, est inscrite dans la logique intime de l'impérialisme, le processus que nous constatons depuis 1989 a ceci de spécifique que se combinent en lui à la fois le démembrement des anciennes alliances (avec malice, on pourrait dire la décomposition des anciennes alliances) et à la fois la constitution des nouvelles. En fait il s'agit d'une seule et même logique dans laquelle chaque pays, en fonction de ses intérêts impérialistes propres et de sa puissance, de ses moyens, tend à nouer des alliances avec telle ou telle structure existante. L'apparence désordonnée de ce processus aux yeux des observateurs superficiels (et des groupes politiques ayant perdu la boussole marxiste) provient du fait que les repères anciens de la guerre froide n'existent plus et que chaque fait, chaque conflit, chaque événement est sorti de son cadre global et abondamment présenté en tant que fait spécifique par la bourgeoisie et sa propagande. De sorte que la situation d'ensemble paraît incohérente et se résume à une multitude de faits et événements sans autre lien entre eux que la violence, la barbarie, l'absence de perspective. Derrière cette vision largement étalée, la bourgeoisie marche résolument vers sa "solution" à sa crise : la guerre généralisée. Et elle le fait d'autant plus aisément qu'elle parvient à masquer cette marche derrière un apparent désordre. On pourrait multiplier les exemples dans ce sens et nous y reviendrons plus loin dans ce texte. Le fait que plusieurs pays dont les orientations sont nettement établies dans les deux pôles différents puissent, à un moment et sur un sujet donné, s'entendre et marcher dans le même sens ne doit pas nous étonner et n'enlève rien à la logique fondamentalement et tendanciellement bipolaire du monde actuel. Le simple pragmatisme des Etats bourgeois les incite à s'associer temporairement pour mettre au pas un troisième larron, par exemple, quitte à reprendre la lutte entre eux de plus belle une fois ce troisième larron mis au pas. C'est ce qu'on a vu avec l'Ukraine et sa soi-disant "révolution orange" voilà quelques mois ; c'est ce qui se trame à propos de l'Iran aujourd'hui où Grande Bretagne, Allemagne, France, puis Russie et enfin USA ont l'objectif commun de limiter autant que possible les capacités nucléaires du pays en même temps que chacun des pays mentionnés a ses propres objectifs impérialistes à faire valoir. Leur démarche commune n'est pas autre chose que la préparation du terrain et des conditions pour leurs affrontements réciproques à venir. C'est la logique des grands parrains maffieux qui se débarrassent des petits gangsters avant d'en arriver à en découdre entre eux. Cela peut donc donner une impression d'incohérence et de dispersion. Et la classe bourgeoise a tout intérêt à ce qu'il en soit ainsi. Mais un autre aspect important du décalage savamment entretenu entre la préparation guerrière et l'impression d'incohérence que les médias donnent de l'évolution de la situation réside dans le fait que les grands thèmes idéologiques d'un éventuel conflit généralisé sont encore en cours d'élaboration par la bourgeoisie. Pour lancer le monde dans la guerre il faut en effet que les intérêts bourgeois les plus mesquins et terre à terre soient parés des couleurs de la "défense de la civilisation" et autres balivernes. Derrière les "campagnes contre le terrorisme", derrière ce qui nous est présenté comme le "risque majeur de l'immigration", et derrière le pacifisme, en contrepoint, les thèmes au nom desquels la bourgeoisie appellera demain les prolétaires à s'entretuer sont en préparation. Aussi, mieux vaut pour la classe bourgeoise, que les expressions actuelles de ses luttes pour ses intérêts semblent incompréhensibles4. Revenons, à présent, sur l'évolution des tensions et conflits impérialistes. II - Grandes manoeuvres et rééquilibrage des forces Du point de vue marxiste, l'explication dernière des phénomènes sociaux doit être recherchée dans l'évolution économique, dans le diktat de la valorisation du capital. De ce point de vue, les événements récents sont particulièrement éclairants. On assiste, depuis quelques mois, à une accélération considérable des processus de concentration capitalistique qui correspondent à un besoin impérieux pour le capital. Tous les secteurs, de la banque à l'industrie automobile ou pharmaceutique, des médias (presse écrite, radio, TV, etc.) aux compagnies d'assurance et aux sociétés de service, sont concernés par cette logique visant à "rentabiliser" la profitabilité des entreprises, à réduire la masse salariale (via l'installation des sites de production dans les pays à bas coût de main d'oeuvre), à combattre la concurrence et à la détruire si possible. C'est aussi un des signes de la profondeur de la crise, notons-le au passage. Les nécessités économiques et la logique de la bipolarisation Si, d'un côté, la logique économique du capitalisme débouche sur les oppositions impérialistes, d'un autre côté ces oppositions impérialistes sont amenées à se structurer, à s'organiser (à terme en deux blocs concurrents regroupant la plupart des pays : la bipolarisation achevée, en somme) et cette structure qui en découle joue à son tour un rôle dans l'évolution de la crise. Plusieurs faits actuels montrent que le niveau déjà atteint dans la tendance à la bipolarisation influence les orientations économiques essentielles. Ou, à tout le moins, que dans les luttes acharnées qui se déroulent autour de secteurs économiques stratégiques (énergie, matières premières, nucléaire, industrie spatiale et aéronautique, secteur bancaire, etc.) les Etats entendent exercer un maximum d'influence. Pour dire les choses autrement, la logique strictement et immédiatement économique est de plus en plus battue en brèche par la logique politique et impérialiste à moyen terme. Ainsi, les affaires Arcelor – Mittal Steel – Severstal ou bien Euronext – NYSE - Deutsche Börse sont des illustrations parfaites de la lutte au couteau que se livrent des grands groupes industriels ou financiers et, à travers eux, les grands impérialismes. Dans le premier cas, on voit trois groupes sidérurgistes se disputer la domination du marché de l'acier et, derrière cela, on voit l'Etat français notamment tenter (apparemment sans succès jusqu'ici) de réagir à la tentative de main mise du groupe indien (contrôlé en sous main par les capitaux anglo-saxons) sur Arcelor ; dans cette tentative de contre-attaque, l'Etat français fait appel… à un industriel russe, contrôlé, lui, de façon directe par l'Etat russe. S'il semble que, pour le moment, la logique industrielle l'a emporté et que l'alliance entre les deux plus grosses entreprises soit en passe de se réaliser, il faut noter que l'Etat français aura tout fait pour faire échouer ce plan, privilégiant une solution plus conforme aux intérêts à terme du pôle "germano-franco-russe". Dans le même sens, à propos de "l'alliance" entre Euronext (société qui gère les bourses de plusieurs pays européens dont la France, le Luxembourg et le Portugal, notamment) et le New York Stock Exchange (qui gère la bourse de New York et réalise de loin la plus grosse capitalisation du monde) l'Etat français a tenté de favoriser une autre "alliance", avec la société allemande Deutsche Börse, dans ce cas. Cet autre "échec" de l'intervention de l'Etat ne doit pas masquer le fait essentiel que les orientations économiques sont et seront de plus en plus déterminées par la logique de polarisation. La question de l'approvisionnement en énergie de l'Europe et du rôle que joue la Russie dans ce cadre est une parfaite illustration du poids politique de l'impérialisme. La Russie revient dans le jeu On vient de parler de l'implication du sidérurgiste russe Severstal et de son rôle dans l'affaire Arcelor. Ce n'est qu'une nouvelle confirmation du rôle qu'entend jouer cet impérialisme dans le processus de bipolarisation. Une des armes essentielle qu'utilise ce pays pour faire entendre sa voix et défendre ses intérêts est fondée sur sa richesse en hydrocarbures. On l'a vu, voilà quelques mois, à propos de la fourniture de gaz à l'Ukraine. La crise qui en a résulté a renforcé la main de l'impérialisme russe visant à reprendre une partie des zones d'influence qu'il a perdues depuis 1989. Entre les pays de son ex-bloc passés (ou en cours de passer) dans l'ensemble européen, la perte de son influence ancienne non seulement dans des zones du globe éloignées, mais aussi à ses propres frontières (intégration dans l'OTAN de plusieurs anciens satellites) la Russie ne pouvait rester sans réponse. Et il s'avère que cette réponse passe aujourd'hui par un rapprochement avec l'Allemagne, la France et les pays impliqués dans le pôle germano-français. Le terrain d'entente a été vite trouvé pour les protagonistes puisque, d'un côté, la Russie s'assure des marchés stables pour ses exportations (hydrocarbures et matières premières diverses ainsi que des produits d'exportations provenant de secteurs où elle est compétitive : armement par exemple), elle s'intègre dans le jeu impérialiste en bonne position et pourra compter sur ses nouveaux "alliés" pour faire valoir ses exigences impérialistes dans une partie au moins de son ancienne zone d'influence (Europe centrale et sud Caucase, notamment) ce qui la met aussi en position plus favorable vis-à-vis du concurrent chinois. De l'autre côté, le "pôle" germano-français peut compter sur la Russie pour contrecarrer les ambitions US dans deux zones géographiques et géostratégiques essentielles : le sud Caucase, donc, et la partie Est de l'Europe centrale (pays baltes, Ukraine, Pologne, voir Roumanie). Dans ces deux zones, en effet, les USA et leurs alliés" (Grande Bretagne, notamment) font tout leur possible depuis plusieurs années pour constituer des "tampons" visant à couper les pays d'Europe occidentale de la zone eurasienne et la Russie de l'Asie centrale. L'enjeu est considérable puisque, si la Russie et le pôle germano-français parviennent à déjouer la manoeuvre, ils constitueront un ensemble géographique continu d'une étendue et d'une solidité jamais vues ; ce qui représenterait un avantage stratégique majeur dans l'opposition impérialiste. C'est dans ce contexte global qu'il faut comprendre la politique déterminée (et passablement barbare) de la Russie de Poutine en Tchétchénie par exemple - sur laquelle les bonnes âmes européennes pétries de droits de l'homme ferment pudiquement les yeux – et son implication dans le règlement de la question nucléaire en Iran. Si, pour l'Allemagne, la France et bon nombre d'autres pays européens, il est essentiel que les USA ne tiennent pas le "verrou" iranien – ce qui leur conférerait une position encore plus solide dans la région - la Russie, elle, se verrait directement menacée par une telle éventualité puisque les positions que les USA ont réussi à installer dans certains pays (Ouzbékistan, Kazakhstan, Turkménistan, Géorgie, etc.) lors de la guerre en Afghanistan, deviendraient inexpugnables et la Russie se trouverait possiblement enfermée dans son glacis national. Il lui faut donc absolument tenir l'Iran en dehors des griffes de l'impérialisme US - quitte à en découdre par la suite avec ses partenaires allemands et français – car cela conditionne ses possibilités de remettre en cause la présence militaire US dans les pays voisins. Ce sont là les fondements de la politique qui se mène dans la région et l'on voit clairement que l'aiguisement des tensions impérialistes implique le renforcement de la tendance à la bipolarisation. Au-delà de la région, les tensions impérialistes se concrétisent De son côté, la puissance nord-américaine n'entend pas se laisser faire sans réactions et, si on peut noter des manoeuvres diverses vers les pays du Maghreb (rapprochements entre l'OTAN et l'Algérie, vente de systèmes d'armes à ce pays, entre autres, etc.) ; si la récente « lune de miel » avec la Libye est l'expression des pressions exercées sur cette région, il est clair que l'emprise US est très ancienne et très solide sur un certain nombre de pays de la zone (Israël, Egypte, etc.). Mais surtout, la zone la plus disputée à l'heure actuelle est, comme nous l'avons dit plus haut, l'Asie centrale et le Caucase du sud ; c'est là que se jouent, et que se joueront pour la période à venir, les batailles les plus âpres du moment. Ajoutons à cela que nous sommes, depuis quelques années, en présence d'une nouvelle impulsion de la "course aux armements" entre les grandes puissances impérialistes et, avec la complicité de celles-ci, derrière elles, de toutes les autres, moyennes ou petites. On relève en particulier, dans cette course, la rénovation, le développement et l'accumulation d'armes qui n'ont rien à voir avec l'objectif avancé de "combattre le terrorisme" mais bien, explicitement, avec celui de la préparation pour la guerre contre un autre pays ; ainsi des missiles de longue portée, des armes atomiques "de précision", des sous-marins et bombardiers à long rayon d'action, des systèmes de télécommunication et de positionnement stratégique ainsi que des dispositifs visant à détruire ces derniers, etc. Tout cela sans même parler des "exercices militaires" qui se développent de plus en plus entre pays potentiellement "alliés" avec le scénario de combattre une invasion ou encore des tests et essais d'armements ayant pour but de démontrer clairement la capacité d'un pays à en atteindre un autre. Parmi les exemples les plus récents, on peut citer le cas de la Russie qui se vante de posséder déjà un missile capable de percer le "bouclier défensif" américain, ainsi qu'un bombardier qui peut atteindre les USA sans être détecté. On peut aussi citer les essais de missiles de l'Iran (avec l'aide de la Russie) et de la Corée du Nord (épaulée, elle, par la Chine), essais qui sont un défi ouvert aux menaces de "sanctions" des USA. Pour ce qui concerne les essais coréens, la réponse immédiate des USA s'est concrétisée par l'envoi dans la mer du Japon d'un navire US chargé de missiles et par la déclaration du Japon annonçant sa décision de se préparer à une éventuelle "agression extérieure". Ce qui reviendrait à remettre en cause la "doctrine stratégique" imposée à ce pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale. III - Les responsabilités des organisations communistes La tendance à la bipolarisation dont nous traitons régulièrement dans ce bulletin est le phénomène le plus caractéristique de la période actuelle. Nous l'avons dit plus haut, cette tendance, ce processus ne saurait être linéaire et sans aspects contradictoires. C'est la vie même du capitalisme, l'avancée de sa crise, le rythme de celle-ci, la façon dont telle ou telle bourgeoisie, à un moment donné, prend telle ou telle option dans le jeu impérialiste, ce sont d'innombrables facteurs qui déterminent les évolutions contingentes du processus. Mais la tendance de fond reste la même, elle est dictée par la logique de fer du capitalisme dans sa phase impérialiste : la concurrence acharnée que se livrent les différents impérialismes ne peuvent que déboucher sur leur affrontement sur le terrain militaire à travers une nouvelle guerre généralisée. La fonction des organisations communistes est, d'abord, de rendre cette réalité palpable et compréhensible au sein de leur classe. Leur rôle, leur responsabilité essentielle face à leur classe est de donner des orientations claires pour que le prolétariat soit en mesure de s'opposer efficacement à cette perspective guerrière par le seul véritable moyen en sa possession : la lutte sur son terrain de classe, la transformation des menaces de guerre impérialiste en réalité de guerre civile, de guerre de classe. Et, pour remplir ce rôle et cette fonction, les organisations communistes doivent d'abord avoir une vision claire et solidement ancrée sur le marxisme de la nature du capitalisme ; ne pas se laisser gruger par la propagande bourgeoise qui présente sa marche à la guerre comme une série de faits anodins et inéluctables, sans logique propre, sans cohérence d'ensemble. Les communistes doivent alerter leur classe sur la réalité de cette société qui non seulement est sordide et inhumaine mais aussi, et peut-être surtout, qui ne peut se survivre que par la relative passivité de notre classe. Les luttes que notre classe a reprises depuis quelques années devront se hisser à un niveau bien supérieur pour espérer remettre en cause les projets guerriers de la bourgeoisie. Les révolutionnaires ont un rôle primordial à jouer dans cet effort du prolétariat Notre fraction fait et fera en sorte d'y participer de son mieux. Juin 2006 Notes: 1 En France l'affaire Clearstream, en Allemagne, le jeu trouble de l'ancien chancelier Schröder dans les contrats avec la Russie à propos de fourniture de gaz, en Angleterre les révélations sur les couchages de certains ministres de Blair, en Italie les scandales à répétition concernant Berlusconi, etc. 2 Nous avons écrit plusieurs articles sur le sujet dans ce bulletin. Voir les n°14, 22, 23, notamment. 3 L'histoire nous a même montré que certains pays peuvent "hésiter", "osciller" jusqu'à l'éclatement du conflit généralisé et ne se prononcer et s'engager qu'au cours de celui-ci. Ce fut, par exemple, le cas de l'Italie dans la première Guerre Mondiale, de l'URSS dans la seconde. 4 C'est la raison qui nous fait dire que le combat et la responsabilité première des forces communistes aujourd'hui est de mettre en lumière cette préparation guerrière à travers la bipolarisation croissante du monde bourgeois. C'est la condition pour que les révolutionnaires soient en mesure, demain, de donner une orientation aux luttes de leur classe. Fraction interne du CCI -- Bulletin 36
EDIT (Mic. Lessard, pour le CMAQ) * titre en minuscules * ajouté des espaces entre les paragraphes et mis les sous-titres en gras pour faciliter la lecture. Les thèmes sélectionnés sont les bons: chose rare, bravo.
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