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Espagne, il y à 40 ans, des bombes atomiques sur Palomares

Anonyme, Mardi, Janvier 17, 2006 - 07:20

Infonucléaire

Nucléaire militaire : Quand les USA perdaient leurs bombes atomiques

Des ravages sans explosion

L'accident de TARGET="_blank">Palomares près d'Alméria du
17 janvier 1966 est le résultat d'une collision lors du
ravitaillement en vol d'un bombardier nucléaire B-52 de
l'US Air Force (nom de code TEA 16) par un KC-135 de l'US
Air Force au-dessus du sud de l'Espagne. Lorsque le KC-135, stationné
sur la base américaine de Moron, au sud-ouest de l'Espagne
est entré en collision avec TEA 16 à environ
9 000 mètres d'altitude, les deux avions ont explosé
(huit des onze hommes d'équipage ont été
tués).

TEA 16 transportait quatre bombes-H de type B-28 au plutonium.
Une s'abîma en mer, fut endommagée mais n'explosa
pas et une autre atterrit relativement intacte dans le lit asséché
d'une rivière. Elles finirent toutes deux par être
récupérées de façon à peu prêt
sûre, mais il aura fallu l'intervention de 33 navires pour
récupérer, au bout de 81 jours, la bombe TARGET="_blank">tombée en Méditerranée.
Dans un premier temps, on s'occupa d'avantage de celle-ci que
des bombes tombées à terre. Ces deux autres bombes
furent détruites lors de leur impact au sol près
du village de Palomares, suite au déclenchement des dispositifs
de mise à feu conventionnels, créant plusieurs cratères
de 1,8 à 3 m de profondeur. Environ 4,5 kg de plutonium
furent dispersés et environ 250 hectares contaminés
(1/1 000 000 ème de gr de plutonium inhalé suffit
à provoquer un cancer)
.

L'US Strategic Air Command voulut maintenir un black-out sur
cette affaire, mais il fut impossible de dissimuler l'accident.
Les militaires gardèrent un contrôle très
ferme sur l'information diffusée aux médias. Le
Département de la Défense US refusa d'admettre avoir
perdu la moindre bombe atomique, alors même que la presse
était au courant des efforts réalisés pour
la retrouver. Cela conduisit à quelques dialogues surréalistes
entre les journalistes et le porte-parole du Département
de la Défense, tel que : "Je ne connais aucune
bombe manquante, mais nous n'avons pas positivement identifié
ce que je pense que vous croyez que nous sommes en train de rechercher"
.

Au cours des trois mois suivants, les interventions massives
d'assainissement et de décontamination mobilisèrent
près de 1 700 militaires américains et gardes civils
espagnols. Il semble que les américains aient bénéficié
de mesures de protection plus importantes (en particulier des
vêtements spéciaux) que les espagnols. La JEN (Junta
de Energia Nuclear) a participé avec la DNA (Agence Nucléaire
de Defense des Etats Unis) à la coordination de la gestion
de la crise, à l'assainissement et au contrôle de
la radioactivité dans les régions d'habitation et
de culture. Environ 1 750 tonnes de terre contaminée
furent envoyées aux Etats-Unis à l'usine de retraitement
de Savannah River en Caroline du Sud pour y être stockées.
La JEN et les autorités américaines signèrent
un accord de suivi post accidentel.

En 1971, Wright Langham (un spécialiste des questions
biomédicales nucléaires) du laboratoire de Los Alamos
visita Palomares pour étudier la situation. Il découvrit
que seulement 100 villageois (environ 6% de la population) avaient
été examiné pour une éventuelle contamination
des poumons ou des urines. 29 tests furent positifs mais écartés
car jugés "statistiquement insignifiants".
L'analyse de l'air à la recherche de poussière de
plutonium fut abandonnée deux ans après l'accident
alors qu'on observait encore occasionnellement des concentrations
élevées de plutonium par vent fort. Les échantillons
de terre furent jetés car le JEN ne disposait que d'un
seul spectromètre qui ne fonctionnait pas toujours correctement.
Langham rapporta que l'intérêt des membres du JEN
envers Palomares diminuait et que les Etats-Unis devaient fournir
plus d'argent et d'équipement pour maintenir la surveillance.

Les auteurs d'un rapport de 1975 de la Commission de l'énergie
atomique américaine sur les conséquences de l'accident
de Palomares notèrent que " Palomares est l'un
des seuls endroits au monde à offrir un laboratoire permanent
d'expérimentation, et probablement le seul permettant d'étudier
une région agricole "
. Le rapport précise
également que les vents ayant remué la poussière
de plutonium " l'envergure réelle de la dispersion
ne sera jamais connue ".

Le "programme de surveillance" continua apparemment
jusqu'en 1986 (la radioactivité du Plutonium diminue
de moitié en 24 000 ans)
. En 1985, sur proposition
d'Antonio Flores, maire de Palomares (et qui fut témoin
de l'accident étant enfant), les villageois qui furent
examinés purent finalement accéder à leur
dossier médical qui, selon Francisco Mingot, le directeur
de l'Institut de Radiobiologie et de Protection Environnementale
du JEN, fut tenu secret sous la pression des Etats-Unis, et plus
tard sous la dictature de Franco, ce qui devait éviter
des inquiétudes excessives, dixit l'autorité
américaine.

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