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la presse apatride

Anonyme, Jeudi, Juillet 20, 2006 - 23:12

marie-pier frappier

Plusieurs ouvrages publiés au Québec ayant comme sujet le drapeau noir se livrent donc à la défense de ses porteurs. Celui de Marc- André Cyr sur l’histoire de la presse anarchiste québécoise de 1976 à 2001, ainsi que l’imposante postface de Françis Dupuis-Déri, politicologue qui dénonce cette criminalisation de la contestation depuis quelques années, n’y font pas exception.

Presse apatride
Manifestes pour un Québec libertaire

Jouer sur l’atypie ou l’exceptionnalisme en discutant de l’anarchisme s’avère plutôt facile. La criminalisation de ses tenants, l’âgisme ou encore le réformisme chez certains journalistes se chargent habituellement très bien de véhiculer ces jugements.

Plusieurs ouvrages publiés au Québec ayant comme sujet le drapeau noir se livrent donc à la défense de ses porteurs. Celui de Marc- André Cyr sur l’histoire de la presse anarchiste québécoise de 1976 à 2001, ainsi que l’imposante postface de Françis Dupuis-Déri, politicologue qui dénonce cette criminalisation de la contestation depuis quelques années, n’y font pas exception.

Sortant des sentier battus par Normand Baillargeon, Cyr explore cette presse inédite dans l’histoire du Québec. Objets d’un mémoire de maîtrise présenté il y a deux ans, six journaux ont été retenus afin de dresser «un portrait anarchiste de l’actualité mondiale et québécoise.»

Cette idée de réunir La Nuit, Le Q-Lotté, Rebelles, Hors d’Ordre, Hé… Basta!, Démanarchie était nécessaire. Avant de songer à «donner des fondements au mouvement libertaire contemporain», l’auteur ressuscite ces publications tirées parfois à si peu d’exemplaires que leur existence aurait été bien plus tard occultée.

L’anarchisme, qui lutte pour l’abolition du pouvoir et de l’oppression tout acabit, se manifeste tout au long du 20e siècle au Québec. De la crise de la conscription de 1917 à la publication du Refus global, il est impossible pour le moment d’en tracer les contours aussi aisément qu’en observant les journaux que ses tenants francophones ont commencé à produire à partir de 1976.

Sans nécessairement posséder de plate-forme précise, ces collectifs libertaires -dont les contours ont gardé leurs mystères- jettent sur le monde un regard plus que lucide. Il est ainsi question des perspectives sur l’«ordre militaire» et les «résistances» dans le monde à la fois bipolaire et sans repères à partir de 1970, puis dans celui où s’instaure le «Nouvel Ordre mondial» à la suite de l’effondrement de l’URSS.

Tout au long du livre, capitalisme, réformisme, néolibéralisme, syndicalisme, nationalisme, consumérisme et sexisme passent à la moulinette des anarchistes dans une analyse avant-gardiste en considérant ce que les historiens et historiennes retiennent aujourd’hui de la période. La crise économique capitaliste reste au cœur de leurs préoccupations, et la manière dont les dirigeants tentent de s’en sortir est décortiquée avec cet humour noir qui caractérise ces groupes antiautoritaires.

Cyr aborde les productions de deux générations d’anarchistes québécois aux idéologies aussi fluctuantes que nombreuses. L’une s’abreuve de la fin du capitalisme d’État et l’autre du mouvement contre la mondialisation néolibérale connaissant un certain paroxysme au Sommet des Amériques de 2001. Dans un style concis et objectif, il réussit à rendre l’essence de cette mouvance insaisissable, sans toutefois parvenir à enrayer notre soif d’en connaître davantage sur les groupes qui produisent ces journaux.

Francis Dupuis-Déri retouche cette omission que contraint souvent l’histoire de l’anonymat et du pseudonymat, omniprésents dans la presse subversive. Dans cette vaste postface introspective, il dresse un bilan critique et juste de la presse et de la mouvance anarchistes de 2001 à 2006, composée du Trouble, de Ruptures, de Cause commune, La Mauvaise Herbe, Les Sorcières et Anarkhia.

Dupuis-Déri persévère depuis des années à déconstruire le mythe de l’anarchiste dans les medias officiels. Il aurait été intéressant de traiter de la vision des médias de ces anarchistes, qui visiblement se passionnent de l’actualité. Or, comme Marc-André Cyr le signale à plusieurs reprises, cet ouvrage constitue une «une brique dans la muraille» de l’histoire de l’anarchisme au Québec que de plus en plus d’audacieux de son gabarit ont soumis à la rigueur de la recherche universitaire.

Marc-André Cyr, La presse anarchiste au Québec (1976-2001)
suivi de Francis Dupuis-Déri, Idées noires. Les anarchistes et leurs journaux au Québec (2000-2006), Montréal, Les Éditions Rouge et Noir, 2006, 222 pages.

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Sujet: 
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Auteur-e: 
Michael Lessard...
Date: 
Lun, 2006-07-24 09:34

* sélection des thèmes :
Media | Politiques [au sens très large] | Répression | Résistance

* le document était dans la section Images, donc j'ai dû ajouter une image pour régler cette erreur.

* mis le titre, dans le texte, en gras

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'


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Sujet: 
Publicité de la misère...
Auteur-e: 
Katrina
Date: 
Jeu, 2006-07-27 11:09

Pour certains ou certaines, la littérature de bas de gamme semble suffisante à faire éjaculer les neuronnes.

Pour ma part, je me suis permis de lire le nez bouché ce fameux livre sur la presse anarchiste et j'en suis resté le ventre vide et le cul en feu. Bien que je puisse parfaitement comprendre que la conjoncture actuelle soit favorable à ce genre de rétrospective... ne serait-ce que pour tirer des perspectives sur notre propre présent calme comme un marécage, je ne vois pas ce que cette ouvrage offre de si merveilleux.

Premièrement, cette presse anarchiste ne semble exister que sur papier et pourtant, je suis convaincue que les individus qui se cachent derrière étaient partie prenante d'activités sociales combatives ou du moins militantes et que ces activités étaient la source de leur inspiration et de leurs positions théoriques. Sans compter que ce milieu dans lequel baignaient ces journaux avait ses propres contradictions qui ne sont pas toujours reflétées dans les pages noircies de la presse anarchiste.

Le meilleur exemple que je puisse offrir est celui sur la question syndical. D'après le livre de M. Cyr, les anarchistes de l'époque semble tous et toutes avoir des positions plus ou moins anarchosyndicalistes. Pourtant, si j'en juge par mes quelques connaissances de ces périodes, il existait bel et bien des anarchistes ou des communistes libertaires qui ne partageaient aucunement cette perspective syndicaliste même critique. À mon humble avis, il y avait certainement à ce temps là quelques conseillistes et situationnistes qui alimentaient les débats et la dynamique des luttes sociales, personnages et discours qu'on ne peut ignorer malgré le cadre restreint dans lequel l'auteur du livre cherche à s'enfermer.

Ce qui me conduit à dire que ce livre qui semble se vouloir avant tout une étude universitaire sur la presse anarchiste avec tout ce que cela comporte de contraintes académiques passe complètement à côté de la cible en compactant le mouvement anarchiste dans la seul boîte de ce que les journaux de l'heure pouvaient en dire. Combien de fois en effet ai-je lu avec stupéfaction que la grande famille anarchiste pouvait se résumer à ce que notre pressologue en puissance donnait à conclure d'une analyse superficielle de la conjoncture et des queslques articles qui en rendaient compte. Il ne faudrait pas prendre le trou d'une serrure sociologique pour une fenêtre sur le monde de la lutte de classe et de l'anarchisme québécois.

Bref, il est totalement vrai que ce livre nous donne le goût d'en savoir plus car la principale chose que cette oeuvre nous apprend est de se méfier de ce qu'elle affirme.

Deuxièment, en ce qui concerne la seconde partie de ce livre, celle où M. Dupuis-Dérisoire se permet d'émettre des opinions sur un sujet qu'il ne maîtrise définitivement pas, je peux dire que la bêtise n'a de limite que le ciel de ses ambitions. D'autres avant moi ont déjà révélé les côtés arrivistes de cette intélectuel de gauche qui à découvert l'anarchisme dans une tasse de thé pendant que dehors les jeunes se mangeaient du lacrimo et de la matraque en pleine gueule, mais je crois pertinent d'en remettre un peu.

En quel honneur notre spécialiste du Black Bloc se donne-t-il maintenant comme référence sur des questions polémiques qui date de bien avant que ma mère ait poussé son premier cri. En bon pédagogue qu'il s'imagine, notre sociologue de service se permet de trancher la question millénaire de l'organisation. Bien qu'il soit juste selon moi de dire que la conjoncture actuelle n'offre aucune prise matérielle à un tel débat, il est en revanche encore plus puérile de trancher la question sur ce seul argument. La question de savoir ce qui départage la tendance plateformiste de la tendance synthésite dans l'anarchisme mérite à mon avis beaucoup plus de recherche et de discussion que les coins ronds que nous donne à lire la deuxième partie de ce livre déjà fort indigeste.

Cette question comme celle concernant le féminisme ont à elles seules drainées plus d'ouvrages que M. Dupuis-Déri pourrait en écrire en une seule vie. Donc, lorsqu'il s'improvisera donneur de leçons, que M. s'arrange pour savoir de quoi il s'agit. Il y a déjà assez à faire que de perdre du temps sur des âneries pareils.

Kat Astrof


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Sujet: 
Encore un effort...
Auteur-e: 
Katrina
Date: 
Ven, 2006-07-28 07:18

Ai-je mal lu ? Fort probablement, je l’avoue. C’est que voyez-vous, bien honnêtement, je fut prise d’un ennuie terrible à lire ce bouquin qui pourtant me titillait la curiosité. En effet, je trouve passablement ronflant de relire des points de vue qui n’apportent aucun éclairage nouveau sur les événements passés. Ce que je désir c’est de comprendre le monde pour le changer et non pas seulement le contempler béatement.

Si ma déception s’exprime de façon aussi injurieuse, c’est simplement que le temps qui nous échoie présentement exige de nous de faire un effort pour apporter des éléments critiques qui rendront plus saisissable notre époque. Je n’ai que faire d’une réédition du passé s’il ne contribue pas à clarifier le présent. Et sur ce point, le livre de M. Cyr fait quelque peu défaut et par conséquent ne fait que brasser autrement la confusion qui règne déjà.

Ceci dit, lorsque j’ai entamé l’œuvre, je pensais sincèrement y trouve plus qu’une simple lecture de l’actualité de l’époque vue au travers les yeux de la presse anarchiste. Mais la boite à surprise était pratiquement vide. Malgré le fait que soit résumé les divers événements qui ont marqué les années 70 jusqu’à celle de 90 - ce qui permet un aperçu général du bourbier social dans lequel nous sommes né -, peu de chose donne à comprendre l’actualité d’aujourd’hui et c’est pourtant là la seule chose qui nous concerne vraiment pour nous qui sommes dedans. À ce niveau, le livre est un échec lancé dans la marre de l’insignifiance littéraire.

Je reconnais également la volonté de cadrer le discours des anarchistes selon la tendance de leur contenu : anarcho-punk, post-moderniste, lutte-de-classiste, sans oublier les socialistes nébuleux… permettant ainsi de saisir la diversité de l’anarchisme et les différentes perspectives que ces tendances expriment et représentent par la même occasion. Toutefois, en rester là, c’est faire les choses à moitié. Car selon cette méthode tous ont raison dans leur tendance et toutes les tendances sont bonnes, sauf bien entendu ceux et celles qui n’ont pas produit de revues ou de journaux, bref la majorité des anarchistes et des prolétaires qui ont fait les luttes sans prendre la plume, dont quelques suspects étaient assurément conseillistes ou situationnistes. Sur ces derniers, j’aimerais rajouter que les ignorer parce qu’ils n’ont pas laissé de canards derrière eux, c’est à mon avis faire la part belle aux pousse-crayons.

Tout ça pour dire finalement que traiter d’un sujet tel que l’anarchisme - que celui-ci soit observé par l’éplucheur de journaux n’y change pas grand-chose - c’est nécessairement faire état de son histoire, des luttes qui le rendent vivant, des expériences acquises, des échecs et des bons coups, des tracts, des conférences, des polémiques, bref tout ce qui laisse peu de trace sur des feuilles de papier mais beaucoup dans l’esprit des gens et dans celui du temps. Ce sont ces souvenirs invisibles qui font l’anarchisme et fournissent l’encre à ceux et celles qui écrivent. Voilà pourquoi il est inutile de consacrer autant de pages à faire revivre le blabla des anciens anars, puisque l’essentiel qui rendrait cette lecture agréable et prometteuse y brille par son absence. Ce n’est définitivement pas d’un livre de plus dans ma bibliothèque que j’ai besoin mais d’idées nouvelles pour affronter le monde tel qu’il est actuellement.

Kat Astrof


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Sujet: 
Ou est l'objectivité des historiens quand on en a besoin...
Auteur-e: 
normanjacob
Date: 
Lun, 2006-08-07 21:02

"Certes, quelques ultra-istes devaient bien exister à l’époque mais (...) Leur histoire est donc sans importance."

Étrange déclaration de la part d'un "historien"...


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Sujet: 
commentaires misérabilistes et faux
Auteur-e: 
4ravache
Date: 
Jeu, 2006-07-27 12:56

« M. Dupuis-Dérisoire... D'autres avant moi ont déjà révélé les côtés arrivistes de cette intélectuel de gauche qui à découvert l'anarchisme dans une tasse de thé pendant que dehors les jeunes se mangeaient du lacrimo et de la matraque en pleine gueule... »

Voilà une connerie de quelqu'un qui manifestement ne connaît rien de Francis D-D; vous le savez pas peut-être que Dupuis-Déri était un militant de la première heure du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). Je pari que tous le monde qui a passé dans ce groupe a subit sa dose d'abus porcins. Et il aurait alors découvert son anarchisme à un age jeune, et il en a goûté comme bien d'entre nous des lacrimos, je le sais.

« En quel honneur notre spécialiste du Black Bloc se donne-t-il maintenant comme référence sur des questions polémiques... »

De l'anti-intéllectualisme puant; c'est beau ça dans un milieu qui se souci d'être crédible. Son ouvrage sur les BB est sûrement le seule qui parle de la tactique de manière sécuritaire, réfléchit et sympathique (il laisse quasiment parler les BBistes de leurs praxis).

allez; un peu plus de générosité d'esprit quand même...


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Sujet: 
.........
Auteur-e: 
Alexeievitch
Date: 
Mar, 2006-08-01 14:00

Si je puis me permettre un commentaire, j'ai trouvé très drôle le "presse apatride" surplombant "manifestes pour un québec libertaire" en intertitre. Bravo!


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Dossier G20
  Nous vous offrons plusieurs reportages indépendants et témoignages...

Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
« contre-sommet » à Toronto

Vous pouvez aussi visiter ces médias alternatifs anglophones...

Centre des médias Alternatifs Toronto
2010.mediacoop.net


Media Co-op Toronto
http://toronto.mediacoop.ca


Toronto Community Mobilization
www.attacktheroots.net
(en Anglais)

CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

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