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CMAQ et les paradigmesYvesBleuler, Jeudi, Octobre 27, 2005 - 22:27
Yves Bleuler
Je ne sais plus par quel bout prendre ça! Il est important que CMAQ conserve une place pour la critique. En réponse à vos commentaires pour refuser mon texte: PatC, Carl Desjardins Je ne sais plus par quel bout prendre ça! Il est important que CMAQ conserve une place pour la critique. Je ne parle pas seulement d'une critique de la société capitaliste, de son exploitation, de son oppression et de son corollaire : l'aliénation. Je parle d'une critique de nos propres pratiques, de notre propre analyse de notre propre discours. Changer notre société ne se fera pas dans une action de masse aveugle. Un renversement de régime est toujours possible par une action de masse aveugle, mais ce genre de révolution ne fait pas de gagnant. La tyrannie est simplement remplacée par une autre tyrannie. Le vrai changement surgira d'une action entrecoupée par des réflexions critiques répétées et sans cesse alimentées par la pratique. On appel ça "Action-Réflexion-Action". Ce procédé rend l'action plus efficace, mais elle a aussi le mérite de nous éloigner du piège de "l'aliénation de gauche". Parce qu'il faut dire les choses comme elles sont. Le fait de lutter pour la justice sociale n'est pas une garantie étanche contre l'erreur d'analyse et contre l'erreur de jugement. Bien des camarades une fois au pouvoir sont devenus des despotes justifiant leurs exactions par des alibis gauchissant minables. Vous me laissez la bride sur le cou pour critiquer les paradigmes débiles véhiculés par les médecines alternatives. Vous me laisser écorcher vifs les antispécistes et autres zozos anthropomorphiques. Quand arrive ma critique des paradigmes féministes, alors là ça va plus! Vous assimilez ma position à la bande de crétins qui affirme que le féminisme est responsable de l'amincissement de la couche d'ozone. Pas très discriminatif votre affaire. La critique de nos pratiques féministes est pertinente. Elle est même nécessaire. Elle a été bien amorcée par le Conseil du Statut de la Femme, en 1999, lors du Colloque lancé pour fêter les 25 ans du CSF. Aller au moins relire l'allocution de Diane Lemieux, alors présidente du CSF*.(http://www.csf.gouv.qc.ca/telechargement/publications/InfoColloqueMarche...) Elle interpelle les militantes du colloque par une série de questions qu'elle qualifie elle-même de "tabou". Le colloque s'intitulait d'ailleurs "Marché sur des oeufs. Certains enjeux du féminisme aujourd'hui". Madame Lemieux l'appel aussi le colloque de la "MATURITÉ". Parmi ces questions, la plus grande place est faite à la question de la lutte contre "la violence faite aux femmes". Vachement lucide madame Lemieux! Elle demande notamment : «« Le "syndrome de la femme battue" nous a-t-il piégés? Pourquoi ne sommes-nous jamais satisfaites du traitement judiciaires des cas de violence? Est-ce à dire qu'il n'y a que la peine de mort qui nous apaiserait? (...) Traitons nous les femmes comme des enfants en craignant qu'elles ne puissent faire face à la m.diation familiale? Les femmes se sont-elles accaparé les enfants en reléguant les pères aux fins de semaine? Avons-nous laissé la place qu'il faut pour que nos conjoints prennent vraiment part à la vie de familiale? (...) Pourquoi pose-t-on la question des désaccords ou, disons, des visions différentes entre féministes en termes de manque de solidarité? (...) Peut-on vraiment soutenir que des femmes sont violentes avec leurs enfants parce qu'elles vivent dans la pauvreté et l'isolement alors que nous sommes allergiques à ce genre d'argument du côté des hommes violents?»» Madame Lemieux explique ensuite la pertinence de poser ouvertement ces questions qui habitent le mouvement féministe depuis longtemps. Elle soulève plusieurs hypothèses, mais ce qui est évidant, pour elle, c'est que ces questions doivent être posées. ««Le plus important, c'est de faire face à la musique (les questions qu'elle pose). On n'a pas vraiment le choix. Si on ne le fait pas, d'autres le feront. Si on ne le fait pas, les femmes en pâtiront.»» Et plus loin, ««Toutes les critiques du genre "le CSF N'aurit pas dû aborder telle question ou inviter telle personne", je les balaie du revers de la main. Parce que je suis profondément convaincue, comme femme, comme féministe et comme présidente du Conseil du statut de la femme, qu'il fallait créer ce moment. (...) Nous allons ensemble (...) devoir faire des efforts. Le premier sera d'écouter, profondément, honnêtement, intensément. (...) Nous devons aussi faire l'effort de mettre de côté nos certitudes, nos convictions si lointaines et si enfouies. Nous devrons nous efforcer de dépasser une certaines rectitude féministe. (...) Il n'y a pas une vérité, il y a de vérités»» Vous même monsieur PatC vous disiez l'année passé à Martin Dufresne : Pour conclure Je crois que CMAQ ne doit pas se laisser intimider par les menaces et les campagnes de salinage de Martin Dufresne. CMAQ ne doit pas non plus se laisser intimider par les petites crottes réactionnaires que viennent parfois livrer des visiteurs dont le baguage politique est hérité d'un autre âge. Gardons le cap sur nos fonctions informatives, éducatives et mobilisatrices. N'essayons pas d'échapper à la controverse au prix de perdre nos fonctions critiques vis-à-vis le capitalisme, nos camarades et vis-à-vis nous même.
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