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DES FEMMES MIGRANTES BOLIVIENNES SONT LES HEROÏNES DU XXIe SIÈCLEAnonyme, Lundi, Mars 13, 2006 - 08:04
Edwin Perez Uberhuaga
Oruro, 11 mars 2006, Edwin Perez Uberhuaga (CEM) Les femmes boliviennes sont celles qui émigrent plus que les hommes et elles sont devenues "les héroïnes du XXIe siècle" pour leur courage en affrontant les difficultés dans des milieux hostiles, c’est pourquoi elles méritent d’être prises en compte et respectées. Cela a été une des conclusions du Séminaire "La femme migrante" réalisé à Oruro sous les auspices du "Círculo de Mujeres Periodistas de Oruro" (Cercle de femmes journalistes d’Oruro),la "Asociación de Municipios de Oruro" (Association des municipalités d’Oruro) et le Centre d’Études en Migrations (CEM) en Suisse. Dans le débat auquel ont assisté des représentants d’organisations de défense de la femme, voire des femmes avec des "polleras" (jupes andines), on a analysé les problèmes et les défis qu’affronte la femme dans la migration vers la ville et surtout à l’étranger. Les organisateurs et les participants se sont mis d’accord pour améliorer l’information sur ce problème pour préserver la santé physique et mentale des jeunes femmes ou mères de famille qui voyagent afin de travailler et d’envoyer de l’argent à leur époux et à leurs enfants. Cette expérience convient à certaines, mais pour d’autres elle est traumatisante. PROFESSIONNELLES SERVANTES Du fait que les Européens ont besoin de femmes pour garder les enfants, les personnes âgées et pour faire le ménage, ce sont les femmes d’autres continents, parmi elles des boliviennes, qui assument ce défi en dépit du fait d’être des professionnelles ou des étudiantes au très bon niveau académique, a affirmé ce correspondant dans sa conférence. Les problèmes résident dans la division familiale, la difficulté d’élever les enfants à grande distance, le manque de protection légale quand on n’a pas de papiers ou de résidence légale et l’infidélité qui se pose tant pour elles que pour leurs époux. Actuellement en Espagne on peut appliquer le Regroupement Familial à la suite de la légalisation de l’année antérieure, mais il y a des milliers de boliviennes qui ne peuvent pas emmener leur famille, surtout celles qui sont arrivées dans d’autres pays d’Europe après leur respective légalisation. "Mais le courage des femmes est si grand que tout en étant illégales, elles font voyager leurs enfants et leurs époux pour vivre ensemble, malgré les risques d’expulsions policières probables ou qu’on ne les laisse pas passer l’aéroport", a affirmé ce correspondant. Les participants à la conférence partagent une inquiétude face aux mauvais traitements que subissent des femmes, puisqu’il y a déjà des taux élevés de violence domestique, les grossesses non désirées et la décision d’en arriver à l’avortement sans savoir que la remise en adoption à une famille européenne peut être une autre alternative. Une participante qui avait été en Italie a dit : "Seule une femme peut comprendre la grande douleur que représente de devoir avoir recours à l’avortement ou de devoir laisser nos enfants dans le pays tandis que nous devons émigrer". La vulnérabilité des femmes migrantes motive l’inquiétude des organisations humanitaires aidant les étrangers, qui de leur côté ont demandé des politiques d’orientation sexuelle et laborale au sein des "pays expulseurs". Ce correspondant a vu plusieurs cas d’infidélité ou de libertinage sexuel, mais a aussi vu des femmes mariées qui conservaient leurs valeurs familiales. Il y a des fêtes où les femmes, pour éviter les tentations et pour ne pas être victimes du qu’en- dira-t-on ou des commérages qu’ont exportés les compatriotes. MIGRATION RURALE La crise économique du pays a incité une grande quantité de femmes de la zone rurale à voyager vers d’autres pays sans même savoir bien parler le castillan ou sans s’imaginer les chocs économiques, culturels et technologiques auxquels elle feront face. Par exemple, il y a 4 ans, il y a eu le cas d’une vendeuse de fruits de la "Cancha à Cochabamba" qui en quelques jours a troqué la "pollera" indigène pour un pantalon, elle a défait ses tresses et a pris un avion 747 pour traverser l’océan munie d’un appareil photo afin de faire croire à l’immigration en Espagne qu’elle y allait comme "touriste". Maintenant, elle s’occupe de 2 enfants espagnols, différents de ses 5 enfants qu’elle a laissés dans le pays et qui sont déjà adolescents. Le grand protagonisme indigène dans la migration se remarque dans les téléphones publics où l’on parle à distance et en quechua ou aymara de thèmes d’amour, de problèmes économiques, de solitude et d’espérance ou de frustration avec des membres de sa famille. PLUS DE RÉFLEXION Carmen Camacho et Rocio Pimentel, dirigeantes du "Círculo de Mujeres Periodistas de Oruro"(Cercle de femmes journalistes d’Oruro) ont annoncé qu’elles poursuivraient leurs tâches de réflexion sur l’enjeu migratoire féminin afin d’y apporter des propositions concrètes. Elles se sont entendues sur le caractère indispensable d’une intervention du gouvernement afin d’appliquer des politiques de création d’emploi dans le pays pour les hommes et les femmes, de façon qu’on évite une migration chaotique et incontrôlée. Edwin Perez Uberhuaga est le coordinateur en Suisse du Centre d’études en migrations (CEM) Téléphone : LP 228085, 77595545 Veuillez visiter les sites suivants et y donner votre avis : Traduction : Esther Doménech Gayo
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