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Lettre publique aux camarades égaréEs au sein du PCR(co) écrite par un communiste libertaireAnonyme, Samedi, Février 18, 2006 - 00:07
Calvaire
Voici la re-publication d'un texte qui garde encore beaucoup de son actualité d'autant plus avec les critiques récentes acerbes, intéressantes et crissement pertinentes faites par le PCR(co) et d'autres maos des positions de la NEFAC Je vous considère généralement comme des camarades (les gens et non le Parti) mais égarés. Nous partageons notre commune condition de domination et notre profond désir d’en sortir. Je condamne ceux qui parmi nous vous attaquent par la violence physique à moins qu’ils répondent à une agression physique de votre part. Un dialogue sans compromis mais dans la camaraderie pourrait s’instituer entre nous. (Voici la re-publication d'un texte qui garde encore beaucoup de son actualité d'autant plus avec les critiques récentes acerbes, intéressantes et crissement pertinentes faites par le PCR(co) des positions de la NEFAC) Relisant le premier numéro d’En avant, j’en suis venu à la conclusion que sur plusieurs points votre critique de l’anarchisme est pertinente. J’ai toujours personnellement aimé votre rigueur théorique, votre sens de l’organisation et votre clarté politique et critique contre toutes les illusions contre-révolutionnaires comme le réformisme, le syndicalisme corporatiste… C’est peut-être que je la comprends bien provenant moi-même de l’héritage marxiste révolutionnaire, mais devenu communiste libertaire en conséquence. J’ai donc décidé de répondre à votre critique. Plusieurs organisations anarchistes sont complaisantes envers le réformisme (font des luttes entre autres pour l’intervention massive de l’État bourgeois dans tous les secteurs de la vie, manifestent gentiment pour quémander des politiques sociales à nos ennemis et ne font souvent que cela, mènent des luttes parcellaires sur des causes toujours particularisées et généralement pas remises dans un contexte de luttes révolutionnaires) et appuie des luttes menées par des syndicats, sans les mettre en cause radicalement, complètement collaborationnistes, corporatistes et qui ne défendent que les intérêts capitalistes de leurs membres (favorisant les conditions de vie capitalistes dont l’augmentation du pouvoir d’achat sans remettre en cause les fondements oppressifs et de domination du système mondial, sans perspectives révolutionnaires, et donc l’intégration). C’est le cas de la plupart des groupes des mouvements altermondialiste libertaire et anarcho-communiste actifs à Montréal. Ces tendances de ces mouvements sont tout à fait condamnables d’un point de vue révolutionnaire. Le mouvement anarchiste est par ailleurs réduit en fractions impuissantes qui se mènent plus de luttes entre elles qu’elles ne collaborent sur des projets d’organisations (poussant vers notre autonomie vis-à-vis du capitalisme au niveau alimentaire, du logement, de l’éducation populaire, de l’apprentissage des techniques, de l’analyse théorique, de la connaissance en général…) et sur le maintien et la construction d’un véritable mouvement révolutionnaire (avec des luttes qui se comprennent et se mènent contre les formes de domination, pour leur destruction, et non seulement pour la gestion de problèmes particuliers qui vont des déportations jusqu’aux conflits syndicaux réformistes sans se comprendre dans la pertinence ou l’impertinence du point de vue de la lutte révolutionnaire principale). Et une autre partie se compose d’anarchistes qui se considèrent que la fainéantise assez constante, la fête perpétuelle, l’agressivité de soûlons... sont des activités révolutionnaires. Le milieu se décompose à mesure qu’il se compose. Nous avons à réfléchir d’une manière radicale à toutes ces limites et erreurs pour construire un véritable mouvement révolutionnaire. Nous avons à grandir dans la critique. Cela dit, maintenant venons-en à vous. Je fus moi-même comme vous marxiste révolutionnaire un temps (entre autres mao…). Mais j’en suis sorti considérant que la construction du Parti comme forme centrale du pouvoir révolutionnaire conduisait à la centralisation du pouvoir dans les mains d’une élite supposément éclairée (une direction révolutionnaire comme vous l’appelez souvent), d’une bureaucratie dirigiste, d’une tyrannie des chefs, qui trouve son prolongement dans la dictature sur les masses que furent les États marxistes, donc à la production de nouvelles société de classes qui comportent une minorité qui dirige et une majorité qui s’asservit (de l’État du parti à l’économie totalement technobureaucratisée). Léninistes, trotskistes, staliniens, maoïstes… toutes les tendances qui s’articulent ainsi sont condamnées à perpétuer pour ces raisons la domination d’une minorité sur une majorité. C’est l’erreur historique fondamentale du marxisme dans la plupart de ses versions et particulièrement dans sa version marxiste-léniniste (léninistes, trotskistes, staliniens, maoïstes…). Le marxisme politique est une voie vers la domination aussi oligarchique, hiérarchique, oppressive, aliénante que la démocratie bourgeoise ou encore le fascisme. Toute révolution d’en haut et du centre avant-gardiste sont des nouvelles formes d’institution de gouvernements tyranniques sur les masses (ou multitudes comme je préfère nous appeler). De l’organisation, de l’organisation et encore de l’organisation plus la conscience… Partout les masses ou multitudes (dites dans un autre langage et une autre conception) doivent s’organiser sur leurs propres bases pour mener la lutte contre les formes de domination et ne pas se faire organiser. Elles doivent s’unir dans la communisation et la destruction massive des pouvoirs qui s’exercent sur leur vie. Seul le communisme dans la liberté contre toutes les autorités hiérarchiques peut permettre que les multitudes se livrent à la liberté et au partage tout entier donc au communisme, par elles-mêmes, pour elles-mêmes. Je vous considère généralement comme des camarades (les gens et non le Parti) mais égarés. Nous partageons notre commune condition de domination et notre profond désir d’en sortir. Je condamne ceux qui parmi nous vous attaquent par la violence physique à moins qu’ils répondent à une agression physique de votre part. Un dialogue sans compromis mais dans la camaraderie pourrait s’instituer entre nous.
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