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vise un peu la gueule du train...Anonyme, Jeudi, Décembre 29, 2005 - 19:28 Parce qu’aucune frontière ne nous empêche de subir le même train dévastateur du progrès, retrouvons-nous à Chambéry pour marquer notre solidarité avec le Val Susa en lutte contre la ligne TGV Lyon-Turin. La course folle à l’accumulation de fric nous permettait déjà de vivre dans un monde merveilleux où les centrales nucléaires poussent comme des champignons, et où les vaches ingurgitent de la farine à base de mouton. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il semblait aberrant aux managers que leurs marchandises ne puissent pas circuler aussi vite qu’ils surfent sur Internet et que leurs semblables ne puissent pour leurs affaires négocier le matin à Paris, signer leur contrat le midi à Milan et arroser le tout le soir à Budapest. Qu’importe plaines, villages et même montagnes pour les planificateurs, ils ont entrepris de quadriller le territoire européen d’axes ferroviaires à grande vitesse, renforçant encore le contrôle social et multipliant les non-choix : crever isolé dans sa zone ou raquer toujours plus pour se déplacer. Un de ces axes européens de transport rapide de fret et d’hommes d’affaire (TGV) doit justement relier Lyon à Turin, creusant un tunnel de 52 kilomètres sous les Alpes avant de passer dans l’étroite vallée italienne du Val Susa. Et si, pour cela, il faut extraire pendant vingt ans des millions de mètres cube de roche contenant de l’amiante et de l’uranium, seuls « des égoïstes et des arriérés » peuvent y voir quelque désagrément. Cela fait maintenant plus de dix ans que les habitants du Val Susa s’opposent à ce projet de ligne à grande vitesse qui traverserait la vallée après en avoir éventré la montagne. A travers l’auto-organisation de la résistance et des assemblées permanentes, ils ont ainsi commencé à se réapproprier leur vie. Loin d’être une simple donnée humaine à gérer, ils sont alors devenus, en refusant le bonheur de la marchandise imposée, un problème à résoudre — si nécessaire par le pouvoir de la matraque. En juin dernier, les flics et les militaires ont envahi le Val Susa pour tenter de reprendre les terrains expropriés. Pendant trois mois, ils ont tout fait pour que les choses reprennent leur cours normal, mais le train a déraillé. Début décembre, le chantier occupé à Venaus est expulsé au milieu de la nuit. Tous les accès de la vallée sont rapidement coupés par des blocages et des affrontements, fête à laquelle se joignent les travailleurs qui abandonnent les usines. Le lendemain, une foule déterminée de plus de 30 000 personnes réussit au bout de plusieurs heures à chasser de force les intrus du site. Face aux manifestations fleuves et à la perturbation de la routine salariée, le gouvernement italien a finalement décidé début décembre d’accorder une trêve olympique, pensant permettre aux jeux d’hiver de Turin de se dérouler dans un calme relatif. Parce qu’aucune frontière ne nous empêche de subir le même train dévastateur du progrès, retrouvons-nous à Chambéry pour marquer notre solidarité avec le Val Susa en lutte contre la ligne TGV Lyon-Turin. Manifestation le 7 janvier à Chambéry,14h, place du Palais de Justice Débat public à 18h : Pourquoi et comment lutter contre le Lyon-Turin ? avec la participation d’italiens du Val Susa, Espace Pierre Cot, quai des Allobroges vise...@no-log.org |
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