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Invitation forum alternatif de l'eau, Mexico

Anonyme, Lundi, Février 27, 2006 - 23:47

Coordination d’Organisations Mexicaines pour le Droit à l’Eau

Il s’agit d’une invitation aux médias francophones de la part des paysans en lutte contre le méga-barrage de la Parota dans l’État du Guerrero au Mexique, à visiter leurs terres avant le prochain Forum mondial de l’eau, du 16 au 22 mars à Mexico.

Il s’agit d’une invitation aux médias francophones de la part des paysans en lutte contre le méga-barrage de la Parota dans l’État du Guerrero au Mexique, à visiter leurs terres avant le prochain Forum mondial de l’eau, du 16 au 22 mars à Mexico.

Le cas de la Parota sera jugé par le Tribunal international de l’eau qui siègera pendant le Forum et rendra un avis sur plusieurs cas de conflits liés à l’eau.

Le Comité diffusion du COMDA (Coalition des Organisations Mexicaines en Défense de l’Eau) a été chargé par les paysans opposés au barrage, de faciliter une communication avec les médias francophones susceptibles d’être intéressés à visiter leurs terres et parler avec eux, avant le Forum. Il s’agit d’une invitation officielle de la part du CECOP (Consejo de Ejidos y Comunidades opositores a La Parota), Conseil des Ejidos et Communautés Opposés à la Parota.

Les enjeux du barrage sont complexes et le Guerrero continue d’être un des Etats les plus répressifs du Mexique. La Parota compte déjà trois paysans morts à quelques semaines de sa licitation et la zone est toujours contrôlée par le CECOP depuis 2002.

Pour plus d’informations sur ce conflit, nous vous joignons plus bas un article qui résume les enjeux, écrit par le même comité diffusion.

Vous pouvez consulter également en français:

Le barrage de la peur, le Figaro, 18 décembre 05 (Anne Vigna)
http://eau.apinc.org/article.php3?id_article=439

Appel urgent, Amnesty International, 2 février 2006
http://web.amnesty.org/library/Index/FRAAMR410082006?open&of=FRA-MEX

Renseignements pratiques :

Deux rencontres sont organisées (avec des traductions) :

À Mexico :

Avec Marco-Antonio Suástegui et/ou Felipe Florès, les deux porte-parole du mouvement. Ces deux hommes ont déjà été emprisonnés pour s’être opposés au barrage. Amnesty a lancé un appel urgent pour leur protection. Le CECOP espère monter à Mexico avec 1 000 paysans, il sera donc facile d’en voir d’autres.

Leurs avocats (voir dans le papier joint) seront également présents. Le Tribunal siégera du 17 au 20 mars sauf le dimanche, au Musée national d’Anthropologie à Mexico. La date de l’audience pour la Parota sera le 17 mars.

Tribunal international de l’eau
http://www.tragua.com

À Acapulco :

Avant le Forum, une rencontre est organisée sur les terres qui seraient inondées (17 000 hectares) avec les paysans et plusieurs figures du mouvement les 14 et 15 mars prochains (avant la grande marche en défense de l’eau, le 16). Acapulco est à cinq heures de route de Mexico. Cette rencontre est encadrée par Magali Tirel, anthropologue à l’UNAM et qui travaille sur ce conflit, et par Anne Vigna, journaliste au Mexique qui a écrit plusieurs articles sur les problèmes de l’eau dans le pays.

Contacts

Les personnes intéressées doivent contacter (français, anglais ou espagnol) :

La section internationale de la Coalition des Organisations Mexicaines en Défense de l’Eau (COMDA)
Mail : comd...@hotmail.com
Tel : (00 52) 739 393 32 25 (7 heures de moins depuis Paris)

Nous répondrons à toutes vos questions complémentaires et envois de documents.

Si vous souhaitez participer au Forum alternatif de l’eau, il faut s’inscrire sur le site du COMDA : http://www.comda.org.mx

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Sauver les paysans de la Parota?

La résonnance internationale pourra-t-elle sauver les paysans de la Parota? À l’heure des grands Forums mondiaux où alters, officiels et presse sont tous présents, est-ce que tout ce bruit fait en quelques jours, évitera « un massacre » que les paysans prédisent « si le gouvernement s’obstine »? Au prochain Forum mondial de l’eau, du 16 au 22 mars à Mexico, le cas de la Parota sera jugé par le Tribunal International de l’eau qui siègera à côté du Forum officiel. Le Tribunal, instance internationale regroupant des spécialistes, donnera un avis indépendant et documenté, suite à l’étude de plusieurs cas de conflits liés à l’eau.

Le « cas » la Parota, est un « méga barrage », que la Commission fédérale d’électricité (CFE, entreprise publique mexicaine) espère construire au nord d’Acapulco dans l’Etat du Guerrero. Les faits : 17 000 km2 de terres cultivables et de forêts, 25 000 paysans affectés selon les opposants, 3 500 selon la CFE qui ne comptabilise que les paysans qui seront relogés par l’entreprise. Ne sont pas « affectés » pour la CFE, ceux qui perdent leurs terres puisque ils seront indemnisés. Il est important de savoir que la CFE traîne un lourd passé et en tous lieux au Mexique pour n’avoir jamais rempli ou bien mal ces engagements dans tout processus d’expropriation pour les barrages. Ils sont très nombreux dans le pays à attendre toujours que « la CFE paye », parfois depuis 40 ans.

La CFE propose en parallèle des « plans de développement alternatif » pour vendre le projet aux habitants, en contradiction totale avec les impacts du barrage soulignés dans l’étude d’impact. Les deux grands angles phares du « développement durable » en échange de l’inondation ? D’abord la pêche alors que l’eau sera rapidement polluée et atrophiée selon les spécialistes de l’UNAM, et bien sûr le tourisme alors que personne n’ira mourir de chaud à la saison sèche, ni bronzer devant un réservoir couleur café en saison des pluies quand les plages du Pacifique sont à une heure.

Il n’y a là rien de bien nouveau, il s’agit de « la méthode développement durable de la CFE » reproduite dans beaucoup de barrages au Mexique et qui n’a jamais donné à ce jour de résultats (que ce soit pour la pêche ou le tourisme). La CFE, malgré ses engagements pris auprès de la Banque Mondiale pour améliorer ses pratiques et l’excellent travail réalisé par des investigateurs mexicains, n’a finalement pas changé de méthode. Au Guerrero comme ailleurs, il est prévu que les paysans vendent tôt ou tard et partent, même au dernier moment. « Un jour, ils ont fermé les portes du barrage et l’eau a commencé à monter » témoigne un paysan du barrage de Cerro de Oro (Guerrero). Peu sont restés sur les bords, dans les nouveaux petits villages construits par la CFE, la plupart délabrés dix ans plus tard. La majorité est partie à la ville, les autres ont tenté leur chance de « l’autre côté » : aux États-Unis. Ils ont bien vite dépensé la petite somme de la CFE, certains se sont acheté une voiture devant l’opportunité soudaine de « consommer » et n’ont déjà plus rien.

La pression sur la terre est telle dans cette zone et le développement urbain si continu, que la CFE ne pourra jamais rendre sa terre au paysan, même si elle assure qu’il en aura le choix. C’est tout simplement faux : à dix jours de la licitation, la CFE n’a pas un seul bout de terre acheté ou en réserve pour les paysans de la Parota. Ils seront obligés de changer d’emploi, contraints de vivre dans les quartiers pauvres d’Acapulco où, là encore, le développement du tourisme de masse a attiré puis laissé de côté les paysans du Guerrero.

Une fois encore, les paysans devraient laisser leurs terres pour que la Nation produise 900 MW d’électricité espérée pendant 50 ans (dans l’optique optimiste). Opéré par la CFE, le barrage sera construit par des entreprises privées et représente un investissement de 900 millions de dollars, que le peuple mexicain remboursera (la dette de la CFE a augmenté considérablement pendant le sexennat du Président Fox). Intégré au Système d’Intégration Centroaméricain (SICA), la Parota permettra de vendre de l’énergie depuis le Panama jusqu’à ceux qui détruisent en ce moment leurs barrages (pour cause de pollution excessive) mais gardent des besoins énergétiques énormes : les Américains.

Les paysans ont vite compris qu’ils n’avaient rien à gagner dans l’histoire, même si la CFE a là encore utilisé sa méthode phare pour l’implantation de grands barrages : l’arme de la corruption. Elle a « convaincu » les appuis locaux, les présidents municipaux, les petits caciques en tout genre, une certains presse locale, et le syndicat paysan dissident CNC, notoirement corrompu et issu du PRI . La preuve la plus spectaculaire sur la corruption employée par la CFE est venue du nouveau maire d’Acapulco, Felix Salgado Macedonio qui a déclaré à la presse: « la CFE m’a bien proposé de payer ma campagne électorale si j’approuvais le barrage ».

La CFE avec ces appuis grassement payés, a réalisé une série d’assemblées générales truquées avec des faux paysans (souvent reliés au PRI) pour voter haut la main l’approbation du barrage, quand les vrais propriétaires de la terre affrontent jusqu’à 1 300 policiers pour tenter de faire entendre leurs voix. L’Assemblée générale, car nous sommes en terres communales, est réalisée en totale illégalité de la Loi agraire, dans la rue et menée par le dirigeant de la CNC locale, Evencio Romero, à la place du Président municipal. Les notaires sont là et donnent foi au procédé à 300 mètres des gaz lacrymogènes et des vrais propriétaires de la terre…

Fin décembre 2005, la CFE annonce que le barrage a été approuvé dans les 19 communautés de la zone et que le projet sera bientôt en licitation. Pour l’instant, le personnel de la CFE n’a plus mis un pied dans la zone depuis fin 2002 : les paysans bloquent tous les accès à la zone par six barrages routiers, assurés jour et nuit et « jusqu’à la fin » par les paysans, armés de leurs seules machettes et radios. Mais la colère et la détermination sont montées d’un cran avec l’assassinat de trois paysans, la torture, les emprisonnements illégaux, l’entretien de la peur au quotidien, les menaces, etc.

Dans le Manifeste des opposants sorti le 1er janvier 2005, ils préviennent la CFE, les gouvernements (local et fédéral), les institutions publiques concernées, les entreprises privées et la Banque Mondiale : « Nous vous disons de vous en aller. Que ces terres n’appartiennent pas à la CFE mais à nous et que La Parota ne va jamais voir le jour. L’eau de notre fleuve Papagayo n’est pas une marchandise en vente : c’est un bien commun qui appartient à la population de la zone et nous allons la défendre comme telle. Vous ne privatiserez pas l’eau ». Plus loin, ils sont très clairs sur leur détermination : « si vous vous obstinez, il y aura un massacre ». Et en donnent la preuve en rappelant les 400 mayas Achi assassinés pour la construction du barrage Chixoy au Guatemala en 1985. Ils se disent prêts à affronter la répression, « d’abord avec un haut niveau de conscience, ensuite avec nos machettes et enfin avec une alliance nationale et internationale ».

Face à la répression, la militarisation de la zone, la lutte contre la Parota a reçu un appui national des organisations en lutte. Mais il faut aujourd’hui passer au niveau international, qui peut gêner le gouvernement pour mener dans le noir la répression. L’histoire du Guerrero rassemble malheureusement les pires pages de la répression contre les paysans et un triste record dans la guerre des disparus, « ces militants jamais revus ». Leurs avocats du Centre des droits de l’Homme de la Montagne Tlachinollan défendent depuis des années l’OCESP, une organisation paysanne et écologiste du Guerrero, plusieurs fois primée pour sa défense des bois, mais qui compte des assassinats et des prisonniers politiques dans leurs rangs. Les avocats de Tlachinollan qui se sont depuis impliqués contre la Parota, « devant l’illégalité flagrante et continuelle à la Loi agraire et aux Droits humains des paysans» ont déjà été menacés.

Voilà pourquoi, le Manifeste lance aujourd’hui un appel à la société civile internationale et à la presse, pour se solidariser avec eux lors des séances du Tribunal International de l’Eau du 17 au 20 mars . Ils invitent également avant le Forum la presse francophones et les organisations à visiter leurs terres et connaître TOUS les enjeux et bien sûr ceux que n’ébruite guère la CFE. Ces passages de l’étude d’impact, balayés de la main par les ingénieurs de la CFE toujours sereins et rassurants, mais tout de même, bien mis en évidence par les spécialistes de l’UNAM : « Un haut risque sismique », avec le côté gauche du barrage qui repose sur la zone active de la faille sismique la plus dangereuse du Mexique entre les plaques océanique Coco et continentale nord-américaine. Les géologues annoncent également que le prochain grand séisme au Mexique sera dans le Guerrero et « qu’il peut être couplé d’un risque de tsunami. Le poids du barrage augmentera ce risque sismique ». Le barrage contribuera au « stress hydrique » que vivra le Guerrero (estimé à partir de 2020, selon les pronostics), en altérant les principaux fleuves qui alimentent les bassins d’alimentation pour la population et assurent la recharge des nappes phréatiques. La Parota détruira irrémédiablement une zone importante de selva baja et mediana caducifolia et une biodiversité endémique et unique du fleuve Papagayo. La population de la zone est peut-être bien en danger pour faire marcher plus de télé, de micro-ondes et d’air conditionné dans les foyers américains.

Texte écrit par la section diffusion du COMDA (Coordination d’Organisations Mexicaines pour le Droit à l’Eau)

www.comda.org.mx


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http://toronto.mediacoop.ca


Toronto Community Mobilization
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