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Les empoisonneursmihelich, Lundi, Avril 24, 2006 - 14:34
R.S.
Cet article est tiré de la plus récente édition de Notes Internationalistes - mars 2006 Rouyn-Noranda - Les empoisonneurs Remarquez que seulement 40% de la population a un «marqueur génétique» qui est associé à une disposition à cette maladie. Mais n’ayez crainte, les empoisonneurs ont vraiment tout prévu à Rouyn-Noranda. La Horne (maintenant associée à la Falconbridge) est aussi la deuxième plus importante pollueuse du continent pour ses émissions de plomb. Les gouvernements canadien et québécois se pètent régulièrement les bretelles en comparant leurs préoccupations environnementales à celles des États-Unis. Kyoto par ci, Kyoto par là et blablabla... Or, à elle seule, l’usine Horne, a rejeté 103 616 kg de plomb en 2002 (à elle seule, vous avez bien lu!), alors que le pire État américain était le Missouri avec 90 000 kg. C’est dire! Enfin, pour donner bonne mesure, les empoisonneurs n’y vont pas non plus de main morte avec l’arsenic qu’ils versent tout de go dans le cocktail létal qu’ils servent en quantité généreuse à leurs travailleurs tout comme à la population en général. En 2000, la quantité d’arsenic qui s’échappait de l’usine, pas seulement par les deux énormes cheminées mais aussi par les émissions diffuses, souvent au ras le sol, émanant directement de l’usine était minimalement de plus de 60 tonnes par année. Et toutes ses émanations extrêmement nocives (le béryllium, le plomb et l’arsenic) n’ont que 25 mètres à parcourir avant de se retrouver dans les carrés de sable et les domiciles du quartier résidentiel de Notre-Dame. En novembre 2004, le ministère de l’Environnement avait donné 18 mois à la fonderie pour réduire ne serait-ce que ses émissions diffuses d’arsenic. Mais la compagnie a depuis annoncé qu’elle retardait les travaux en fonction de son propre plan de rentabilité et menace de fermer l’usine si on lui rappelle ses engagements. Il faut lire les récentes déclarations du nouveau directeur de l’usine, «Monsieur» Marcel Faucher au journal La Frontière. [1] Cela, même si la profitabilité est en hausse, du fait d’un prix du cuivre avantageux et un taux d’exploitation des travailleurs beaucoup plus élevé, suite à leur mouvement de grève aux résultats défavorables du printemps 2002 au printemps 2003. [2] Les travailleurs et les travailleuses de Rouyn-Noranda, de Guyiu, et en fait de tous les pays du monde ne sont donc pas au bout de leur peine. En leur empoisonnant ainsi l’existence, la classe capitaliste, cette cruelle Agrippine moderne, leur fait montre encore une fois de sa nature à la fois spoliatrice et gangreneuse. Le regretté cinéaste Richard Boutet avait bien raison d’avoir titré un de ses films, «La maladie c’est les compagnies». Le contre poison à cette maladie, c’est le programme révolutionnaire indiquant la voie vers une société nouvelle et une meilleure façon de vivre : un mode de production dont le seul but est l’usage social et non pas la recherche effrénée et destructrice du profit individuel. La seule force potentielle et fondamentale capable de porter et de réaliser ce programme de respect mais d’impérieuse nécessité est la nôtre. Travailleurs, travailleuses, c’est à nous d’y voir! R.S. (à partir des informations d’un correspondant ouvrier) |
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