La virulente protestation au Congrès à Brasilia de la part de membres du Mouvement pour la Libération des Sans-Terre (MLST) a été énergiquement réprouvée, autant par le gouvernement que par l'opposition.

Le président Luis Inacio Lula da Silva en personne a dit que « les responsables payeront » pour leurs actes. Le Parti des Travailleurs (PT) étudiait hier la possibilité d'expulser de ses rangs Bruno Maranhao, leader des manifestants. Quelques députés et sénateurs de l'opposition ont affirmé que si les Sans Terre voulaient protester pour exiger la réforme agraire, ils auraient du aller manifester au palais présidentiel et non au Parlement. Mais les Sans Terre ont choisi le Congrès précisement parce qu'ils ne rendent pas Lula responsable des retards dans la réforme agraire, mais plutôt l'establishment politique. L'opposition voit dans les destructions que les Sans Terre ont occasionées dans le Congrès un principe violent de campagne électorale qui culminera avec les élections présidentielles en octobre. Les analystes politiques assurent que Lula a besoin du soutien des mouvements sociaux pour être réélu. Le MST maintient de bonnes relations avec Lula et apporte des cadres politiques à son gouvernement, mais non la faction dissidente qui a causé les troubles au Congrès.

Pagina/12 (Argentine), 8 juin 2006.