On a eu droit à un manifeste "lucide" de la bourgeoisie conservatrice. On en a eu un autre, "solidaire" celui-là, de son flanc gauche et des élites syndicales. Hier, c'était au tour de plus de 80 jeunes de se rassembler à Montréal autour du Manifeste du Front rouge des jeunes (le FRJ), à des kilomètres de la politique politicienne actuelle.

À l'appel du Comité du FRJ, des participantEs venuEs entre autres de Québec, du Saguenay/Lac St-Jean, de Montréal, des Basses-Laurentides, de l'Estrie, de la Mauricie, du Suroît et de Toronto, se sont présentéEs pour une journée d'échanges, de débats et de solidarité révolutionnaire.

Le FRJ avait lancé, il y a deux mois, une importante campagne de diffusion et de mobilisation autour d'une plate-forme en cinq points: le Front rouge des jeunes y déclare vouloir lutter pour l'abolition des classes sociales, s'affirme révolutionnaire et socialiste et rejette les élections bourgeoises; il se déclare solidaire des luttes anti-impérialistes dans le monde. Il s'oppose au racisme, au sexisme, à l'homophobie, au nationalisme étroit et à toute forme de discrimination basée sur l'âge et enfin, il veut lutter "contre les problèmes environnementaux et pour le respect de la nature".

Le contenu du rassemblement avait de quoi alimenter les discussions. Les deux blocs d'ateliers proposés durant la première partie du rassemblement ont permis aux participantEs d'échanger plus en profondeur sur les questions importantes soulevées dans la plate-forme.

Des deux ateliers ayant soulevé le plus d'intérêt, l'un portait sur le contenu du Manifeste, de la plate-forme et du plan d'action. La discussion sur le rejet des élections tel que défendu dans le Manifeste, a permis de constater qu'une large majorité des jeunes présentEs, loin d'être désintéresséEs de la politique, avaient plutôt bien compris que les élections et le parlementarisme ne servaient dans les faits que la classe au pouvoir.

L'autre a permis aux jeunes de réaliser à quel point ils et elles n'ont tout simplement pas de droit avant d'avoir leurs 18 ans... Le Comité pour un Secours rouge canadien (http://www.geocities.com/secoursrougecanada) a en effet animé cette session qui portait sur la répression des jeunes par la police ou à l'école. Au regard de l'animation qui régnait et de l'intérêt soulevé, il faut croire que le sujet touchait dans le mille...

Le groupe du FRJ de Trois-Rivières a présenté quant à lui un petit guide sur comment organiser une section locale du FRJ. Finalement, un atelier sur l'exploitation capitaliste et les classes sociales a permis un bon débat sur... la violence réactionnaire versus la violence révolutionnaire, la morale et la stratégie de la révolution. Dans chaque discussion, le caractère impérialiste du Canada et du Québec a été souligné, que ce soit sur les questions environnementales, l'oppression des nations autochtones ou la militarisation dans les pays les plus opprimés du globe.

En seconde partie du rassemblement, différentEs invitéEs ont pris la parole pour saluer la création officielle du Front rouge des jeunes. L'organisation des jeunes PhilippinEs Kabataang-Montréal a chaleureusement salué les participantEs et évoqué l'histoire du peuple philippin et de sa longue lutte contre l'impérialisme. Le Mouvement étudiant révolutionnaire (MER), fort actif lors de la dernière grève étudiante sur les prêts et bourses, s'est aussi adressé aux participantEs. Une jeune porte-parole du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation) a également témoigné de la nécessité pour les jeunes, particulièrement les prolétaires, sans-emplois, immigrantEs, exploitéEs, de s'organiser et de prendre conscience du caractère de classe de la société actuelle: "On n'est pas obligéE d'endurer le capitalisme: il faut comprendre comment marche le système et faire la révolution pour le transformer."

Le rassemblement a culminé avec la lecture du Manifeste, livrée de façon fort éloquente par un des responsables du FRJ et se concluant ainsi: "En Mai 68, lorsque la jeunesse s'est mobilisée en France comme jamais auparavant, elle s'inspirait de la révolution socialiste en Chine et du slogan de son dirigeant Mao Zedong: On a raison de se révolter! Quarante ans plus tard, on a toujours raison de se révolter, et ça, des milliers de personnes l'ont compris, que ce soit en Irak, en Palestine, dans les ghettos de Los Angeles ou dans les banlieues de Paris."

Le responsable a appelé tousTES les participantEs à s'emparer du Manifeste et à multiplier les sections locales du FRJ partout à travers la province. Citant le plan d'action, le porte-parole du FRJ a proposé d'organiser, sous la bannière du Front, des contingents lors de manifestations en accord avec la plate-forme, de publier un bulletin mensuel, et de tenir un autre rassemblement en septembre 2006. Comme il le soulignait en conclusion: "Soyons des centaines de jeunes mobiliséEs et organiséEs, qui feront un pas de plus vers l'organisation révolutionnaire des jeunes pour transformer la société!"

C'est en scandant spontanément "FRJ! FRJ!" que les jeunes présentEs ont conclu la journée, concrétisant ainsi la création de ce nouveau front rouge de la jeunesse révolutionnaire.

- De notre correspondant

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Article paru dans Arsenal-express, nº 71, le 20 novembre 2005.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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