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La révolution: un combat toujours actuel

Eric Smith, Dimanche, Mars 26, 2006 - 13:16

Arsenal-express

Environ 300 personnes se sont rassemblées hier soir à Montréal pour rendre hommage à Charles Gagnon -- l'ex-militant du FLQ, puis fondateur et dirigeant du groupe marxiste-léniniste En Lutte!, décédé en novembre dernier. Parmi elles, on comptait bon nombre d'anciens militants et d'anciennes militantes du mouvement M-L, dans ce qui avait toutes les allures d'une soirée de retrouvailles. Les militantes et militants du PCR(co) qui ont participé à cet événement ont diffusé la déclaration suivante, appelant à poursuivre le combat pour le communisme et la révolution.

À une époque où le fond de l'air était rouge et tous les espoirs étaient permis, Charles Gagnon a su incarner les aspirations à la libération de centaines et de milliers de révolutionnaires au Québec et au Canada -- des aspirations qui rejoignaient celles de milliers, voire de millions d'autres prolétaires et oppriméEs, partout dans le monde.

L'Organisation communiste marxiste-léniniste EN LUTTE!, qu'il a fondée et dirigée pendant plus de 10 ans, a cessé d'exister en 1982, dans la foulée de la grande crise qui a emporté une bonne partie du mouvement marxiste-léniniste de l'époque, au Canada comme ailleurs.

Certains apôtres du nationalisme étroit, comme le rédacteur en chef de L'Aut'journal (et lamentable perdant lors de la course à la chefferie du PQ), Pierre Dubuc, et le réalisateur de cet abominable navet grassement subventionné intitulé Il était une fois... le Québec rouge, Marcel Simard, ont consacré pas mal d'efforts, ces dernières années, à tenter de salir la mémoire de ceux et celles qui se sont investiEs avec détermination au sein du mouvement marxiste-léniniste, en prétendant que celui-ci n'a été qu'une "création" du gouvernement fédéral pour écarter la "menace" que le PQ faisait peser sur lui. Mais la vérité est que le mouvement marxiste-léniniste et les valeurs qu'il a promues étaient profondément ancrés dans la réalité que vivaient -- et que continuent à vivre -- les masses populaires à travers le pays.

Comme on se plaisait à le répéter à l'époque en paraphrasant Mao, on a[vait] raison de se révolter!

De fait, au moment où la génération de militantes et de militants qui avaient porté le projet de libération nationale et sociale du peuple québécois au cours des années 1960 en est arrivée à devoir faire son bilan après la crise d'octobre, Charles Gagnon et ceux et celles qui se sont rassembléEs autour de lui ont eu raison de refuser les appels de ceux qui favorisaient la soumission au PQ et à son projet d'indépendance.

Ces militantes et militants ont eu raison de se rattacher au grand projet d'émancipation de la classe ouvrière alors représenté par le nouveau mouvement marxiste-léniniste, né de la rupture avec l'ancien modèle sclérosé et platement réformiste porté par ceux et celles qui dirigeaient l'URSS.

Ils et elles ont eu raison de lutter pour créer un parti basé sur la seule force capable d'assumer la perspective de la révolution jusqu'au bout: le prolétariat.

Le Canada, le Québec et le monde entier étaient alors en plein bouleversement. Les peuples des pays du tiers-monde arrachaient leur indépendance, l'un après l'autre. Au Vietnam et ailleurs en Indochine, les masses luttaient vaillamment -- et avec tellement de courage! -- contre l'agression impérialiste. En Chine, Mao et les révolutionnaires au sein du Parti communiste avaient amorcé ce qui était une véritable "révolution dans la révolution", en mobilisant les masses pour lutter contre la nouvelle classe bourgeoise qui cherchait à s'accaparer les fruits de la révolution (ceux-là même qui dirigent aujourd'hui la Chine redevenue capitaliste).

Au tournant des années 1980, après que ce grand mouvement de masse soit entré en période de reflux et que les choses eurent commencé à se corser, le mouvement marxiste-léniniste, qui était encore jeune et relativement inexpérimenté et qui n'avait pas encore réussi à assimiler toute l'expérience du mouvement communiste international et de la lutte pour le socialisme en URSS et en Chine, n'a pas tenu le coup et s'est effondré.

Pour plusieurs, dont Charles Gagnon, cet échec fut extrêmement douloureux; certainEs, d'ailleurs, le ressentent encore, 25 années plus tard... Un certain nombre se sont empressés de se repentir et d'offrir leurs services à la grande bourgeoisie: on les retrouve aujourd'hui dans les officines des partis bourgeois, dans les bureaux feutrés des grandes centrales syndicales intégrées à l'appareil d'État, à la direction des médias bourgeois, etc.

Nous ne surprendrons personne en disant qu'à notre avis, en finissant par tourner le dos au marxisme-léninisme et à la révolution -- et même s'il a eu le mérite de ne jamais passer dans l'autre camp -- Charles Gagnon a lui aussi failli à faire avancer la cause à laquelle il s'est consacré.

D'autres, pourtant, ont suivi une trajectoire différente et contribué à ce qu'une partie du mouvement communiste international survive, et même qu'elle sorte renforcée, après avoir surmonté cette terrible défaite. Ces forces, on les trouvait notamment autour du Parti communiste révolutionnaire du Chili, du Parti communiste révolutionnaire des États-Unis et son principal dirigeant Bob Avakian, et de l'organisation Voie prolétarienne, de France. Au lieu de rejeter les contributions immortelles de Mao, ces forces se sont appuyées sur les acquis du mouvement marxiste-léniniste, pour avancer et aller plus loin.

Éventuellement, en 1984, ce sont elles qui ont donné naissance au Mouvement révolutionnaire internationaliste (le MRI). Parmi ces forces, le Parti communiste du Pérou a joué un rôle de premier plan, en déclenchant une puissante guerre populaire contre le régime réactionnaire lié à l'impérialisme dans ce pays. En faisant du marxisme-léninisme-maoïsme la synthèse de l'expérience de notre classe, en l'appliquant et en le développant en pratique, les partis et organisations rassemblés autour du MRI ont réussi à faire mentir les prophètes de malheur qui avaient prédit, de façon bien téméraire, la "fin de l'histoire" et la mort du communisme.

Dans le cartouche qu'on retrouvait à chaque semaine dans les pages de son journal, le groupe En Lutte! écrivait: "La révolution n'est pas un rêve; elle est déjà commencée!", façon d'appeler ses lecteurs et lectrices à joindre ses rangs.

Vingt-cinq ans plus tard, nous osons affirmer que la révolution n'est ni un souvenir, ni chose du passé. Au contraire, le monde d'aujourd'hui n'a jamais été aussi mûr pour la révolution. Et notre drapeau rouge -- le drapeau du prolétariat international -- flotte à nouveau, fièrement, dans les campagnes du Népal et sur les Himalayas, où les masses populaires construisent leur nouveau pouvoir sous la direction du Parti communiste du Népal (maoïste).

Les militantes et militants regroupéEs au sein du PCR(co) luttent pour créer un parti communiste révolutionnaire. "Vétérans" du mouvement ML des années 1970 pour quelques-uns d'entre nous; militantes et militants ayant adhéré au projet révolutionnaire pendant la dure période de reflux des années 1980; jeunes prolétaires enthousiastes ayant été entraînéEs au combat politique à travers le large mouvement populaire qui s'est développé au cours des dernières années contre la mondialisation impérialiste: nous sommes tous et toutes réuniEs, aujourd'hui, autour d'un même objectif, et déterminéEs à faire revivre le projet le plus émancipateur que l'humanité ait jamais engendré -- le communisme!

Nous ne luttons pas pour faire du Québec "un pays comme les autres", comme le proposent encore aujourd'hui le PQ et les nationalistes. Nous ne nous proposons de prendre la direction des syndicats embourgeoisés, en pensant que c'est simplement en obtenant quelques réformes ici et là qu'on pourra mettre fin au capitalisme destructeur, comme certainEs l'ont déjà cru.

Nous ne cherchons pas non plus à créer "un parti comme les autres". Et nous prétendons encore moins "faire de la politique [bourgeoise] autrement" - comme si la lutte pour un véritable changement révolutionnaire était seulement affaire d'image, de "positionnement stratégique" et d'alliances avec le PQ.

Notre parti sera communiste et révolutionnaire. Nous n'avons aucunement l'intention de singer les politiciens bourgeois et de participer à leur cirque électoral. Nous ne pensons pas un seul instant qu'on pourra "changer le système de l'intérieur" en essayant d'être plus brillants que ceux et celles qui le dirigent actuellement, sans jamais s'attaquer à ses fondements.

Notre seule boussole, l'unique objectif qui nous anime, c'est la révolution. Et nous avons l'audace de penser qu'en nous appuyant sur la riche expérience des 150 années de lutte du prolétariat international, en nous emparant fermement du marxisme-léninisme-maoïsme, en nous unissant avec les autres forces révolutionnaires d'avant-garde à l'échelle internationale, en nous organisant solidement et en développant une pratique révolutionnaire conséquente, nous vaincrons!

Et c'est avec confiance et optimisme que nous participerons, dès l'automne, au Congrès révolutionnaire canadien, qui réunira tous ceux et celles qui adhèrent au projet communiste, d'un bout à l'autre du pays.

Ce faisant, nous prétendons, bien humblement, rendre hommage à l'engagement de Charles Gagnon envers la cause du peuple et au combat auquel il a contribué pour la libération de tousTES les oppriméEs.

Le Parti communiste révolutionnaire
(comités d'organisation)

_____

Article paru dans Arsenal-express, nº 91, le 26 mars 2006.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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Sujet: 
Lettre publique aux camarades égaréEs au sein du PCR(co)
Auteur-e: 
gnomecommuniste
Date: 
Mar, 2006-04-04 18:52

(Texte écrit par Calvaire)

Lettre publique aux camarades égaréEs au sein du PCR(co) écrite par un communiste libertaire
Anonyme, Samedi, Février 18, 2006 - 05:07 (Activism | Analyses | Government | Politic)
First paragraph (Teaser):

Voici la re-publication d'un texte qui garde encore beaucoup de son actualité d'autant plus avec les critiques récentes acerbes, intéressantes et crissement pertinentes faites par le PCR(co) et d'autres maos des positions de la NEFAC

Je vous considère généralement comme des camarades (les gens et non le Parti) mais égarés. Nous partageons notre commune condition de domination et notre profond désir d’en sortir. Je condamne ceux qui parmi nous vous attaquent par la violence physique à moins qu’ils répondent à une agression physique de votre part.

Un dialogue sans compromis mais dans la camaraderie pourrait s’instituer entre nous.
Rest of the text:

(Voici la re-publication d'un texte qui garde encore beaucoup de son actualité d'autant plus avec les critiques récentes acerbes, intéressantes et crissement pertinentes faites par le PCR(co) des positions de la NEFAC)

Relisant le premier numéro d’En avant, j’en suis venu à la conclusion que sur plusieurs points votre critique de l’anarchisme est pertinente. J’ai toujours personnellement aimé votre rigueur théorique, votre sens de l’organisation et votre clarté politique et critique contre toutes les illusions contre-révolutionnaires comme le réformisme, le syndicalisme corporatiste… C’est peut-être que je la comprends bien provenant moi-même de l’héritage marxiste révolutionnaire, mais devenu communiste libertaire en conséquence. J’ai donc décidé de répondre à votre critique.

Plusieurs organisations anarchistes sont complaisantes envers le réformisme (font des luttes entre autres pour l’intervention massive de l’État bourgeois dans tous les secteurs de la vie, manifestent gentiment pour quémander des politiques sociales à nos ennemis et ne font souvent que cela, mènent des luttes parcellaires sur des causes toujours particularisées et généralement pas remises dans un contexte de luttes révolutionnaires) et appuie des luttes menées par des syndicats, sans les mettre en cause radicalement, complètement collaborationnistes, corporatistes et qui ne défendent que les intérêts capitalistes de leurs membres (favorisant les conditions de vie capitalistes dont l’augmentation du pouvoir d’achat sans remettre en cause les fondements oppressifs et de domination du système mondial, sans perspectives révolutionnaires, et donc l’intégration). C’est le cas de la plupart des groupes des mouvements altermondialiste libertaire et anarcho-communiste actifs à Montréal. Ces tendances de ces mouvements sont tout à fait condamnables d’un point de vue révolutionnaire.

Le mouvement anarchiste est par ailleurs réduit en fractions impuissantes qui se mènent plus de luttes entre elles qu’elles ne collaborent sur des projets d’organisations (poussant vers notre autonomie vis-à-vis du capitalisme au niveau alimentaire, du logement, de l’éducation populaire, de l’apprentissage des techniques, de l’analyse théorique, de la connaissance en général…) et sur le maintien et la construction d’un véritable mouvement révolutionnaire (avec des luttes qui se comprennent et se mènent contre les formes de domination, pour leur destruction, et non seulement pour la gestion de problèmes particuliers qui vont des déportations jusqu’aux conflits syndicaux réformistes sans se comprendre dans la pertinence ou l’impertinence du point de vue de la lutte révolutionnaire principale). Et une autre partie se compose d’anarchistes qui se considèrent que la fainéantise assez constante, la fête perpétuelle, l’agressivité de soûlons... sont des activités révolutionnaires. Le milieu se décompose à mesure qu’il se compose.

Nous avons à réfléchir d’une manière radicale à toutes ces limites et erreurs pour construire un véritable mouvement révolutionnaire. Nous avons à grandir dans la critique.

Cela dit, maintenant venons-en à vous. Je fus moi-même comme vous marxiste révolutionnaire un temps (entre autres mao…). Mais j’en suis sorti considérant que la construction du Parti comme forme centrale du pouvoir révolutionnaire conduisait à la centralisation du pouvoir dans les mains d’une élite supposément éclairée (une direction révolutionnaire comme vous l’appelez souvent), d’une bureaucratie dirigiste, d’une tyrannie des chefs, qui trouve son prolongement dans la dictature sur les masses que furent les États marxistes, donc à la production de nouvelles société de classes qui comportent une minorité qui dirige et une majorité qui s’asservit (de l’État du parti à l’économie totalement technobureaucratisée). Léninistes, trotskistes, staliniens, maoïstes… toutes les tendances qui s’articulent ainsi sont condamnées à perpétuer pour ces raisons la domination d’une minorité sur une majorité. C’est l’erreur historique fondamentale du marxisme dans la plupart de ses versions et particulièrement dans sa version marxiste-léniniste (léninistes, trotskistes, staliniens, maoïstes…). Le marxisme politique est une voie vers la domination aussi oligarchique, hiérarchique, oppressive, aliénante que la démocratie bourgeoise ou encore le fascisme. Toute révolution d’en haut et du centre avant-gardiste sont des nouvelles formes d’institution de gouvernements tyranniques sur les masses (ou multitudes comme je préfère nous appeler).

De l’organisation, de l’organisation et encore de l’organisation plus la conscience… Partout les masses ou multitudes (dites dans un autre langage et une autre conception) doivent s’organiser sur leurs propres bases pour mener la lutte contre les formes de domination et ne pas se faire organiser. Elles doivent s’unir dans la communisation et la destruction massive des pouvoirs qui s’exercent sur leur vie. Seul le communisme dans la liberté contre toutes les autorités hiérarchiques peut permettre que les multitudes se livrent à la liberté et au partage tout entier donc au communisme, par elles-mêmes, pour elles-mêmes.

Je vous considère généralement comme des camarades (les gens et non le Parti) mais égarés. Nous partageons notre commune condition de domination et notre profond désir d’en sortir. Je condamne ceux qui parmi nous vous attaquent par la violence physique à moins qu’ils répondent à une agression physique de votre part.

Un dialogue sans compromis mais dans la camaraderie pourrait s’instituer entre nous.
Author:
Calvaire


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