|
À propos des événements en FranceAnonyme, Mercredi, Novembre 9, 2005 - 18:13
Steve Tremblay
Ces évènements prennent leur racine dans le désespoir de ces jeunes laissés pour compte, confrontés à la misère et à l’humiliation quotidienne. La plupart d’entre eux a été rejetée du système scolaire puis exclue du monde du travail. Nul avenir pour eux, si ce n’est de continuer à végéter dans ces ghettos que sont devenues les banlieues. _________________________________________________ Pour la treizième nuit consécutive, les banlieues ouvrières à forte composante immigrée sont victimes d’émeutes. Celles-ci, d’abord présentes en banlieues parisiennes, se sont étendues en province, trouvant un écho dans de grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Nantes…mais aussi dans des villes de moindre importance comme Blois ou Rennes. Depuis le 27 octobre, ce sont plus de 4000 véhicules qui ont été incendiés, sans compter les nombreux bâtiments publics ou privés. L’élément déclencheur de ces émeutes peut être recherché dans les propos méprisants du Ministre de l’intérieur ou dans le décès de deux jeunes, électrocutés dans un local EDF, mais depuis plusieurs mois, la tension, l’exaspération chez ces groupes de jeunes prolétaires, précaires ou sans travail était visible. Ces évènements prennent leur racine dans le désespoir de ces jeunes laissés pour compte, confrontés à la misère et à l’humiliation quotidienne. La plupart d’entre eux a été rejetée du système scolaire puis exclue du monde du travail. Nul avenir pour eux, si ce n’est de continuer à végéter dans ces ghettos que sont devenues les banlieues. C’est la crise du capitalisme qui en s’approfondissant développe ces explosions de rage et de violence. Mais ces émeutes ne sont pas une perspective pour la classe ouvrière. Ces jeunes, dans leur grande majorité, n’ont jamais été confrontés au monde du travail, ils n’ont qu’un faible instinct de classe et en tout cas très confus. Leur révolte n’a rien à voir avec celles, par exemple, qu’on avait pu voir en Argentine, fin 2001, où les prolétaires affamés s’étaient organisés pour aller piller les supermarchés ou avec celle, récente, des prolétaires de la Nouvelle-Orléans, qui, bloqués par l’armée dans une ville dévastée se sont livrés à des pillages afin de survivre. Les émeutiers, en France, détruisent les voitures de leurs voisins prolétaires, mettent le feu aux écoles fréquentées par leurs frères et sœurs, brûlent les supermarchés, etc. Ces émeutes, qui témoignent de la difficulté de vivre pour les prolétaires d’une des grandes métropoles capitalistes, n’offrent pour l’instant aucun contenu politique de classe, et elles peuvent masquer les luttes ouvrières en cours. Le gouvernement, la classe dominante, n’ont bien entendu aucune réponse à apporter, si ce n’est la répression. La bourgeoisie saisit ainsi l’occasion de parfaire son dispositif répressif, déjà bien avancé avec sa lutte contre “ le terrorisme
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|